Le Tour 2012
Re: Le Tour 2012
Comme Christophe et Miilke, je ne vois pas qui c'est le mec avec son gobelet à moitié caché par les deux figurants !
Il vaut mieux vivre ses rêves que rêver sa vie !
Re: Le Tour 2012
C'est le père de Brad ...CHRISTOPHE192 a écrit :il parlait du mec derrière avec son gobelet .

Re: Le Tour 2012


eh ben...



I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!
Re: Le Tour 2012
Oui mais toi t'es resté un anonyme, pas Cavendish !!!!CHRISTOPHE192 a écrit :génial ! j' ai la même avec Luis Fernandez quand j' avais 14 ans et qu' il éclatait au PSG . valeur inestimable ... pour moi .

“Les réseaux sociaux vous ont tous mis trop à l’aise avec le fait de manquer de respect aux gens, sans vous faire casser la gueule”. Mike Tyson 

Re: Le Tour 2012
Bonjour, moi aussi, j'aime bien "que le meilleur gagne en sport". Mais en vélo, c'est parfois le plus malin, le plus tacticien, et depuis bien longtemps, c'est le plus souvent le leader de la meilleure équipe.FAYARD a écrit :Perso, j'ai toujours entendu dire en sport : "que le meilleur gagne" ...après, les petits arrangements, ce n'est pas mon affaire, chacun s'arrange avec sa conscience....je reste sur mon idée , le plus fort n'a pas forcement gagné cette année...CHRISTOPHE192 a écrit :entretien captivant de Sean Yates Directeur Sportif de la Sky dans l' Equipe , un marginal qui parle vrai :
" je leur avais demandé de rester ensemble ... Froome n' a pas écouté ... il a été maladroit ... il est nouveau à ce niveau , il lui reste beaucoup à apprendre ."
" je m' attends à éprouver une grande émotion , d' autant que je n' ai eu la chance , comme Hincapie , de me trouver dans l' équipe du vainqueur , de rouler à bloc pour le maillot jaune sur les Champs-Elysées ."
voilà , tout est dit , ce qu' est le vélo , ce qu' est une équipe ... merci Monsieur Yates ... et je suis content d' être de son côté et d' avoir tous les donneurs de leçons contre moi .![]()
À+!
Re: Le Tour 2012
Ouais, je pense que le FAYARD devrait atterrir.
On n'est pas dans les courses à saucisson qu'il a l'habitude de faire ici.
On a affaire à des sportifs professionnels, pratiquant un sport d'équipe, ayant un contrat avec leur employeur, envers lequel ils ont un lien de subordination hiérarchique.
Dans ce cadre, ils doivent faire ce que dit leur employeur épicetou. Ou sinon s'exposer à un risque de licenciement pour faute, sans indemnité.
Si, ayant le choix entre Froome et Wiggins, Sky estime que ça leur fera plus pour leur notoriété et leur ciblage commerciale que Wiggins gagne, avec son passé d'enfant du pays ayant grandi dans une banlieue populaire de Londres, plutôt qu'un kenyan naturalisé résident à Monaco, c'est leur problème, et c'est à eux de décider.
On n'est pas dans les courses à saucisson qu'il a l'habitude de faire ici.
On a affaire à des sportifs professionnels, pratiquant un sport d'équipe, ayant un contrat avec leur employeur, envers lequel ils ont un lien de subordination hiérarchique.
Dans ce cadre, ils doivent faire ce que dit leur employeur épicetou. Ou sinon s'exposer à un risque de licenciement pour faute, sans indemnité.
Si, ayant le choix entre Froome et Wiggins, Sky estime que ça leur fera plus pour leur notoriété et leur ciblage commerciale que Wiggins gagne, avec son passé d'enfant du pays ayant grandi dans une banlieue populaire de Londres, plutôt qu'un kenyan naturalisé résident à Monaco, c'est leur problème, et c'est à eux de décider.
Augmentus, le roman des cyclistes qui aiment l'IA
Apprenez à nager avec Le journal d'un nageur de l'ère post-Trump
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Re: Le Tour 2012
C'est beau l'esprit du sport !Silver0l a écrit :Si, ayant le choix entre Froome et Wiggins, Sky estime que ça leur fera plus pour leur notoriété et leur ciblage commerciale que Wiggins gagne, avec son passé d'enfant du pays ayant grandi dans une banlieue populaire de Londres, plutôt qu'un kenyan naturalisé résident à Monaco, c'est leur problème, et c'est à eux de décider.

Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou.
Re: Le Tour 2012
J'aime bien la Belle et la Bête (Greipel?) !Kenzo a écrit :
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Re: Le Tour 2012
Ben ça peut choquer certains, qui font preuve d'une naïveté déconcertante et d'une mauvaise compréhension des enjeux et des règles, mais c'est la réalité du sport business.alecbrac a écrit :C'est beau l'esprit du sport !Silver0l a écrit :Si, ayant le choix entre Froome et Wiggins, Sky estime que ça leur fera plus pour leur notoriété et leur ciblage commerciale que Wiggins gagne, avec son passé d'enfant du pays ayant grandi dans une banlieue populaire de Londres, plutôt qu'un kenyan naturalisé résident à Monaco, c'est leur problème, et c'est à eux de décider.
Si tu veux voir des athlètes qui se battent pour la gloire ou leur pays, va voir les JO, pas le TdF.
Ou sinon, fais du triathlon

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Re: Le Tour 2012
Cela a deja ete evoque quelques pages plus haut. Cela dit, ce n'est pas parce que ce sont les methodes "Bernard Tapie"que l'on doit en faire un exemple ni generaliser en disant que "le velo est un sport d'arrangements". A moins de conclure de l'affaire OM-VA que "le championnat de France de foot est une competition ou le vainqueur achete ses adversaires".Richie a écrit :Pour ceux qui ont la mémoire courte, le vélo est un sport d'arrangements, où il y a un sponsor qui choisit quand il le peut le vainqueur.
Greg Lemond sacrifié au profit de Hinault...
http://www.universalis.fr/encyclopedie/greg-lemond/
Puisque l'on ressort les photos du carton (sympa la photo Kenzo), en voici deux autres:

Paris-Roubaix 1996. Les Mapei arrivent a 3 sur le velodrome, et parmi les 3, on ne peut pas dire qu'il y ait de seconds couteaux. Bortolami a gagne la coupe du monde 1994 et gagnera encore le Tour des Flandres. Taffi a un palmares un peu moins fourni a ce moment la (sans doute la raison pour laquelle la pilule passe mieux que pour Bortolami) mais gagnera la meme saison Paris-Bruxelles et le Tour du Latium, puis dans les annees a venir Paris Roubaix, le Tour des Flandres, Paris Tour,... Et Museeuw a lui gagne la coupe du monde 1995 avec le Tour des Flandres.
A l'arrivee, le classement a ete decide par Giorgio Squinzi et ce qui aurait du etre un triomphe de la Mapei l'annee du centenaire deviendra une grosse polemique. Et pour ce qui est de la cohesion d'equipe... on peut deja lire sur le visage de Bortolami qu'il quittera Mapei a la fin de la saison

2 ans plus tard, pas de Museeuw a l'arrivee (c'est l'annee ou il a failli perdre une jambe sur sa chute) mais nouveau triple des Mapei a Roubaix. Ballerini l'emporte avec une marge tres importante. Derriere, Tafi et Peeters ne se disputent pas vraiment la 2eme place, mais deja c'est seulement pour une deuxieme place et il y a pour le coup une vraie difference de niveau entre Tafi et Peeters, pour qui un podium a Roubaix constitue alors une des plus belles lignes de son palmares.
Contrairement a 1996, pas de longues discussions a la portiere du directeur sportif, 3 coureurs qui semblent vraiment heureux et a leur place sur le podium, et une image positive donnee par la Mapei. Sauf que la personne n'avait ete floue... La, d'accord, c'est un evenement federateur pour une equipe

Re: Le Tour 2012
Tout à fait d'accordSilver0l a écrit :Ouais, je pense que le FAYARD devrait atterrir.
On n'est pas dans les courses à saucisson qu'il a l'habitude de faire ici.
On a affaire à des sportifs professionnels, pratiquant un sport d'équipe, ayant un contrat avec leur employeur, envers lequel ils ont un lien de subordination hiérarchique.
Dans ce cadre, ils doivent faire ce que dit leur employeur épicetou. Ou sinon s'exposer à un risque de licenciement pour faute, sans indemnité.
Si, ayant le choix entre Froome et Wiggins, Sky estime que ça leur fera plus pour leur notoriété et leur ciblage commerciale que Wiggins gagne, avec son passé d'enfant du pays ayant grandi dans une banlieue populaire de Londres, plutôt qu'un kenyan naturalisé résident à Monaco, c'est leur problème, et c'est à eux de décider.


Re: Le Tour 2012
Je peux me permettre d'écrire que "le velo est un sport d'arrangements"...geraud a écrit :Cela a deja ete evoque quelques pages plus haut. Cela dit, ce n'est pas parce que ce sont les methodes "Bernard Tapie"que l'on doit en faire un exemple ni generaliser en disant que "le velo est un sport d'arrangements". A moins de conclure de l'affaire OM-VA que "le championnat de France de foot est une competition ou le vainqueur achete ses adversaires".Richie a écrit :Pour ceux qui ont la mémoire courte, le vélo est un sport d'arrangements, où il y a un sponsor qui choisit quand il le peut le vainqueur.
Greg Lemond sacrifié au profit de Hinault...
http://www.universalis.fr/encyclopedie/greg-lemond/
(...)
Pour avoir assisté à des discussions de DS, mangé à des repas d'avant course, je peux l'affirmer.
Quand à l'arrivée un premier distribue sa prime (en nature ou en argent) en autant de gars qui l'ont aidé (de son équipe ou... Des autres équipes), c'est quoi ?
Quand sur le vélo tu vois les coureurs discuter au lieu de rouler, c'est quoi ? En plus avec les oreillettes, la discussion ne se résume plus entre coureur mais avec les DS en plus !
D'ailleurs c'est l'une des raisons pour laquelle Thomas Vockler n'aime pas ses oreillettes, car il est un excellent négociateur et plus de monde autour de la table, cela fait plus de monde a mettre dans la combine...
C'est rarement le meilleur à la pédale qui gagne, c'est, au choix suivant les courses, le plus sympa, le plus rusé, le plus filou, le plus riche, le plus truand, etc...
C'est d'ailleurs l'une des raison qui m'avait fait arreter le tri en 1996/97, car l'ambiance vélo commençait à pourrir les CD.
LoPapy
Re: Le Tour 2012
Je ne pense pas être naïf sur ce sujet (enfin j'espèreSilver0l a écrit :Ben ça peut choquer certains, qui font preuve d'une naïveté déconcertante et d'une mauvaise compréhension des enjeux et des règles, mais c'est la réalité du sport business.alecbrac a écrit :C'est beau l'esprit du sport !
Si tu veux voir des athlètes qui se battent pour la gloire ou leur pays, va voir les JO, pas le TdF.
Ou sinon, fais du triathlon

Désolé d'être un peu idéaliste...

Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou.
Re: Le Tour 2012
C'est Schleck qui a raison, le poison agit encore

Bradley Wiggins et Christopher Froome, le 22 juillet à Paris.
Fränk Schleck, le dopé exclu, a raison : le Tour est "empoisonné". Il l'est depuis longtemps, mais le poison fait toujours effet. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer les comparaisons des puissances des coureurs en watts. Nous en avons relevé quatre particulièrement frappantes cette année. La première tue plus qu'elle ne blesse. Elle concerne le chouchou, Thomas Voeckler qui, comme son clone, le Virenque des grandes années Festina, braque le maillot à pois de meilleur grimpeur et le cœur des Français. Saint Thomas, de son plein gré, à l'insu de ses mollets presque décharnés au point où ils se confondent avec ses tibias, est capable, comme Richard naguère, de faire des raids en montagne en maintenant sur quatre cols un régime moteur à "375-390" watts, sans faiblir, en accélérant quand il le souhaite. Il franchit en tête l'Aubisque, le Tourmalet, Aspin, Peyresoudre en 5 h 32 min 2 s en concluant victorieusement, frais comme un gardon, les 197 km à 35,59 km/h de moyenne.
Cette étape Pau - Bagnères-de-Luchon est un classique du Tour (1980, 1983, 1998). En 1998 – toujours l'affaire Festina –, Marco Pantani avait laissé gagner Massi en 5 h 49 min 40 s pour 196,5 km à 33,72 km/h : presque deux km/h moins vite ! Autre référence battue pour Thomas, le lendemain : le col de Menté, 9,3 km à 9,1 %. En 28 min 20 s, avec une puissance mutante de 442 watts, il grave son nom sur les tablettes, sur le grand plateau dans les derniers 300 mètres, sur une pente à 8 %. Là, il ressemble davantage au duo Rasmussen-Contador des grandes années. C'est la deuxième comparaison notable : elle assomme plus qu'elle ne fait peur.
Avec 430 watts de moyenne, les favoris ont avalé, comme à la grande époque, le col de Peyresourde en 26 min 45 s. Depuis Saint-Aventin, ils ont concédé 34 s seulement au temps irréel réalisé par Contador et Rasmussen de 2007 (23 min 26 s) qui essayaient de se lâcher à grands coups de sprints comme autant d'injections. Sur la lancée, Froome et Wiggins ont ensuite accéléré dans la dernière montée de Peyragudes. Ils ont développé 470 watts pendant 7 min 3 s (2,95 km à 7,93 %). Froome a attendu Wiggins, il avait les moyens de s'approcher des 500 watts. S'il ne bride plus son moteur pour attendre son leader, il peut rentrer dans la caste des recordmen du monde des meilleurs "performers" de tous les temps : Pantani, Armstrong, Contador.
La troisième comparaison, qui fait plus sourire qu'elle ne surprend, est à mettre à l'actif d'un suspendu "plus fort qu'avant", titre d'un livre de Virenque. AlejandroValverde a gagné à Peyragudes en réalisant une perf identique à celle de Vinokourov en 2007. Les deux coureurs, à cinq ans d'intervalle, ont gravi le port de Balès et Peyresourde au même niveau de puissance, avec 385 watts puis 405 watts pour les deux cols. Vinokourov, parti dans l'échappée matinale, comme Valverde, l'avait emporté en solitaire à Loudenvielle. Le Kazakhe avait été exclu ensuite au motif d'une transfusion sanguine.
La dernière comparaison qui nous excite plus qu'elle ne nous bluffe. En 2011, après seize années de curée aux produits lourds, nous nous réjouissions enfin, dans ces colonnes, de l'absence de coureurs à plus de 410 watts de moyenne sur les derniers cols des étapes de haute montagne : le seuil de détection du poison. Las ! Ils sont à nouveau quatre cette année à avoir franchi cette barre : Wiggins, Froome, Nibali et Van den Broecke, avec 415 watts pour les trois premiers du classement et 410 watts pour le quatrième. Vivement 2013 et le come-back de Contador et sa viande contaminée ! D'ici là, pas sûr qu'on aura trouvé l'antidote.

Bradley Wiggins et Christopher Froome, le 22 juillet à Paris.
Fränk Schleck, le dopé exclu, a raison : le Tour est "empoisonné". Il l'est depuis longtemps, mais le poison fait toujours effet. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer les comparaisons des puissances des coureurs en watts. Nous en avons relevé quatre particulièrement frappantes cette année. La première tue plus qu'elle ne blesse. Elle concerne le chouchou, Thomas Voeckler qui, comme son clone, le Virenque des grandes années Festina, braque le maillot à pois de meilleur grimpeur et le cœur des Français. Saint Thomas, de son plein gré, à l'insu de ses mollets presque décharnés au point où ils se confondent avec ses tibias, est capable, comme Richard naguère, de faire des raids en montagne en maintenant sur quatre cols un régime moteur à "375-390" watts, sans faiblir, en accélérant quand il le souhaite. Il franchit en tête l'Aubisque, le Tourmalet, Aspin, Peyresoudre en 5 h 32 min 2 s en concluant victorieusement, frais comme un gardon, les 197 km à 35,59 km/h de moyenne.
Cette étape Pau - Bagnères-de-Luchon est un classique du Tour (1980, 1983, 1998). En 1998 – toujours l'affaire Festina –, Marco Pantani avait laissé gagner Massi en 5 h 49 min 40 s pour 196,5 km à 33,72 km/h : presque deux km/h moins vite ! Autre référence battue pour Thomas, le lendemain : le col de Menté, 9,3 km à 9,1 %. En 28 min 20 s, avec une puissance mutante de 442 watts, il grave son nom sur les tablettes, sur le grand plateau dans les derniers 300 mètres, sur une pente à 8 %. Là, il ressemble davantage au duo Rasmussen-Contador des grandes années. C'est la deuxième comparaison notable : elle assomme plus qu'elle ne fait peur.
Avec 430 watts de moyenne, les favoris ont avalé, comme à la grande époque, le col de Peyresourde en 26 min 45 s. Depuis Saint-Aventin, ils ont concédé 34 s seulement au temps irréel réalisé par Contador et Rasmussen de 2007 (23 min 26 s) qui essayaient de se lâcher à grands coups de sprints comme autant d'injections. Sur la lancée, Froome et Wiggins ont ensuite accéléré dans la dernière montée de Peyragudes. Ils ont développé 470 watts pendant 7 min 3 s (2,95 km à 7,93 %). Froome a attendu Wiggins, il avait les moyens de s'approcher des 500 watts. S'il ne bride plus son moteur pour attendre son leader, il peut rentrer dans la caste des recordmen du monde des meilleurs "performers" de tous les temps : Pantani, Armstrong, Contador.
La troisième comparaison, qui fait plus sourire qu'elle ne surprend, est à mettre à l'actif d'un suspendu "plus fort qu'avant", titre d'un livre de Virenque. AlejandroValverde a gagné à Peyragudes en réalisant une perf identique à celle de Vinokourov en 2007. Les deux coureurs, à cinq ans d'intervalle, ont gravi le port de Balès et Peyresourde au même niveau de puissance, avec 385 watts puis 405 watts pour les deux cols. Vinokourov, parti dans l'échappée matinale, comme Valverde, l'avait emporté en solitaire à Loudenvielle. Le Kazakhe avait été exclu ensuite au motif d'une transfusion sanguine.
La dernière comparaison qui nous excite plus qu'elle ne nous bluffe. En 2011, après seize années de curée aux produits lourds, nous nous réjouissions enfin, dans ces colonnes, de l'absence de coureurs à plus de 410 watts de moyenne sur les derniers cols des étapes de haute montagne : le seuil de détection du poison. Las ! Ils sont à nouveau quatre cette année à avoir franchi cette barre : Wiggins, Froome, Nibali et Van den Broecke, avec 415 watts pour les trois premiers du classement et 410 watts pour le quatrième. Vivement 2013 et le come-back de Contador et sa viande contaminée ! D'ici là, pas sûr qu'on aura trouvé l'antidote.
Re: Le Tour 2012

Fränk Schleck, le dopé exclu, a raison : le Tour est "empoisonné". Il l'est depuis longtemps, mais le poison fait toujours effet. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer les comparaisons des puissances des coureurs en watts. Nous en avons relevé quatre particulièrement frappantes cette année. La première tue plus qu'elle ne blesse. Elle concerne le chouchou, Thomas Voeckler qui, comme son clone, le Virenque des grandes années Festina, braque le maillot à pois de meilleur grimpeur et le cœur des Français. Saint Thomas, de son plein gré, à l'insu de ses mollets presque décharnés au point où ils se confondent avec ses tibias, est capable, comme Richard naguère, de faire des raids en montagne en maintenant sur quatre cols un régime moteur à "375-390" watts, sans faiblir, en accélérant quand il le souhaite. Il franchit en tête l'Aubisque, le Tourmalet, Aspin, Peyresoudre en 5 h 32 min 2 s en concluant victorieusement, frais comme un gardon, les 197 km à 35,59 km/h de moyenne.
Cette étape Pau - Bagnères-de-Luchon est un classique du Tour (1980, 1983, 1998). En 1998 – toujours l'affaire Festina –, Marco Pantani avait laissé gagner Massi en 5 h 49 min 40 s pour 196,5 km à 33,72 km/h : presque deux km/h moins vite ! Autre référence battue pour Thomas, le lendemain : le col de Menté, 9,3 km à 9,1 %. En 28 min 20 s, avec une puissance mutante de 442 watts, il grave son nom sur les tablettes, sur le grand plateau dans les derniers 300 mètres, sur une pente à 8 %. Là, il ressemble davantage au duo Rasmussen-Contador des grandes années. C'est la deuxième comparaison notable : elle assomme plus qu'elle ne fait peur.
Avec 430 watts de moyenne, les favoris ont avalé, comme à la grande époque, le col de Peyresourde en 26 min 45 s. Depuis Saint-Aventin, ils ont concédé 34 s seulement au temps irréel réalisé par Contador et Rasmussen de 2007 (23 min 26 s) qui essayaient de se lâcher à grands coups de sprints comme autant d'injections. Sur la lancée, Froome et Wiggins ont ensuite accéléré dans la dernière montée de Peyragudes. Ils ont développé 470 watts pendant 7 min 3 s (2,95 km à 7,93 %). Froome a attendu Wiggins, il avait les moyens de s'approcher des 500 watts. S'il ne bride plus son moteur pour attendre son leader, il peut rentrer dans la caste des recordmen du monde des meilleurs "performers" de tous les temps : Pantani, Armstrong, Contador.
La troisième comparaison, qui fait plus sourire qu'elle ne surprend, est à mettre à l'actif d'un suspendu "plus fort qu'avant", titre d'un livre de Virenque. AlejandroValverde a gagné à Peyragudes en réalisant une perf identique à celle de Vinokourov en 2007. Les deux coureurs, à cinq ans d'intervalle, ont gravi le port de Balès et Peyresourde au même niveau de puissance, avec 385 watts puis 405 watts pour les deux cols. Vinokourov, parti dans l'échappée matinale, comme Valverde, l'avait emporté en solitaire à Loudenvielle. Le Kazakhe avait été exclu ensuite au motif d'une transfusion sanguine.
La dernière comparaison qui nous excite plus qu'elle ne nous bluffe. En 2011, après seize années de curée aux produits lourds, nous nous réjouissions enfin, dans ces colonnes, de l'absence de coureurs à plus de 410 watts de moyenne sur les derniers cols des étapes de haute montagne : le seuil de détection du poison. Las ! Ils sont à nouveau quatre cette année à avoir franchi cette barre : Wiggins, Froome, Nibali et Van den Broecke, avec 415 watts pour les trois premiers du classement et 410 watts pour le quatrième. Vivement 2013 et le come-back de Contador et sa viande contaminée ! D'ici là, pas sûr qu'on aura trouvé l'antidote.
Ancien entraîneur de l'équipe Festina, Antoine Vayer est expert de la performance.
Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou.