Choix 1er Ironman ?

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sxmx
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Choix 1er Ironman ?

Message non lu par sxmx »

Je viens recueillir votre avis avant de réaliser un 1er ironman l'année prochaine après avoir réalisé une 6 half durant mes 2 1ères années de triathlon. Je recherche une course avec un joli parcours et beaucoup d'ambiance, ce qui exclu Nice par exemple. J'hésite entre Lanzarote, ROTH et klagenfurt ?

Quels est l'avis de ceux qui ont déjà couru ces courses ?
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ironturtle
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par ironturtle »

J'ai fait les 3.
Lanzarote sans aucune hésitation.

Si tu fais recherche tu devrais retrouver les 3 CR que j'ai écrits et tu comprendras.
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ironturtle
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par ironturtle »

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oscartri
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par oscartri »

@ ironturtle: Tes comptes rendus m'intéressent aussi car je me pose un peu la même question pour envisager mon premier full....malheureusement quand je clique sur ton lien on me dit que je ne suis pas autorisé à lire ce forum.... Pourtant je suis bien sage :cry: :lol:
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par ironturtle »

:D C'est ce qu'on dit tous.
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par ironturtle »

La flemme de faire le tri, ai copié toute la page :D



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Nice 05


Premier Ironman et découverte de la ville de Nice par la même occasion.

Et les premières images qui m'ont frappé :

Les galets sur la plage! Je m'attendais à du sable fin, ambiance Tahiti et je retrouve Veules-les-Roses!

La couleur de l'eau. je voyais le bleu pacifique et les poissons qui vont avec. Rien de tout ça, moins de transparence et plus de méduses dans le package Méditerranée.

Par contre je suis scotché par les bouées Ironman, leur taille! A l'image de l'épreuve qui m'attend. Je suis émerveillé par ces montagnes bleues qui claquent au soleil, arborant fièrement l'inscription IRONMAN. Et je fantasme sur cette première bouée qui symbolisera mon entrée dans le monde de l'Ironman. Je la regarde chaque fois que je vais au bord de la plage, me visualise la doublant fièrement... Et 3 jours plus tard, quand je la passe enfin, je découvre que là aussi j'étais loin de la réalité. je pensais naïvement que le fairplay régnerait, chacun voulant se préserver et ne pas risquer de se blesser. Que nenni. C'est la guerre! Un Américain y laissera d'ailleurs une arcade et devra abandonner; bienvenue dans le monde de l'Ironman.

Loin de me dégoûter, cette première expérience m'a donné le goût de la natation en mer et l'amour de l'Ironman. Et je suis toujours aussi fasciné par ces grandes bouées tatouées qui nous appellent et semblent nous narguer. Do you dare?
Dernière édition par ironturtle le 08 Juil 2013 09:02, édité 1 fois.
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Re: Salon
Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 08:54

Voilà ce qui reste de Nice. :D
Heureusement j'ai oublié tout le mauvais alors que ça aurait dû être jour de fête : mon premier IM direct depuis le CD et surtout la porte royale sur Hawaii du moment que je fi"nice".
Et ce qui m'a marqué sur le moment : le manque de respect des "petits", une pasta minable, un organisateur juste attiré par les caméras et la presse, pas de ravitos pendant les 70 premiers km vélo : à boire de l'eau dans des fontaines "eau non potable", une circulation un moment rétablie pendant le marathon..., me faire cracher dessus pendant le vélo et prendre des remarques désagréables d'un bénévole sur le marathon... Bref la coupe était tellement pleine que j'ai validé mon slot et ai repris la route du Nord avec le camion sans mettre attendre la awards ceremony.
Mais curieusement ce qui restera des années plus tard sont la beauté et la grandeur de cette bouée au large.
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Re: Salon
Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 09:10

Et comme pour chaque course je me ferai un CR avec photos... et tout ce qui s'est passé jour par jour. mais pas d'articles, R Hugo n'était pas encore passé par là. :D
Et comme pour chaque "grosse" course, un cadre avec T Shirt Finisher, dossard et une photo.
En tout ça fait plein de souvenirs à regarder les jours d'hiver.
Mais manquait en effet la toile avec l'image , la première qui vient quand je ne réfléchis pas et qui symbolise cette course bien précise.
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Re: Salon
Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 09:41

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Kona 05

The daddy of them all!

La première claque : l'humidité et la chaleur sur le tarmac de l'aéroport à la descente de l'avion.

Et tout de suite la lave, noire. Ces étendues qui me fascinent. La beauté et la force de ces étendues monochromes tachetées de touffes d'herbe desséchée couchées par le vent et de tags faits au corail.

Bien sûr il y a aussi les effluves envoûtantes des fleurs, la transparence de l'eau, ce bleu tellement particulier, l'impression de nager dans un aquarium géant et la magie de partager un moment avec les tortues. les fruits frais, la gentillesse des gens, le sable de lave et corail, le soleil couchant sur la mer, le vent dans les feuilles des palmiers, les petites orchidées sauvages qui poussent sur la lave au Mauna Loa, l'arôme et le goût du Royal Kona.

Et la course : nager au soleil levant dans un tel environnement, lutter contre le vent dans l'immensité des champs de lave sur la Queen k; maudire les crosswinds dans l'interminable montée sur Hawi, se prendre pour un autre dans Energy lab et être un autre en redescendant Alii Drive! "The voice" qui te dit "You are an Ironman"!

Mais ce que je ramène dans l'avion à part un "sun tattoo" de mon dossard et une vénéneuse nostalgie est la vision de cette immensité de lave, la joie d'avoir pédalé pendant des heures dans un tel environnement et l'envie d'y retourner pour dormir à la belle étoile au sommet du Mauna Kea. I will be back!
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Re: Salon
Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 09:51

Hawaii; pour beaucoup la fin d'un rêve, la concrétisation de beaucoup de travail, pour moi, le début de quelque chose suite à un énorme coup de bol. :D
J'y ai découvert en vrac le Softride de Zach (de là que viendra mon goût de ce type de vélo); Natascha :sm3: :sm3: et son Cheetah :sm3: , les Hoyt... (tout un monde que je voyais sur DVD devant mon home trainer. Roland Hugo le rédacteur de Trimag, le célèbre Thierry, Joël et par ricochet OT que je ne connaissais pas, qu'il fallait se raser les pattes pour avoir le look coco (ce que j'ai donc fait pour la première fois de ma vie 2 jours avant la course car sinon j'estimais manquer de respect à cette institution). Je n'ai pas raté une miette de mon séjour sur l'île , y ai gagné le surnom de tortue non pour mon amour de ces animaux et mes ploufs en leur compagnie tous les matins au lever du soleil :sm2: mais pour mes performances "natatoires" :oops: , 1h46 ça a marqué les esprits :oops: :oops: .
La photo dans Triathlète, une page dans Trimag, l'effet Hawaii est là. Et surtout suite à notre amitié avec R Hugo j'ai page blanche dans son magazine à l'occasion de mes prochains IM et je ne m'en priverai pas.
Dans l'avion en y allant je m'étais dit, "Once in a Lifetime" mais chaque année je rage car je perds à la loterie avec une remarquable constance.

Et une anecdote, j'y étais allé de mon tag en corail sur Energy lab: un immense BAX qui devait me donner du courage lors du marathon. Je suis bien arrivé dans Energy Lab mais il y faisait tellement noir qu'on ne voyait même pas la route devant soi. Alors le tag dans la lave... :sm1: :D
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Re: Salon
Messagepar Henri Stark » 08 Juil 2013 10:05

Sans rire Turtle, tu donnes à ce post une toute nouvelle dimension... Je ne fais plus qu'attendre le nouveau tableau accompagné du texte.
Une superbe idée, et ce que tu fais est tout aussi superbe !

Bravo, tout simplement.
La préparation d'un débutant vers l'IronMan Nice 2013 :
http://henristark.blogspot.fr/

Just a TRIGOLO
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Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 10:11

Thx.Le prochain arrive. :wink:
Mes toiles sont nulles au niveau technique et figuratif (mes élèves étaient toujours morts de rire devant mes dessins 8) ) mais ce mois-ci, sûrement frustré de mon année qui va être blanche ai eu besoin de mettre ça sur toile alors que je n'avais jamais fait un tableau de ma vie. Va comprendre. Des toiles achetées sur le web, des pots de peinture d'essai castorama (pour ne pas les citer) car c'est bien moins cher que la peinture à l'huile et je m'éclate le soir;
Mon truc le plus éclatant, une vague qui m'a pris une semaine: de la peinture, du sel fin, du gros sel, de la litière de chat, du silicone liquide, de la colle en spray... je me suis bien amusé. Mais pendant ce temps je ne m'entraîne pas. Ce WE migraine et peinture d'un tableau de Boston Skyline pour me remettre du départ de ma grande. :sm1:
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Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 10:20

Image

Klagenfurt 06

L'apprentissage de l'Ironman se poursuit.

Et de nouvelles sensations et expériences :

La douleur! La honte! Le soulagement!

Les 2 premiers IM m'avaient fait connaître la joie, même si bien sûr il y avait eu alternance de moments de doute et d'euphorie, d'extrême fatigue et de second souffle. Mais Klagenfurt m'a montré une autre facette de l'Ironman.

J'ai attaqué l'épreuve affaibli : un mal au genou persistant, un manque de sommeil dû à la grosse vague de chaleur qui s'est battue sur la Carinthie alors que j'ai besoin de me reposer après les 4 jours de route - mais comment dormir dans un camion où il fait plus de 30° à 22 heures - et un mal de gorge qui m'inquiète. Et la course sera du même tonneau. De l'eau dans les lunettes pendant toute la natation, des crampes dès le 70ème km vélo, allongé sur la route une boule dans le quadriceps à hurler ma frustration et ma douleur puis un long chemin de croix pour boucler le parcours vélo et agoniser sur le marathon dans une symphonie de crampes et haut-le-coeur, bouffé par la honte de faire un marathon en plus de 6 heures.

Ce qui me restera de cette course? Le soulagement d'en avoir enfin terminé et de trottiner vers l'arche, la lumière, la musique et les pom-pom girls.
I did it. What else?
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Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 10:26

Je crois bien que je n'avais jamais eu aussi honte de ma vie que pendant ce marathon. Marcher pendant un semi entier, je voulais que personne ne me voie et n'ai pas su apprécier le moment.
Ai été malade les jours qui ont suivi, ma joie a été gâchée aussi car pas d'arrivée avec ma famille, mes 3 autres femmes veillaient sur la petite dernière qui était malade comme un chien dans le camion. :sm1: bref pour un premier IM en famille c'est le flop total.
Heureusement a suivi un beau voyage jusqu'à Vienne, les retrouvailles avec un pote que je m'étais fait pendant le marathon de Linz, le premier article que j'écris pour Trimag :

Ironman Autriche 2006 – Récit sous forme de lettre ouverte à ceux qui ne peuvent pas s’entraîner beaucoup et renoncent en conséquence à se lancer sur distance Ironman… (version longue du récit publié dans Trimag N° 14, pages 96 et 97)

“You can get it if you really want ! But you must try, try and try…”*

“You are an Ironman” : cette phrase évoque Hawaii, Mark Allen, Peter Reid… mais pas vous ! Vous aimeriez l’entendre, mais « je nage trop mal », « je n’ai pas le temps de m’entraîner », « je ne pourrai pas courir un marathon »… Et pourtant ! En tout triathlète sommeille un Ironman, j’en suis certain. Laissez moi vous raconter Klagenfurt et réveiller en vous le Finisher…

Après une première expérience à Nice en juin 2005 (course bouclée en15h18, avec au compteur depuis le 1er septembre 2004 : 34 km de natation, 1.820 km de vélo et 580 km à pied) et Hawaii en 14h23 quatre mois plus tard, je décide de combiner vacances en famille et Ironman et programme Klagenfurt en me fixant un objectif de 13h30. Pour cela, je prends de bonnes résolutions et me promet d’accentuer mes entraînements vélo et natation tout en poursuivant une préparation mentale quasi journalière. Souvenez-vous : « you must try, try and try… » et seul un fort mental vous permettra de venir à bout de votre course.

Je m’astreins donc à une à deux séances de natation par semaine pour un total de 66,7 km du 01.09.05 au 01.07.06. Risible, me direz-vous ! Mais c’est le double de l’année précédente, et cela suffit à me donner confiance. Le vélo se limitera finalement à 1.598 km avec seulement 2 sorties « longues » (façon de parler : 78 km le 04.06 et 90 km le 10.06). En course à pied, 612 km sans aucune sortie excédant 1h, car de vieilles périostites persistantes m’interdisent tout excès. Ajoutez-y un D.O. en 2h35 le 14.05 et un Découverte le 25.06, et me voilà fin prêt !

Entraînement hebdomadaire : 3 à 6 heures par semaine. Aucun entraînement n’a été effectué depuis le 2 juillet à cause d’un genou droit douloureux. Tout à fait entre nous : n’en faites vous pas autant, voire bien plus ? Le problème c’est que nous lisons dans les ouvrages spécialisés que rien n’est envisageable sans un minimum de 20h/semaine : nous le croyons, et du coup limitons nos ambitions à des D.O. Rêvons plus grand, et une fois par an vivons nos rêves !

Le rêve commence précisément par 3 jours de camping-car pour rejoindre Klagenfurt. La Carinthie n’a qu’un défaut : c’est loin de la Normandie ! Mais une fois sur place vous trouverez un magnifique lac bleu turquoise, avec plage payante mais gratuite pour les triathlètes, et une population qui adore la France et ses représentants. Le Wörthersee vit au rythme de l’Ironman Village, et comme nous avons pu nous « poser » sur un des parkings de la ville, nous n’en perdons pas une miette…

Arrive enfin le samedi, avec deux temps forts :
- d’abord je dépose mon vélo et mes sacs de transition dans le parc. Pour éviter tout stress, les organisateurs ont prévu des créneaux horaires en fonction des numéros de dossard. Pas de cohue, des bénévoles souriants sous un soleil généreux (plus de 30°) : on sent que tout est bien rôdé. Un dernier regard à mon vélo, puis…
- puis cap sur la plage pour assister à une des courses de l’Ironkid. Fidèle aux préceptes de son père, une de mes filles a décidé de participer sans entraînement sérieux au préalable. Là encore tout est remarquable : chaque enfant est appelé par son nom, départ natation commenté, arrivée triomphale sous un portique Ironkid encadré de pom-pom girls, accueil personnalisé par un speaker enthousiaste, photo et magnifique médaille, … Flore est ravie, et cela promet une organisation sans faille pour le lendemain. De plus, nous avons réussi à nous garer sur le parking jouxtant le parc à vélos : la journée du lendemain s’annonce sous les meilleurs auspices !

Jour J.
J’avais programmé la montre à 5h00, mais n’ai rien entendu ! Les nuits sur un parking en ville sont bruyantes, et j’ai pris l’habitude de dormir avec des boules Quies… De plus j’ai du sommeil en retard, aussi ai-je fait le loir au petit matin, et c’est ma femme qui me réveille à 5h37 !!! Le jour se lève déjà, et le parking fourmille de triathlètes affairés. Petit moment de panique… J’engloutis pain, miel et Powerbar, puis fonce retrouver mon Cannondale. Mon cœur se calme avec la routine des préparatifs, et je plains 2 concurrents trop stressés ou mal réveillés qui explosent leur chambre à air. Il est temps de rejoindre le « Strandbad » et se plonger dans une eau limpide à 22°, pour une natation parfaite pour un néophyte…

7h00. Départ dans l’eau avec une très large ligne qui permet de bien s’espacer, et une longue ligne droite initiale de 1.500m, idéale pour trouver son rythme sans prendre de coups… Surtout ne cherchez pas la bagarre pour votre premier Ironman : la journée promet d’être longue, il serait regrettable de la gâcher au bout d’une vingtaine de minutes !

J’atteins tranquillement le point de demi-tour, et vire vers le canal que j’attends avec impatience. Le soleil rasant nous aveugle, je me cale près d’un canoë pour ne pas trop zigzaguer. L’entrée du canal s’annonce enfin : je ne la vois pas mais l’entend ! Des centaines de spectateurs nous y accueillent dans un concert de sifflets, trompettes, cris… 5m de largeur, de la vase à souhait, une foule bruyante, des nageurs partout autour de moi : les sensations sont violentes et contrastées !

Au calme du lac vont succéder 800m de tumulte et d’odeur de vase. Seule pensée occupant mon esprit : surtout ne pas boire ! 8h24, je sors de l’eau ravi d’avoir 6 minutes d’avance sur mon tableau de marche. 10’03 de transition, et je quitte le parc sous un soleil annonciateur d’une chaude journée…

Si, comme moi, vous êtes un triathlète du style « tortue », il est essentiel dans votre préparation de vous entraîner à positiver sur tout ce qui vous arrive : ayez la « Badmann attitude » ! Vous m’imitez et sortez de l’eau dans les derniers ? Réjouissez-vous au lieu de vous lamenter : vous évitez la cohue de T1, et n’avez aucun mal à trouver votre vélo, qui vous attend patiemment. Le soleil tape déjà ? Au moins les routes seront sèches et vous risquerez moins la chute. Cette gymnastique mentale doit devenir une seconde nature afin de ne pas se laisser envahir par des pensées négatives le jour de la course.

Le parcours vélo est un plaisir pour les yeux : on longe le Wörthersee sur une route d’excellente qualité, avant de visiter l’arrière-pays qui est une vraie carte postale de moyenne montagne, puis de revenir sur Klagenfurt. Une boucle de 90km à effectuer 2 fois. Les ravitaillements sont nombreux (bananes, barres, eau, boisson isotonique, …), et les bénévoles chaleureux.

Je laisse tourner le 50 dents avec enthousiasme. Eh oui : pas d’erreur, 50 dents ! Une autre clé de votre succès est de bien vous connaître et adapter votre matériel à vos capacités physiques du moment. Je laisse le 53 ou le 54 dents à Faris Al Sultan, et mes cuisses me remercient de ne pas avoir pêché par orgueil… Enfin, quoique… Au km 70, après avoir franchi les principales difficultés du premier tour, une crampe me titille le quadriceps droit. Impossible de me mettre en danseuse, et je dois pédaler « sur des œufs » en n’utilisant que le 39 dents. La course aux 13h30 n’est déjà plus qu’un souvenir, se pose désormais le problème de terminer…

Je maudis les organisateurs, qui ont durci le parcours vélo cette année en doublant presque le dénivelé, et me force à ne pas angoisser. Il faut avancer en essayant de perdre le moins de temps possible, et advienne que pourra ! Ma cuisse tient jusqu’au retour de la première grande côte, aux alentours du km 120, et là, patatras, je me retrouve sur la route, le quadriceps transformé en boule douloureuse. Impossible de bouger la jambe droite !

Une fois la douleur estompée, je m’étire, puis réussis enfin à me relever et pousser mon vélo dans la côte en marchant en crabe. Je préfère ne pas penser qu’il reste 60km suivis d’un marathon… C’est maintenant une progression km par km, profitant des descentes pour m’étirer et poussant péniblement le vélo dans les montées. La dernière côte, longue d’1km, me semble interminable, mais je rallie enfin le parc après 6h58 de selle et de marche alternées.

C’est un beau gâchis, mais je me console en me disant que la même mésaventure à Nice m’aurait certainement contraint à l’abandon ou à me retrouver hors délais. De plus, les 13h30 restent accessibles pour autant que ma jambe veuille bien me laisser tranquille…

Après 8’36 en T2, j’attaque doucement le marathon sous un soleil de plomb. J’adopte une foulée plus que rasante pour économiser mes muscles, et avance vers l’arrivée à 9km/h. Heureusement le public très nombreux nous soutient bruyamment. Et comme nos prénoms sont inscrits sur les dossards, les « Vive la France », « Bravo » et autres encouragements en français fusent de toutes parts.

Le passage dans les rues piétonnes du centre historique de Klagenfurt est un autre moment fort, quand nous nous frayons un chemin au milieu des spectateurs qui se délectent d’un capuccino ou d’une bière fraîche… J’en bave d’envie, avant d’admirer la statue du dragon, symbole de la ville.

Retour vers les bords du lac. Et, au km 19, tout s’arrête : la crampe est de retour, accompagnée de violents haut-le-cœur. Dur de rester positif ! L’envie d’abandonner est d’autant plus forte que notre camping-car n’est qu’à 2km de là… Je repense alors aux témoignages de ceux qui n’ont pas franchi la ligne, à leur tristesse, leurs regrets. Puisez de la force dans la lecture de « Becoming an Ironman » de Kara Douglass Thom : c’était mon livre de chevet quand je préparais Nice. Je m’inspire aussi du courage de Marc Herremans ou de Sarah Reinertsen, et décide qu’il faut repartir.

Pendant 4km, j’alterne marche et trot, puis le corps refuse d’écouter la tête. La moindre tentative de course se solde par des crampes et des vomissements. Mon marathon se terminera en marchent ! Un rapide calcul me rassure : je devrais tout de même rentrer en moins de 15h, j’espère juste que les muscles accepteront de marcher encore 19 km… C’est la première fois que je marche sur un Ironman, et je me sens d’abord un peu gêné face aux applaudissements. Mais finalement cela me laissera de bons souvenirs : bribes de discussions avec d’autres concurrents marchant eux aussi, ravitos éclairés aux chandelles, la Corona offerte par un spectateur lors de mon second passage dans le vieux centre (et que j’accepte avec gourmandise !), … Bref, des expériences inédites qui donneront un cachet particulier à cette course.

Le dernier km arrive enfin, et je boucle le marathon en 6h04, en trottinant lors des 300 derniers mètres, sous les acclamations du public et un accueil en français. 14h47 : j’ai enfin le T-shirt de Finisher, place maintenant aux vacances en famille avec des pensées déjà tournées vers Lanzarote…

Si à votre tour vous voulez vivre de telles sensations et chanter avec Black Sabbath « I am (an) Ironman », alors lancez-vous, et inscrivez-vous l’an prochain : le plus dur sera fait !

Mais je mettrai 2 ans avant de me lancer de nouveau sur IM mes périostites et mon genou opéré me faisant trop souffrir - la routine mais je n'avais plus envie de me forcer. Klag a laissé des traces.
Et surtout la dépression et près de 3 ans de vie de mort-vivant.
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Re: Salon
Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 11:05

Image

Lanzarote 08

Retour aux affaires après une année de disette et une chute aux enfers.

J'étais mort de peur et j'ai découvert la joie.

Les paysages variés, les couleurs, la lave, les fleurs de cactus, le vent, l'esprit de Manrique sur toute l'île!

Et la course. Tellement dure mais tellement belle! Un parcours vélo à couper le souffle, au propre et au figuré. Une ambiance qui vous porte sur le marathon! A consommer sans modération.

M'inscrire a été une folie. En arrêt maladie, bourré de médicaments, la tête au suicide et le genou gauche en vrac. Aucun entraînement car d'abord il me faut réapprendre à vivre. A traîner sur le forum je tombe sur annonce de Joël : triathlon performance a réussi à décrocher une place supplémentaire pour Lanza et la propose au plus rapide. je décroche le téléphone, lui explique mon état mais il me rassure. ma psy approuve. Banco!

Et cet Ironman a été un cadeau. La complicité avec manu. la course sublime, les rencontres avec M Herremans et K Gasque. La promenade dans les champs de lave. Playa de les Papagayos. Une Awards Ceremony grandiose. Et la joie de tout simplement marcher sur le marathon et communier avec les gens. Ce jour-là j'ai compris que l'essentiel était ailleurs que dans la perf.

Better late than never.
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Re: Salon
Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 11:12

Top 1 dans mon subjectif classement. Quelle belle course, merci K Gasque!!
Merci à Manu pour ta gentillesse, quel bonheur de faire un bout de chemin ensemble sur le marathon et te rendre un peu le sourire alors que ton rêve de Hawaii s'était envolé quelque part dans le vent mauvais. Merci Joël pour tout. Merci Pierre pour ta bonne humeur. Merci merci merci.
Merci à la grande famille belge qui a mis l'ambiance et partagé les bières.
Merci le monsieur au chien qui m'a accompagné une partie du marathon en ne comprenant pas que je marche, que les gens m'applaudissent et que je prenne un tel pied.
Quelle émotion de rendre hommage à Blazeman sur la ligne d'arrivée.
L'Ironman ça devrait toujours être comme ça!

L'article paru dans Trimag
Lanza 2008

IM Lanzarote : de 7 à 77.

Palmiers, soleil, mer bleue. Ces mots évoquent irrémédiablement les 3S : Sea Sex and Sun. Mais pour une poignée de personnes aux jambes rasées et aux mollets affûtés qui descendent de l’avion à Arrecife, la Vérité se situe un peu plus loin dans l’alphabet. A la lettre V. Bienvenue au royaume des 3V : Vues, Volcans et Vent. L’Ironman de Lanzarote est une « invitation au voyage ». En une journée vos yeux se gaveront de Vues sublimes, vous traverserez le Parc des Volcans de Timanfaya et le Vent vous fera parcourir un véritable voyage intérieur à la recherche de votre 2nd, 3ème, 4ème… souffle.

Tout commence à 7 heures du matin sur la plage de Puerto del Carmen. Les palmiers bruissent déjà d’excitation, annonciateurs d’un impitoyable alizé. Près de 1300 triathlètes applaudissent, impatients de plonger dans une eau claire et rafraîchissante (20° environ). Le parcours natation est un régal pour les athlètes et les spectateurs. 2 boucles avec sortie à l’Australienne sur le sable doux, un long rectangle qui longe la plage, pas de courant, peu de clapot, des bancs de poissons sur un fond bleu Matisse. Que demander de mieux au petit matin ?
Mais c’est déjà T1 et sous la tente le rêve se prolonge. Un essaim de bénévoles Danoises échappées du Club La Santa (vous savez, là où vous avez apprécié la pasta party au bord de la piscine) vous dorlote afin que vous puissiez affronter le plat de résistance.
Et quel plat ! Riche, varié, mais gare à l’indigestion ! Car le parcours vélo enchante les yeux mais torture les jambes. Le grand huit dessiné par l’artiste Kenneth Gasque fait découvrir toutes les beautés de l’île : villages typiques, salines de Janubio, magnifique bord de mer où la lave plonge dans l’océan à Los Hervideros, traversée du Parc National des Volcans de Timanfaya, plage de Famara, et cerise sur le gâteau : Mirador de Haria et Mirador del Rio. Un pur bonheur, un condensé de beauté et de dépaysement. Mais attention, ne vous déconcentrez pas : le diable de Timanfaya veille et veut votre perte. Il souffle, souffle et souffle encore. Comme le dénivelé est respectable, les routes en assez mauvais état, le parcours touristique se transforme vite en chemin initiatique avec par moments 7 km/h au compteur et un 39/25 usé en fin de journée. Et le Vent mauvais hurle dans vos oreilles, cherche à vous arrêter ou vous faire tomber quand vous dévalez à 77 km/h, heureux d’avoir basculé au sommet du Mirador del Rio et de mettre la cap vers le Sud. Vous y croyez enfin mais restez concentrés : le diable n’est jamais bien loin sur l’île et souffle des vents de travers afin de vous faire goûter le tranchant de la lave Ah Ah. Alors que les crampes guettent vos avant-bras, les vignobles de la Geria annoncent la délivrance. Puerto del Carmen vous attend !
T2, la tente, les Danoises, le rêve reprend. Votre blonde égérie vous susurre « go for it » tout en vous tartinant généreusement de crème solaire. Extatique, un sourire béat aux lèvres vous vous dirigez vers le dessert : le marathon. Vous savez que plus rien ne peut vous arriver, que la ligne est là qui vous attend. Le vent, quel vent ?
4 aller-retour de bonheur le long de la plage, rythmés par les encouragements des très nombreux spectateurs et bénévoles. Chaque mètre vous rapproche de Kenneth Gasque qui vous attend sur la ligne pour vous féliciter. Et vous explosez de joie ; I did it !!
Le lendemain, allez tôt faire une petite séance de thalasso naturelle à la magnifique Playa de Papagayos avant que des nuées de touristes ne l’envahissent puis le soir Kenneth Gasque (décidément très présent et impliqué) vous accueillera 1 à 1 dans la grotte de lave au Monumento al Campesino lors de la Awards Ceremony où vous attend un somptueux buffet de spécialités locales. Vous le remercierez pour sa somptueuse course puis lui jurerez que l’on ne vous y reprendra plus car vous n’avez pas oublié ce vent qui a failli vous rendre fou. Il vous regardera, un petit sourire entendu au coin des yeux…
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Re: Salon
Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 11:41

Image

Roth 08

Une fête qui tourne court.

Pluie. Vent et Froid!

Cet Ironman est censé être un must. THE Ironman en Europe. Le Hawaii made in Germany!

Quelle déception!

Une organisation Roth and Roll. Beaucoup d'à peu-près, des affaires qu'on retrouve trempées, pas de leiu où s'abriter à la fin de la course, très peu de bus qui nous ramènent au premier parc dans la nuit froide. Trempés comme des soupes, grelottant à attendre de se ruer sur le premier bus qui arrivera, limite empoignade digne d'un départ natation. A ce sujet j'ai détesté le départ en vagues car attendre dans le froid et la pluie n'a rien de plaisant au réveil. L'eau du canal est d'une qualité plus que douteuse, ne pas boire! Surtout quand on sait ce qui s'est passé lors des vagues précédentes, n'est-ce pas Olivier? Peu, voire pas de spectateurs sur le parcours vélo... c'est clair : la météo désastreuse a tout gâché!

Les éléments de joie : rencontre avec des forumers d'OT, moments passés avec Olivier avant le départ, une course solide pendant laquelle je reprends Gilles sur le marathon un bon goût sucré dans la bouche, ma meilleure marque établie sur IM... ont été submergés par la Pluie, le Vent et le Froid.

Roth? Never again!
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Re: Salon
Messagepar ironturtle » 08 Juil 2013 11:42

Mon CR "off" :
Roth 2008

ROTH and ROLL.


2008 : une édition très Roth and Roll.

Inscrits 1 an à l’avance, Olivier et moi voulons faire une bonne préparation et « tout casser » à Roth : Sub 10 pour lui et entre 12 et 13 heures pour moi avec comme objectif
1h15’ - 5’ – 6h – 5’ 4h35’. Nous commençons bien l’entraînement et passons allègrement l’hiver 2007 mais tout s’écroule en février 2008 : dépression, arrêt du travail et 2 mois sans sport, sans envie de rien. Le physique lâche à son tour : tendinites, genoux très douloureux … Par-dessus ça se greffe de façon tout à fait inattendue Lanzarote et je me retrouve en juin avec une dépression en progrès mais encore bien présente, une fissure au ménisque, des tendinites aux ischios et au coude droit (traité par ondes de chocs douloureuses mais inefficaces) et surtout plus tellement envie de me traîner à Roth car j’ai été repus par Lanza. De plus je n’ai presque rien fait depuis mon retour des Canaries ; à mon avis c’est encore parti pour une grosse galère et une course Rock and Roll. Le pronostic se confirmera mais pas pour les raisons auxquelles je pensais.

Tout d’abord, après une journée entière de route nous arrivons à Roth… à 300 kilomètres de Roth !! Plus nous approchions, plus les routes devenaient petites et Anne m’avait même demandé en riant si je ne m’étais pas trompé de ville. Elle ne croyait pas si bien dire ! Au moment où nous entrions dans un minuscule hameau Roth (même pas un abreuvoir dans lequel nager), tuckson, inquiet de ne pas nous voir arriver nous a téléphoné. Le temps de traverser le bourg (dans les 30 secondes) nous apprenions que notre destination était 300km plus au Nord. Je suis confus et dépité et mes femmes mortes de rire. La psychiatre m’avait prévenu que les médicaments ajoutés à la dépression laisseraient des traces mais là j’ai fait fort ! On se pose tout près du mauvais Roth et repartons le lendemain.

Et là je découvre le second aspect Rock and Roll : l’organisation. Je n’ai jamais vu ça sur un IM. Au village marathon, rien n’est indiqué et nous avons un peu de mal à trouver la tente de remise des dossards. Je ne vais pas à la pasta party pour rester en famille mais kent notre voisin de champ - nous nous posons dans un champ à 500 mètres du départ, le long du canal – nous dit que c’était vraiment nul. Rien à dire par contre sur le parc à vélos le samedi, si ce n’est que notre sac de transition en jute est posé à même le sol.
Mais le cirque reprend le dimanche matin. Présence obligatoire pour se faire marquer avant 6h du matin, même pour un départ prévu à 7h. Et aucun endroit ensuite pour attendre à l’abri en cas de mauvaises conditions climatiques, ce qui aurait été judicieux en ce jour de forte pluie. Bien entendu, rien n’est fléché et on tourne un peu avant de trouver la tente où c’est le joyeux foutoir : 4600 triathlètes (ne pas oublier les relayeurs) se bousculent pour se faire marquer dans une tente bien trop exiguë. Rien n’est prévu pour se changer et tout le monde se résigne à mettre sa combi et attendre (pendant plus d’1h30 dans mon cas, vague 10) le départ sous une pluie battante, les pieds dans la boue et l’herbe détrempée, à regarder d’un air triste notre sac de transition qui prend allègrement l’eau. Ces sacs de transition en jute sont une excellente initiative sur le plan de l’écologie mais un désastre par jour de pluie. A T2 j’ai récupéré un sac détrempé avec une tenue bonne à essorer. Un vrai plaisir de se changer !
Par ailleurs, le relais est en théorie une idée sympathique mais en pratique cela rend la course plus dangereuse et moins lisible pour les spectateurs : pendant la partie vélo, de purs cyclistes tout frais nous dépassent sans ménagement en nous criant dessus quand nous ne nous rangeons pas assez vite à leur goût alors qu’ils draftent comme des malpropres et pendant le marathon, cela rajoute 1800 fringants coureurs sur des chemins de halage fort étroits.
Et que dire de l’après course ? Une fois de plus, aucune indication, des bénévoles qui ne savent pas. Commence un parcours du combattant pour trouver ses sacs (trempés bien sûr), les douches où tout le monde, hommes et femmes, se change en plein air dans la boue et le froid et réussir à rejoindre son vélo à 800 mètres de là. Personne ne sait m’indiquer où est la navette qui doit nous ramener à T1 à 10 km de l’arrivée et là encore c’est la foire à l’empoigne pour rentrer avec son vélo dans le bus, limite hard rock ! Certains préfèrent faire les 10km à vélo sans aucun éclairage alors qu’il est 23 heures.

Et enfin, le dernier élément Rock and Roll de la course : la météo. Pluie et froid toute la journée !
Le réveil sonne à 5 heures et il pleut à verses. Tout est détrempé et de façon ironique la natation semblera le moment le plus sec de la course. Anne m’accompagne au parc ; je me fais marquer dans la pagaille générale avec Olivier que je retrouve par le plus grand des hasards. Sous la pluie battante je vois aussi Gilles qui trouve que je suis fou d’être venu après avoir fait Lanza il y a un peu plus d’un mois. Une longue, longue attente sous la pluie, les vagues se succèdent et c’est enfin le départ. Je ne ressens pas l’émotion du départ d’un IM : ces départs successifs ne génèrent pas la tension ressentie quand 2000 pingouins tapent des mains en égrenant le compte à rebours. On ne voit rien dans ce canal, que du vert et je n’ose imaginer dans quoi je nage (pisse de près de 3000 triathlètes partis avant moi et, sans le savoir, vomi d’Olivier). Mauvaises sensations, sentiment de claustrophobie… je ne suis vraiment pas heureux d’être là et me « vois » mal nager même si beaucoup de bonnets bleus sont derrière. A la dernière bouée je fais un coucou à Anne et sors de l’eau en 1h20’20, persuadé qu’il ne pleut plus. Je déchante instantanément : il verse toujours « comme vache qui pisse » ou plutôt comme un troupeau entier et je récupère un sac d’affaires absolument trempées. A ma grande surprise et sûrement à celle de mon vélo, je suis le premier de ma dizaine à être sorti de l’eau. Heureusement qu’au dernier moment, juste avant de quitter Barentin, j’avais rajouté 2 manchettes et un léger coupe-vent dans mon sac ! 8’01 à T1 et c’est parti pour un vélo entièrement accompli dans le froid et la pluie. Je suis très malheureux dès le 10ème kilomètre et pense faire demi-tour pendant les 20 km suivants puis me reprends et décide de monter au moins 1 fois le fameux Solarberg afin de ne pas mourir idiot .Je me fais passer par les élites qui respectent les distances et des relayeurs qui draftent comme des malpropres et s’annoncent dans un swoosh swoosh de lenticulaires. Je trouve le parcours plutôt usant, pour gros rouleurs, et ne prends aucun plaisir d’autant plus que je ne vois aucun paysage. Seule la montée du Solarberg est rigolote mais très surfaite (mais il paraît qu’il y avait 2 fois moins de monde que d’habitude). 1er tour accompli à un peu plus de 30 de moyenne et bien sûr je n’abandonne pas mais remets ça : j’ai promis une dédicace à woody ! Je le regrette au 120ème km : scotché sur la route avec un muscle qui veut à tout prix me faire le coup de la crampe (le même qu’à Klagenfurt, vicieux et têtu ce petit salopiot !), froid, trempé jusqu’aux os. Je traîne ma misère pendant 30 km et me promets de ne pas prendre le départ du marathon, il y a des limites à la connerie humaine ! De plus, le vélo souffre : la chaîne grince horriblement sur la cassette et la roue arrière s’est voilée. Heureusement que je passe 3 fois devant le camping-car et mon fan-club qui brave la pluie pour 10 secondes d’encouragement ! La seconde montée du Solarberg se fait à pied à cause des crampes et dans l’indifférence : les spectateurs sont partis et ce n’est que quelques kilomètres plus loin en demandant à un autre cycliste que j’ai réalisé que je l’avais passé pour la seconde fois. 6h46’’2 plus tard (loin de mes 6h espérées) je suis heureux de me débarrasser du vélo et des idées d’abandon plein la tête je me lance (lentement) sur le marathon. Vers le 2ème km, je trouve Gilles qui était parti en vague 8 assis au bord de la route, la tête entre les mains ; je m’arrête, lui parle et nous repartons ensemble. Nous ferons le yoyo pendant 32 bornes, nous soutenant mutuellement puis je pars au 32ème kilomètre juste avant de voir avec surprise Anne et les filles au 34ème km. Je tiens la forme, limite « singing in the rain », et termine en negative split en 5h10’47 dans une quasi-indifférence. Petite dans sur la ligne et dédicace à woody et voilà, c’est fini. Meilleur temps global pulvérisé : 13h33’03 mais le plaisir a été NUL !! J’ai 1000 fois préféré Lanza. Heureusement resteront les rencontres humaines : tuckson, kent… et le voyage en Bavière après.
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oscartri
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par oscartri »

Merci Ironturtle... J'ai tout lu.

Chouettes CR... On les vit avec toi.

Pour ma part, et même si, apparemment, tu en as bavé là bas...je pense que je pencherai pour Klagenfurt.
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fred378
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par fred378 »

Lanza sans hésitation !!!
La tortue a bien raison !
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par Poolio »

oscartri a écrit :Merci Ironturtle... J'ai tout lu.

Chouettes CR... On les vit avec toi.

Pour ma part, et même si, apparemment, tu en as bavé là bas...je pense que je pencherai pour Klagenfurt.
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par Fabreizhad Triathlon »

Pour Lanzarote, il faut prendre l'avion... Et dans mon cas, ce n'est même pas envisageable... :sm1:

d;-)
sxmx
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Re: Choix 1er Ironman ?

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Si je résume, il faut aller à Lanzarote pour la vue et les paysages et à ROTH ou Klagenfurt pour l'ambiance autour de la course, ce que je recherche en premier lieu.
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par ironturtle »

Ah non, j'ai eu beaucoup plus d'ambiance à Lanza qu'à Roth. Si tu as lu mon CR tu auras noté que je parle "d'indifférence" des spectateurs abesents pour Roth.
L'ambiance je l'ai eue lors des marathons de Klag et lanza.
Et pour l'ensemble de son oeuvre, l'accueil sur la ligne par Kenneth Gasque, le cadre magique de l'awards ceremony, ... Lanza est loin devant.
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par fred378 »

je confirme...... :sm2:
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par fred378 »

petit film sympa sur Lanza

il accompagne sa sœur sur son premier ironman.......on est dans le plaisir et non la recherche de la performance, et c'est a mon avis, bien mieux !!!
Si on regarde bien, à 6:06 min du film, il y a une tortue qui se promène sur le parcours du marathon en short noir, teeshirt blanc et casquette blanche (à gauche de l'écran)...c'est moi,

phpBB [video]
JaySlice
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Re: Choix 1er Ironman ?

Message non lu par JaySlice »

plus d'ambiance à Lanzarotte qu'à ROth et Klagenfurt.... 1ere fois que j'entends ça !!!!!!!
j'ai l'impression que l'amour aveugle certains qd même :) ....
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