NANGATRI a écrit :t'en veux des nouvelles, en v'la
La musculation ne remplace pas le sport défini (en l'occurrence ici la Cap) donc réponse à ma propre question l'autre jour: est-ce qu'avec toutes ces tonnes de colis coltinées, je vais perfer? réponse NON.
Est-ce qu'avec tous mes déplacements en marchant d'un point à un autre en portant ces dits colis, ça va faire une bonne base d'endurance? réponse: NON.
Alors voilà (c'est pour faire du volume et avancer en page)
Petite nuit de vendredi à samedi. Lever avant les coqs, petit pipi puis p'tit dej. Là, je sens quelque chose détrange au bas-ventre à droite. J'me dis put1 l'appendice me titille, manquerait plus que ça.
J'ai le ventre hyper ballonné.
Préparation des divers repas pour le week de mes gamines, et départ vers la capitale avec les potes. Arrêt bouffe sur l'autoroute. J'avais comme les autres, ma petite gamelle. ça passe pas très bien, j'ai la nette impression d'un trop plein. Même l'eau passe mal. Je ne ressens plus de titillement, mais une gêne globale. Le stress me dis-je in petto. Je me réponds, non. Par là ça va bien.
Au village, tournée des popottes, sponsoring oblige. On est beaux, on a les flammes qui nous font repérer. On discute, on déguste 1 fond de beaujolpif, chez "Marathon du beaujolais". D'hab, j'en prends 2-3, et ben, pas là. J'arrive même plus à boire ma bouteille d'eau. Je vais aux gogues, mais rien de rien.
Le soir arrive, tous les meneurs et Chauchau se retrouvent au restau et l'appétit habituel n'est pas là. Je mange quand même des pâtes et du blanc de poulet. C'est bon mais je n'en reprends même pas une tournée.
Retour à l'hôtel, direction directe les WC. J'y reste , le temps de 3-4 mots croisés, 2 sudoku et ... rien
Impossible de boire de la nuit.
Réveil 5H, petit dej, juste 1 café et 2 biscottes, le reste du temps avant départ aux chiottes, pour rien toujours.
Arrivée sur aire de départ, j'arrive à pisser, mais je sens que tout n'est pas vidangé et surtout que la grosse vidange n'est pas faite.
Les photos officielles, les bla-bla avec les uns les autres, et entrée dans nos sans. Pour nous départ à 10H05'.
On part. Une erreur des dispatcheurs nous fait partir avant la 2ème vague des 4H15'. Même les 5H nous suivent (on nous dit d'y aller, ben on y va).
C'est parti donc à 9H55'.
Bon, y a pas grand malaise, car les temps sont pris sur la ligne, donc qu'on soit devant des 4H15' ou pas, c'est pas très grave. Mes potes nous rattrapent vers le 6ème pour l'un et vers le 10ème pour l'autre. Tout le monde se fend la poire, les coureurs prennent ça avec énormément d'humour. On fait semblant d'empêcher les 4H15' de nous passer en bloquant toute la route.
Les kil défilent, le soleil tape un peu. Les gens sont heureux, on se marre. Des affinités se crééent. J'ai une hôtesse de l'air française à ma gauche et une ingénieur informatique marocaine à ma droite + quelques mecs sympa, galants (intéressés pour être juste derrière ces demoiselles).
J'ai le ventre de plus en plus dur. Je pense avoir envie de pisser mais j'ose pas m'arrêter. Il y a Bénédicte, Jean-Marie, Michel, Saïma, Anne, et tous les autres qui comptent sur moi. alors je tiens. L'allure de 6'20"/1000 est respectée, on discute de tout et de rien. Sur le grand groupe qui me suis, au moins la moitié est primo participant au marathon.
Le semi est passé en 2H14' 20". Pile dans le tempo.
Les affaires se corsent pour moi. Les jambes se transforment peu à peu en bois. J'ai envie de "péter", mais en courant, il y a une fermeture automatique des sphyncters et j'ai peur qu'en forçant plus, ça dégénère...Je détends un peu mon harnais porte flamme, je désserre la ceinture porte dossard. Rien n 'y fait. J'ai jamais connu ce truc là et ça me fait iech, enfin c'est ce que je voudrais bien, mais j'peux point!!!
Au 25ème, ça devient intenable. Les successions de descentes et montées des bords de seine me finissent.
J'arrête définitivement au 30ème. Je passe le relais moral à Anne et Hamed. Super sympas tous les deux et qui sont même désolés. Les deux me promettent d'aller au bout pour me remercier du boulot fait avant et des poilades qu'on a eues.
Je vire ma flamme. Retire mon DOSSARDS. Je me détends sur le trottoir et je dégaze à qui mieux mieux. C'est une horreur et sincèrement je plains ceux qui étaient près de moi. Un mec me voit mal en point et veux m'offrir une bière (on est à côté d'un troquet). Merci, merci, mais je veux surtout que ça sorte, pas que ça rentre. J'attends quelques temps mes 2 autres accolytes meneurs en 4H30'. Ils arrivent et passent en "chahutant" avec leurs troupes. On fait toujours ça entre le 28ème et le 32-33, pour leur montrer qu'il n'y a de mur que si l'ont y pense. De plus à depuis le 2ème 14 kilomètres, on est dans le 3ème tiers dégressif. Le 30, devient -12 et c'est psychologiquement intéressant. On ne pense plus gros chiffres.
Je rejoins à pince les camions à l'arrivée. Bien sur je ne passe vais par chercher médailles ou tee-shirt.
Les 4H sont déjà là, on attends les 4H15' et les autres 4H30' puis on file à l'hôtel pour la douche et ensuite au Mercure pour manger un peu.
Je ne peux avaler qu'un peu de salade de fruit.
Puis après tout ça direction la Sarthe où la majorité des meneurs résident.
Arrivée et là, horreur, je me rends compte que ma sacoche (permis-chéquier-diverses cartes sont la vitale et autres papiers) est restée à au restau. Ma clef de camion également.
Ma fille m'en amène une autre et pendant qu'elle arrive, coup de tph au restau. Répionse 20' + tard, on n'a rien trouvé.
Je ne mange pas le soir, j'ai même du mal à finir ma bière.
Nuit en pointillé.
Ce matin, toubib, car j'ai comme un ballon de rugby dans le ventre. Si je suis enceinte, je voudrai bien savoir qui est le connard de père.
Le cher praticien, après avoir tâté tout ça me dit:
Vous avez fait une petite occlusion intestinale (depuis jeudi ou vendredi je pense).
Oui, mais encore?
C'est pas trop méchant, mais, comme vous savez, tout les éléments intéressants d'un repas passent au travers des parois intestinales. Dans votre cas, y pas eu ça. Les déchets sont tous là et il n'y a pas eu d'assimilation, et, moins y en a, plus vous êtes en déficit en cas d'effort. Mais, me dit-il, le fait de courir a eu un effet intéressant car ça aurait pu être plus grave.
Laxatifs, légumes et dans 2-3 jours c'est passé.
J'ai donc eu, sur ce qui aurait du être le 91ème marathon (mon 3ème DNF en 33 ans). La fatigue des semaines passées + déshydratation + hypo malgré tout ce que j'ai mangé et bu.
J'ai même pas mal aux cannes aujourd'hui.
ah. tu tes mis la pression en gros.pas facil da faire la vedette !