Comme je m’y attendais ma news sur ma grosse semaine axée sur le vélo et la natation due à ma blessure au mollet, a fait réagir. Maintenant reste plus qu’à expliquer le pourquoi du comment et mes convictions du moment sur mon propre entraînement…
Tout d’abord , je pense que de nombreuses personnes sont persuadées que je me suis blessé à cause de cette charge d’entraînement, ce qui n’est pas le cas puisque les 5 semaines précédentes , j’ai tourné à 23h53,28h35,22h53,24h15 et même 9h33 la semaine avant de blesser le mardi. Donc rien de très exceptionnel.
Ces fameux 9 jours à 52 h d’entraînement (nat. +vélo), je les programmais en 3 jours durs, un jour de repos complet, 2 jours durs, un jour de repos complet et 2 jours durs. Avec du sérieux dans la récupération, les heures de sommeil (10h par nuit + 2 heures de sieste) rien d’exceptionnel pour quelqu’un qui ne fait que çà de sa journée, d’ailleurs je pense que vous avez tous fait des stages où vous avez doublé voire presque triplé votre volume habituel d’entraînement. De plus, je n’ai aucune heure de course à pied, le sport le plus traumatisant, dans ces 9 jours ce n’était que des sports dits « portés ».
Et puis ces semaines sont assez exceptionnelles, dans la préparation d’un Ironman, il m’arrive d’en glisser une voire deux, et toutes les autres tournent aux alentours de 25 à 32h.
Je commence à connaître pas mal d’athlètes (Ironmen) internationaux, avec qui j’ai discuté ou croisé à l’entraînement, je peux vous dire que je suis un petit joueur par rapport à certains. Tous les meilleurs mondiaux dans les disciplines d’endurances sont des professionnels dans tous les sens du terme, volume d’entraînement exceptionnel, mental, diététique, matériels…
Pour revenir au volume d’entraînement, regardons en cyclisme, pour moi des 3 meilleurs cyclistes sont ou été Armstrong, Ullrich et Jalabert. Et tous les 3 sont réputés pour leurs investissements exceptionnels à certains moments de l’année. Armstrong et Ullrich ont déjà fait des 2000kms en 1 semaine pour préparer le Tour, Jalabert rajouté des 2 à 3 heures de selles les soirs d’étapes de Paris-Nice pour préparer les 290kms de Milan San Remo…
En natation , les meilleurs nageurs longue distance dont Stéphane Lecat (Champion du monde vainqueur de la coupe du monde ), quand j’étais à l’Insep, nageaient entre 20 et 25 km jour.En course à pied les marathoniens hommes et femmes montent jusqu’à 220-240 Kms par semaine . Donc dans tous nos sports, les meilleurs spécialistes d’endurance montent sur de petites périodes à distance folles pour des personnes qui ne consacrent pas 200% de leur temps à çà.
Et dans le triathlon distance Ironman, le plus récent exemple vient de se passer ce week-end à L’IM de Nouvelle-Zélande. Les 3 premiers sont passés par des grosses semaines, Brown (22km de nat, 750kms de vélo, 115kms à pied), Bjorling et Anderson détaillent leurs entraînements en janvier et février sur
http://www.clasbjorling.com/index_eng.htm . Et si on rajoute Stadler qui a abandonné mais qui avait fait 1800kms de velo avec l’équipe Telekom, çà fait pas mal d’exemples pour une seule course !!!
Mon rêve est de gagner dans peu de temps (3ans) un Ironman et de faire de belles places sur les championnats internationaux (Hawaii et ITU). Mais pour cela, il me faut façonner et habituer mon corps à ces distances, malheureusement on juge sur les résultats instantanés. Vous rappelez vous des années où des Chabaud, Neveu, Reboul, LeFloch, Deboom , Reid étaient inconnus mais s’entraîner déjà beaucoup dans l’optique d’être un jour les meilleurs du monde ? Non, et pourtant ils ont tous connus plusieurs saisons d’entraînement où leurs entraînements ne payaient pas comme maintenant. J’ai donc décidé de me lancer à fond comme eux en espérant récolter dans quelques années si on m’en laisse le temps. Et mon temps est compté, une mauvaise saison, une disparition des listes d’athlètes de haut niveau et je ne ferai plus parti de l’armée… et tant d’année de travail de gâcher alors que ce devrait être mes bonnes années .Du moins je n’espère pas une fin comme çà.Et même si cela se passait ainsi, je serai aller au fond des mes convictions personnelles « actuelles » qui peut-être changeront dans le futur.
Mainard Gael