Je vous mets un (Gros) extrait de l'article de l'Equipe d'aujourd'hui (que j'ai téléchargé...

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Vous pouvez nous dire ce qu’il s’est réellement passé dans la nuit de samedi à dimanche ?
J’ai été réveillé vers 3 heures du matin par de forts éclats de voix qui semblaient venir de la chambre voisine. Mon frère Rayane s’est également réveillé.J’ai essayé de me rendormir mais au bout d’une heure, c’était intenable. J’ai décidé de me lever et d’aller frapper à la porte.Un gars m’a ouvert avec une canette de bière à la main. J’ai demandé s’il pouvait cesser le bruit, lui expliquant que j’avais un Championnat à disputer dans quelques heures. Il a posé sa bière, m’a traité de merdeux et m’a poussé violemment.
Vous avez donc répondu…
Quand on essaie de vous frapper,le premier réflexe est de se défendre. Je n’avais pas vu qu’il y avait trois autres gars avec lui, qui sont sortis à ce moment-là.Ils étaient tous alcoolisés. Il y avait en plus trois femmes dans la chambre. Je n’ai pas eu d’autre choix que de répondre et n’importe qui aurait eu le même réflexe que moi. J’ai su plus tard qu’ils sortaient d’un mariage.
Il y a eu du tapage et les autres coureursont commencé à se réveiller. Mon frère a vraiment eu peur de la tournure prise par les événements. Le temps de prévenir le staff technique, les sept personnes avaient disparu en l’espace de cinq minutes. Le veilleur de nuit a débarqué et s’est montré choqué par ce qui venait de se passer. Un peu plus tard, on a su que ces mêmes personnes avaient agressé verbalement la réceptionniste à leur arrivée à l’hôtel au petit matin, avant de prendre la chambre.Une femme qui occupait la chambre attenante à la nôtre est sortie. Elle avait été aussi à ce mariage. Elle m’a dit qu’elle était l’ex-femme de la personne avec qui j’avais eu l’altercation. Qu’il serait un violent. Voilà, je tenais à donner la version officielle dece qui s’est passé cette nuit-là.
Cet incident a majoritairement été commenté en votre défaveur dans les réseaux sociaux.Vous
n’avez pas peur de souffrir encore plus d’une mauvaise image ?
Dans cette histoire, je me dis aujourd’hui que je n’aurais pas dû frapper à cette porte. Jamais je ne pouvais pensais tomber sur
quatre types largement alcoolisés. Je voulais juste qu’ils arrêtent de faire du bruit et je n’avais sûrement pas envie de me battre.
Il y a aussi cet amalgame facile qui est désormais fait à chaque fois qu’on parle de moi avecla boxe. Mais la boxe est pour moi un sport, une passion, et sûrement pas un défouloir.
Il se dit aussi que l’homme avec qui vous avez eu cette altercation souffre d’une fracture de la mâchoire, qu’il aurait porté plainte etque la police aurait été prête à vous convoquer durant le Tour? Qu’en est-il ?
Je peux vous assurer que je n’ai reçu aucune nouvelle d’une plainte à mon encontre. Voilà encore une grosse connerie qui se répand sans raison.
Et vous,avez-vous songé à porter plainte contre cet homme ?
Pour l’instant, non. J’attends de sortir de l’hôpital.
Et ensuite vous y réfléchirez ?
Je verrai avec Cofidis ce qu’on décide. Pour l’instant, c’est ma main le plus important.»
Cofidis, la maudite
L’équipe nordiste, qui avait tout misé sur son sprinteur vedette, est à nouveau rattrapée par ses tourments.
Un chat noir semble rôder autour de l’équipe Cofidis et prend un malin plaisir à freiner sa progression depuis sa création, il y a tout juste vingt ans. Le forfait de Nacer Bouhanni pour le Tour, hier matin, n’est qu’un épisode de plus dans cette histoire tourmentée. Celle-ci a débuté par un premier coup dur, le cancer de Lance Armstrong en 1996, qui venait tout juste de s’engager avec Cyrille Guimard, le premier patron de l’équipe.
L’Américain n’avait pas encore gagné le Tour de France, mais champion du monde en 1993, il avait été embauché pour lancer, en grande pompe, la naissance de cette formation française, prête à s’offrir les plus grands noms du peloton international comme Maurizio Fondriest et Tony Rominger. Si Armstrong n’a jamais porté le maillot Cofidis en compétition, le Suisse devait, lui, assurer le leadership dans le Tour 1997, le premier de l’équipe nordiste.
Résultat :
une clavicule cassée dès la quatrième étape et les premiers espoirs envolés. En 1998, Francesco Casagrande, le nouveau leader, rattrapé par une
vieille affaire de dopage, est contraint d’abandonner le Tour au bout de dix jours. Les arrestations de Frank Vandenbroucke et Philippe Gaumont, transférés au Quai des Orfèvres au printemps de 1999, continueront de plonger l’équipe vers le bas, mais sans décourager le patron, François
Migraine, porté par sa passion intacte pour le cyclisme.
LA NERVOSITÉ DE BOUHANNI AURAIT DÛ ALERTER SES DIRIGEANTS
En 2003, la mort accidentelle du Kazakh Andreï Kivilev dans Paris- Nice est le énième épisode d’une interminable descente aux enfers de l’équipe. L’année suivante, une retentissante affaire de dopage atteint plusieurs de ses leaders, comme David Millar et Philippe Gaumont. Contrainte de s’auto suspendre à la veille de Paris-Roubaix, Cofidis mise alors sur David Moncoutié, présent dans l’équipe depuis l’origine et représentant d’un cyclisme propre. Éric Boyer, nommé dans la foulée en remplacement d’Alain Bondue, sera, lui, brutalement remercié quelques jours avant le départ du Tour de France 2012, créant un nouveau malaise autour de cette équipe devenue symbole d’instabilité.
En 2015, l’arrivée de Nacer Bouhanni devait ouvrir une nouvelle ère. Mais, d’entrée, l’annonce de son salaire mirobolant fait trembler la planète vélo. Avec un contrat de 1,2 million d’euros annuels, le Vosgien devenait le coureur français le mieux payé et obligeait Yvon Sanquer, le manager de la formation, à tout miser sur ce seul homme… Au risque de se mettre à dos une partie de l’effectif, relégué aux basses besognes dans l’ombre de l’unique leader. Rarement une équipe aura fonctionné sur un tel système autocratique, mais c’était sans doute là le prix à payer pour assurer un retour sur investissement.
«Si on voulait optimiser les qualités de Nacer, on devait lui offrir tous les moyens pour rivaliser avec les Kittel, Greipel, Kristoff , se défendait Yvon Sanquer, hier. Dans le domaine du sprint, il faut se faire respecter par les autres équipes, et on devait arriver sur le Tour avec un train exclusivement à son service. Mais ça vaut dans les autres domaines : Pinot à la FDJ aura aussi dans le Tour toute une équipe à son service.
Il n’y a rien d’illogique.» le souci, c’est que Bouhanni n’a encore jamais donné de garanties dans le Tour, il n’a pas réussi à y passer une semaine de course lors de ses deux seules participations. Sa nervosité aurait dû aussi alerter ses dirigeants : l’an passé, elle l’avait fait chuter à l’arrivée du Championnat e France dont il était le grand favori, menaçant d’ailleurs un temps sa participation au Tour.
Si la situation, cette année, relève du fait divers avec cette bagarre nocturne dans un hôtel dimanche dernier, elle symbolise aussi l’état d’esprit d’un coureur sur lequel on fait peser de lourdes responsabilités, sans lui offrir le moindre filet, comme c’est le cas dans les autres équipes de sprinteurs, où existent toujours plusieurs cartes de substitution. Derrière cet épisode, c’est aussi toute la politique sportive de l’équipe Cofidis qui est remise en cause. Ce qui pourrait bien provoquer de nouveaux bouleversements dans les semaines à venir.
Voilà
