nico g a écrit :
Salut à tous !
Je partage un peu l'avis de Patrick. Après, c'est vrai que les autres français (Xavier par exemple) font Embrun, ce qui leur prend beaucoup d'énergie et ne peut pas permettre de mettre un pic de forme mi
octobre...
L'avis de P. Vernay, c'est un avis partagé par le plus grand nombre. Et il n'y a aucune raison d'en douter. Maintenant, au regard des performances chronométriques réalisées cette année et compte tenu des conditions météorologiques, plutôt clémentes m'a-t-on rapporté, je ne crierai pas au scandale, ça me paraît plutôt "humain" comme résultat.
Concernant le dopage, quel que soit l'épreuve, quel que ce soit le contexte et quel que soit le niveau, il y aura toujours des tricheurs, dans le sport et dans la vie. Une course cycliste Ufolep, un Ironman, un trail, au bureau, au lit... certains voudront toujours être, devenir et se faire passer pour ce qu'ils ne sont pas.
Le sport est devenu un spectacle qui fait fi des valeurs et des règles, qu'importe, vu qu'il faut toujours aller plus vite, plus haut, plus fort...
La vie est spectacle aussi, notre époque crève de la "maladie de l'égo" : la tronche, le bide, les chevilles, tout enfle.
Les corps sont épilés, les peaux sont caramélisées, toute l'année.
Les hommes deviennent des femmes, les femmes deviennent des hommes. En cela, le triathlon est une étonnante "vitrine", une espèce de loupe grossissante de notre société...
L'égo est aujourd'hui tellement placé au coeur des préoccupations de tout un chacun que M. X et Madame Y ont leur blog, leur Myspace, leur moment de gloire estampillé
http://www., appelons ça la génération "Vidéo Gag" ou comment passer à la postérité en filmant ou en racontant sa petite existence, son petit salto improvisé, son premier flirt ou son premier DO.
Ce constat, P. Vernay le sait, tu le sais et je le sais.
Le dopage n'est donc plus un cas isolé, un incident de course mais "bel et bien" une composante, un élément inhérent à la compétition qu'il faut accepter - parce qu'on n'a pas d'autre choix - et tenter de maîtriser. Au même titre que le vent, le soleil, l'alimentation, l'hydratation, etc.
Si Patrick Vernay ou d'autres ne souhaitons plus accepter ou cautionner le dopage, alors, il ne faut plus courir. Parce qu'en punaisant un dossard sur un singlet, lui, les autres et moi-même (quel égo...) ne faisons qu'alimenter le système performance = résultat = égo = dopage.
J'en reviens donc indirectement à ce que j'écrivais la semaine passée : au lieu de perdre leur temps à critiquer les performances des autres, (naturelles ou artificielles, peu importe, le problème ne doit plus se poser en ces termes-là), les Français feraient mieux de mettre toutes les chances de leur côté.
A commencer par préparer Hawaï à 100 %.
Quand je vois cette année encore des athlètes de HN français doubler Embrun et Hawaï, je ne peux que m'interroger sur leur réelle motivation à birller à Kona. Tiens, question : n'est-ce pas les mêmes ensuite qui tirent à boulets rouges sur les temps phénoménaux de Macca et consorts ?
Enfin, sur le choix des Français de jouer la carte fédérale ou la carte IM, nous en avons déjà ici parlé...
nico g a écrit :Sommes nous plus cons que les autres, je ne le pense pas (...) Mais le dopage ne peut pas tout expliquer !!! A part Vernay, aucun français ne prépare exclusivement Hawaii (même si Cyrille a essayé), ce que font les Marino, Macca etc, et peut être qu'aucun français n'est un gros rouleur capable de rouler en 4h25/30.
Mais malgré le nom de ce post, je pense vraiment que Vernay est un grand champion et qu'il peut réussir à Hawaii, vu le marathon qu'il sort!!!
Voilà, je me suis un peu creusé la tête pour trouver la raison du relatif échec des frenchies à Kona.
Nico g.
Plus cons que les autres, non.
Moins élevé dans la "culture IM" que les Allemands, les Américains et les Belges, certainement.
Le triathlon français n'a jamais trop été baigné dans cette culture du long. Très tôt, les entraîneurs dans les clubs, le Conadet (ex-FFTRI) et la FFTRI ont misé sur le court.
J'expliquais l'autre jour à tseusitchu qu'en 1990, quand j'ai fait Embrun, on m'a traité de cinglé, beaucoup m'en ont dissuadé même.
Qui sont les entraîneurs de triathlon d'aujourd'hui ? Des triathlètes de la première génération qui ont été quelque peu "traumatisés" et formatés par le DO. Il fallait absolument nager le 1500 m en 18'30", sans quoi, on ne serait jamais un bon triathlète, je l'ai souvent entendu.
La distance IM est au triathlon français ce que les "courses hors starde" sont à l'athlétisme. Le bossu, le mal-aimé, celui qu'on cache parce qu'il n'a pas l'amour de ses parents.
Quand à P. Vernay, oui, il sort d'excellents marathons mais rien ne dit que s'il roulait 10 mn voire 15 mn plus vite à vélo avec Macca et consorts, il pourrait courir aussi efficacement derrière. La gestion d'un IM est une alchimie complexe... Ex : la vraie perf' de Jalabert, à mon sens, c'est sur le marathon qu'il l'effectue. Il a su gérer la natation, bien gérer son vélo (où il aurait très bien pu faire 10 à 15 mn de mieux) pour pouvoir courir son marathon dans de bonnes conditions. Bravo à lui.

"Etre beau et bien habillé est indispensable. Avoir un but dans la vie ne l'est pas." Oscar Wilde