IM 70.3 Lombok

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PMitchell
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IM 70.3 Lombok

Message non lu par PMitchell »

Bonjour à tous,

Après avoir un peu cherché, pas trouvé de topic dédié au 70.3 de Lombok, en Indonésie, le 8 octobre prochain. Pas étonnant puisque je pense que la plupart des participants au forum sont européens (quelques Québecois aussi je crois ?).

Même si personne ici n'y participera (à part moi du coup, à moins que certains soient partant ? Je sais que il est loin de faire le plein pour le moment), je me dis que son exotisme vaut peut-être le coup d'être partagé, et que je peux peut-être trouver de bons conseils parmi la foule d'excellents triathlètes que vous êtes.

L'épreuve se déroule donc le samedi 8 octobre prochain sur l'ile de Lombok, en Indonésie. Habitant à Jakarta, c'est très simple de s'y rendre. Nous sommes 3 copains frenchies de Jakarta à nous y rendre, eux sont des machines de guerre et ont déjà fait des tri ici in Indonésie, moi je me suis contenté du 70.3 des sables en 2021, ça sera donc mon 2e triathlon.

Nage dans la mer, c'est un rectangle à parcourir, l'eau sera chaude donc pas de combinaison de nage.
Pour le vélo, c'est un A/R à faire, à priori pas de dénivelé de dingue, je crois 300m au total, en gros ca monte à l'aller et ca descend au retour.
Pour la CAP, c'est une boucle de 10km à faire 2 fois du coup. C'est pas complètement plat, je pense que ca sera un peu des mini-coups de cul

Enfin voilà, évidemment il va faire super chaud et très humide, je suis preneur de tous les petits conseils que vous auriez pour moi. Evidemment s'asperger d'eau à chaque ravito mais si vous avez des tips encore plus précis, je suis preneur !

Typiquement sur le contenu de ce qu'il faut boire. Aux sables j'avais bu de l'eau et du gatorade uniquement, c'était très bien mais pas de problème de chaleur excessive là bas...

Enfin voilà, ca apportera un peu d'exotisme à ce forum peut-être ? Même si Kona c'est déjà très exotique évidemment !

Allez, bon entrainement à tous, et à la prochaine !
CHOUCHOU04
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Re: IM 70.3 Lombok

Message non lu par CHOUCHOU04 »

Hello, tu as la réponse dans ta question,,,, la protection contre la chaleur et surtout l’hydratation et alimentation en condition a forte humidité. J’avais fait le 70.3 de Pucket en 2012, conditions similaires, et le plus difficile a été la gestion de la CAP avec la chaleur et l’humidité après une forte averse très courte à velo :shock:
Je pense que l’essentiel est dans l’hydratation avant l’épreuve, à vélo puis en CAP, associée à une alimentation adaptée (minéraux, sels, gels….) et surtout l’humilité face à la nature, l’environnement en ne cherchant pas à vouloir préformer à tous prix mais à prendre plaisir. Perso, j’avais adoré tous ces écoliers et leurs maîtresses sur les bords des routes à vélo qui applaudissaient ces champions avec leurs sourires… un super souvenir. :wink:
Si tu vis à Jakarta, tu n’auras pas nécessairement un besoin impératif de période d’adaptation,,,, à l’époque je vivais dans l’Est de la Réunion avec une météo similaire.
Bonne course.
PMitchell
Messages : 9
Inscription : 24 oct. 2020 21:54

Re: IM 70.3 Lombok

Message non lu par PMitchell »

Bonjour à tous,

Quelques semaines après la course, je vais essayer de vous faire un petit race report sur cet Ironman 70.3 de Lombok. C’est mon 2e après les Sables d’Olonnes en 2021, bouclé en 5h40 (40min,2h58, 1h45 ; et ouioui, j’ai été très lent sur les transitions…)
Il y aura aussi bien un race report que des impressions et des avis sur telle ou telle chose.

La course se déroulait donc à Lombok, sur la côte ouest, pour ceux qui connaissent, un peu au sud des iles Ghili.
L’« Ironman village », les zones de transition, la ligne d’arrivée étaient hébergés par un complexe hôtelier, l’Holiday Resort Lombok, où d’ailleurs j’étais hébergé, pour plus de facilité.
La veille de la course, et l’avant-veille, grosses pluies orageuses, la saison des pluies a commencé ici, ce qui nous a fait craindre le pire pour la course. La direction nous avait d’ailleurs dit la veille au soir que la météo prévoyait des pluies pour la course, et que donc on pouvait s’attendre à quelques petits changements, et qu’à tel et tel endroit de la partie vélo il fallait faire attention à la chaussée qui pourrait être partiellement innondée.
L’après-midi précédent le jour de course, ils ont également changé le parcours dans l’eau à cause du courant. Au lieu de faire une grande boucle (enfin, un rectangle) de 1,9 km, on va faire 2 fois la même boucle, à l’australienne avec un court passage à pied sur la plage à la moitié. ça ne change pas grand-chose pour moi, j’aurai préféré une seule grande boucle, mais peu importe. « Mentalement » ces quelques changements n’affectent en rien ma préparation, je suis dans ma bulle, plutôt détendu, et avec une hâte infinie d’en découdre.

Petit flashback, la préparation. Pas idéale de se préparer à Jakarta, parmi les villes les plus polluées du monde.
Pour la piscine, je n’ai pas à me plaindre j’ai pu me préparer dans une piscine de 50m et j’en ai profité pour prendre quelques cours pour apprendre un peu de technique de nage, ce que je n’avais jamais fait avant.
Pour le vélo, j’ai roulé un peu à mon arrivée ici. Très tôt le matin, mais dès que le traffic reprend, c’est un peu l’horreur, au milieu des échappements, beaucoup de monde, et puis une conduite disons… aléatoire. Donc n’ayant pas envie de risquer ma vie à chaque sortie, j’ai fait du home trainer. Ce qui n’est pas si mal, ça permet de faire des séances hyper spécifiques. Évidemment ça manque de volume, mais je me suis dit, tant pis.
La course à pied, pas facile non plus mais avec un tapis de course pour faire du volume, et quelques rues droites et calmes pour faire du fractionné, je m’en suis sorti. Mais ça ne vaut pas une sortie longue d’1h30 dans la forêt…
Pour le timing, j’ai mis du volume et de la qualité mais plus tard que pour les Sables d’Olonnes, donc plus rapproché de la course. Je n’ai pas paniqué, je me suis dit que de toute manière c’était comme ça, et qu’il fallait que je fasse avec. Et que selon toute vraisemblance, ça allait être compliqué de faire mieux qu’aux Sables d’Olonne, étant donné que le parcours à pied n’est pas plat du tout à Lombok, mais nous y reviendrons plus tard…

Vient donc le jour du départ. J’avais un souvenir mémorable du départ aux Sables d’Olonne. Une super ambiance, musique à fond, l’adrénaline qui monte. Ici, rien de tout ça. Les speakers ne savent pas trop quoi raconter, remercient les sponsors, et essaient de meubler, le tout avec une musique de fond pas fort du tout. Ce qui est absurde car ici en Indonésie, le moindre petit évènement de village a une énorme sono qui réveille toute la région, et d’ailleurs ils étaient très bien équipés… Ils n’ont même pas fait de compte à rebours pour le départ.
Donc le départ est donné, on part par vagues de 3 (ou 4 je sais déjà plus), toutes les 3 secondes. Avant la course, on nous avait demandé combien de temps on comptait mettre, et il y avait donc 3 couleurs de bonnets différents, les plus rapides partant évidemment en premier. Un peu absurde, dans l’eau je double des mecs avec un bonnet plus rapide ET qui nagent en brasse… Bonnes sensations, un peu de courant mais qu’en fait on ne sent pas tellement (le chrono lui, le sent très bien). A part ça quelques poissons, mais surtout quelques déchets. C’est déjà trop, c’est un fléau ici. J’ai vu des gens, sur un bateau à Labuan Bajo sur l’île de florès, jeter à l’eau leur bouteille d’eau vide en plastique. Il y a beaucoup à faire pour éduquer la population.
Le coup de devoir sortir pour re-rentrer de l’eau ce n’est pas idéal, en s’approchant du bord l’eau devient trouble, on est aussi obligés de ralentir donc vraiment pas dingue. C’est passé assez vite du coup, je ne vais pas m’en plaindre. Je sors de l’eau en 42’38’’, je suis super déçu parce que je m’étais bien entrainé, je m’étais fait coaché et j’avais de super sensations à l’entrainement. Mais c’est la vie, et puis tout ça n’est pas perdu !

Transition très efficace. Le fait de ne pas avoir de combi évidemment ça permet de bombarder et de ne pas perdre de temps. Je mets quand même 3’58’’ ce qui avec du recul me parait hyper long, mais j’ai été plutôt efficace donc quand même satisfait de moi.

Vélo, sensations géniales. Le parcours était : quelques petites bosses (mais vraiment léger) enchainées, puis un long faux plat montant jusqu’à mi-parcours, puis demi-tour. Donc je pars plutôt tranquille mais malgré ça je vois que j’ai vachement de rythme, je suis sans trop forcer à 32 de moyenne donc je me dis qu’au retour ça me permettra d’être autour de 34 peut-être et que ça peut annoncer un gros chrono. Mon objectif c’est 30 de moyenne donc je ne pousse pas trop non plus, pas la peine de perdre de l’énergie alors que je suis déjà au dessus de l’objectif et que surtout la grosse inconnue c’est la course à pied : gestion de la chaleur et du parcours casse-pattes notamment.
Un mot quand même sur l’organisation et les supporters. C’était extraordinaire. Toutes les écoles primaires étaient de sortie au bord des routes et tous les enfants nous encourageaient à fond, c’était très émouvant de tous les voir, avec dans leur regard un mélange de curiosité, d’admiration et de fierté de montrer que les indonésiens savent recevoir. Côté sécurité rien à signaler, des agents de police partout, et pas de scooter ou voiture sauvage qui débarque de nulle part en ignorant la course (c’était ma crainte). Côté ravitaillements, un léger manque de formation des bénévoles, mais je ne peux pas leur en vouloir, le classique de la bouteille tenue par en bas et pas par en haut. De l’eau fraiche dans leur bouteille d’origine (50cl) et de la boisson iso en bidons vélo de 50cl aussi. Il y avait des trucs à manger aussi je crois mais je n’ai rien pris, je n’ai pris que de l’eau, j’avais ce qu’il fallait dans mes gourdes. Bonne satisfaction aussi de ce côté-là, j’ai bu et mangé tout ce que j’avais prévu, même si ma boisson iso à la longue m’a lassé, mais je me forçais pour ne pas avoir de carences.
Pas de pluie, que du beau temps, et pas encore trop chaud. Quelques nuages qui font du bien en apportant un peu d'ombre.
Un petit pipi sur le vélo en roulant dans une des descentes à 5km de l’arrivée, j’étais tout content parce qu’aux Sables je m’étais arrêté comme un galérien, mais en fait de le faire sur le vélo c’est très bien. Bon il ne faut juste pas oublier de vite rincer tes chaussures avant qu’elles ne sèchent ensuite, sinon, gare aux odeurs tenaces.
Au total donc 2h45’45’’, très très satisfait même si à mes 2 GPS je n’ai pas les 90km mais plutôt 88,5. J’ai bien fait de m’installer des prolongateurs, ça fait une vraie différence à mon sens.

Transition là aussi très efficace, 2’54’’, avec toujours l’appréhension de voir ce qu’allait donner ce parcours de course à pied. Pas l'temps d'niaisier, je file.

Soleil de plomb. Chaleur associée. Humidité 2000%.
L’objectif était de boucler le parcours en 5’15’’ de moyenne au km. C’était bien mal connaitre le parcours, son impact sur le chrono, et évidemment la chaleur. Je pars plutôt bien, je tiens les 6 premiers km à cet objectif, j’ai couru avec la gagnante des 40-45 ans, on se parlait un peu, elle était devant, puis moi, puis l’inverse, etc. Puis elle m’a droppé, je n’arrivais pas à suivre. Petit à petit le rythme baisse, la chaleur commence vraiment à se faire sentir et ça devient difficile. Je recherche de la glace à chaque ravito mais elle n’est pas toujours disponible rapidement, mais je prends le temps car si je ne m’en mets pas dans la trifonction et sous la casquette, je meurs. Je ne lâche rien, je vois beaucoup de gens marcher, et pas seulement dans les fameuses montées. Je me dis que si je me mets à marcher, c’est terminé, que je n’ai pas le droit, qu’après tout à part la chaleur je n’ai pas de douleurs particulières et que mon cœur est encore plutôt lent. Des gens font des douches avec des tuyaux d’eau : c’est un grand moment de bonheur à chaque fois.
Je ne regarde jamais mon chrono global, sur ma montre mon écran c’est celui du Rythme et chrono de l’étape actuelle (à 1km automatiquement) et rythme cardiaque. Un peu avant la moitié, je me dis que je regarderai le chrono global à la moitié, ce qui me permettra de voir un peu où j’en suis et le chrono final que je peux prévoir un peu ou pas. A ce moment-là, je vois que si je boucle la 2e partie en 1h, (donc en fait aussi lent que la 1e partie), je peux faire à peu près le même chrono global qu’aux Sables d’Olonnes. Ça me met un petit coup de boost pour ne pas que mon chrono dérive trop et à ce moment-là je me dis « Ok, pas plus lent que 6’00’’ du km », ce qui est quand même très raisonnable. Je continue, et me force à ne pas regarder le chrono global avant le 20e kilomètre. En effet, entre le 20e et l’arrivée c’était une ligne droite plate, donc en fonction du chrono je me laisserai la possibilité d’accélérer. Arrive donc le 20e, et malgré un cerveau à 200 degrés, je vois qu’en gros, si je fais un dernier kilomètre un peu sérieux, je peux faire mieux qu’aux Sables d’Olonne. Inespéré. Je débranche alors tout, et c’est parti. Dernier km bouclé en 4’45’’, dernier 50m en 4’23’’ de moyenne, et chrono final de 5h39. A ce moment-là je ne réalise pas trop, d’ailleurs sur les photos je fais une tête « oh que c’était dur ».
Je retrouve mes copains dont un qui est déjà arrivé, il termine 2e de sa catégorie, et l’autre qui arrive un peu après, qui termine 7e de sa catégorie. Les deux auront des slots pour les championnats du monde, qu’ils s’empressent de prendre. Pour ma part, je fais P5 de ma catégorie 30-34. Nous avions 3 slots, le 1er décline, le 2e prend, le 3e prend et le 4e…. prend ! Ça sera donc sans moi. Mais 0 regrets, je n’étais pas venu pour ça et puis si c’est pour aller aux championnats (et dépenser, en tout, autour de 3000 euros facile) et être une saucisse, je ne vois pas l’intérêt. Mais c’est un autre débat !
Après-course assez compliquée, j’avais la tête qui bouillait, littéralement. Il m’aura fallu une sieste de 4h sous clim à 17 degrés et du Doliprane pour me remettre.

Voilà qui boucle une super expérience, une super course, un très bel endroit, une top organisation. Satisfaction perso sur le chrono, ça fait du bien. Ça me fait dire aussi qu’aller chercher les 5h15 sans trop d’efforts en plus c’est faisable (à mon petit niveau !), et sur un parcours plat of course. Typiquement si je dois refaire les Sables, ça serait ça mon objectif. Refaire Lombok ? Je ne sais pas, je ne pense pas. Je prends 0 plaisir à l’entrainement ici (à part en natation) et comme l’entrainement c’est 90% de l’effort… On verra quand je rentrerai en France ! Je mène aussi une réflexion sur le côté hyper égoïste de cette discipline, qui me gêne un peu. On verra.

En tout cas merci à tous de m’avoir lu, c’était un peu long mais j’espère que j’aurai réussi à vous transmettre un peu de qui m’a traversé pendant cette expérience.

Triathlètement votre,

Pete
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