Au JO : durée "normale" + matos normal = anomalie = décalage d'attente du public = sport standard = perte d'identité de ce sport même.
Si au fil des années et des attentes des TV, le "marathon" s'était transformé en semi-marathon, il aurait perdu son aura...
L'ITU a vendu un produit standardisé pour être aux JO en dénaturant ce sport...pendant ce temps le label Ironman engrange les dollars car en concordance avec l'essence de de sport

Thierry *OnlineTri* a écrit :A l'occasion des JO, plusieurs reflexions sur la médiatisation du tri ont été lancées dans différents sujets. Je propose un thème un peu plus global sur les facteurs qui font qu'un sport passe bien dans les médias ou pas... et d'essayer de voir comment cela s'applique au triathlon.
Sport ou Spectacle?
Le sport se pratique, le spectacle se regarde. Le challenge pour notre sport n'est pas que nous les pratiquants/acteurs nous y interessions en tant que spectateur mais bien que les non pratiquants puissent s'y interessé cela represente quand même une base bien plus grande. Mon analyse me conduit à penser que le tri CD actuel (avec drafting) est peut-être le mieux armé pour une médiatisation même si ça restera toujours un produit très dur à vendre, le LD n'a que très peu de chance d'un succès populaire... Je m'en explique (longement):
Quels sont les facteurs qui fait qu'un sport séduit?
a) Connaissance des concurrents/équipes
Les sports co ont un énorme avantage en ce sens que la notorièté des équipes transcendent largement celles des joueurs. Pour les sports individuels comme le tri il faut des athlètes non seulement bons mais aussi avec pas mal de charisme. Cela n'est cependant pas suffisant il faut aussi connaitre leurs opposants (comme à Holywood il faut un "bon" et plein de "vilains"). Ca devient même très interessant si les confrontations sont régulières (ex. rallye, F1 où l'on retrouve les mêmes acteurs à chaque course) ou dure sur plusieurs jours (ex. Tour de France, course au large, Paris Dakar...) .
La création de la série ITU est interessante dans cette optique on aura des courses avec + ou - la même start list maintenant 5 ou 6 rdv dans l'année c'est peut-être encore trop peu. Pour le LD où il ne peut y avoir qu'une ou deux grande confrontation par an, c'est trop peu pour que les athlètes aient la moindre chance de se faire une place dans les médias à mon humble avis.
b) Confrontations à enjeux
Un France-Brésil en match amical n'aura pas la même saveur qu'un France-Bresil en finale de la coupe du monde. Par dela les JO, chaque sport doit savoir créer ses compétition à enjeux (qui donne envie de savoir qui va gagner) et les rendre lisible au public. Je ne suis pas sur qu'une simple course après un Prize Money soit suffisant par exemple pour créer un véritable enjeux. Le système actuel des coupes du monde par exemple est assez illisible de ce coté, il y a tout a gagner mais trop rien à perdre bien souvent (exception faites des courses qui servaient de qualif pour les jeux).
La encore l'espoir est que la série rende peut-être les choses un peu plus lisible et donne aux journalistes une/des histoires à raconter avant, pendant et après les courses. En LD la seule course à gros enjeux est sans doute Hawaii car c'est la course où il y a le maximum d'athlètes.
c) Création d'images fortes et de moments clefs
Les "Defining moments" comme les appels les américains. C'est sans doute l'un des points qui sucitera le plus la controverse dans mon propos, je pense que la notoriété d'un sport passe par sa capacité à produire des images fortes qui résume bien l'empoignade. Là, il faut bien reconnaitre le coté génial du foot. C'est l'un des rares sports dont les matches peuvent être résumé de façon parfaite en moins de 30 secondes, on passe les qq buts et les grosses occas et hop c'est dans la boite! Cela permet d'en parler un peu partout facilement (ce qui augmente la notoriété et donc l'audience potentielle...). Impossible de faire de même dans les sports qui marquent beaucoup hand, basket ou autre... certes il peut y avoir de belles actions à des moments clefs mais dans l'absolu le dernier point n'est pas moins important que le premier. Les images auront donc moins d'impact.
Un autre type de "defining moment" l'arrivée massive au sprint dans une course de vélo en ligne, ca peut paraitre un peu balot qu'il soit quasiment écrit qu'une course de + de 200 bornes se joue finalement dans les 100 dernièrs mètres... mais ça passe surper bien au 20h! Le BMX l'a compris, les qualifs se font sur plusieurs manches, la finale sur une. Tu tombes t'es mort... Ca peut paraitre injuste mais c'est hyper télégénique.
La formule actuelle du tri olympique avec drafting favorise les arrivées au sprint et donc la création de "defining moments", ce n'est peut-être pas une mauvaise chose pour notre sport. A l'inverse le triathlon LD ou pire un CLM sont très pauvres de ce coté.
d) Coté télégénique & spectaculaire
La production de "belles" images est aussi importante. Il faut se rendre compte que couvrir un LD au niveau média est très compliqué et demande d'important moyen de production (peut-être plus important que pour le Tour de France...). En effet sur le tour de france il y a généralement 3 ou 4 groupes maxi. c'est facile de surveiller les attaques. En tri des concurrents peuvent effectuer d'interessante remontée d'assez loin et il peut y avoir des concurrents interessants un peu partout. C'est un peu le cauchemar quand on doit faire un direct... même sur CD avec drafting ce n'est pas toujours évident. A Athène, par exemple, ce n'est qu'à la fin de course qu'on a commencé à parler de Kate Allen dont on avait eu pratiquement aucune image jusque là. Au niveau de la création du suspence et de l'interêt sportif c'est quand même un beau loupé...
e) Les enjeux financiers
Comparer au sport automobile, à la voile ou à d'autre sports. Très peu d'argent circule dans le triathlon et notre sport n'est pas forcement un gros enjeux de communication pour de grands groupes (comme peut l'être la F1 pour Renault, ou le Rallye pour Citroen). Cela ne joue pas forcement en notre faveur. Il faut bien réaliser que ce ne sont pas les médias qui viendront au triathlon mais que c'est le triathlon qui doit aller séduire les médias cela demande des moyens.
Ma conclusion
Ces éléments me font dire que le triathlon n'est pas franchement un sport à fort potentiel médiatique et que de toutes nos formes de pratique c'est peut-être le triathlon CD avec drafting qui est le mieux armé pour les médias. Il y a cependant de gros progrès à faire en terme de réalisation et de création d'enjeux régulier pour espèrer rentrer dans les médias grand publics. Cela passera de toutes façon par le fait d'avoir quelques stars charismatiques (c'est là qu'une médaille aux JO aurait pu aider). Je vois mal Stade 2 dans ses brèves nous parler des victoires de Gomez ou Frodeno aux 4 coins de la planète.
J'attends vos avis et remarques...
T.