aroche a écrit :Comment peut-on affirmer que le glycogène du foie est un réservoir d'énergie à l'effort ????
Pourtant il suffit de trois clic de souris pour apprendre que le glycogène hépatique (donc celui du foie ....) est exporté dans le sang essentiellement vers le cerveau .... et non les muscles ...
Toujours trois clics de souris suffisent pour apprendre que seul le glycogène musculaire permet d’obtenir des molécules de glucose très rapidement
Eh oui le glycogène du foie sert par un relargage de la réserve hépatique à maintenir une glycémie constante pour assurer les fonctions des différents organes, notamment le cerveau qui est gros et exclusif consommateur de glucose ....
Et pas vraiment vers les muscles ....

Euh... D'habitude je trouve plutôt bien que tu prennes le temps de transmettre des résultats scientifiques sur ce forum.
Mais par contre, on ne peut pas toujours tout savoir (et parfois la limite est ténue entre transmission du savoir qu'on maîtrise, et fausses interprétations malheureusement également transmises) alors je vais juste me permettre de corriger 2-3 choses ici.
1) Il n'y a pas de stocks à vocation unique. La totalité des molécules de glucose sanguin, quelle que soit leur origine, est dissoute dans tout le corps et peut être assimilée par chaque cellule. Il n'existe pas de circuits exclusifs foie -> cerveau ou autre.
2) Le maintien de la glycémie est un processus complexe, médié par des interactions hormonales et nerveuses. Pour faire simple, à jeun: (Apport digestif nul <=> Niveau d'insuline basal).
Input: Production hépatique de glucose.
Output: Toutes les cellules du corps en besoin (à l'effort, cet output est drastiquement augmenté par l'importante clearance musculaire).
Les systèmes hormonaux et nerveux régulent tel que Input = Output. Donc à l'effort, Input est drastiquement augmenté également.
Pour les non-"fondus" de physio, vous pouvez vous arrêter ici, le principal est dit.
Pour les autres:
En ce qui concerne le foie, sa production de glucose vient:
a) de la glycogénolyse (=lyse du glycogène hépatique)
b) de la néoglucogenèse (=synthèse de glucose à partir de précurseurs (lactate, pyruvate, acides aminés (alanine), glycérol))
*Au passage vous noterez que le "vilain" lactate est ici un précurseur énergétique
Une étude élégante de
Emhoff et coll. 2013 a cherché à quantifier les parts relatives de glycogénolyse et néoglucogenèse en fonction de l'intensité d'exercice (%PMA), de l'état d'entraînement (sujets entraînés vs non-sportifs) ou de la concentration en précurseur (lactate artificiellement élevé ou non).
Il en ressort qu'au repos comme à l'exercice, la production hépatique totale de glucose était plus importante chez les entraînés. Ceci afin de matcher les besoins supplémentaires de la masse maigre plus importante. Tant la glycogénolyse que la néoglucogenèse étaient augmentées par rapport aux non-entraînés. Quand on s'intéresse à la différence, repos vs. exercice, là aussi les deux flux étaient augmentés. (En ordre de grandeur, c'est 3-10x qu'au repos tant en glycogénolyse que néoglucogenèse).
L'étude fournit d'autres résultats intéressants, mais on peut regretter la courte durée d'exercice choisie dans leur design (1h). En effet, on sait également que la glycogénolyse fournit la part principale du glucose sortant du foie au début d'une séance, puis à mesure que celle-ci continue, la part de néoglucogenèse augmente (aussi car concentrations en substrats de base sont augmentées).
Bref, imaginez que le maintien de la glycémie est comparable à une fontaine avec le robinet d'entrée matché à celui de sortie. Il semble que le maintien de l'input total soit prévalent sur l'origine du glucose (glycogène ou précurseurs non glucidiques). Est-ce le taux en glycogène hépatique qui régule la part de néoglucogenèse (quand y'a plus de l'un, l'autre fournit 100%)? Ou les concentrations en précurseurs non glucidiques? On ne sait pas trop (dommage la faible durée d'exercice de cette étude)...
En ce qui concerne les substrats énergétiques musculaires à l'effort, quatre catégories:
-Lipides Intrinsèques: Gouttelettes lipidiques intramusculaires (sources de triglycérides).
-Glucides Intrinsèques: Glycogène (source de glucose)
-Lipides extrinsèques: Acides gras libres sanguins (issus de la lipolyse adipeuse principalement)
-Glucides extrinsèques: Glucose sanguin (issu du foie principalement, ou du système digestif)
Ces quatre catégories fournissent l'énergie au muscle (on ignore la part d'origine protéique, mineure) à des contributions relatives variables en continuum; ce en fonction de l'intensité et de la durée d'effort (lire
Romijn et coll. 1993 pour une revue). Facteur d'intensité: De peu intense vers le plus intense: globalement origine lipidique vers origine glucidique ET extrinsèque (acides gras libres et glucose sanguin) vers le intrinsèque (triglycérides et glycogène). Facteur durée: Du début de l'effort vers la suite: globalement des glucides aux lipides ET de l'intrinsèque (glycogène et triglycérides) vers une prédominance extrinsèque (glucose et acides gras sanguins).
(Schémas certainement plus clairs que du texte dans l'article mentionné.

)
Désolé si j'ai perdu 99% du forum.
