Permettez moi d'ajouter quelques éléments au débat:
* Le développement du triathlon handisport est de la responsabilité de la FFTRI et non de la fédération Handisport. C'est donc à nos fédération/ligues/comités/clubs/organisateurs/nous tous de rendre notre discipline accessible et de faire en sorte que le nombre de handis pratiquant le triathlon augmente (ou pas). Il faut l'avouer c'est
loin d'être une priorité dans le monde du triathlon. Il suffit de regarder sur le site de la FFTRI, la
page consacrée au handisport. La page n'est destinée qu'au organisateur et le fameux "cahier technique" qui est en soit une bonne idée a été remplacé par le règlement du challenge nationnal handisport (document à l'adresse des handis)... bref de l'information qui ne sert à rien... (nota: je vois que Cyrille Mazure est le nouveau responsable de cette partie, je me charge de le prévenir de cette "gaffe"). Pour être juste globalement nous remarquerons que même pour les valides le site de la fédé n'est pas terrible cf
le post sur les incriptions...
* Enormement d'argent est investi dans le handisport par nos collectivités. De nombreuses associations (y compris bien sur dans le triathlon) perçoivent des subventions pour des actions pour le handisport. Malheureusement ces actions sont
parfois plus ou moins virtuelles et les montants "détournés" pour la pratique valide. Il est dommage que les collectivités ne soient pas plus regardantes dans les sommes investies, il serait peut-être bon de rendre public les sommes reçues par les associations pour le handisport et de noter les projets qu'elles se sont vus financés avec cet argent.
* Pour rester sur le thème des associations mais de manière plus positive. Il est certainement plus facile pour une association (club/ligue/comité) de se faire financer du matériel (fauteuil, handbike, tandem...) et de le prêter ensuite à des handis, que pour un handi de se faire financer du matériel directement. On me dira que ce n'est pas idéal pour quelqu'un qui aurait une pratique assidue, mais c'est sans doute un bon départ pour faire du développement...
* Paradoxalement, puisque nos épreuves mixent handis et valides, bien qu'ils soient très peu nombreux la visibilité des handisports est très grande! Elle est d'autant plus grande que certaines organisations, comme la WTC, ont compris tout le bénéfice "marketing" qu'il y avait à mettre en avant les handis pour attirer les médias (ça fait de "belles" histoires bien mélo) et/ou motiver les valides (Le discours sous jascent est "si lui/elle peut le faire, alors pourquoi pas vous?"). Il est dommage dans le cas de la WTC que cette mise en avant ne s'accompagne pas il me semble d'une réelle volonté de developpement de la pratique handi (ex. pas vraiment de processus de qualif pour Hawaii pour les handis -il y a juste un IM aux US qui sert de qualif je crois-). Verre à moitié vide ou à moitié plein, chacun peut avoir son analyse...
* Il parait difficilement compréhensible que le "championnat" de France handi (enfin c'est pas techniquement un championnat de france mais un challenge national) se déroule sur 3 étapes (multipliant les frais pour les participants pour recevoir au final une simple coupe...), plutôt que sur une journée avec celui des valides (qui serait le signe d'une intégration aboutie). Le seul coté positif que je peux voir c'est qu'en attribuant un label "national" à plusieurs épreuves cela les aide à percevoir des aides de leurs collectivités et donc favorise un peu le developpement d'épreuve accessibles aux handis. La encore cela prête à débat...
* Le problème des podiums n'est pas simple. Il n'y a pas une catégorie handisport mais plusieurs selon le handicap (et encore on ne s'amuse pas à faire des groupes d'ages!!!). Cela parait en effet assez injuste de classer selon le simple ordre d'arrivée des athlètes ayant des handicaps totalement différents. Si on veut éviter que ce soit l'école des fans lorsqu'il y a peu de concurrents, il faudrait arriver à faire un barème pour pouvoir juger les perfs en fonction du handicap (par extension cela permettrait même de juger les perfs par rapport aux valides). Je ne peux qu'imaginer que la mise en place d'un tel barème n'est pas une mince affaire quand bien même cela serait possible... (le nombre de paramètres à prendre en compte risquant d'être trop important pour être "juste". Par exemple comment comparer un 10km à pied et en fauteuil? On imagine que le denivellé doit être pris en compte...).
La marche est encore longue pour une intégration naturelle de la pratique handi dans le triathlon (mais je ne pense pas que le triathlon soit une exception dans ce cas). Offrir les inscriptions est un tout petit aspect de cette question. Cela peut être logique ou non suivant la démarche globale dans laquelle cette gratuité s'inscrit, la question du pour/contre n'a pas beaucoup de sens. Par nature nos épreuves seront mixtes (handi / valide) c'est assez rare pour être noté et je pense que si cette intégration est bien faite tout le monde y gagne finalement et notre sport en ressort grandi.
T.