Petite question sur un mail bien curieux et anonyme
Publié : 17 sept. 2013 13:40
Bonjour,
même si je n'accorderais pas plus que ça de l'importance à ce mail, juste pour assouvir ma curiosité, qui d'entre vous l'aurait reçu?
Ma question n'est pas de se prononcer sur ce qui y est écrit mais seulement qui l'a reçu?
Thierry
Message du : 16/09/2013 13:55
De : "Le corbeau " <tricorbac@gmail.com>
A : tricorbac@gmail.com
Copie à :
Sujet : tristathlète
Dans ton entourage, les gens en parlent tous de ce mec avec sa plastique de GI-joe qui est capable de s’affliger des heures et des heures de torture sur la selle. Il est tellement spécial qu'on peine à lui donner un age.
Toi, t’as les boules de voir tout le monde en admiration devant cette machine et t’aimerais bien être admiré comme ça. Alors finalement, ça t’es venu un beau matin comme une envie de pisser, tu t’es dit : « je vais faire du triathlon ».
En matière de Lifestyle, tu sais déjà comment t’y prendre. Dernier short à la mode, tee shirt bien moulant, visière, tu as même été faire un tour dans le shop du coin pour raquer des booster fluo à 50€ que tu avais vu dans TriMag. « Sudrie avait tellement l’air cool avec ça ! ».
Fini le look de boloss, tu as rangé tes petites chemises Ralf Lauren et maintenant tu préfères te balader avec ta Garmin au poignet.
Cela a l’autre avantage de permettre à tout le monde de te demander si tu fais du sport. Evidemment que tu fais du sport, alors quand une collègue te demande qu’est-ce qu’il y a en plus du tir à la carabine dans le triathlon, tu te fais un malin plaisir de lui expliquer que le triathlon est différent du biathlon et qu’il existe même des « ironmans ». Là, en général, ça fait bien longtemps qu’elle s’en fou des distances, mais ça fait toujours classe d’arriver à lui glisser subtilement que t’es un mec endurant.
A force de baratiner tout le monde que tu es une véritable machine, il va falloir songer à s’y mettre.
Après quelques heures passées le cul devant ta télé, tu t’es plusieurs fois demandé s’il n’était pas plus judicieux d’aller s’envoyer quelques bornes en bike.
Toutes les excuses bidons pour ne pas lever ton gros cul sont alors passées : « il fait froid dehors », « la météo a encore prévu un mauvais temps », « j’ai une douleur au ménisque» etc…
Alors finalement tu as lâché l’affaire et tu es allé faire un footing 20min en faisant des sprints le torse bombé quand tu croisais des go.
En revenant, tu t’es connecté sur Facebook pour mettre ton statut à jour « aujourd’hui, 15km, 1h02, 123pulls, la forme revient » ou un truc bidon du genre dont tout le monde s’en fou.
Tu accumules maintenant depuis des moins tes entraînements de pseudo champion avec tes pseudo capacités et ton mur Facebook est plein à craquer de photos de ton nouveau vélo de CLM.
Le jour de la course, comme à ton habitude, de manière assez mesquine tu souhaites que tes amis du triathlon aient passé une mauvaise nuit, qu’un truc improbable leur soit arrivé, permettant de les déstabiliser dans leur course, mais non c’est l’inverse, les gars sont grave en canes et aujourd’hui tu vas ramasser.
Toi, tu essayes de dire aux gens que tu n’as rien fait de toute ta prépa, ce qui n’est pas complètement faux.
Mais maintenant tu essaies de te raccrocher à n’importe quoi pour te persuader que tu as fait le bon choix, que tu es un bon vivant, et que tu sais profiter de la vie et du Nutella.
Ta course est un véritable échec. Tu t’étais pourtant bien préparé : Il faut bien le reconnaître, tu as fait de la merde et tu n'as pas le niveau dont tu rêvais.
Le problème dans tout ça c’est qu’il va falloir expliquer à tout le monde que ta place de 657ème ou plus c’est bien. Triste constat : Ce n’est que très moyen, tu te situes parmi les gens moyens, parmi les sportifs moyens.
La morale de cette triste histoire c’est qu’il va falloir trouver autre chose que tes résultats pour se faire mousser devant les collègues, même si ça te coûte de la maille.
Alors peu importe l’image que tu donneras auprès des vrais pros, peu importe de passer pour le boloss de la région en se pointant avec le casque profilé tout droit sorti des usines Ferrrari, peut importe de passer dans l’équipe en survêt tricolore : il faut en imposer un max.
Tu vois alors se pointer des petits mécheux dans ton genre sur toutes les courses: C’est parfait, une bonne raison de ne pas terminer dernier cette fois-ci et ça te permettra de tenir des discours bien conventionnels "oui non mais moi tu vois, aujourd'hui le triathlon prend une tournure beaucoup trop mercantile à mon sens, je pense qu'on en oublie les vraies valeurs du sport..".....affligeant.
même si je n'accorderais pas plus que ça de l'importance à ce mail, juste pour assouvir ma curiosité, qui d'entre vous l'aurait reçu?
Ma question n'est pas de se prononcer sur ce qui y est écrit mais seulement qui l'a reçu?
Thierry
Message du : 16/09/2013 13:55
De : "Le corbeau " <tricorbac@gmail.com>
A : tricorbac@gmail.com
Copie à :
Sujet : tristathlète
Dans ton entourage, les gens en parlent tous de ce mec avec sa plastique de GI-joe qui est capable de s’affliger des heures et des heures de torture sur la selle. Il est tellement spécial qu'on peine à lui donner un age.
Toi, t’as les boules de voir tout le monde en admiration devant cette machine et t’aimerais bien être admiré comme ça. Alors finalement, ça t’es venu un beau matin comme une envie de pisser, tu t’es dit : « je vais faire du triathlon ».
En matière de Lifestyle, tu sais déjà comment t’y prendre. Dernier short à la mode, tee shirt bien moulant, visière, tu as même été faire un tour dans le shop du coin pour raquer des booster fluo à 50€ que tu avais vu dans TriMag. « Sudrie avait tellement l’air cool avec ça ! ».
Fini le look de boloss, tu as rangé tes petites chemises Ralf Lauren et maintenant tu préfères te balader avec ta Garmin au poignet.
Cela a l’autre avantage de permettre à tout le monde de te demander si tu fais du sport. Evidemment que tu fais du sport, alors quand une collègue te demande qu’est-ce qu’il y a en plus du tir à la carabine dans le triathlon, tu te fais un malin plaisir de lui expliquer que le triathlon est différent du biathlon et qu’il existe même des « ironmans ». Là, en général, ça fait bien longtemps qu’elle s’en fou des distances, mais ça fait toujours classe d’arriver à lui glisser subtilement que t’es un mec endurant.
A force de baratiner tout le monde que tu es une véritable machine, il va falloir songer à s’y mettre.
Après quelques heures passées le cul devant ta télé, tu t’es plusieurs fois demandé s’il n’était pas plus judicieux d’aller s’envoyer quelques bornes en bike.
Toutes les excuses bidons pour ne pas lever ton gros cul sont alors passées : « il fait froid dehors », « la météo a encore prévu un mauvais temps », « j’ai une douleur au ménisque» etc…
Alors finalement tu as lâché l’affaire et tu es allé faire un footing 20min en faisant des sprints le torse bombé quand tu croisais des go.
En revenant, tu t’es connecté sur Facebook pour mettre ton statut à jour « aujourd’hui, 15km, 1h02, 123pulls, la forme revient » ou un truc bidon du genre dont tout le monde s’en fou.
Tu accumules maintenant depuis des moins tes entraînements de pseudo champion avec tes pseudo capacités et ton mur Facebook est plein à craquer de photos de ton nouveau vélo de CLM.
Le jour de la course, comme à ton habitude, de manière assez mesquine tu souhaites que tes amis du triathlon aient passé une mauvaise nuit, qu’un truc improbable leur soit arrivé, permettant de les déstabiliser dans leur course, mais non c’est l’inverse, les gars sont grave en canes et aujourd’hui tu vas ramasser.
Toi, tu essayes de dire aux gens que tu n’as rien fait de toute ta prépa, ce qui n’est pas complètement faux.
Mais maintenant tu essaies de te raccrocher à n’importe quoi pour te persuader que tu as fait le bon choix, que tu es un bon vivant, et que tu sais profiter de la vie et du Nutella.
Ta course est un véritable échec. Tu t’étais pourtant bien préparé : Il faut bien le reconnaître, tu as fait de la merde et tu n'as pas le niveau dont tu rêvais.
Le problème dans tout ça c’est qu’il va falloir expliquer à tout le monde que ta place de 657ème ou plus c’est bien. Triste constat : Ce n’est que très moyen, tu te situes parmi les gens moyens, parmi les sportifs moyens.
La morale de cette triste histoire c’est qu’il va falloir trouver autre chose que tes résultats pour se faire mousser devant les collègues, même si ça te coûte de la maille.
Alors peu importe l’image que tu donneras auprès des vrais pros, peu importe de passer pour le boloss de la région en se pointant avec le casque profilé tout droit sorti des usines Ferrrari, peut importe de passer dans l’équipe en survêt tricolore : il faut en imposer un max.
Tu vois alors se pointer des petits mécheux dans ton genre sur toutes les courses: C’est parfait, une bonne raison de ne pas terminer dernier cette fois-ci et ça te permettra de tenir des discours bien conventionnels "oui non mais moi tu vois, aujourd'hui le triathlon prend une tournure beaucoup trop mercantile à mon sens, je pense qu'on en oublie les vraies valeurs du sport..".....affligeant.
, tout juste savent-ils que je pratique le triathlon.