Arrivée de la course des As, sous le soleil exactement. La dernière accélération a été la bonne pour John Ngure, qui prive le Russe Gurkin d’un triplé à Metz.
Sous le soleil, un Kenyan souffle la trentième bougie du cross du Républicain Lorrain : John Ngure prive le Russe Gorkin du triplé attendu, dans une course marquée par l’accession du Messin Georges Burrier sur le podium.
Un Kenyan ! Il a suffi d’un seul Kenyan pour reprendre le fil d’une tradition établie à Metz comme dans tous les cross de cette dimension depuis la fin des années 90 : après le succès du Franco-Marocain Saïd Berioui en 2009, précédé d’un doublé du Russe Alexei Gurkin en 2007 et 2008, John Ngure a replanté le drapeau kenyan sur les berges du plan d’eau, hier, au bout d’une course parfaitement maîtrisée.
Mais la vraie vedette du jour venait d’encore plus loin : de la voie lactée. Le soleil s’est invité un 14 novembre à Metz, c’est dire le pouvoir phénoménal du Républicain Lorrain, capable de donner à son cross des allures de fête du printemps. Quatre semaines jour pour jour après le marathon de Metz couru par un temps scandaleusement froid, l’occasion était toute trouvée de disserter, allègre, sur la réalité du dérèglement climatique, temps doux, ciel bleu et plan d’eau calme à peu agité.
« C’est historique, s’est amusé Georges Burrier, j’ai presque eu trop chaud au cross du Républicain Lorrain ! » Ensemble, tout devient possible, même la possibilité d’une victoire, longtemps entrevue en effet par le coureur messin, qui n’a rendu les armes qu’en toute fin de course, dans le dernier des huit kilomètres tracés autour du plan d’eau.
« On ne peut pas toujours gagner »
Au moment où Georges Burrier a dû se résoudre à n’entrevoir que la troisième marche du podium, une consolation qui, en d’autres temps, relevait d’un songe seulement accessible aux très très grands, ils n’étaient plus que deux à s’expliquer pour la première place. Non content d’avoir brisé le rêve de Georges Burrier, John Ngure devait encore priver le Russe Alexei Gurkin d’un triplé, une gageure seulement accomplie par Pascal Thiébaut, en année olympique, 1984 pour commencer, 1988 pour suivre, 1992 pour finir.
Parfait trouble-fête, Ngure ne s’est pas gêné pour marquer le trentième anniversaire du cross du Républicain Lorrain de son empreinte : après avoir résisté sans même esquiver le moindre début de grimace à une attaque de Gurkin, il a attendu les tout derniers mètres pour laisser le Russe sur place, comme s’il fallait coûte que coûte donner au Russe l’impression de coller à une boue invisible. « Je manquais de fraîcheur, j’avais déjà couru jeudi, expliquera Alexei Gurkin avant de regagner Longwy, son havre pour l’hiver athlétique. Je rêvais de remporter une troisième victoire ici, on a toujours envie de gagner quand on prend le départ d’une course, mais on ne peut pas toujours ! »
A qui le dit-il ? Le train mené d’emblée par Gurkin et Ngure a progressivement permis de détacher une hiérarchie : avant Georges Burrier, un autre Kenyan invité de dernière minute, David Munyutu, a lâché prise, comme avant lui déjà une prometteuse escouade messine, avec Gaël Le Coz, Karim Foulouh, Benjamin Choquert, Soufiane Kouakoua mais aussi Karim Tahri, qui a opté pour l’abandon.
Habitué à écumer les cross et les courses sur route en France depuis un port d’attache situé dans les Yvelines, vainqueur par exemple des 10 kilomètres du Journal de la Haute-Marne en septembre dernier ou du semi-marathon de Rouen en 2009, John Ngure a donc conclu en beauté une journée radieuse sur les bords du plan d’eau. Au total, 2700 coureurs ont été recensés,
un succès de participation qui doit surtout au challenge des entreprises 
ainsi qu’à la course populaire en ouverture du programme. La course à pied est une fête.
I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!