Compte Rendu de mon premier IM!!!

[- Djé - Jérôme -]

Lake placid, le 22 Juillet.

Mon premier IM, et certainement pas mon dernier! Voici mon petit CR (un peu long) :


22/07/2007 : Ironman Lake Placid, 3,8 Km/180 Km/42,2 Km.


Avant la course : On arrive sur les lieux le mercredi d’avant la course, pour un peu on ne passait pas la douane US car j’oubliais mon passeport à la maison. L’ambiance est déjà présente mais la météo est capricieuse. De la pluie en abondance et la température est froide. Le jeudi, un petit entraînement natation pour faire une boucle du lac et un petit footing le soir. Je récupère mes sacs de transitions ainsi que les dossards. Tout va très bien, mis à part un stress, celui de recevoir une pénalité (par exemple pour un casque qui n’est pas au norme américaine CPSC)… Le vendredi matin, la météo est clémente, j’en profite pour sortir un peu mon tigre et faire un tour du circuit (sans l’aller retour, soit 70Km) à une moyenne très bonne, proche de 34Km/h. Le soir c’est la pasta party, mais je n’y assiste pas car je suis avec mes parents, joëlle, et ses parents… Par contre, je vais au meeting obligatoire pour les athlètes, mais il n’y aura rien de particulier. Le samedi matin, un dernier petit tour à pied, puis direction le parc à vélo pour déposer sacs et vélo. Mauvaise nouvelle, mon vélo se situe tout au fond de la rangée (je ne savais pas alors que des bénévoles me le donneraient). L’angoisse est présente tout au long du week-end, l’impression d’être tout petit face à cette épreuve. Rendez-vous demain matin 5H30 pour les derniers petits réglages

Résumé course : Grande première et longue journée est prévue au programme. Le réveil est mis à 4H, petit déjeuner classique mais un peu plus consistant (on ne change pas d’habitude avant une course, donc je ne prends pas de fameux gatosport qu’on peut lire sur tout les compte rendu). Je me fais déposer par joëlle au parc à vélo à 5H15 environ, le temps de poser tout le stock sur le vélo (bidon, powerbar,gel scotché sur le cintre aéro, et quelque pastilles de sodium/potassium). Premier petit problème, l’humidité de la nuit empêche le scotch de se poser, la pression monte. Pendant se temps, ma pompe passe de main en main pour gonfler les pneus. Je la récupère puis gonfle mes boyaux à un peu plus de 10 bars. J’espère ne pas crever sinon ça risque d’être la galère. La pression est toujours la et monte au fur et à mesure que le temps passe. Le silence des athlètes en dit long. Un petit passage au marquage, N°242, âge 24 ans, et direction le lac à environ 300m du parc à vélo. J’ai encore mes sacs de ravitaillement, il reste 15 minutes avant le départ, et on me dit que c’est à 5 minutes de marche pour poser mes sacs. Le stress monte, il faut que je cours (en combi) pied nu sur l’asphalte pour aller poser ces foutus sacs ! ça fera mon échauffement. J’arrive au bord du lac à 10minutes du départ, je passe sous le portique du départ, mais on s’arrête tous, c’est l’heure de l’hymne nationale. Cela reste quand même impressionnant même si je ne suis pas américain. Je rentre dans l’eau en compagnie de 2200 autres athlètes, tous présents pour souffrir aujourd’hui. Je m’en vais au bord de la ligne de départ, mais quelques mètres en retrait pour ne pas trop me faire taper (même si je sais que j’en prendrai et que j’en donnerai). Le speaker parle pour faire monter l’ambiance, on applaudit tous les spectateurs pour les remercier de leur présence. 7H du matin, la lueur du soleil reflétant sur le lac embrumé par l’humidité de la nuit annonce une journée des plus propices pour un sport comme le nôtre, PAN !!! le départ est donné, le canon retenti et c’est 8000 pieds et mains qui se battent dans l’eau. Les premières minutes sont les plus horribles que je n’ai jamais passé dans l’eau. Impossible de faire plus de trois coups de bras avant de relever la tête, s’arrêter ou se faire arrêter par d’autres athlètes. C’est dur, mais le but c’est de rester patient sans s’énerver. Ma puce sort de ma combinaison et l’angoisse que celle-ci se fasse décrocher par une main se fait de suite sentir. Un nageur m’accroche l’épaule et ne se prive pas pour se servir de moi comme propulseur. Au bout de 10 minutes, ma nage commence à ressembler à quelques choses, mais on se rapproche de la bouée du demi-tour, et encore une fois, ça se bat dans tous les sens. Toujours sans énervement, je progresse et me rapproche de la fin du premier tour, une petite sortie à l’australienne, un petit coup d’œil à ma montre, 34’30’’. Je m’impressionne moi même car à l’entraînement, j’avais fait le tour en presque 37’. On contourne le ponton à la nage puis c’est reparti pour un petit tour. C’est un peu plus agréable maintenant, mais il y a un peu moins de pied pour me faire drafter. Je sors de l’eau en 1H11’30’’, et c’était dans les temps que je m’étais fixé. A la sortie on se couche au sol pour se faire enlever la combi. La longue transition permet de récupérer et c’est après 6 minutes que je sors pour une grande ballade, 2 boucles de 90Kms sur un circuit assez vallonné et éprouvant dans les 30 derniers kilomètres. Je commence alors une remontée de fou, le tempo est très bon et je me sens à l’aise. Une descente de 10Kms au début du parcours favorise l’augmentation de la moyenne, et une petite pointe à 88,5Km/h. Je double continuellement, mais arrivé au 70Kms, je sens que j’ai trop forcé, les muscles commencent à se tendre. Je décide de lever un peu le pied dans les parties montantes. Au niveau nutrition c’est réglé comme une horloge suisse, à toute les 10 minutes, je prends 3 gorgées, pour faire 100mL environ, puis avec ça j’alterne entre gel, ½ powerbar, pastilles de sodium. Je fini le premier tour en 2H25’, je pense que c’est le meilleur temps, mais je sais aussi que c’est trop vite pour moi et que je vais en payer les pots cassés. Je commence à perdre le fil de ma nutrition mais je me force à me nourrir presque tout le temps. Le second tour est plus dur, dans la descente j’essaye de faire pipi sur le vélo, mais j’en suis incapable, je m’arrête un peu plus loin, et j’en ai pour au moins 2 minutes. Mes jambes sont assez lourdes, et la partie plate du circuit se fait vent de face, c’est dur. Je me retrouve ensuite dans la partie montante avec les jambes en coton, mais ça avance quand même. Je continue de doublé malgré cela, et je vois le meilleur de ma catégorie (qui avait gagné la catégorie 18-24 ans l’an passé) et le double. Je me sens alors poussé des ailes, mais pas bien longtemps. Il me rattrape, je suis alors 12ème me cris un spectateur. Je n’arrive plus à tenir le rythme, je manque de très longue sortie je pense, et le premier tour fait son effet. Je pose le vélo avec 2’ de retard sur lui mais je suis crampé de partout. Je pose le vélo en 5H10’, c’est le 6ème temps général, mais un second tour en 2H45, c’est 20 minutes de plus que le premier. Dans la transition, je vais très vite et j’enchaîne directement sur un petit rythme, je n’ai fait que 6H30 d’effort. Le chemin de croix peu commencer. Arrivé au second ravitaillement, un peu avant le 2ème mile, une crampe à l’ischio me force à m’arrêter. Dès lors je n’arrive plus à suivre, c’est clopi clopant que je progresse de ravitaillement en ravitaillement. Chaque montée je m’oblige à m’arrêter pour ne pas reprendre de crampe et rester bloqué sur place. Pourtant physiquement et mentalement je suis bien, mon alimentation sur le vélo a été très bien gérée (comparé à l’effort), mais mes cuisses sont bloquées et je ne peux pas courir à une bonne allure. Je ne m’affole pas, je sais que je serai très limite pour les 10 heures, 3H30 au marathon en trottinant/marchant, c’est impossible. Plus les miles passent, et plus les arrêts sont long et la vitesse réduite. Je traîne des pieds. J’ai les quadri brûlés. A partir du 15ème miles (23Km), je décide de passer au coca/eau. Il faut se faire mal. Comme le dit certaines pancartes, c’est « One mile at a time », mais à 3 miles de la fin, on revient sur le centre ville, et on sait que c’est la fin. La foulée est alors plus légère lorsqu’il reste quelques centaines de mètres. Je profite du spectacle dans toute sont ampleur, la joie est là, enfin on en arrive au bout. Je passe la ligne en 10H22’35’’ après un marathon pénible en 3H53’, mais peu importe du temps, le plaisir reste le même !!!!

Tableau d’allure :

3800m Natation : 1H11’35’’ soit le 803ème temps.
180Km Vélo : 5H10’, soit le 6ème temps.
42,2Km Course à pied, 3H53’ soit le 200 et quelque temps.

Après la course : Wouw ! je tiens encore sur mes jambes une fois la ligne passée, je vais me chercher une pointes de pizza et des raisins, mais seul les raisins passent. Je m’assoie et je suis plus capable de me lever. Mes parents, Joëlle et ses parents arrivent et me félicitent. Les jambes sont finies, et le lendemain, pour le banquet des récompenses, on peut facilement voir ceux qui ont fait un IM, ça marche difficilement.

Conclusion : Je savais qu’en sortant de l’eau, j’allais avoir tendance à m’enflammer pour remonter tout le monde, cela n’a pas manqué, 5’ de trop sur le premier tour, me fait faire un marathon à genoux. Mais je réalise quand même une grosse remontée, de la 800 à la 22ème place en vélo. Je me qualifie pour Hawaii rêve de beaucoup de monde, et ce sera pour mon 2ème IM, mais la route jusqu’à la est encore longue…

[suker57]

Félicitations à toi, superbe temps en vélo.

Bonne chance pour Hawaii

[Prick]

Félicitation et bonne m... a Hawaii

[matth59]

trés sympa ton compte rendu!!

et félicitations pour ta course! et ta qualif!!! éclates toi bien à HAWAII!!!

[Augustin]

Toujours sympa de lire les compte-rendus d'IM
D'autant plus que la course s'est pas trop mal passé visiblement
Merci de nous avoir fait partager cette "première"
et bonne récup!

[braziou]

peux tu nous donner ton avis sur l'organisation , le cadre etc...?

[marie1010]

génial ton cr et bravo!!!! t' as bien remonté en vélo! c' est impressionnant!!!
félicitations!!!!!
J' attends avec impatience le cr d' HAWAII !!!!!

[ironpat]

ben mon cochon Hawai au premier tirage bravo