Résumé (c'est long mais c'est bon
) : Ce marathon, c'est mon premier, celui qu'on n'oublie pas selon les marathoniens, celui qui donne un petit goût de reviens-y à l'arrivée, … C'est aussi un test dans le cadre de ma préparation pour l'EmbrunMan, enfin si celui ci a lieu, en 2004 ou au moins je l'espère en 2005.
Après quelques petits soucis de genou et de voute plantaire à Noël et en janvier, j'ai pu courir le semi de Corbeil tranquillement en 1H38 5 semaines avant et me rassurer ainsi. La semaine qui précède, je gère même si il n'est pas question de laisser tomber la natation et le vélo. Donc lundi et vendredi natation cool, mardi et vendredi 2 petites séances de course à pied cool de 30 minutes avec des accélération à la fin. Je rentre en vélo mercredi soir en ayant l'impression que l'on m'a greffé les jambes de Jalabert, 35km/h de moyenne sur 73km… vent dans le dos
) ! Et l'essai du Scott de CLM samedi matin, 1H15 tranquillou même si le vélo n'incite pas à la balade.Samedi après midi, direction Marathon Expo, pas mal de métro, 10 minutes d'attente et me voilà avec mon précieux sésame pour le lendemain. Petit tour des stands, je retrouve mon pote Cyrille Neveu sur le stand Puma, people relation oblige, tout sourire d'avoir déjà gagné sa qualif pour Hawaï sur le Half IronMan d'Afrique du Sud malgré un plateau d'enfer et seulement 2 places offertes. Une petite pasta party en guise de 4h, histoire de stocker un peu de sucre lent.
Puis visite à des copains, et rentrage chez tata Danièle pour un p'tit repas désomais classique fait de pates, puis dodo vers 22h après avoir défini les endroits où mes supportrices d'un jour viendront m'encourager (très important car c'est moi qui devrai les voir vu qu'il y a 34500 participants).
Levé à 6H30, préparation et on file prendre le métro dans lequel je petit-déjeune. Une banane et 2 parts de gateau énergétique ont bien du mal à passer. Intéressant, lors de la retransmission télé visualisé dimanche soir, Bernard Forre (2H12 sur marathon) disait partir à jeun car il ne supportait pas le petit déj'. Moi qui connais le même problème, il faudrait peut être que je teste ça à l'entraînement.
Arrivés à Charles de Gaulle Etoile, le métro se vide de ces futurs marathoniens, direction les sas. J'entre dans le mien, il est 8H, départ prévu dans 45 minutes. Des toilettes ont été installées dans chaque sas, mais 6 WC pour 4000 personnes, ça fait just ! 25 minutes plus tard, je pousse enfin ma chansonnette et suis près à partir. Je passe ma veste et mon collant à Chouchoutte, récupère les p'tits bidons et mon poncho tout plastic, p'tit bisous et je me faufile aussi bien que je peux. Je suis plutôt à l'arr de ma vague, zut ! Mais je vois les meneurs, avec leur ballon bleu au dessus de la tête. Certains cherchent désespérément une bouteille pour satisfaire une envie, d'autres n'ont visiblement (surtout au niveau de l'odorat) pas pu trouver. Il fait super chaud, serrés comme des sardines que l'on est . Ca rigole, ça plaisante, le soleil se lève et nous éblouit, yahou ! Dire qu'il y a à peine 3 heures, le vent, la pluie et la foudre s'abattait sur Paris.
Pan ! le départ est donné ! Enfin nous on attend, on piétine, on marche en évident les fameuses bouteilles, puis on arrive sur la ligne de départ, le bip incessant des puces se fait entendre, et on peut enfin commencer à trotter.Ca descend, c'est cool pour s'échauffer.
Km 2 : 9'57 pile dans les temps, les ballons bleus sont toujours un peu devant moi, je ne souffle pas trop, je suis pile dans mon rythme de sénateur
Km 6 : 5'13 alors que je tournais en 4'55 environ sur les 3 km précédents. J'ai bien failli râter le premier ravito, belle empoignade au passage, mais j'ai choppé une bouteille, tout va bien.
Km 8 : 5'04 ça monte, ça se durcit un peu, certains sont déjà tout rouges et ventilent à mort, je temporise tranquillement, la course est longue, et déjà certains sautent !
Km 10 : 4'34 bcp trop rapide ça, même si ça descend, ça ne me plait guère. Pourtant je n'ai pas l'impression de forcer, faut que je me calme un peu. Deuxième ravito, j'évite de m'entasser sur les premiers mètre et vais prendre ma bouteille sur les derniers mètres. Du coup, je laisse 2 ballons bleus derrière moi pour n'en avoir plus que 2 environ 100m devant. Premier gel de ravitaillement « solide ».
Km 11 : Chouchoutte est là au niveau de la Porte Dorée, j'ai failli la louper mais elle m'a vu, m'appelle et m'applaudit. Zut, j'ai les larmes qui me montent aux yeux, le stress emmagasinné certainement.
Km 16 : 4'57 après un bon ravito, j'ai du même coup doublé les 2 autre guides ballon bleu. Ca va bien, les sensations sont bonnes, après une petite alerte de naissance d'ampoule au pied gauche vers le 13ème km, mais vite oubliée.
Km 18 : 4'50 Deuxième gel avalé avec un peu d'eau d'un bidon.
Km 20 : 4'55, voilà un bon moment que je tiens ce rythme, on est avenue de Gravelle, je vois comme convenu mes pompom girls attitrées Chouchoutte et Tata Danièle, ça fait vraiment super plaisir.
Km 21 : passage en 1h43'18, j'ai donc 1'42 d'avance, par contre c'est un peu galère car la foule, super enthousiaste, forme un goulet d'étranglement qui nous fait un peu ralentir. Bilan, 5'21 au kilo, mince alors, c'est bête ça.
Km 24 : 4'59 j'ai du ralentir car après une bonne descente sur plus d'un kilomètre, j'ai commencé à me chopper un point de côté que j'ai toutes les peines du monde à faire passer.
Km 27 : 4'59 je commence à sentir mes jambes, le point de côté est oublié mais je sens que j'attends les limites de mon entraînement. Je n'ai jamais dépassé 2H de course à l'entraînement, c'est je pense ma grosse erreur, car faire une ou 2 séances de 2H30 m'aurait permis de mieux franchir ce cap. Troisième gel avalé en prévision du mur des 30km.
Km 30 : 5'04 ça devient vraiment dur, d'autant que comme la Denrée l'avait dit, le passage des tunnels des quais est hyper désagréable, les remontées cassant bien les pattes déjà fatiguées.
Km 31 : les pompom girls sont au rendez vous, bon sag que ça fait du bien de les voir. Je me déleste de 2 bidons vite pour n'en garder que 2 encore plein.
Km 32 : 10'39 sur les 2 dernies kilos, j'ai du ralentir franchement car je sentais que j'étais limite, mieux vaut être prudent. Il me reste 10 bornes, je me dis que c'est ce que je fais à l'entraînement les doigts dans le pif, donc je me persuade que c'est comme si je rentrais à la maison
)Km 34 : 5'18 je n'arrive pas à relancer mon allure, même si j'essaie de conserver une foulée aussi fluide que possible. Bcp marchent, ce à quoi je me refuse totalement, mais je sens que les 3H30 m'échappent. Les 2 premiers ballons bleus me doublent, mais je ne me focalise pas là dessus, il faut arriver, finir et puis c'est tout.
Km 36 : 5'37 oulala que c'est dur. Je paye certainement des kilos avalés en moins de 4'40 sur le premier semi. On rentre dans le bois de Boulogne et l'on voit d'autres coureurs en ressortir. C'est dur moralement car on voit que l'on va se taper des zigs et des zags « pour rien ». Dernier gel avalé, il a un peu de mal à passer
Km 39 : 5'47 là je crois que je touche le fond
) . On ressort du bois, mais on ne voit pas le bout de la longue ligne droite.Km 41 : 5'39 après un kilo en 5'38, à vrai dire je n'ai pas retrouvé de forces mais le public omniprésent nous porte. C'est vraiment fantastique comme sensations !
Km 42 : dernier virage avant l'arrivée, Chouchoutte est là, j'arrive à sourire mais j'avoue que je ne regarde qu'un chose : ma montre qui égrène les secondes me rapprochant de la ligne.
Km 42,195 : 3H35'05 - 9061ème / 34500 participants : j'y suis. J'arrive à peine à marcher, j'ai l'impression que mes jambes sont passées sous un tracteur, j'ai rarement eu aussi mal aux cuisses, surtout sur seulement 3H30 d'effort. Pour autant, j'ai réussi à gérer les moments difficiles, je n'ai pas marché, je n'ai pas eu de crampes, ça aurait pu être pire.
Retrouvailles compliquées de Chouchoutte et d'un couple de copains à l'Arc de Triomphe, mangeage dans un petit restau sympa sur les champs puis rentrage chez Tata avant de reprendre le train pour Moret. En repartant, il y avait encore des coureurs qui arrivaient, en 5h ou plus, hallucinant ! Et tout le monde avait le même mal à descendre les escalier du métro
) !J'ai regardé les gazelles courir sur l'enregistrement de la retransmission de France 3. Impressionnant ! Et alors que à l'arrivée je ressentais à la fois la satisfaction de l'avoir fini et en même temps la déception ne pas avoir pu passer sous les 3H30 que je m'étais fixé, je me sens d'un coup un peu plus fier de simplement avoir été parmi « eux ».
Dire que je détestais les séances d'endurance au collège et lycée. Et me voici maintenant courrant 3 fois par semaine et finissant mon premier marathon. Je dis premier car je n'ai aucune envie d'en rester là, « je reviendrai ! » et cette fois je passerai sous les 3H30. Je sais ce qu'il me faut faire pour y arriver, et tout ça, c'est tellement fort, je crois bien que je ne vais plus pouvoir m'en passer
).Vivement le prochain !
!!!
