En lisière de la forêt de Merzig, dans la Sarre, à une vingtaine de kilomètres de la frontière entre la France et l'Allemagne, s'étend le "parc aux loups" de Werner Freund. Sur près de 25 hectares, 29 loups de six espèces différentes vivent ici en semi-liberté dans de vastes enclos discrètement clôturés.
Avec plus de 70 canidés qui s'y sont succédé depuis son inauguration en 1972, le Wolfpark a des faux airs de sanctuaire. La barbe grisonnante et la silhouette ramassée dans un ensemble aux imprimés camouflage, Werner Freund y règne en chef de meute.
"Devenir un loup"
À bientôt 80 ans, cet ancien parachutiste de l'armée allemande a consacré sa vie aux loups. Au point d'être désormais considéré comme l'un des plus grands éthologues (spécialiste du comportement animal) contemporains. Une expertise qu'il s'est forgé au plus près des bêtes, ne rechignant pas à embrasser leur mode de vie. "Pour gagner leur respect, il faut devenir un loup. Et c'est ce que je suis devenu pour eux, un chef", assénait-il récemment au Telegraph.
S'il habite avec son épouse dans un chalet en bois à l'entrée de la réserve, Werner Freund vit en permanence au contact des loups pour mieux les étudier. Il chasse, joue, se promène et hurle avec eux sans s'en laisser compter. Mais gagner leur respect ne fut pas chose aisée. Freund a dû capter les codes de la structure hiérarchique de la meute. Et il a vite compris que les repas constituaient le meilleur moyen pour cela. Il exerce ainsi sa domination au quotidien, en mordant le premier à pleine dent dans la viande qu'il ramène aux loups affamés, contraints d'attendre son signal pour pouvoir se rassasier. Question de soumission.

I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!