Je roule habituellement seul ou avec les copains, donc jamais à plus de 5-6. L'année dernière, j'ai tenté une "sortie du dimanche matin" avec le club local... expérience particulière.
J'ai été accueilli comme un enfant perdu : "euh, on roule vite ici, t'es sûr que tu veux venir ?", "tu fais combien de km par semaine ?", "bon, mets toi dans des roues et essaye de pas lâcher, on attend pas".
Et le mieux : "mets toi dans la roue de celui-là >" donc je dis "effectivement il est grand, il doit bien protéger du vent", ce à quoi on me répond "non, c'est qu'il pète à la première bosse en général, donc tu seras pas seul".
Donc déjà ils m'avaient énervé... 50km plus loin, voyant que j'étais toujours là, j'entends dans mon dos "tu vas voir s'il lâche pas" en arrivant au pied d'une bosse... je me doutais bien que c'était pour moi. Et ça n'a pas manqué, 10 secondes après un gugus passe et prend une allure de gros cochon dans l'unique but de me faire lâcher. Raté, j'ai pris sa roue et le petit 2-3% de pente n'a pas suffit à me faire craquer. Mais 80% du groupe a lâché, donc on les a attendu.
A partir de là, j'ai commencé a avoir un peu plus de respect, mais avec toujours autant de condescendance... du genre "tu tiens bien, c'est bien, bravo !"
Au retour, traversé d'une ville... et là, c'est quelque chose. A chaque rond point, les deux mecs de devant se foutent au milieu pour arrêter les voitures et faire passer le peloton. Je vous raconte pas la bonne image que ça donne des cyclistes auprès des automobilistes. Pour les feux, c'est 2 sur 3 grillés, plus ou moins proprement.
Et toi, petit nouveaux, t'es bien obligé de suivre parce que tu sais que si tu t'arrêtes au feu/rond-point, tu n'arriveras jamais à rattraper le groupe.
J'ai retenté un mois plus tard pour une sortie spéciale (Ventoux). Cette fois j'ai réussi à échapper à la condescendance du premier jour, mais ce que j'ai vu ne m'a pas beaucoup plus plu sur l'esprit. Un mec crève au sommet d'une bosse donc il y a eu un débat pour savoir si on l'attendait ou pas. Le mec lui même nous disait de partir

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Résultat, on l'aide à 2 à changer de boyaux, mais la valve est trop courte donc il peut pas gonfler avec sa pompe. Du coup je lui prête ma pompe avec flexible et tout va bien... mais si on l'avait pas attendu, il serait resté sur le carreau comme un con à 50km de sa caisse.
10km plus tard, un autre crève... celui qui avait le plus milité pour qu'on laisse le premier se démerder. Autant vous dire que j'étais heureux. On l'attend, il oublie d'enlever l'épine du pneu et crève quelques km plus loin. Grand bonheur intérieur pour moi.
On l'attend de nouveau, il répare correctement et on repart.Comme on arrivait au pied du Ventoux, la chambre à air crevée a été laissée au bord de la route, faudrait pas s’alourdir inutilement, il risquerait de faire 1h54 au lieu du 1h53'30'' visé. Bref, j'ai pris la chambre à air crevé dans ma sacoche.
Alors ouep, c'est super grisant de rouler à 35km/h sur 120km de parcours vallonné, mais j'ai pas recommencé, les sorties en groupe c'est moche, au moins pour les petits nouveaux et les automobilistes qui croisent le dit groupe et la nature.