Pourquoi Cavendish et Greipel se détestent
André Greipel a sans doute signé la plus belle victoire de sa carrière hier en s'adjugeant le sprint à Carmaux, devant Cavendish.
Après un formidable travail de sape de Philippe Gilbert, André Greipel a pris l'ascendant au sprint sur Mark Cavendish, son pire ennemi et ancien coéquipier chez BMC. C'est un secret de Polichinelle, les deux hommes ne peuvent pas se voir en peinture, pour ne pas dire qu'ils se détestent. "Il n'arrive pas à ma cheville, il ne me battra jamais et ne remportera jamais de belle course", lançait le natif de l'île de Man en prélude du Tour de France.
En 2008, Cavendish laisse la victoire d'étape à Greipel. Le début d'une rivalité abyssale.
Les prémisses de leur rivalité viscérale remonte à 2008, sur les routes du Giro. Poisson-pilote de Cavendish, "le Gorille de Rostock" (c'est le surnom de l'Allemand) ne peut jouer sa carte personnelle et doit se mettre complètement au service du Britannique. Après avoir remporté deux étapes, "Cav" laisse la victoire d'étape à son serviteur de luxe. Greipel n'apprécie pas et conteste cette version: "Cavendish ne m'a pas laissé gagner. J'étais tout simplement trop rapide pour lui. Je n'avais pas besoin de son 'aide'", rétorque-t-il. En fait, Greipel n'acceptera jamais d'être considéré comme le "valet" du Britannique.
Le conflit s'envemine encore un peu plus en 2010. Non sélectionné pour Milan Sanremo par sa formation HTC, qui donne la priorité à Cavendish, Greipel ne mâche pas ses mots à l'égard de son coéquipier: "Bien qu'il soit tenant du titre, il n'avait aucune chance de gagner vu son état de forme actuel, alors que moi, j'avais déjà 6 victoires à mon actif", déplorait-il. La réplique de "Cav" n'a pas tardé très longtemps: "Si Greipel pensait qu'il pouvait gagner, il aurait dû le dire avant de voir le résultat de la course. L'année passée, j'ai gagné Sanremo avec les deux doigts dans le nez. En revanche, Greipel ne gagnera jamais une grande course dans sa carrière". Ambiance.
"Même hors-forme, je suis plus fort que Greipel"
Interrogé sur le fait qu'il doive encore coexister un an au sein de la même formation avec Greipel, alors que la rivalité entre les deux hommes en est à son paroxysme, Cavendish répond avec son franc-parler habituel. "Je suis quand même le meilleur. Il est exclu qu'il soit au départ d'une course à laquelle je participe aussi. Même hors forme je suis bien plus fort que lui".
Considéré comme l'un des coureurs les moins fair-play du peloton, Mark Cavendish s'est toutefois montré "beau joueur" et a reconnu la supériorité de Greipel sur l'étape d'hier. "Je suis content pour lui. Il m'a battu à la régulière et je l'en félicite", a complimenté le Britannique. Quant à la sincérité de ses paroles, on vous laisse juger par vous-mêmes.
Les cuisses de Greipel

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