Cela s'est mal passé pour Danièle Gilbert et sa bague magique, dans le passé (je me souviens d'une "blague" de l'époque :
"la prison, cela sera la 1ère fois dans sa vie qu'elle verra une cellule grise"...) :
http://www.humanite.fr/1991-02-16_Artic ... R-LA-BAGUE
DU BAGOUT POUR LA BAGUE
De notre correspondant régional.
HIER s'ouvrait à Grasse le procès de Danièle Gilbert déjà appelé procès de la «bague de Ré». Le 7 septembre 1989, après le dépôt de nombreuses plaintes, le juge Jean-Pierre Murciano inculpait l'ancienne présentatrice télé
«d'escroquerie et de publicité mensongère». A longueur de pages de publicité dans de nombreux magazines, Danièle Gilbert prêtait son image pour vanter les mérites de la bague de Ré, anneau censé procurer chance et bonheur à ceux qui la portaient pendant trente jours,
«reproduction exacte de la bague portée par les pharaons et les reines qui lui attribuaient puissance et pouvoir dominateur».
Dans les textes accompagnant sa photo, la «grande Duduche» expliquait comment cette fameuse bague lui avait épargné un terrible accident de la route. Le texte faisait également état de milliers de personnes
«ayant gagné au Loto, trouvé l'amour, réussi en affaires...». Ce dernier bienfait était assurément vrai pour Danièle Gilbert qui avait fondé en 1988 la SARL LB Diffusion (LBD), au nom de laquelle étaient versées ses royalties constituées par 5% des ventes. But de l'opération pour la vedette du petit écran: payer ses frais généraux à l'aide de chèques établis au nom de la LBD, et surtout masquer momentanément au fisc les sommes colossales qu'elle percevait.
Le fameux anneau était proposé au prix de
189 francs et Danièle Gilbert percevait 10 francs par unité vendue soit quatre millions de francs. Au total,
près d'un demi millions de gogos à travers le monde seraient tombés dans le panneau. Les bénéficiaires de cette opération, dont la marque Tripier, le baron Allard, et bien sûr Danièle Gilbert, comparaissaient libres
devant le Tribunal de Grande Instance de Grasse, présidé par M. Acquiviva.
La présentatrice-vedette des années 70, vêtue d'un manteau bleu à col noir, était assez tendue et affichait un sourire crispé. «Déformation professionnelle» dira une dame dans l'assistance. Tendant la bague, elle lance à l'inculpée: «Un mois après avoir acheté cet anneau, j'ai eu un contrôle fiscal qui a duré un an et demi». Elle, qui avait été séduit par les origines égyptiennes de cette bague, avoue «avoir honte de s'être laissée avoir, surtout que, quelques semaines après l'achat, le verre incrusté se décollait et le laiton noircissait». Mais Danièle Gilbert n'a pas que des ennemis dans la salle. Pour preuve cette jeune femme coiffée d'un chapeau violet qui viendra embrasser la grande Duduche.
La question centrale qui était posée à l'audience devait occuper les débats de la matinée. En posant nue dans le magazine «Lui», puis avec sa bague magique dans «Paris Match», Danièle Gilbert préparait-elle la future campagne publicitaire? «Non, répond celle-ci, mes contacts avec Marc Tripier sont postérieurs de même que la signature du contrat» et de préciser: «Je m'intéresse au para-normal depuis longtemps. Cette bague je la porte en permanence sauf aujourd'hui pour éviter la provocation».
Elle la sort alors de sa poche et la montre au président Acquaviva. Une voix s'élève de la salle: «Ce n'est pas la même que l'objet vendu! La mienne est en laiton!». Danièle Gilbert tenait bien la vedette, s'exprimant calmement, levant la main pour demander la parole. «Peut-être que je suis trop crédule mais je suis quelqu'un de profondément sincère». Elle expliquait alors: «J'aime le public, j'ai envie de lui faire plaisir dans n'importe quelle circonstance». Lorsque le procureur lui demande où a-t-elle récolté les témoignages prouvant les vertus de la bague de Ré, elle répond: «J'ai rencontré beaucoup de personnes qui m'ont dit que la bague leur avaient porté chance, même au couvent où j'ai passé sept jours, une personne m'en a parlé». La stupeur fait place à l'hilarité lorsque l'assistance comprend que «couvent» ne désigne rien d'autre que la prison où Danièle Gilbert a séjourné en septembre 89.
Les avocats de la partie civile représentant différentes associations de consommateurs et des personnes escroquées devaient plaider dans l'après-midi. Le gri-gri de Danièle Gilbert va-t-il devenir sa bête noire? Le verdict devrait être mis en délibéré.
Pierre Barbancey
Si l'Italie commence, cela pourrait se multiplier :
http://www.lepoint.fr/power-balance-sur ... 581_19.php
Publié le 12/08/2010 à 12:14 Le Point
Power Balance sur la sellette
Denis Demonpion
Robert De Niro, l'infante Cristina d'Espagne ou Cristiano Ronaldo l'arborent. Inventé par deux surfeurs américains, le Power Balance est un bracelet en plastique contenant un hologramme censé créer un champ magnétique capable d'améliorer l'équilibre, stimuler le système nerveux, réduire l'insomnie et les douleurs musculaires. Des athlètes le portaient aux championnats d'Europe de Barcelone.
Mais les autorités italiennes soupçonnent une escroquerie. Elles ont donné deux semaines à l'importateur pour fournir une documentation médicale. Sous peine de devoir rembourser les 500 000 Power Balance déjà vendus dans la péninsule.http://www.lepoint.fr/societe/les-brace ... 225_23.php
Publié le 11/08/2010 à 19:29 - Modifié le 15/08/2010 à 20:19
Les "bracelets magiques", une trouvaille marketing ensorcelante
Par Pauline de Saint Remy
L'Italien Alessandro Pessatchi, ici alors qu'il venait de remporter la première étape du Tour de France 2010, porte le fameux bracelet magique © SIPA
C'est un petit bracelet en plastique qui fait un carton. Vendus environ 35 euros sur les marchés, dans les boutiques de surf, mais surtout sur le Net, les bracelets Power Balance ou EFX - du nom des deux principaux fabricants importés en France - sont L'accessoire de l'été pour les sportifs professionnels ou amateurs. Vertu supposée : ils amélioreraient "la force, l'équilibre et la flexibilité", grâce à un "hologramme programmé avec des fréquences qui réagissent positivement avec le champ énergétique du corps", selon le site de Power Balance.
Le buzz autour du "bracelet magique" est en grande partie lié aux stars du sport qui en ont fait, consciemment ou pas, la publicité, telles que Gaël Monfils, Fernando Alonso, Cristiano Ronaldo ou encore le basketteur américain Shaquille O'Neal, star du NBA, devenu effigie de Power Balance. "Il y a toujours eu des trucs comme ça, chez les sportifs, comme les aimants, à une époque. On les offre aux stars, qui les portent, et le buzz se fait", explique Jean-Pierre de Mondenard, médecin spécialiste du dopage. Pour son confrère Guillaume Barucq*, installé au Pays basque, où le bracelet fait fureur, il est facile de les faire porter aux célébrités :
"Il y a trois possibilités : soit ils sont superstitieux, soit ils y croient, soit ils ont reçu un chèque..."
Effet placebo
Si, à ce jour, aucune étude scientifique officielle n'a prouvé les effets du bracelet, les fabricants n'ont pas hésité à faire circuler des vidéos de tests, censés prouver l'efficacité de leur "technologie". Des exercices d'équilibre simples y sont pratiqués. Et, à chaque fois, le constat est flagrant : avec le bracelet, les cobayes résistent mieux. Pour Guillaume Barucq, il existe une explication simple : "C'est enfantin. Lorsqu'on essaye ce type d'exercice deux fois, les muscles sont plus préparés à la deuxième tentative et l'on y arrive mieux. Ajoutez à ça l'effet placebo, qui, même pour des médicaments classiques, contribue à au moins 30 % de l'effet..."
Pour Guillaume Barucq, le problème de ces bracelets ne réside pas tant dans leurs effets - réels ou supposés -, mais dans la façon dont ils sont vendus. "Je ne conteste pas qu'il puisse y avoir un effet", explique-t-il, "mais ce qui me choque, c'est qu'on puisse vendre ce produit en prétendant qu'il a des effets bénéfiques, sans que cela ait été approuvé par le moindre scientifique. J'ai vu des gens penser que cela pouvait aider à guérir la maladie de Parkinson ! Il ne faut pas tout mélanger..." Jean-Pierre de Mondenard : "Leur force repose sur la médiatisation", tranche-t-il.
Du côté du fabricant EFX, on ne nie pas l'absence de preuve scientifique : "Des études vont être faites. Mais c'est une technologie très récente et cela prendrait des années, alors...", explique-t-on. Étonnante défense quand, sur la plupart des sites qui commercialisent le bracelet, le principe est justement présenté comme "ancien", ou même "vieux comme le monde, apparu en Égypte antique", sur le site KeepKontrol.
Marketing habile
Les fabricants se sont pourtant jusqu'à présent appuyés sur une communication ultra-efficace, à la fois discrète et omniprésente, qui évite soigneusement de faire passer le produit pour un médicament, tout en entretenant l'ambiguïté par le biais de témoignages plus ou moins spontanés. Partout où les bracelets sont évoqués sur le Net, les commentaires (très) enthousiastes fleurissent : "je dors mieux", "je suis moins stressé" ou encore "depuis que je le porte, ma vie a changé !"
En Italie, où 500.000 bracelets Power Balance se sont déjà vendus, les autorités ont donné deux semaines à l'importateur pour fournir une documentation médicale prouvant l'efficacité du produit, sous peine de devoir les rembourser. Côté français, où les entreprises ne communiquent pas pour l'instant leurs chiffres de vente, les autorités ne se sont pas saisies du dossier pour l'instant. Mais, pour Guillaume Barucq, quoi qu'il arrive, le buzz est déjà fait : "C'est simple, ils devront sans doute un jour retirer les allégations médicales de leur site, mais cela ne les empêchera pas de vendre", déplore-t-il. Et si de futures études venaient à prouver l'efficacité du produit ? Pour Jean-Pierre de Mondenard, "s'ils améliorent l'équilibre à ce point, ils devraient être remboursés par la Sécurité sociale à toutes les personnes âgées !" Et pourquoi pas créer des modèles plus adaptés à leurs goûts...
* Auteur de Surfer's Survival Guide et responsable du site
www.surf-prevention.com