Merckx retrouve son record au Tour de France
Huit ans après l'avoir perdu, Eddy Merckx retrouve son record de cinq victoires au Tour de France, à la suite de la décision prise lundi par l'UCI de priver l'Américain Lance Armstrong de ses sept succès acquis entre 1999 et 2005 sur la Grande Boucle.
Avant l'ère du Texan, Merckx partageait ce record de cinq victoires avec les Français Jacques Anquetil (entre 1957 et 1964) et Bernard Hinault (entre 1978 et 1985), ainsi qu'avec l'Espagnol Miguel Indurain (entre 1991 et 1995).
Vainqueur de 1969 à 1972, et en 1974, le Cannibale a porté durant 111 étapes le maillot jaune de leader. Il est aussi le recordman de victoires d'étapes: 34, soit six de mieux qu'Hinault.
Avant même l'officialisation du déclassement d'Armstrong, la direction du Tour de France avait émis son souhait de laisser vacants les trous laissés dans le palmarès par la chute de Lance Armstrong.
L'UCI "nie formellement" avoir couvert Armstrong
Le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Pat McQuaid, a "formellement" démenti lundi les allégations d'anciens équipiers de Lance Armstrong accusant sa Fédération d'avoir couvert l'Américain, convaincu de dopage après la fin de sa carrière.
"Ces accusations sont fausses", a déclaré Pat McQuaid. Contrairement aux accusations avancées par d'anciens coéquipiers, qui ont affirmé que l'UCI avait couvert un contrôle positif d'Armstrong lors du Tour de France 1999, et un autre sur le Tour de Suisse en 2001, "il n'y avait rien", selon lui.
"L'UCI nie formellement", a insisté le président irlandais de l'UCI.
Le directeur du Laboratoire antidopage de Lausanne Martial Saugy a récemment confirmé qu'un test d'Armstrong sur le Tour de Suisse 2001 avait bien donné un résultat suspect mais en assurant que "jamais" il n'aurait pu être qualifié de positif à l'EPO, même aujourd'hui.
Les détracteurs de l'UCI pointent aussi le fait que la Fédération ait reçu deux dons faits par le coureur entre 2002 et 2005, pour un montant total de 125.000 dollars, qui ont servi notamment à l'achat de matériel antidopage (une machine permettant d'analyser le sang).
"On l'a accepté parce qu'on l'a utilisé pour la lutte contre le dopage. On la fait ouvertement et on a utilisé cet argent à de bonnes fins", s'est défendu lundi McQuaid.
McQuaid: "Je n'ai pas l'intention de démissionner"
Le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Pat McQuaid, a déclaré lundi qu'il n'avait "pas l'intention de démissionner" malgré les critiques à l'encontre de sa fédération pour son action passée à l'égard de Lance Armstrong, convaincu de dopage.
"Je n'ai pas l'intention de démissionner", a déclaré McQuaid lors d'une conférence de presse à Genève, au cours de laquelle il a annoncé que l'UCI retirait à Armstrong ses sept victoires dans le Tour de France, dans le sillage du rapport cinglant de l'agence américaine antidopage (Usada) accusant le coureur texan de dopage systématique.
Les détracteurs de l'UCI ont notamment accusé le président de l'époque de la Fédération internationale, le Néerlandais Hein Verbruggen (1991-2005), d'avoir fermé les yeux sur les pratiques de dopage d'Armstrong.
"Ce n'est pas crédible de dire qu'ils ne savaient pas ce qu'il se passait. Je me suis plaint auprès de l'UCI pendant des années", a ainsi déclaré il y a une semaine Richard Pound, ancien directeur de l'Agence mondiale antidopage (AMA) entre 1999 et 2007.
Les détracteurs de l'UCI pointent des contrôles suspects d'Armstrong, qui n'a cependant jamais été déclaré positif dans sa carrière, et le fait qu'elle ait reçu deux dons faits par le coureur entre 2002 et 2005, pour un montant total de 125.000 dollars, qui ont servi notamment à l'achat de matériel antidopage (une machine permettant d'analyser le sang).
Armstrong perd un autre sponsor
Lance Armstrong, lâché par Nike et plusieurs autres sponsors la semaine dernière, a perdu lundi un autre partenaire, la marque américaine de lunettes Oakley qui a rompu son contrat en raison de l'annulation de ses sept victoires sur le Tour de France pour dopage.
"En se basant sur la décision de l'UCI (Union cycliste internationale) aujourd'hui (lundi) et sur les preuves accablantes présentées par l'USADA (agence antidopage américaine), Oakley a mis fin à sa relation de longue date avec Lance Armstrong, de manière immédiate", déclare le lunettier dans un communiqué.
L'entreprise précise néanmoins qu'elle "continuera à soutenir" la Fondation Livestrong, fondée par Lance Armstrong pour venir en aide aux malades du cancer.
Mercredi dernier, l'équipementier Nike, partenaire d'Armstrong depuis 1996, avait été le premier sponsor à rompre avec l'ancien cycliste. Le fabricant de cycles Trek, le brasseur Anheuser-Busch, une société de boisson énergétique (FRS), une compagnie de nutrition sportive (Honey Stinger) et le fabricant des casques Giro ont ensuite également quitté le navire Armstrong.
Jalabert: "Armstrong est un immense champion"
Le sélectionneur français et ancien coureur cycliste Laurent Jalabert a estimé lundi que Lance Armstrong, déchu notamment de ses sept succès sur le Tour de France par l'Union cycliste internationale (UCI), demeure à ses yeux "un immense champion".
"Armstrong, quoi qu'il en soit, c'est un immense champion, a déclaré Jalabert sur la radio RTL. Il a pu prendre quoi que ce soit, des coureurs de son niveau, il n'y en avait pas tant que cela. C'est quand même quelqu'un qui avait un talent énorme et qui a toujours un talent énorme. Il a un mental énorme. Il a fauté, il a été attrapé, il est suspendu pour ça, mais quoi qu'il en soit c'était quelqu'un qui était hors norme au niveau de ses capacités".
"Je n'oublie pas que depuis son plus jeune âge c'est un garçon qui a un parcours atypique, qui a quand même des qualités physiques et mentales qui sont au-dessus de la moyenne. On ne peut pas le nier. Après, il a été certainement très attiré par le pouvoir, et cela l'a poussé à la faute", a poursuivi Laurent Jalabert, qui a couru à l'époque d'Armstrong.
Le sélectionneur français a souligné que la décision de l'Union cycliste internationale lui semblait inéluctable. "L'issue devait être celle-là. Il était difficile pour l'UCI de réagir autrement. (...) La question que je me pose aujourd'hui c'est 'Comment a-t-il pu gagner 7 Tour de France pour qu'on apprenne maintenant que ce n'était pas normal?', a avancé Laurent Jalabert.
"L'UCI doit tirer toutes les leçons de cette affaire"
Le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, a affirmé lundi que "l'Union cycliste internationale doit tirer toutes les leçons" de l'affaire Armstrong, après avoir déchu l'Américain de ses sept victoires dans la Grande Boucle.
"C'est une crise mondiale, l'aura d'Armstrong touche tout le monde, pas seulement la France mais absolument partout dans le monde", a estimé Prudhomme, en ajoutant, qu'en vertu du règlement de l'UCI, Lance Armstrong doit rendre les gains de ses victoires.
"Le règlement de l'UCI est clair. Quand un coureur perd la place qui lui a donné un prix, il doit rembourser."
Le directeur du Tour a estimé la décision rendue lundi par l'UCI de "tout à fait logique".
"Nous souhaitons qu'il n'y ait pas de lauréat sur ces éditions. La décision formelle doit être prise par l'UCI (vendredi) mais pour nous, très clairement, il doit y avoir un palmarès en blanc", a ajouté Christian Prudhomme.
"Dans le rapport de l'Usada, il y a une double mise en cause, d'un système et d'une époque. Cette époque doit être marquée par l'absence de vainqueurs", a insisté le directeur du Tour, en charge de la course depuis 2006, après le dernier succès de l'Américain.
"On est dans le système mafieux au-delà du dopage et même du monde du sport, d'une certaine manière", a estimé Christian Prudhomme au vu du rapport de l'agence américaine qu'il a jugé une nouvelle fois "accablant".
"Déjà passés à un autre cyclisme" selon le patron de la Vuelta
"Nous sommes déjà passés à un autre cyclisme", a indiqué lundi Javier Guillen, organisateur du Tour d'Espagne, en réaction à la décision de l'Union cycliste internationale (UCI) de rayer officiellement lundi Lance Armstrong du palmarès du Tour de France.
"Des faits aussi graves que ceux-là ne peuvent qu'avoir ce genre de conséquence. Donc je pense que la réaction de l'UCI est en accord avec la gravité des faits", a expliqué le patron de la Vuelta.
"Il faut continuer dans cette voie, mais je crois que oui,
le cyclisme peut survivre à cette affaire parce que nous sommes déjà passés à un autre cyclisme" 
, a-t-il assuré.
"Le cyclisme peut et doit se relever de cette affaire. Nous sommes en train de parler d'une situation qui, bien que récente dans le temps, appartient déjà au cyclisme du passé", a insisté Guillen.
"Quant au fait de réattribuer les victoires annulées d'Armstrong ou de laisser le palmarès vierge, la solution n'est pas facile. Mais je ne crois pas que ce soit le débat à l'heure actuelle", a affirmé le directeur de l'épreuve organisée chaque saison en septembre.
Armstrong n'a jamais participé au Tour d'Espagne, qui a déjà déclassé un vainqueur pour dopage. L'Espagnol Roberto Heras, ancien coureur de l'US Postal, avait été contrôlé positif à l'EPO lors de l'édition 2005 et remplacé au palmarès par son dauphin le Russe Denis Menchov. .
I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!