davidvallet a écrit :le temps des regrets...ou pas:
Voila 6 jours je prenais le depart de l'IM de Nice, et il y a 6 jours je devenais ironman au bout de 13 h 40 d'effort !
Alors que c'est il passé ?
J'arrive à 5h30, pas assez dormi, comme beaucoup d'entre nous, 1h pour se préparer, c'est pas assez long, ça bouscule, le gros popo vient pas...j'ai pas le temps de nager, pas assez mangé, ça se bouscule, j'essai de me concentrer, me pose trop de questions, les lunettes trop serrées ? Ou sont les bouées ? Putains de galets !!!!!
Beaucoup de stress au moment du départ, un premier 1000 m compliqué, le retour va mieux, mais je dérive sur la deuxième boucle, mange un pied de brasseur sur la derniere bouée et fini en 1h23 un peu déçu...
Toutefois, à moins de 8h, je suis sur le vélo, une autre épreuve commence...
Je pars le plus tranquillement possible, je suis en forme (notion toute personnelle !), mais 180, c'est tres long alors je prévois d'assurer le parcours et de ne pas le transformer en chemin de croix !
Je me fais doubler par un nombre important de concurrents, je suis tenté de me retourner pour voir si je ne suis pas dernier mais non, il y a toujours quelqu'un derriere, je connais le parcours et repete apres chaque cote, chaque village: "ça c'est fait"
Descente de Tourrettes, un arbitre choqué nous arrete puis nous fais repartir en criant "slow slow !!!", à sa droite, un cyclo couché est pris en charge par les premiers secours...dans les minutes qui suivent on entendra l'hélico. Une pensée pour ce gars qui est parti trop tot...
La montée arrive, je sais que la difficulté commence, je maitrise, mouline, surveille mon cœur, je bois, je mange, je sais que je vais rattraper du monde vers pré du lac: ça ne manque pas, je connais et rassure ceux que je double, Gourdon, tout va bien, le col de l'Ecre est dans les nuages, j'encourage des filles que je double à cet instant, beaucoup d'etrangeres, "ok ten minutes to summit ", ok je maitrise toujours...mon ravito arrive...il fait frais, j'ai 30 km de plat à venir, c'est cool !
Arrive la cote de st Pons, cool, sur la reserve, je ferais pipi au sommet, ce que je fais, je suis rassuré, ça roule bien, je fais le col de Vence sur les prolongateurs, Coursegoules, la descente, je double, je connais les pieges, je double meme quelques voitures, ça va, dernier cote, ok, facile, reste le Broc et la Plaine du Var, Ca va ? oui, oui, ça va bien, mieux que jamais, la liste des obstacles s'efface, on se tire la bourre avec 5 ou 6 types dans la plaine, mais ça draft pas hein !!!! il y a meme un type en Kestrel, je me demande comment il a tenu cette position depuis 180 bornes !
Ma montre indique que je dois poser mon vélo à 15 heures après 7 heures de course.
Et c'est quelques minutes avant 15 heures que j'entame mon premier tour du marathon.
Ce premier tour se passe bien, 1h et 1 minute, premier chouchou, je repars, mais les maux d'estomac arrivent, je ne sais pas quoi manger ou boire, la fatigue arrive, telle une masse qui s'abat sur mes épaules, l'aéroport est tellement loin, je marche, si je ferme les yeux, je risque de m'endormir. Le retour est mieux, le deuxieme chouchou fait du bien mais un coca plus tard, je gerbe tout dans la poubelle à verres vides, je suis vidé, le village de l'ironman est si loin...troisieme chouchou, ma famille vient d'arriver, m'encourage, je fais signe que je suis mort et puis repart, ce dernier aller est terrible, une douche me tétanise, un quartier d'orange et un verre d'eau finissent en vomi à proximité de la tente des secours, je me redresse vite, je ne veux pas qu'ils soient tentés d'intervenir...Je marche encore un peu, mon fils, 16 ans arrive, "allez papa, on finit", l'orgueil me donne un coup de pied au cul, je vais courir avec Matthias sur les 3 derniers kilos et on franchira le portique main dans la main, photos, médaille, temps final 13h40, pas glorieux mais c'est fait, je suis cuit. Ma gestion de l'alimentation reste un problème, c'est une déception sur le moment alors que je revais d'un sub 13, le mental aurait du faire la difference, tant pis. Physiquement j'étais prêt, pas une crampe, pas une courbature depuis dimanche, mais surement un début de "grippe intestinale" qui m'empêche de m'alimenter pendant trois jours.
Aujourd'hui, ça va mieux, la deception est passée et je me concentre sur les bons moments et sur ma famille; le long, pour moi c'est fini...je vais aller voir du cote du trail et profiter de notre beau département des Alpes maritimes.
Merci de m'avoir lu, j'ai participé à cette page avec enthousiasme depuis quelques mois, il est temps de tourner la page et de retrouver une vie normale,
bravo à tous les finishers, aux forummers, aux bénévoles, aux forummers finishers et aux bénévoles forummers.
Grosses bises
un ironman content que se soit fini
