Dopage dans les sports majeurs

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claude
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par claude »

Richie a écrit :http://www.lemonde.fr/sport/article/201 ... _3242.html

"La potion magique", par Yannick Noah
| 19.11.11 | 11h15 • Mis à jour le 19.11.11 | 11h17

Yannick Noah, le 18 octobre à Paris.AFP/JOEL SAGET

Quand je traînais encore ma raquette sur les courts, on n'était pas ridicules, loin de là, face à nos amis espagnols. Pareil sur les terrains de foot, les parquets de basket ou les routes du Tour de France. Aujourd'hui, ils courent plus vite que nous, ils sont beaucoup plus costauds et ne nous laissent que des miettes. A côté d'eux, c'est simple, on a l'air de nains. Qu'est-ce qu'il s'est passé qu'on aurait raté ?
Une question me taraude : comment une nation peut-elle du jour au lendemain dominer le sport à ce point ? Auraient-ils découvert des techniques et des structures d'entraînement avant-gardistes que personne avant eux n'avait imaginées ? J'ai cherché et je n'ai trouvé aucune de ces innovations répertoriées ou documentées, même si je peux comprendre qu'on n'a pas forcément envie de se faire copier quand on a un secret à garder. Entre nous, j'ai beaucoup de mal à croire à cette hypothèse. Car, aujourd'hui, le sport c'est un peu comme Astérix aux Jeux olympiques : si tu n'as pas la potion magique, c'est difficile de gagner. Et là, on a l'impression que, comme Obélix, ils sont tombés dans la marmite. Les veinards.

Mais, ces dernières années, ils ont dû un peu forcer sur la potion vu l'hécatombe de contrôles positifs. Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai lu qu'un joueur de l'équipe championne d'Europe de basket, en septembre, avait eu un problème avec un contrôle "anormal" à la testostérone. La fédération a rapidement déclaré que le joueur avait un taux normalement anormalement élevé. Le veinard.

Si c'était arrivé en France, je suis sûr que l'affaire aurait pris une tout autre tournure. Prenons l'exemple de Jeannie Longo. Elle a été portée aux nues pendant vingt ans. Au premier petit souci avec les règles antidopage, elle se fait assassiner. C'est la schizophrénie bien française. On veut des champions, on admire les champions des autres pays, et on est sans pitié dès qu'il y en a un qui se fait prendre. Souvenez-vous de Virenque- à-l'insu-de-son-plein- gré. On l'a sacrifié, on avait notre exemple, les autres courent toujours. Les veinards.

Mais vous savez ce qu'on raconte au café des sports (je connais bien, j'y passe souvent m'en jeter un p'tit) ? Que ceux qui gagnent sont ceux qui arrivent à passer au travers des mailles du filet, qui sont plus rapides que les contrôleurs et utilisent les produits pas encore détectables.

Bien sûr, c'est tout à notre honneur d'avoir mis en place un suivi longitudinal contraignant pour surveiller nos sportifs. Mais nous ne sommes pas traités à la même enseigne que la majorité de nos adversaires des autres pays.

En Espagne, l'affaire Fuentes, le plus gros scandale de dopage de l'histoire, a fait pschitt, comme dirait l'autre. La plupart des clients espagnols du bon docteur ont été épargnés. Peut-être parce que, là-bas, le sport occupe une place tellement importante que ses héros y sont plus protégés qu'ailleurs. Mais pourquoi déroule-t-on le tapis rouge à Contador pour qu'il revienne sur le Tour après s'être fait contrôler positif (à cause d'une mauvaise bidoche, il est vrai...) ? Arrêtons l'hypocrisie. Il faut bien sûr respecter la présomption d'innocence, mais plus personne n'est dupe. La meilleure attitude à adopter est d'accepter le dopage. Et tout le monde aura la potion magique.

Yannick Noah
Noah balance pas mal, mais il y a du vrai, et ça ne se limite pas aus Espagnols.

On peut généraliser à bien des cas ou il y a eu dans tel ou tel pays une "génération spontanée" de "champions" dans une discipline (et non un seul qui pourrait être le fait du hasard).

Les Espagnols, oui, coureurs cyclistes mais aussi athlètes (beaucoup de coureurs compétitifs à l'époque des JO de Barcelone, par ex)

Les Italiens, cyclistes (ça c'est une constante dans tous les pays...) , mais aussi des périodes de domination sur le marathon ainsi qu'en... ski de fond, a priori pas le sport type pour les Italiens, mais qui se prête bien au dopage...

En remontant plus loin, les Allemands de l'Est évidemment, pas mal de "wundermädchen" ont parait-il fait des enfants anormaux après... :cry:

Et il y a le cas caricatural des marathoniennes chinoises, qui ont explosé les records et tout raflé pendant un an ou deux, grace au "sang de tortue" comme prétendait sans rire leur entraîneur. La encore, il y a eu non pas une, mais une demi-douzaine de "championes" qui se sont "révélées" d'un coup. Et elles y sont allé fort, je crois que 20 ans après leur record du 10000m féminin tient toujours...
Claude
tribuddy
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par tribuddy »

Sans aller jusqu'à soutenir une libéralisation du dopage comme le prétend Noah (ou plutôt des propos qu'on lui fait tenir, car je crois qu'il ne le pense pas, il est plus révolté et provoque), le fait que les Espagnols soient dans le collimateur de nombreux autres sportifs, fédérations et instances internationales est un secret de polichinelle. Les Espagnols peuvent s'indigner des propos de Noah, qu'ils prennent d'abord des positions fermes contre le dopage.

Le cas le plus célèbre cette année reste le soutien sans faille de sa fédération à Contador dont le cas (un an plus tard) n'est toujours pas réglé. En plus ça vient après les histoires Valverde et celles de la vice-présidente de la fédé d'athlé ex-championne du monde du 3000 M steeple.

A l'époque du contrôle positif de Ben Johnson, je ne me souviens pas que la fédération canadienne ait été si tolérante avec ce dernier, que dire aussi de l'opinion publique allemande avec Jan Ullrich porté au nues puis pestiféré du jour au lendemain une fois qu'il est passé aux aveux?
tribuddy
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par tribuddy »

claude a écrit : Noah balance pas mal, mais il y a du vrai, et ça ne se limite pas aus Espagnols.
Les Italiens, cyclistes (ça c'est une constante dans tous les pays...) , mais aussi des périodes de domination sur le marathon ainsi qu'en... ski de fond, a priori pas le sport type pour les Italiens, mais qui se prête bien au dopage...
Faut pas tout confondre non plus... l'Italie est traditionnellement une nation de sport et pas que de foot => bien sûr sous Mussolini ils ont gagné 2 fois la coupe du monde de foot avec un nationalisme exacerbé, il n'empêche que les Italiens sont là dans tous les sports et ont toujours fourni de grands champions: hier Tomba par exemple, aujourd'hui Pellegrini.
Prends le nombre cumulé de médailles aux JO d'hiver depuis le début des jeux, ils sont devant nous, et ça ça peut pas être qu'une histoire de dopage.
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9com ... par_nation

Quand au cyclisme actuel regarde les coureurs italiens... Ils ont presque disparu des 1ers rôles. Certes il y a l'internationalisation qui fait que ça s'équilibre aussi, mais dans les classiques où à la fin des années 1990 ils dominaient presque sans partage tu les vois plus. Peut-être est-ce parce qu'ils ont fait le ménage chez eux comme on l'a fait chez nous...
thibaut10
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par thibaut10 »

Sauf que son fils joue en NBA où il n'y a quasi aucun contrôle. Ce n'est un secret pour personne que les joueurs font ce qu'ils veulent ! Et son fils s'est fait arrêter il y a quelques années pour détention et utilisation de coco...
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kent 7
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par kent 7 »

:D Noah me gonfle souvent : en tant que chanteur ( vu en concert :cry: ) par qq prises de positions bobo blindés compatibles mais là :sm6: :sm6: bravo pour son courage et ses propos si justes et si peu politiquement corrects ; quant à David Douillet qui se présente en chevalier blanc du sport sans dopage :lol: :lol: :lol:
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kent 7
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par kent 7 »

Pour tous ceux ( trop nombreux ) qui pensent que le dopage est réservé à certaines catégories de sportifs :
http://www.ffc.fr/com/imgAdmin/_MEDIATH ... e_2011.pdf

petite remarque : le gars en question a 66 ans :!:
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100km
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par 100km »

kent 7 a écrit ::D Noah me gonfle souvent : en tant que chanteur ( vu en concert :cry: ) par qq prises de positions bobo blindés compatibles mais là :sm6: :sm6: bravo pour son courage et ses propos si justes et si peu politiquement corrects ; quant à David Douillet qui se présente en chevalier blanc du sport sans dopage :lol: :lol: :lol:
100% d'accord !
Faîtes de la douleur une amie et vous ne serez plus jamais seul
débutant
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par débutant »

kent 7 a écrit :Pour tous ceux ( trop nombreux ) qui pensent que le dopage est réservé à certaines catégories de sportifs :
http://www.ffc.fr/com/imgAdmin/_MEDIATH ... e_2011.pdf

petite remarque : le gars en question a 66 ans :!:
Il est suspendu pendant 4 ans, donc jusqu'à l'âge de 70 ans.

Sinon, D_S_K, 63 ans, il tourne au coca coupé à l'eau voir à la boisson maison du l'Embrunman ?
Hors compétition sportive, le dopage est autorise me semble-t-il. La politique n'est pas encore un sport majeur, quoique :roll:
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Boulegan
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par Boulegan »

Interview de Jean-Noël Missa, auteur avec Pascal Nouvel de "Philosophie du dopage" (PUF), qui répond "à la problématique du dopage dans une société de plus en plus ouverte aux techniques d'amélioration de soi en dehors du sport".

Dans "Philosophie du dopage", vous pointez, comme Yannick Noah, l’hypocrisie vis-à-vis de la problématique du dopage. Pourquoi ?

- L’hypocrisie inhérente au phénomène du dopage est générée par l’ambiguïté du double système des règles : les règles officielles qui assimilent le dopage à une fraude et les règles officieuses qui, dans certaines disciplines, contraignent les athlètes à recourir à des produits dopants. Ce double système crée une extraordinaire hypocrisie. D’un côté, les responsables de l’Agence mondiale antidopage (AMA) ou des instances sportives internationales veulent mener la chasse aux "tricheurs". Mais, dans les faits, année après année, les athlètes sont contraints de prendre des produits s’ils veulent rester compétitifs. Tout le monde est conscient de l’ampleur du phénomène dopage. Pourtant, dans le discours public, on fait semblant de considérer qu’il ne concerne qu’une poignée de mauvais joueurs obstinés à contourner le règlement pour remporter des victoires faciles.

Souscrivez-vous à la proposition provocatrice de Yannick Noah de légaliser le dopage ?

- Il peut sembler paradoxal de vouloir interdire une pratique qui est au cœur même de la logique du sport de compétition : améliorer, à n’importe quel prix, les performances.

Dans les fondements du Code mondial antidopage, il est affirmé que "le dopage est contraire à l’essence même de l’esprit sportif". Il s’agit là d’une contre-vérité. Le dopage fait partie intégrante du sport de compétition, de sa réalité, de son histoire, de sa logique, et donc de son "essence".

Je ne suis pas nécessairement en faveur d’une politique de légalisation du dopage, mais il faut simplement souligner que la politique antidopage actuelle produit de nombreux effets pervers qui sont peut-être aussi nocifs que les maux qu’elle veut éviter.

Quels sont ces effets pervers ?

- Le renforcement de la politique antidopage à partir de 1998 n’a pas permis d’endiguer le phénomène du dopage. Les "scandales" ont continué à se succéder. De nombreux athlètes échappent aux mailles du filet en utilisant des produits ou des technologies indétectables. Le progrès technologique va rendre la détection de plus en plus difficile. La politique antidopage peut conduire à des résultats injustes car les athlètes les plus rusés ne sont pas détectés.

La politique antidopage est une menace à l’égard de la vie privée des athlètes avec une multiplication des contraintes bureaucratiques, juridiques et policières : contrôles inopinés, passeport biologique, cryopréservation des échantillons sanguins en vue de contrôles ultérieurs, perquisitions dans les chambres des coureurs, un jour peut-être biopsies musculaires pour contrer le dopage génétique...

La politique actuelle de l’AMA conduit à une criminalisation et à une diabolisation des sportifs. Les autorités sportives ont mis en place une féroce "chasse aux sorcières", une implacable croisade puritaine, qui peut avoir des conséquences terribles sur la vie des athlètes qui se font prendre. De nombreux sportifs ont été suspendus, d’autres ont dû mettre un terme à leur carrière.

La politique antidopage conduit aussi à une réécriture continuelle de l’histoire du sport. Des sportifs sont déclassés parfois des années après la compétition. Si ce processus de réévaluation permanente de la vertu des vainqueurs se poursuit, on finira par constater que presque personne n’a gagné un Tour de France ou une finale de 100 m olympique en respectant le véritable "esprit du sport".

Derrière l'interdiction du dopage, les autorités compétentes invoquent ses effets néfastes sur la santé...

- Il y a effectivement eu des accidents mortels à cause du dopage. Mais, dans la majorité des cas, ces accidents sont survenus dans un contexte où les produits dopants avaient été prescrits dans la clandestinité, le plus souvent par des soigneurs sans formation médicale. Or, la politique d’éradication du dopage a pour conséquence de contraindre les sportifs à prendre des produits dans l’illégalité, sans intermédiaire médical, pour ne pas se faire prendre par les gendarmes de l’antidopage.

Seuls les athlètes les plus aisés financièrement peuvent se payer le luxe de prendre les conseils d’un médecin privé pour leur préparation biomédicale.

Certains pensent aujourd’hui que la légalisation du dopage sous contrôle médical aurait pour effet paradoxal de diminuer les risques pour la santé des athlètes en permettant d’éviter que la prise des produits dopants se fasse dans la clandestinité.

Comment expliquez-vous la levée de boucliers du monde sportif et du ministre des Sports David Douillet en particulier ?

- David Douillet respecte la ligne de conduite prescrite par l’AMA. C’est la guerre contre le dopage. Une grande expérimentation en matière de lutte antidopage est en cours depuis une dizaine d’années. Il faut voir si cette politique d'intransigeance est tenable, efficace et moralement justifiée. A mon avis, d’ici quelques années, on sera obligé de trouver d’autres solutions plus souples en raison des effets pervers de la lutte antidopage que j'ai déjà mentionnés.

Au-delà de la polémique, pourquoi le dopage n’est pas considéré comme un progrès technique comme les autres ?

- Le progrès technologique engendre de nouvelles formes de dopage. La question est de savoir s’il est moral d’utiliser le progrès biomédical pour améliorer la performance sportive. La réponse à cette question dépend en partie de l’attitude que vous avez par rapport à l’émergence d’une nouvelle médecine, la médecine d’amélioration ou médecine de transformation qui n’a plus pour objet de guérir mais d’améliorer certaines fonctions physiques et morales de l’être humain.

L’effacement des frontières entre médecine thérapeutique classique et médecine d’amélioration constitue une des caractéristiques principales de la biomédecine du XXIe siècle.

Interview de Jean-Noël Missa, médecin et philosophe, directeur de Recherches au Fonds National belge de la Recherche Scientifique (FNRS), directeur du Centre de Recherches Interdisciplinaires en Bioéthique (CRIB) de l'Université libre de Bruxelles et membre de l'Académie Royale de Belgique (Classe Technologie et Société).

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lefloch
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par lefloch »

Article de qualité. :sm2:
un tout petit blog : http://lefloch.over-blog.com/#
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kent 7
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par kent 7 »

Article assez consensuel au premier abord ... mais après une seconde lecture plutôt pervers , avec des arguments pour le moins tendancieux comme :

"Certains pensent aujourd’hui que la légalisation du dopage sous contrôle médical aurait pour effet paradoxal de diminuer les risques pour la santé des athlètes en permettant d’éviter que la prise des produits dopants se fasse dans la clandestinité."

ou :

"Il y a effectivement eu des accidents mortels à cause du dopage. Mais, dans la majorité des cas, ces accidents sont survenus dans un contexte où les produits dopants avaient été prescrits dans la clandestinité, le plus souvent par des soigneurs sans formation médicale."

ce qui sous-entendrait qu' être dopé par un médecin serait moins dangereux :sm11:
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Boulegan
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par Boulegan »

D'accord avec toi sur les deux lectures de cette interview.
Mais j'avoue que sa réflexion sur l'espèce de chasse aux sorcières des tricheurs et sur la légalisation du dopage - même si j'y suis farouchement opposé - m'interpelle. Quand bien même si demeureront les inégalités entre dopage des "riches" et dopage à l'ancienne.
Doit-on céder du terrain sur les dopés et les dopeurs (cela passe par une légalisation et/ou dépénalisation) ou doit-on au contraire les combattre plus que jamais ? C'est l'enjeu, la question.
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par NickTheQuick »

Boulegan a écrit :D'accord avec toi sur les deux lectures de cette interview.
Mais j'avoue que sa réflexion sur l'espèce de chasse aux sorcières des tricheurs et sur la légalisation du dopage - même si j'y suis farouchement opposé - m'interpelle. Quand bien même si demeureront les inégalités entre dopage des "riches" et dopage à l'ancienne.
Doit-on céder du terrain sur les dopés et les dopeurs (cela passe par une légalisation et/ou dépénalisation) ou doit-on au contraire les combattre plus que jamais ? C'est l'enjeu, la question.
J'ai pourtant l'impression qu'en se projetant un peu, la réponse saute aux yeux.
Est-il possible de tout dépénaliser et de légaliser tout le dopage ? Ethiquement je n'en parle même pas mais rien qu'en matière de santé publique ce serait impossible. On verrait arriver des allumés total à tire-larigot.
Donc la seule option réaliste possible serait d'être plus laxe sur les produits aux effets légers mais notables sur la perf (donc intrerdits actuellement) mais d'impact faible ou à très long terme sur la santé ou bien d'abaisser leurs seuils de détection / tolérance. Or le but du dopé, c'est bien dans 90% des cas d'avoir l'avantage décisif ou supplémentaire par rapport au voisin de manière illégale donc il y aurait toujours autant de dopage, juste qu'il aura évolué et que la santé de l'immense majorité des pratiquants aura été affecté.
Le dopage c'est un peu la fraude fiscale du sport à bien des égards. Ne plus la traquer parce que certains arriveront toujours à y échapper ou interdire les pénalités de retard parce que la fraude a été détectée a posteriori, ça me laisse perplexe.

Nick
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par Boulegan »

NickTheQuick a écrit :J'ai pourtant l'impression qu'en se projetant un peu, la réponse saute aux yeux.
Est-il possible de tout dépénaliser et de légaliser tout le dopage ? Ethiquement je n'en parle même pas mais rien qu'en matière de santé publique ce serait impossible. On verrait arriver des allumés total à tire-larigot.
Donc la seule option réaliste possible serait d'être plus laxe sur les produits aux effets légers mais notables sur la perf (donc intrerdits actuellement) mais d'impact faible ou à très long terme sur la santé ou bien d'abaisser leurs seuils de détection / tolérance. Or le but du dopé, c'est bien dans 90% des cas d'avoir l'avantage décisif ou supplémentaire par rapport au voisin de manière illégale donc il y aurait toujours autant de dopage, juste qu'il aura évolué et que la santé de l'immense majorité des pratiquants aura été affecté.
Le dopage c'est un peu la fraude fiscale du sport à bien des égards. Ne plus la traquer parce que certains arriveront toujours à y échapper ou interdire les pénalités de retard parce que la fraude a été détectée a posteriori, ça me laisse perplexe.

Nick
J'adhère, bien sûr.
Tu sais que je ne transige pas sur les points évoqués plus hauts.
Mais le tout répressif - comme pour la consommation de stupéfiants de type cocaïne, héroïne, cannabis et autres acides - est coûteux et inefficace, tout juste attrape-t-on des cyclistes et, dans d'autres disciplines, des seconds couteaux. Et lorsqu'un gros bonnet est confondu, les vides et incohérences juridiques entre institutions intra et suprationales et Etats diluent les procès et les peines dans le vinaigre ou le non-lieu

Il y aurait quelque chose à fouiller dans ce qui a été mis en oeuvre au Portugal, pays où la possession et la consommation de drogue ont été dépénalisées depuis une dizaine d'années.
Et que montrent les études après une décennie d'expérimentation : que le nombre de drogués est en nette diminution ; que le nombre d'actes criminels liés aux trafics est lui aussi en nette baisse ; que le nombre de trafiquants est en chute libre également ; que les commissariats et les tribunaux, d'ordinaire encombrés par les affaires de stups, sont beaucoup moins saturés ; que le Portugal n'est pas devenu la plaque tournante de la drogue en Europe.
Cette politique plus "souple" en matière de consommation et ces résultats étonnants ont été possible parce qu'accompagnée d'un volet pédagogique, éducative et psychologique des consommateurs. Eux aussi en baisse.
Je n'ai pas d'idée - et peut-être n'est-ce tout simplement pas possible - concrète pour savoir si la méthodologie portugaise est transposable dans la lutte antidopage mais cela mériterait réflexion...
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kent 7
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Re: Dopage dans les sports majeurs

Message non lu par kent 7 »

et allez , tournez manège !!!



Selon le quotidien L'Equipe, les trois coureurs amateurs Grégory Barteau, Carl Naibo et Joann Ruffine ont été contrôlés positifs à l'EPO.

Grégory Barteau, testé positif lors du Circuit des Remparts, a été ces deux dernières années stagiaire au sein de l'équipe continentale pro Landbouwkrediet. Le coureur âgé de 27 ans a remporté cette saison Paris-Chauny, et terminé 2e du Grand Prix de de Doué-la-Fontaine, du Grand Prix de Lambres-Lez-Douai et des Boucles de l'Austreberthe.

Carl Naïbo, 29 ans, a terminé la saison avec neuf succès. L'ancien coureur de Bretagne-Jean Floc'h, AG2R-La Mondiale et du Team Differdange avait indiqué il y a quelques semaines raccrocher le vélo.

Joann Ruffine, bientôt âgé 24 ans, s'est adjugé cette année quatre étapes et le classement général du Tour de Guyane, et une étape du Mémorial Paulin Chipotel. Il est le Champion de Guadeloupe en titre.












:? si des seconds couteaux tournent encore à l'EPO à quoi les gros marchent-ils comme on dit dans le jargon ?
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