En regardant un téléfilm qui passait sur M6 un dimanche après-midi alors que je devais avoir 12 ans. J'en aurai cette année 35.
Ca racontait l'histoire d'une femme qui pour ne pas perdre la garde de son enfant devait trouver de l'argent. Là la nénette se mets à fond dans le triathlon.
Forcément elle se qualifie pour Hawaï. Coup de pas de bol elle se brise l'avant bras peu avant Hawaï. Mais ça ne l'empêche pas d'y participer.
Elle fait une natation pourrie, sort un vélo de folie pour attaquer le marathon en tête de course. Finalement, elle s'effondre lors du marathon, se relève, s'effondre à nouveau. Et finis par franchir, parmi les anonymes, la ligne d'arrivée en rampant. Je me souviens avoir versé ma petite larme au fond de mon canapé.
Et là je me suis dit putain le triathlon, qui plus est Ironman, est un truc de dingue. Et j'en ferai un...Ouai, mais c'est quand même un truc de barré, alors il faut du temps pour se préparer. Allez, comme j'ai 12 ans, on va dire que pour mes 30 ans je ferai mon 1er IM. Comme j'avais vaguement entendu parlé d'Embrun, qu'il était en France et qu'il était l'un des plus durs au monde. J'ai trouvé. Ca sera l'IM d'Embrun pour mes 30 ans.
Ouai, mais c'est pas tout de se dire ça. Faudrait que je fasse un truc de dingue en préparation avant. Allez je me dis qu'il faudra que je me fasse un marathon, allez ... pour mes 25 ans.
Je faisais bien du VTT avec les copains le dimanche matin, mais niveau course à pied au lycée j'avais bien du mal à tenir 20 min. Et en natation, je faisais de la piscine, allez 1 fois par trimestre et que de la brasse. Pas facile de se mettre en maillot de bain quand on est complexé de partout.
Bref, j'ai continué ma vie sportive en mode loisir sans penser au triathlon et à ce que je m'étais dis pour mes 12 ans.
Les années passent et afin de continuer mes études, je quitte la maison familiale direction La Rochelle.
Je m'y fais un pote qui avait décidé d'arrêter de fumer, mais qui avait peur de prendre des kilos, je lui dis : " tu ne veux pas courir ? "
On s'était donc fixé un 10km pour notre 1ère année de footing et un semi pour la 2nde.
De plus, comme je ne voyais ma copine que le weekend, je faisais un footing le samedi et elle me suivait en vélo et on allait à la piscine le dimanche.
Dans ce contexte, j'ai découvert qu'à la rochelle il y avait un marathon. Et là, je me suis rappelé de ce que je m'étais dis pour mes 12 ans. Donc je me suis dit que pour ma 3ème année de course à pied je ferai un marathon et que ça tomberait pile l'année de mes... 25 ans.
Ayant commencé à nager une fois par semaine et n'ayant jamais vraiment laché le VTT, je me suis dis tiens, je pourrai essayer de faire du triathlon... un jour.
Donc en 2003 pour mes 25 ans : marathon de la rochelle
Je saute le pas vers le triathlon en 2004 (je crois). 1er triathlon à Joué les tours. Je pars dernier de l'eau. Sors en n'ayant pas rattrapé beaucoup de monde, fais un bon vélo, malgré un VTT et sors une course à pied correcte.
Finalement, je suis pas loin du 1er tiers. Moi qui n'avais jamais joué le classement, je me suis dit qu'en multisport je n'étais pas si mauvais que ça.
2004 - 2005 : je découvre le monde du travail et m'entraîne dans mon coin comme je pouvais.
Putain autant un 25m crawl ça passait, autant dans un bassin de 50m, un 50m crawl c'était dur.
La natation c'était un soir par semaine avec un pote après le taff et le soir on allait toujours se manger un grec.
2005 - 2006 : 1ere licence de triatlon - 3 MD (cublize - vouglans - la ciotat) - plus quelques tri et dua
2006 - 2007 : orienté duathlon et sprint courts
2007 - 2008 : là je me dis putain, pour tes 30 ans tu fais Embrun. Et je termine embrun pour mes 30 ans.
Et depuis je continue.
Il y a peut être un peu moins la flamme qu'au début, car quelque part j'ai atteint mon but ultime.
Mais je me dis qu'une qualif pour Hawaï (mais sans dope, sans draft, sans prendre de raccourci) ça aurait quand même bien de la gueule.
Je dis donc RDV dans 15-20 ans pour tirer un bilan
Et dire que tout ça tient, en parti, d'un téléfilm sur M6.
D'ailleurs si quelqu'un a le nom de ce téléfilm, je suis preneur.
