Ben Boost a écrit :
Pouilly fuissé tête de cuvée 1994 de chez Verget
plus rien à voir avec un chardonnay
La couleur : corail, limite rosé avec une impression de vin beaucoup plus vieux, genre tokaj.
ranciot, de vin très évolué, genre licoreux étrange.
La bouche : acqueux, aucune tenue, aucune matière, mais mille saveurs qui se mélangent.
il a du être conservé dans une mauvaise cave.
En effet, la couleur indique une forte oxydation (présence de quinones), le nez de ranciot indique la présence de sotolon (comme dans les vins du Jura et Porto), je pense complétée par de l'acétaldéhyde.
Jolie description mon ami, je m'imagine bien le goût... Bouteille qui serait sans doute mise de côté pour la cuisine...
Le problème des mauvaises caves est plus important qu'on croit et c'est surtout les variations de températures journalières, voire hebdomadaire qui abîment le vin. Le vin se dilate et se rétracte chaque jour ce qui incorpore de l'air dans la bouteille, car les liquides sont incompressibles. Une fois la teneur en sulfites consommée par l'oxygène, il n'y a dans les blancs plus rien pour lutter contre l'oxydation, d'où formation de quinones...
Dans les vins rouges, les tanins réagissent en premier, ensuite les sulfites.
D'ou : la nuance brune dans les vins est toujours un indicateur de vieillissement. CQFD.
Pour les blancs : un vin très vieux est jaune paille (jaune +
brun)
Pour les rouges : un vin très vieux est tuilé (rouge +
brun).
Actuellement, le vin est conservé n'importe comment :
- à la lumière sur les étalages ou à la cuisinie (alors que la lumière fait réduire le vin.
- avec des variations de température quotidiennes (engendrant une énorme oxydation).
- trop chaud (favorisant le développement de germes, attention aux refermentation dans les vins doux... Parfois une forte température fait diminuer la population de certains germes).
- sans respect de l'hygrométrie (les bouchons sont attaqués par la teigne si l'air est <60%, au dessus de 90-95 % les étiquettes se détériorent)
Voilà quelques pistent à respecter pour conserver le vin, mais le meilleur moyen de conserver du vin longtemps et de manière fiable :
Tous les dix ans, on débouche, on déguste, on complète avec du même vin et l'on incorpore 30 mg/l de SO2. De cette manière on épate tout le monde avec du vin impeccable après 30 ans...