Bonjour à tous,
Allez je me jette sur une version féminine de la course. Et bravo pour tous ces comptes rendus, toujours très sympas à lire.
C'était pour moi le 3è iron, et ma 2è participation à Calella, j'avais adoré l'année dernière, et je revenais pour descendre en dessous de 14h (14h01 l'année dernière, avec des longues transitions).
Tout d'abord, sur les résultats affichés sur le site, la transition 2 est tronquée, si le début de la transition est à la descente du vélo, le début de la cap commence à l'entrée sous la toile de tente, là où on commence à prendre le temps de se changer...
Arrivée le vendredi, du vent (mais c'était annoncé), donc pas inquiète car conforme aux prévisions météo, et les prévisions du dimanche sont beau temps et pas de vent
Mais le samedi pluvieux m'a fait déchanter, j'envisageais déjà de renoncer, je ne voulais pas aller déposer le vélo. Du coup, je ne préparais pas les sacs non plus.
En se baladant l'après midi, près du point d'information, je vois le panneau indiquant que les vélos sont à déposer que le dimanche matin. Je me suis renseignée auprès de l'accueil, inquiète de voir aussi de grosses flaques d'eau sur le début parcours vélo. Là, on me rassure en me disant que la pluie devrait cesser cette nuit, et que le début de parcours pourrait changer si l'eau ne pouvait être pompé.
Je reporte mon forfait et vais préparer rapidement les sacs.
Dimanche matin, réveil à 6h, je mets le nez à la fenêtre, il ne pleut plus et la route est presque sèche, alors il n'y a plus qu'à.
Pas si stressée que ça, je suis surprise, l'accès au parc avec le vélo se fait rapidement. Puis, je rejoins mon pote de club et les supporters, sherpa aussi à l'occasion, rassurant.
Un petit test en mer, vérifier la bonne tenue des lunettes.
8h30 approche, la pression monte, l'émotion aussi, je rejoins Fred378 (désolée, je n’ai pas répondu à ton message de juillet, je viens juste de le lire, tu as bien réussi, sans que je réponde à tes questions) pour la buée dans les lunettes (à chaque départ c’est la même chose, et la musique y contribue).
Mais dès le départ donné, la pression retombe pour rentrer dans la ‘course’, objectif n°1 : finir debout, et si possible en moins de 14h.
Je confirme le confort des départs par vague, moins stressant, moins bousculé. Je trouve rapidement un rythme confortable, respiration tous les 3, 4 ou 5 temps, sans trop d’effort. Je sors en 1h20, 2’ de moins que l’année dernière, très bien.
Pour la 1ère transition, je traine comme d’hab, je prends le temps de boire un coca rangé dans le sac bike, la nausée n’est pas très loin après autant de temps passé dans l’eau. Les résultats m’annoncent T1 =13’ (pire que l’année dernière).
En vélo, j’espère me rapprocher des 6h (sur le half, j’ai mis 3h, alors je peux rêver), mais pas inquiétant si un peu plus.
Le 1er tour est long, j’ai hâte de revenir au rond point de Calella pour aller chercher de l’énergie auprès de mes supporters, leur soutien fait du bien. J’ai un bon rythme, 31 de moyenne au compteur, mais sans compter une pause de 5’(toilettes puis ravito).
2è tour, le vent se lève, et les 35km vent de face sont longs, je garde l’œil sur le compteur pour ne pas faire trop baisser la moyenne, et, à la fin du 2è tour, j’ai encore 30,1 de moyenne. Mais la pluie fait son apparition, alors je lève le pied, pas de prise de risque. J’ai 6h04 au compteur, le résultat m’indique 6h10. Plutôt contente. Mais c’est à pied que tout se joue, alors prudence.
Je trottine doucement, je veux éviter les nausées dès le 3è ou 4è km de l’année dernière. Et ça marche, une 1ère boucle en 1h15 environ, je ne m’arrête que quelques secondes à chaque ravito, pseudo coca (infâme) et eau, et je repars en trottinant. Je suis confiante et je me prête à rêver en faisant le marathon en 5h et des poussières (l’année dernière 5h40). Je croise mon pote qui m’annonce finir le semi, super.
Jusqu’au 15è, ça s’annonce bien, puis, rapidement, ce pseudo coca proche du redbull me donne la nausée, il me faut du sucre et plus envie de reprendre la boisson iso (boisson utilisée tout au long du vélo avec banane et barres). Alors, je me force à boire, je sais que c’est aussi la survie. Peu à peu, je n’ai plus envie d’avancer, les douleurs prennent de l’ampleur(les points de côtés persistants depuis le début de la cap deviennent insupportables), le moral n’y est plus. Un de nos supporters en VTT essaie de me rebooster, difficile. J’ai froid, et lorsque je retrouve mon accompagnateur sherpa, je troque les manchettes contre une veste, ça ne change pas grand-chose. J’alterne la marche et les petits trots lourds.
A la moitié du 3è tour, mon accompagnateur a troqué son rôle de sherpa (laissé le sac à dos à un autre) pour me coacher, sans relâche, alors que j’argumente pour ne pas courir, je n’en veux plus, je n’en peux plus, je me sens fatiguée, épuisée. Et pourtant, à force d’encouragements, je repars en trottinant, à 7,5km/h, pas plus, mais c’est déjà mieux qu’une marche lente. Oui, il a raison, plus longtemps je cours, plus vite j’en aurais terminé.
Et c’est comme ça que j’ai fini, sans envie. J’ai quand même accéléré sur les 200 derniers mètres, la musique, le public, la lumière et le compteur qui annonce 13h50. Objectif atteint, ce sera 13h46 pour moi, mais ce sera aussi mon dernier iron.
Si je suis prête à repartir nager et rouler sur la distance iron, je ne me sens pas de retrouver cette souffrance à pied. Je n’ai récupéré mentalement que 24h plus tard. Je ne trouve pas la solution pour courir sans avoir la nausée, à un moment ou à un autre.
Même si je n’envisage plus l’iron, j’ai apprécié d’avoir relevé ce défi, à 3 reprises. Cela demande du temps pour s’entrainer, mais surtout de l’envie, et quand il n’y a plus d’envie alors il faut passer à autre chose.
Nice, mon 1er, et Calella restent de très bons souvenirs. Des moments inoubliables, le dépassement de soi ? Je dirais plutôt prendre conscience de ses capacités physiques et surtout mentales.
Calella est rassurant pour ses départs par vague, par son parcours vélo fermé et plutôt plat, par son organisation impeccable (j’ai apprécié le report au dimanche pour le dépôt du vélo, pas facile de changer l’organisation au dernier moment lorsqu’il y a 1500 participants), un public espagnol dynamique et encourageant, des bénévoles très disponibles (ça, on le retrouve sur la plupart des triathlons). La ville de Calella est dotée de pas mal d’hôtels et appartements proches du départ, un confort.
Je recommande vraiment cet ironman pour qui veut débuter sur cette distance, et, le mieux, c’est de prendre le pack (half+iron), le half permettant de repérer le parcours, connaitre l’organisation…
Je serai encore présente sur les tri comme supportrice et à l’occasion sherpa, belle discipline découverte il y a une 10aine d’années, côtés supporter, beaucoup d’émotions aussi.
V
(enfin pour être exact tu m'as précédé sur la ligne d'arrivée) !
, mais bon comme ça on me repère en jaune poussin. Mais bon notre tenue de club n'est adaptée qu'aux courtes distances !
...Bravo ! 
