vu que je viens de passer un peu de temps à chercher quelques infos sur la lutes antidopage, j'en fait profiter :
VIII)Quelques cas de dopage dans le milieu professionnel.
Quelques affaires significatives :
· Cyclisme.
1967 : l'Anglais Tom Simpson, dopé aux amphétamines, meurt sur les pentes du mont Ventoux durant le Tour de France (conséquence d'une prise d'amphétamines).
1975 : le multiple champion du monde de cyclocross, Eric de Vlaeminck, est interné dans un service psychiatrique, sans doute victime des produits dopants consommés durant sa carrière.
1978 : le belge Michel Pollentier, vainqueur à l'Alpe-d'Huez, est exclu du Tour de France pour avoir tenté de dissimuler son dopage.
1988 : Pedro Delgado, leader du Tour de France, est déclaré positif au probénécide, un produit masquant permettant de dissimuler la prise de stéroïdes anabolisants. Le coureur parvient à ne pas être exclu et gagne le Tour.
1998 : l'"affaire Festina" pousse l'équipe de Richard Virenque à quitter le Tour de France.
· Athlétisme.
1988 : le sprinteur canadien Ben Johnson est contrôlé positif aux anabolisants après sa victoire en finale du 100 mètres des J.O. de Séoul. Il est exclu, son record du monde n'est pas homologué et il est suspendu 4 ans.
1992 : la sprinteuse allemande Katrin Krabbe est contrôlée positive au clenbutérol.
2000 :le 28 juillet ,CJ Hunter, champion du monde en titre du lancer de poids et mari de Marion Jones est contrôlé ,lors d'un meeting à Oslo, positif à la nandrolone avec un taux 1000 fois supérieur à la limite autorisée .
Et dans la longue liste des morts prématurées dues ou imputées au dopage figurent notamment Florence Griffith-Joyner, morte à 38 ans, Birgit Dressel, heptathlonienne allemande, décédée à 27 ans, Ralf Reichenbach, lanceur de poids, mort à 47 ans, d'un accident cardiaque causé par l'abus d'anabolisants.
· Football.
1991 : Diego Maradona, "le meilleur joueur du monde", est contrôlé positif à la cocaïne, à l'éphédrine en 1994, puis de nouveau à la cocaïne en 1997.
1997 : cinq footballeurs français - D. Garcion (Lille), V. Guérin (PSG), D. Arribagé (Toulouse), A. Sibierski (Auxerre), C. Pouget (Le Havre) - sont déclarés positifs à la nandrolone.
1998 : les joueurs de Parme sont soupçonnés de s'être dopés à l'EPO.
Pourra encore citer le cas des nageuses chinoises à travers un article du magazine " L'équipe " ,daté du vendredi 9 janvier 1998 :
" En arrivant à l'aéroport de Sydney, en provenance de Pékin, avec vingt-huit membres de sa délégation, la chinoise Yuan Yuan, spécialiste du 200 m brasse, a été prise par les douaniers australiens. En ouvrant son sac, ils ont en effet découvert vingt-six flacons, treize contenant une solution saline et treize contenant de l'hormone de croissance, le tout placé dans des bouteilles thermos. Coupables aux yeux de beaucoup, et surtout des Australiens, de pratiquer une politique de dopage généralisé sur leurs nageuses, sous le feu de la presse locale depuis l'arrivée de quelques-uns d'entre eux, les Chinois se sont donc fait piquer à la douane. "Nous aurons les résultats des analyses demain (aujourd'hui), mais les récipients portaient l'inscription Somatropin, une hormone de croissance. Leur importation est interdite en Australie sans autorisation, c'est pour cela que nous avons saisi les flacons", a indiqué au téléphone Chris Schofield, porte-parole du gouvernement local. Un peu plus tôt, les douanes avaient communiqué pour annoncer la prise, visiblement filmée par la télévision. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il semble y avoir une confusion sur le nom. L'hormone de croissance synthétique serait en fait la Somatotropine HGH, plus connue des adeptes de la dope sous le nom de "STH". Yuan Yuan, entourée par la police, aussi bien à son départ de Sydney qu'à son arrivée à Perth, où il y avait foule, a simplement déclaré que ces flacons appartenaient à son entraîneur, avant de se précipiter, dans le bus qui emmenait la délégation à l'hôtel des athlètes. Comme dans beaucoup de pays, les hormones de croissance sont disponibles à la vente sur l'île-continent pour les médecins uniquement. L'imprudente risque jusqu'à 50000 dollars australiens (200000 frs) d'amende et l'expulsion d'Australie ; mais tant que les flacons n'auront pas été analysés elle peut rester à Perth. Une nouvelle fois, la Chine se place donc dans l'oeil du cyclone. Une nouvelle fois, c'est plus particulièrement par les cantonais que le scandale arrive : ils avaient apporté leur lot de nageuses positives en 1994, ils sont rarement là où les contrôles de la FINA pensent les trouver et, à l'image de He Cihong, la dosiste double championne du monde en 1994, leurs nageuses disparaissent souvent de longs mois avant de réapparaître en tête des bilans mondiaux. La FINA, qui a annoncé, hier matin, avoir effectué 173 contrôles inopinés (tous négatifs) sur les Chinoises en 1997, n'a voulu faire aucun commentaire avant les résultat des analyses aujourd'hui. Bien évidemment, les réactions sont nombreuses et souvent violentes. Certains, comme Mark Spitz ou Don Talbot, le célèbre entraîneur australien, demandent l'exclusion de la Chine des championnats du monde. "
Les onze positifs de Sydney ( à la fin du mois d'août, on se rapelle que Juan Antonio Samaranch avait annoncé que le Jeux de Sydney seraient "cent pour cent propres") .Voici la liste des onze athlètes détectés positifs parmi plus de de 3600 contôles :
http://membres.lycos.fr/physiologie/TP8%20Dopage.htm
Historique
Années 60 : amphétamines
La mort du cycliste Tom Simpson fut le détonateur .
La lutte antidopage est lancée à la fin des années 60 par le C.I.O qui institue des contrôles pour limiter les abus pharmaceutiques faits par les sportifs professionnels.
Mais l'efficacité de cette lutte est restreinte puisque peu de produits sont décelables (amphétamines) et encore faut il qu'ils soient administrer à très forte dose pour les détecter. Les dopés n'hésitaient pas d'ailleurs à utiliser des subterfuges lors des contrôles pour ne pas se faire prendre ( mélange d'additifs à l'urine, siphonnage de la vessie...). Mais le plus inquiétant peut être à l'époque était l'utilisation massive de stéroïdes anabolisants ou de corticoïdes sans aucun contrôle.
Heureusement les progrès dans la lutte antidopage ne se font pas attendre et en 1974, on décèle enfin des substances apparentées aux amphétamines qui étaient jusque là interdites mais indécelables.
l'élite sportive se détourne ainsi de l'usage de ces produits, mais d'autres déjà font leur apparition
Années 70 : anabolisants
Les stéroïdes anabolisants dont les athlètes abusent déjà dans les années 60 sont interdits par l'IAAF aux Jeux de Munich en 1972. Un an plus tard, les recherches permettent de déceler les anabolisants et en 1976 les premiers contrôles sont effectués à Montréal.
L'interdiction du produit et les avancées technologiques compliquent de plus en plus la vie des utilisateurs : les contrôles inopinés institués grâce à l'IAAF, l'extension aux autres disciplines mais aussi la détection des stéroïdes même 8 mois après leur prise ont détournés l'intérêt des tricheurs. En 1997, les stéroïdes ont été retirés du marché par de nombreux laboratoires.
Années 80 : testostérones
Ayant pris conscience des dangers des stéroïdes anabolisants, les athlètes se sont tournés vers des substances hormonales naturelles produisant les mêmes effets, comme la testostérone.
Un casse tête se présente alors aux laboratoires : comment discerner le produit avalé de la substance sécrétée par le corps?
Les experts ont institués pour la première fois la notion de seuil critique au delà duquel la prise de produits est suspectée au point d'entraîner des sanctions.
Et comme pour chaque produit interdit, les dopés trouvent une parade : ils s'injectent de l'épitestostérone pour rétablir la bonne concentration epistestostérone/ testostérone dans l'organisme.
Pour contrer cela , les contrôles sanctionnent peu de temps après des concentrations supérieurs à 150 ng/ml.
En 1993 le C.I.O. établit la règle suivante : "un taux de testostérone/épitestostérone dans les urines supérieur à 6 constitue une infraction à moins que l'on puisse prouver que ce taux est dû à un état physiologique ou pathologique".
Années 90 : EPO
C'est au tour de l'EPO (érythropoïétine) de circuler dans les mains d'athlètes et de soigneurs peu soucieux de l'éthique sportive.
Même si elle est interdite par le C.I.O en 1990, cette molécule qui favorise la fabrication de globules rouges, fait des émules. Rapidement le cyclisme comme la course de fond sont touchés par ce fléau.
Conscient des risques mortels qu'entraînent l'EPO comme de nombreux dopants, la Fédération International de Ski et l'Union National de Biathlon impose des seuils limites d'hémoglobine : 16,5 grammes /litre chez la femme et 18,5 chez l'homme. Le C.I.O prend des mesures similaires aux J.O de Nagano tout comme le cyclisme où sont institués des contrôles sanguins. Mais à l'heure actuelle, les résultats des laboratoires ne sont pas fiables à 100% et des innocents peuvent être sanctionnés à tort. Le doute est alors toujours possible. Depuis deux tests ont été mis au point par les Australiens (test de bilan sanguin) et par les Français (test urinaire).
Un avenir sombre...
On peut craindre pour les années à venir une multiplication des produits dopants non décelables par les laboratoires. Malgré des recherches poussées, la pharmacopée offre de nombreux champs inexploités et donc exploitables par les dopeurs.
Moins voyants, difficilement décelables...les produits utilisés à des fins de dopage sont de plus en plus perfectionnés...et toujours aussi dangereux pour la santé.
Nous ne connaissons pas aujourd'hui les conséquences à long terme des pratiques dopantes actuelles ce qui laisse présager des fins de carrière et surtout des fins de vie difficiles à tous ceux qui ont usé et abusé de produits pour se rapprocher de la Gloire....
Danger
La prise de substances interdites n'est pas anodine. A court ou long terme, elles peuvent entraîner des
problèmes graves de santé.
Les produits dopants perturbent les équilibres physiologiques naturels (notamment hormonaux), développent artificiellement les capacités du sportif et amoindrissent ses réactions de défense.
Privé de ces alarmes, que sont la fatigue ou la douleur, l'individu va au delà de lui-même. L'organisme enregistre tout et parfois les altérations subies sont irréversibles.
Le tableau suivant présente les principaux effets connus.
Témoignage du lutteur suédois Pelle Svenson, médaille d'argent aux jeux olympiques de TOKYO.
"Je sentis mon énergie décupler deux mois après le début du traitement, j'avais rattrapé mon retard sur l'élite mondiale en douze piqûres ! Je gagnais le championnat du monde en juillet 1970. Un an après, je commençais à subir les effets négatifs du traitement, nervosité, mauvaise humeur, appétit sexuel exagéré, foie en mauvais état. De même, sans raison particulière, j'accumulais les accidents musculaires. Ce fut d'abord mon deltoïde droit, ce muscles qui fait l'arrondi de l'épaule : distension ligamentaire. Puis mon grand dorsal gauche : déchirure. La guérison rapide ne put me faire oublier cette sensation débilitante de voir mes muscles partir en charpie. J'étais devenu trop fort pour mes tendons et mes fibres musculaires... Quatre mois avant les jeux de Munich, je fus cloué au sol par un nouvel accident musculaire en courant dans les sous-bois : déchirure d'un des muscles du mollet.
Jamais cela ne m'était arrivé en dix-huit ans de pratique sportive. La déchirure se cicatrisa en moins de trois semaines mais je devenais de plus en plus bizarre. Mon entourage avait l'impression que j'avais "un verre dans le nez" ! Cette fausse ivresse fut une révélation : à cause du testoveron mon foie fonctionnait moins bien, ses capacités d'élimination étaient très diminuées, c'est pourquoi le moindre gramme d'alcool restait anormalement longtemps dans le corps... Malgré l'arrêt des piqûres, l'action du testoveron se faisait toujours sentir, notamment dans le domaine sexuel. Ma fringale d'amour était telle qu'il m'était impossible de l'assouvir et que mon désir suractivé, me devenait pénible. Pour dévier cette énergie que je ne pouvais employer qu'en partie, je m'entraînais davantage pour me fatiguer au maximum. Lors des préliminaires du tournoi olympique, après avoir éliminé difficilement un jeune espoir bulgare, le tirage au sort me propose Tore Herm. Dès le début de la rencontre, une douleur fulgurante me déchira le dos, de bas en haut jusqu'à la nuque. Comme si on m'avait labouré avec un fer rouge... Je sombrais dans l'inconscience... Quand je revins à moi, j'étais allongé sur une table de massage dans les vestiaires. Je ne pouvait plus bouger ; mon bras gauche et tout le côté gauche de mon thorax étaient morts ; le docteur Strombach, le médecin de notre délégation, était penché sur moi : "votre grand dorsal est complètement déchiré, dit le toubib, comme une étoffe trop mûre. Les Jeux sont terminés pour vous..."
Mon histoire "exemplaire" m'incite furieusement à lancer une mise en garde à l'ensemble des athlètes de toutes les disciplines sur les dangers des anabolisants. Arrêtez cette folie ! Ces hormones androgènes provoquent des ravages dans l'organisme : dérèglement du métabolisme du calcium, ralentissement de la fonction d'élimination du foie, cancer de la prostate, etc. Leur effet "bénéfique" sur les masses musculaires ne peut durer qu'un temps car les fibres musculaires hypertrophiées imposent aux tendons, aux ligaments et aux articulations des efforts qu'ils ne peuvent soutenir. Un squelette prévu pour supporter 80 kg en supporte difficilement 30 à 40 de plus. Alors, les tendons se rompent et les articulations se déforment. Le sportif est fichu et l'homme est handicapé pour la vie ! "
"Dans un premier temps, les amphétamines vous remontent en flèche, dans un second temps, elles vous descendent en flammes." Dr R.B. Millman.
La fin dramatique de Tom Simpson
Tout le monde a entendu parler de la fin tragique, le 13 juillet 1967, du cycliste Tom Simpson sur les pentes du Mont Ventoux. A la suite de l'autopsie, l'ensemble des experts et des médecins sont tombés d'accord pour confirmer que les amphétamines avaient joué un rôle certain dans son décès.
Voici quelques exemples des conclusions de médecins qualifiés en médecine de l'effort sur les causes de la mort de Tom Simpson.
"Le coureur cycliste britannique Tom Simpson a succombé, après avoir pris des amphétamines, durant le Tour de France 1967. C'est parce que de nombreux cyclistes s'administrent quotidiennement des amphétamines pendant des courses qui peuvent durer jusqu'à vingt et un jours que ce sport compte le plus de décès imputables aux amphétamines (...) Je n'ai utilisé d'amphétamines qu'une seule fois et j'ai failli en perdre la vie. Je tiens à rappeler à tous les sportifs et surtout à ceux qui veulent se surpasser que les amphétamines n'ouvrent pas le chemin du succès, mais bien celui de la destruction."Docteur Gabe Mirkin (USA)
"Deux cas jouent finalement un rôle décisif dans la bataille du dopage qui sera combattu de plus en plus énergiquement : le cas du coureur cycliste anglais Tom Simpson qui perdit conscience lors du tour de France. Il avait pris des amphétamines, la fatigue et le soleil lui donnèrent le coup de grâce ; il mourut... "Docteur Ludwig Prokop (membre de la commission médicale du CIO).
De nombreux facteurs potentialisent l'action des amphétamines et en aggravent encore le danger. Ainsi a-t-on accusé la chaleur, lors de la mort de Tom Simpson en 1967 sur les pentes du Mont Ventoux. En effet, les amphétamines en augmentant d'elles-mêmes la température corporelle, conjuguées à l'effort intensif et à la chaleur ambiante, ont provoqué le dépassement de la thermorégulation de l'organisme."Docteur R. Guillet (auteur de Médecine du Sport).
http://gric.univ-lyon2.fr/Equipe2/coast ... 202000.htm