Roth: bilan de la course

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orscand
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Roth: bilan de la course

Message non lu par orscand »

Pour voir un peu ce que c'est avant mon baptème du feu le 15 août, j'ai assisté à Roth en tant que spectateur (et accompagnateur de Newi et Valérian + un 3e non forumer) et voilà ce que je retire de la course vue de l'extérieur:
-D'abord, l'organisation est une machine impressionnante et l'ambiance est vraiment exceptionnelle. Des milliers de personnes sur le bord de la route, surtout sur le parcours vélo où c'est la fête dans chaque village traversé. On sent vraiment que c'est l'évènement de l'année et l'enthousiasme pour le triathlon est incroyable. :D :D :D :D :D

- En ce qui concerne la course elle même, j'ai trouvé qu'il y avait quelques failles. Le nombre de triathlètes sur le parcours rend le drafting inévitable. C'est vrai que la plupart des coureurs semblent chercher au maximum de ne pas prendre les roues, mais la concentration rend la chose impossible, les écarts ne sont jamais de 10 mètres.
Chez les pros par contre, le drafting est clairement toléré (ou alors j'étais vraiment au mauvais endroits aux mauvais moments...). J'ai vu peu de coureur dans les 20 premiers qui ne faisaient pas partie de groupes ou les écarts variaient entre 2 et 5 mètres, avec des arbitres très tolérants. :twisted: :twisted:
Dans ces conditions, il me semble maintenant comprendre pourquoi les records absolus sur distance ironman tombent à Roth bien que le parcours ne soit pas si facile...
Le départ par vague limite la cohue, mais rend la course moins lisible et crée des inégalités: les coureurs partis tôts sont seuls à vélo, alors que ceux partis plus loin profitent (volontairement ou involontairement) du drafting.

Mais malgré ces petits défauts, Roth est une course magnifique et certainement sensationnelle à vivre en tant que coureur.
Bravo à Newi qui s'est arraché (surtout à vélo) pour son 1er ironman et surtout à Fabrice Javry (le 3e larron) qui a fait son chemin de croix sur le marathon et qui a eu le grand mérite de s'accrocher, pour devenir finisher dans la grande douleur. Quant à Valérian, il ne nous étonne plus en finissant son 4e ironman en 9h43.
Parmi les meilleurs Français, DFF a été vraiment impressionnat à vélo, l'un des rares que je n'ai pas vu dans un groupe et qui ne doit son temps vélo sans doute qu'à lui même car sorti un peu en retrait des cadors de l'eau.
Christophe Bastie m'a vraiment donné l'image d'un guerrier sur un marathon qu'il finit en 3h alors qu'il ne semblait pas très bien après T2.
Et félicitation à tous les finishers, j'ai bien pu me rendre compte que quel que soit le temps mis, ça se mérite vraiment! Donc bravo!! :sm28: :sm28: :sm28: :sm28:
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newi
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Message non lu par newi »

c'était génial

l'ambiance super! le petit dej organisé par cyrille neveu super sympa!
j'ai vu vu d'autres forumers dont live strong qui me croyait grand et fort comme mon avatar.
je pense que j'y retournerai bien pour essayer de passer la barre des 10h.
une bien belle citation:
LA DOULEUR PASSE, LA FIERTE RESTE!
pgb51
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Message non lu par pgb51 »

Allez, vu que mon blog est en rade depuis deux jours, le forum aura l'exclu du récit de cette journée de folie.

4 heures du mat : Dring dring, debout tout le monde ! Cette fois, on y est. Petit-déj, Gatosport pour emmagasiner un peu d’énergie et direction le départ. Comme depuis le début de cette histoire, je n’arrive toujours pas à stresser. L'arrivée au parc à vélos ne change rien. Cette sérénité finirait presque par m'inquiéter. Je ne dois pas bien me rendre compte de ce qui m’attend.
7h20 : Alors que les élites sont partis depuis longtemps suivis par les autres vagues où figurent mes petits camarades de Meudon, c’est au tour de la dernière vague, la mienne, de prendre le départ. Juste quelques petits coups de coude dans la tronche et tout le monde finit par trouver sa place. Je me rends assez vite compte que j’ai de bonnes sensations. Mais pas question de m’enflammer tout de suite. Il y en a quand même pour plus d’une heure. Premier demi-tour après 25’50’’. J’ai déjà rattrapé les bonnets jaunes de la vague partie cinq minutes plus tard. Voilà même que je commence à dépasser certains bonnets bleus pourtant à l’eau dix minutes avant nous. Passage au niveau de la ligne de départ en 55’. J’ai donc accéléré et je sens bien que le chrono ne va pas être mauvais. Ça se confirme à la sortie de l’eau : 1 h 9’ pour les 3800m alors que je partais avec un objectif de 1 h 15’. Inespéré. La journée commence bien. Hélas, j’en ai fini avec la partie qui me pose le moins de problèmes. Après une première transition de 7’ (ok, j’ai pris mon temps…), place au vélo. Et là, c’est une autre histoire.
Comme prévu, le danger est de partir sur des bases trop élevées. Le public, la qualité de la route, le début en faux plat descendant, tout est réuni pour se laisser piéger. Je me suis promis de tout faire aux sensations en regardant le moins possible mon compteur (pour le cardio, pas de pb, je n’en porte jamais. Tout au feeling). Même si j’avoue fantasmer depuis plusieurs jours sur un hypothétique 30km/h de moyenne, chiffre symbolique pour moi qui déteste ce put… de vélo.
Km 50 : Premier coup de barre. Comme d’habitude quand je suis les fesses posées sur une selle, je m’ennuie (embêtant je vous l’accorde quand on fait du triathlon). Et dire qu’il reste 130 bornes à se taper dans la pampa allemande.
Je finis tout de même par trouver mon petit rythme. Dès que je sens que je passe un peu en force, je retire une dent, deux si nécessaire. Pas question de me griller. Je ne peux toutefois m’empêcher d’aller lorgner de temps en temps sur la moyenne. C’est bon, je suis toujours au-dessus de trente… Greding, première vraie bosse. Le public est déjà nombreux et aide à passer ce coup de cul sans difficulté. Mais le grand moment arrive. Le SOLAR. On a beau avoir vu les photos sur internet, ce que l’on vit à cet instant est inimaginable et incomparable. A trois cents mètres du pied de cette bosse, c’est le choc lorsque l’on aperçoit subitement les 20 000 spectateurs massés sur les 400m de grimpette. Incroyable ! Cette image d’une foule qui s’écarte au dernier moment pour laisser passer des coureurs, nous l’avons tous en tête. Mais elle est associée aux Armstrong, Ullrich ou autres Basso quand ils escaladent l’Alpe d’Huez ou les grands cols du Tour de France. Aujourd’hui, c’est moi et mes potes, triathlètes anonymes, qu’ils sont tous venus voir et encourager. Magique ! Ces trois minutes de montée, c’est notre récompense. Rien que pour ces quelques instants, cela valait le coup d’en baver cet hiver. Oubliés les galères de l’entraînement, les moments de saturation tant mentale que physique du mois de mai, les sacrifices au niveau de la bouffe (eh oui, 19 kilos perdus en huit mois cela implique forcément quelques privations…). On savoure ces moments qui font de nous de vrais privilégiés. Et que dire de l’ambiance dans les villages. Partout, c’est la fête. Attablés derrière les tables sorties dans la rue, sono à fond et surtout bière à la main, tous les habitants sont sur le bord de la route et ne laissent pas un seul participant passer devant eux sans donner quelques tours de crécelle et crier quelques encouragements. Hop, hop, hop !
90e km et fin du premier tour : deuxième coup de barre à l’idée d’avoir à se retaper un deuxième tour. Le vent s’est un peu levé et les longs faux-plats deviennent pénibles. Petit coup d’œil sur le compteur en haut du Solar. J’affiche désormais 29,9 km/h de moyenne. Ce n’est pas dramatique mais bon… J’en remets donc une petite couche (ça tombe bien, j’ai plutôt de bonnes jambes à ce moment) pour repasser au-dessus des 30. Gagné. Je pose le vélo en 5 h 58’. Mission accomplie.
14 h 40. Déjà plus de sept heures de course et il reste encore un marathon à se taper.
A l’attaque de la course à pied, je suis plutôt optimiste. Je me sens relativement frais. Contrairement au longue distance de Lorient par exemple, mes cuisses répondent bien. Pourvu que ça dure. Très vite je me rends pourtant compte que je suis parti trop vite. Non pas à mes sensations mais simplement en constatant que je double beaucoup de monde ce qui me semble quand même assez louche. Par prudence, je ralentis. Heureusement car après dix kilomètres impeccables, les choses commencent sérieusement à se compliquer.
J’attaque donc le mur du Marathon. Mais au lieu d’y arriver autour du 33ekm, je ne suis qu’au 15e… Vingt-sept kilomètres à galérer. Ces trois dernières heures sont un combat permanent entre le cerveau et les jambes. Les jambes réclament un peu de répit : juste quelques pas en marchant, avant de repartir. Pas question, réplique le cerveau. Le danger serait trop grand de ne plus remettre la machine en route pour recourir. La marche est une allure si confortable à cet instant de la journée... Alors les jambes abdiquent et repartent avant de relancer un nouvel ultimatum au cerveau. Et c’est comme ça durant plusieurs heures. Jamais plus de trente secondes sans que la tentation de marcher resurgisse. Tels des pèlerins en train de vivre un chemin de croix s’arrêtant à chacune des stations, les triathlètes vont de ravitaillement en ravitaillement. A chaque fois, les mêmes scènes. Des bénévoles qui nous tendent des gobelets d’eau, de coca, d’isostar, des barres énergétiques, des morceaux de pastèques, des tuc (un peu de salé c’est génial quand on a avalé du sucre du sucre et encore du sucre depuis des heures). Et toujours les mêmes regards un peu hagards des triathlètes. Beaucoup doivent se demander à cet instant à quoi peut bien servir tout ça… Tous repartent. Certains en marchant, d’autres en trottinant. La foulée (en tout cas ce qui est censé faire office de foulée), est plus que rasante. Plus de force pour lever les genoux. Davantage que la respiration du coureur qui nous suit, ce sont plutôt ses pieds que l’on entend traîner derrière soi. On a parfois l’impression d’être dans un parc le dimanche matin quand on croise des joggeurs occasionnels pleins de bonnes intentions mais visiblement peu aguerris aux mystères de la course à pied. Tous les gens présents ici sont pourtant de futurs Ironmen…
Kilomètre après kilomètre, sur ce chemin qui longe un grand canal et qui semble interminable, l’objectif semble pourtant de plus en plus évident. Après tout, même si j’explose, je rejoindrais le long cortège des marcheurs. Ça prendra le temps nécessaire mais cette ligne d’arrivée, je la passerai.
Un petit regard sur le chrono pour constater que je suis toujours dans les temps pour passer sous les douze heures. Un truc de fou. Problème : il reste encore une bonne dizaine de kilomètres et j’imagine bien qu’à un moment ou un autre, les jambes vont enfin finir par imposer leur diktat au cerveau. Et puis à quoi bon se faire encore plus mal ? Quel est l’intérêt de passer sous ces 12 heures ? 12 h 8’ ou 12 h 23’, peu importe après tout puisque je sais que je ne peux plus abandonner maintenant et que l’objectif sera donc atteint. 35e km. 36e km,… et toujours la même idée en tête, ou plutôt la même obsession : toujours trottiner entre deux postes de ravitaillement, s’arrêter pour boire, manger et... repartir. Ne surtout pas prolonger le bonheur absolu de ces quelques moments de répit. Alors les jambes se remettent à chaque fois en route, direction le ravitaillement suivant, deux kilomètres plus loin. Le bout du monde…
Nouveau regard sur le chrono. Plus que trois kilomètres et les douze heures toujours envisageables. A condition de respecter le plan défini (finalement 2 h 16' au premier semi et 2 h 20' au deuxième). 41e kilomètre. Il me reste 6’30’’ pour passer sous les 12 heures. Tu vas le faire mon gars ! Dernier petit coup de cul et tout s’emballe subitement. J’entends le speaker, l’ambiance, les petites lumières, le tapis bleu, le portique d’arrivée. C’est trop beau. Je fonce de peur que le chrono officiel ne soit pas tout à fait calé avec le mien (ce serait trop con de faire 12 h 0’2’’). Je ne sais pas comment, mais je boucle finalement le dernier kilomètre en 4’10’’. Au sprint, je passe la ligne. Le poing serré. I did it ! Je suis un putain d’Ironman.
debcyr
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Message non lu par debcyr »

Bravo pgb51 : tu es IronMan ... et R-E-S-P-E-C-T pour avoir mené à bien ton projet d'une si belle manière.
Merci pour ton récit qui me permet de commencer la journée avec le sourire aux lèvres ;)
Genjack
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Message non lu par Genjack »

Merci pour ton récit pgb51.

Je vous laisse pendant quelques jours pour cause de déménagement et avec le niveau de prestations offert par France Telecom et les opérateurs internet, je risque d'etre déconnecté pendant un bon moment..... :evil:
(France Telecom est allé jusqu'à me dire que ma nouvelle adresse était fausse.... :shock:)

Cela me laissera le temps de peaufiner mon récit...

A bientot
Willy
clacla
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Message non lu par clacla »

pgb51, bravo pour ton récit, il est génial :D
Comme tu dis, t'es un putain d'IronMan ! Vivement que je te rejoigne dans la liste des finishers, en 2006.
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Copste
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C.R. de course

Message non lu par Copste »

Il est 07h05 quand le départ est donné, nous sommes 300 dans notre vague avec nos beaux bonnets orange, l’eau est très bonne (21°C) pas de baston au départ, cela s’annonce bien.
Le premier demi-tour approche et j’en profite pour jeter un coup d’œil à ma montre : 22’ mais impossible de me dire combien de mètres j’ai parcouru.
A ce moment, je commence à voir de plus en plus de bonnets jaunes qui font partis de la vague partie 5 minutes plus tôt.
Il faut dès à présent regarder beaucoup plus souvent devant moi et je commence un peu à slalomer entre les nageurs attardés.
Depuis le départ les canoës kayak sont idéalement placés nous évitant ainsi de faire des mètres inutiles, l’eau devient moins calme, des petites vagues se forment.
Sur le retour à mi-chemin, mes lunettes me font mal (elles me serrent), j’ai hâte d’en finir, je vois le pont au loin et je me dis que c’est bon signe. Mais je n’avais pas fait attention sur le plan qu’il y avait encore quelques mètres à faire avant de faire le second et dernier demi tour afin de regagner la berge.
Je vois enfin le bout de cette natation, j’ai hâte d’enlever ses lunettes qui m’oppressent la tête. Je sors de l’eau avec l’aide des bénévoles, un petit coup d’œil sur ma montre pour me dire que ma natation n’a pas été fantastique mais correcte.
NAT : 1 :00 :50

J’enlève mes lunettes et je cours (pas vite) vers mon sac, je cherche le 1264, c’est bon je l’ai et je file sous la tente, je me cherche un coin pénard et je pose mon cul afin d’enlever le bas de ma combinaison. Et là une bénévole me donne un coup de main à mon grand étonnement, je vide mon sac par terre pour ne rien oublier (chaussures vélo, chaussettes vélo, lunettes, maillot vélo [inutile en fin de compte], 3 barres et 2 gels), je me sèche les pieds et j’enfile mes chaussures, maillot…
T1 : 0 :04 :37

Je sors de la tente en trottinant en direction de mon vélo et je croise Ben, j’attrape mon vélo et je me dirige vers la zone où je peux monter dessus…
C’est parti pour 180 km, je pars tranquillement et je me retrouve avec Ben qui est à une dizaine de mètres devant moi, on passe sur le pont et puis ensuite à gauche pour une petite descente pas très technique mais piégeuse du fait qu’il y a pas mal de monde et de la largeur de la route.
Nous faisons la route plus ou moins ensemble et apercevons des avions nous dépassés, nous sommes à ce moment là aux environs de 36 km/h, parmi eux Duduche qui nous double au 15ème et Air Marty au 20ème.
Au 28ème km, je fais tomber bêtement la paille souple du bidon aérodrink, je fais demi tour, j’attends qu’un gros paquet passe avant de le ramasser et je me relance avec l’espoir de rejoindre Ben…
Je passe sans trop d’encombres les premières difficultés avec notamment pas mal de faux plat, puis Greding, les spectateurs sont nombreux sur la route et encourage tout le monde.
J’arrive sur ce que je croyais le Solar mais en fait il s’agit d'Unterödel, ensuite arrive à Hipoltstein le Solar avec ce virage à droite et cette foule impressionnante, des milliers de gens, un speaker qui pousse, de la musique à donf : bref, que du bonheur !!
Quelques kilomètres après le Solar et après une longue descente, je pense que c’est aux environs du kilomètre 80 que je rejoins Ben qui me dit qu’il coince en raison d’une contracture au mollet gauche (qu’il a attrapé après 500 m de natation !!!), il me dit qu’il va arrêter, je lui demande de finir le vélo…
Je poursuis ma partie vélo avec un premier tour effectué à une bonne allure en 2h35 d’après mes savants calculs et ma Polar Calimero.
Je ne pense pas avoir puiser dans mes réserves, je scrute de temps en temps ma fréquence cardiaque et tout à l’air d’aller…
Le second tour se passe encore mieux que le second même si d’après la montre, je vais moins vite, je reprends pas mal de gens dans ce second tour et notamment pas mal de féminines dont certaines ne s’embarrassent pas de drafter sous le nez des commissaires et de sourire lorsque je les regarde dans les yeux avec insistance !!
Avec du recul, je passe Greding nettement moins vite qu’au premier tour puis ensuite le vent s’est effectivement levé et se trouve de ¾ pendant quelques kilomètres.
Je savoure une dernière fois le Solar en faisant mon kéké sur quelques centaines de mètres et j’arrive à relancer en haut de la bosse comme il faut.
Je double encore quelques concurrents puis je rapproche de la fin de la partie vélo.
VELO : 5 :17 :22

J’arrive à T2 et je donne mon vélo à un bénévole qui m’en débarasse, je prends mon sac et file sous la tente, à nouveau je me trouve un coin tranquille, je sors mes runnings, mes chaussettes, ma visière, mes 4 gels et une bénévole m’aide à ranger mes affaires vélo dans le sac.
T2 : 0 :03 :44

Je sors de la tente et je me dirige vers le parcours course à pied, je bricole ma montre afin de passer en mode course à pied (mode run pour les initiés), je m’emmêle un peu les pinceaux et du coup je stoppe le chrono et je recommence un nouveau fichier pour le marathon.
Après 500 m de course, je m’arrête pour faire pipi, puis je repars tranquillement à environ 10/11 km/h, je me sens bien, je me dis que tout commence maintenant…
Le premier ravitaillement est un bonheur, j’attrape des éponges : que ça fait du bien !! Je me fixe de marcher sur les ravitaillements tous les 2 km en prenant ce dont j’avais envie (erreur ou pas ??).
Je me trouve sur le bord du canal où j’aperçois cette longue ligne droite de 7 km, le soleil tape bien à ce moment là, je profite de chaque ravitaillement pour marcher, boire et m’asperger.
J’arrive au premier village où une foule énorme encourage tous les triathlètes, l’odeur de graillon se mêle à celle des ravitos.
Je fais enfin demi-tour et rebelote les 7 km de ligne droite dans l’autre sens, je croise alors quelques meudonnais.
Tout s’enchaîne correctement jusqu’au 21ème kilomètres, ensuite un mal de bide hyper douloureux fait son apparition. Je marche sur 200 m puis je recommence à trottiner puis je marche et ceux jusqu’au 25ème kilomètre.
A ce moment là je n’ai qu’une seule envie c’est d’aller aux toilettes !!! J’en aperçois mais ceux-ci sont fermés (pourquoi ??).
Après avoir traversé le canal, j’arrive dans un quartier pavillonnaire et là je vois encore des toilettes fermés, je demande à des habitants si je peux utilisé les leurs car je ne peut plus tenir…
Ils acceptent de me prêter leurs toilettes pour quelques minutes, les toilettes sont carrelés, d’une propreté impeccable, il me manque juste de la lecture et je passerais une bonne demie-heure… Ils me proposent quelque chose à boire, je refuse mais j’acceptes un morceau de chocolat (que je ne mangerais même pas !!) que je glisse dans la poche de ma trifonction.
4/5 minutes après les avoir remercié de leur aide, je repars en trottinant mais la douleur revient. Je me trouve à proximité de soigneurs et je leur demande s’ils n’ont pas quelque chose pour les douleurs d’estomac.
On me donne du Maalox en liquide dans un petit sachet et la nana me dit : « c’est comme du lait !!"
J’avale cette potion magique mais je marche, avec la main sur mon ventre, c’est la seule façon de calmer la douleur. Je retente de courir au 28ème kilomètre mais c’est peine perdue la douleur revient immédiatement.
Au 37ème km, après 9 km de marche, j’entreprends une nouvelle tentative mais une douleur vive me fait stopper net, j’ai une soudaine envie de vomir mais ça ne vient pas, mes jambes commencent à trembler, j’ai la tête qui tourne.
J’ai encore envie d’aller aux toilettes, ça tombe bien, devant moi un vaste choix m’est offert, 10 cabines sont libres et ouvertes !!!
Je reste environ 5/6 minutes à l’intérieur à me dire que c’est bientôt fini et qu’il faut que j’aille jusqu’au bout.
Je sors de la cabine un peu hagard, les bénévoles continuent à me demander depuis le début de la course : Iso, Cola, Wazer, Banana… Ca commence à me gaver…
Je retente à nouveau de courir mais toujours cette douleur, seul ma main me réconforte, musculairement les jambes vont bien, seuls mes pieds semblent un peu souffir.
Pendant les derniers kilomètres, je m’efforce à marcher à une bonne allure (6/7 km/h selon ma Polar Calimero).
La fin approche, à 1 km de l’arrivée, on entend le bruit de la foule, les gens m’applaudissent (je dois faire de la peine) je cours sur 200 mètres mais encore une fois je suis contraint de marcher.
J’arrive tout proche de l’arrivée, plus que quelques centaines de mètres avant d’arriver dans la zone, je cours sur le tapis bleu (oui je cours !!) la main sur le bide, dernière ligne droite, je retire ma main, je remonte le zipp de ma trifonction et je passe la ligne, heureux d’avoir fini.
CAP : 5 :17 :57

TOTAL : 11 :44 :31

Je suis certes déçu par la façon dont c’est passé le marathon mais le principal pour moi était de finir, j’ai appris une chose sur ce genre de course : rien n’est gagné d’avance, sur une telle distance tout peut se passer…

PS : Désolé pour la longueur du récit.

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Enzo, Le Tique, Mc Cormak et Copste... :wink:
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Message non lu par avec 2 i »

Bon, si je résume, t'as fais pipi et caca, c'est ça ? :D





:oops:


T'es un Champion mon Copste !!! ...... On y retournera ensemble ? :D :D :D
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Air Marty
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Message non lu par Air Marty »

Oui ya pas à dire il en a chié :lol: comme nous tous !!!

Encore bravo tu en as bien bavé, tu l'as mérité ton polo jaune canarie :wink:
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Message non lu par avec 2 i »

Copste, tu m'en voudras pas d'avoir saccagé ton récit mais je suis tellement content que tu sois de nouveau parmi nous que j'ai cru voir dans tes propos un messages subliminal sur ton séjour en Allemagne :oops:
Copste a écrit :Il est 07h05 quand le départ est donné, nous sommes 300 [...] j’en profite pour jeter un coup d’œil à [...] la berge. [...]
Je vois enfin le bout [...] J’enlève [...] le bas.
Et là une bénévole me donne un coup de main à mon grand étonnement, je vide mon [...] maillot… [...]
Au 28ème km, je fais tomber bêtement [...] un gros paquet. [...]
Les spectateurs sont nombreux sur la route et encourage tout le monde [...] d’après mes savants calculs. [...]
je scrute de temps en temps [...] pas mal de féminines dont certaines ne s’embarrassent pas de [...] sous le nez des commissaires et de sourire lorsque je les regarde dans les yeux avec insistance !! [...]
Je savoure [...] mes chaussettes, [...] je m’emmêle un peu les pinceaux et du coup je stoppe le chrono [...] pour faire pipi. [...]
je me sens bien, je me dis que [...] ça fait du bien !! [...]
j’avais envie [...] de [...] m’asperger. [...]
A ce moment là je n’ai qu’une seule envie c’est d [...]
je ne peut plus tenir… [...]
Ils acceptent de me prêter [...] la nana me dit : « c’est comme du lait !!" [...]
J’avale cette potion magique avec la main sur mon ventre, c’est la seule façon de calmer [...]
j’ai une soudaine envie [...] ça ne vient pas [...] j’ai la tête qui tourne.
J’ai encore envie [...] ça tombe bien, devant moi un vaste choix m’est offert, [...] sont libres et ouvertes !!!
Je sors [...] un peu hagard. [...]
seul ma main me réconforte [...]
je cours sur le tapis bleu (oui je cours !!) la main sur le bide, dernière ligne droite, je retire ma main, je remonte le zipp de ma trifonction et je passe la ligne, heureux d’avoir fini.
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Message non lu par dff »

Allez je me lance :

réveil à 4h30', c'est déja assez tot...Mon pote me laisse à qq 300 m du parc, et déja surprise, je m'aperçois que j'ai oublié mes bidons dans la voiture, mais c trop tard, il est déja reparti, ça commence bien .. :?
Pas de pb, Christophe (Bastie me prètera un bidon) sympa comme d'hab!

Comme l'année dernière, je prends un méga pied quand je rentre dans l'eau et que je vois les milliers de spectateurs massés au bord du canal (j'me dis , c'est pour nous tout ça??), 10,9, 8 les favoris avancent déja à ma droite , pas question de se laisser gruger alors on avance aussi, à 4 c'est parti...

Natation sans trop d'encombre, nageant à coté de Belinda Granger (future vainqueur!) et Nicole leder, je dois pas ètre si mal , les bras tournent bien, je reste dans les pieds, pas question de se faire mal dans l'eau :wink:

Au changement, les lunettes vélo sont pleines de buée mais ça passera vite, je pars sur un bon rythme car on m'annonce Bastie à 1'40" et j'ai annoncé que je voulais prendre des risques, je le revois au 35 ème environ avec un certain Gonher qui me suit de près (il finira 5ème), j'emmène tout ce petit monde (à distance règlementaire cela va de soi!)
Premier passage au Solarberg, je dois ètre 9ème et on m'annonce Neveu à 1' et le groupe Leder à 4', j'vous raconte pas la motivation à ce moment là :twisted: , j'ai encore les crocs..

Retour sur Neveu au 90ème il ne semble pas au mieux, mais je ne prends pas le temps de m'apitoyer sur son sort, j'en remets une couche dans les qq rampes qui suivent et je suis de nouveau seul, lachant mes compagnons de route, 2ème passage au Solar, 7ème, une effervescence énorme me propulse en haut de cette fameuse bosse, ou je tente de doubler en fonçant littéralement dans la foule. :shock:

La fin de parcours est tjrs un peu longue mais quel bonheur dans l'aire de transition en posant le vélo, la foule m'acclame (si si !!!), je suis 7 ème et 1er français à ce moment là, j'en profite un max..L'organisateur me glisse un mot d'encouragement, les bénévoles s'affairent autour de moi, purée que c'est agréable..

Départ course à pied, ça va , je me sens pas trop mal malgré le gros vélo, je passe Hoffmann au 2ème km , je suis alors 6 ème , vers le 10 ème km je croise les cadors, Macca, taubert, brach,leder etc, au 14ème km, Christophe me passe, à ce moment là je suis encore à un bon rythme (14km/h environ), je reste dans les 10 jusqu'au 20 ème, ensuite commence la descente aux enfers.. :cry: , le trop plein de liquide absorbé me fait apparaitre un point de coté terrible, et c'est donc avec qq arrèts et de la marche/course que je finirai .... 18 ème :oops:

Dommage, ct bien parti , un marathon en 3h24' me privera d'une 12 ème ou 13 ème place qui semblait à ma portée....
Au final, 2 places et 10 minutes de mieux que l'an passé, c'est pas énome mais au vu de ma course et avec un peu de recul, je suis plutot satisfait, j'ai pris des risques comme prévu je me suis fait plaisir en jouant les "premiers" roles dans une course de haut niveau (4èe temps vélo je crois, et seul contrairement à Macca, leder, taubert, brach...)
et enfin j'ai bien limité la casse sur la cap en restant dans les 20 ...

Pour ma 2 ème participation à Roth et mon 2 ème iron, j'ai été un peu moins émerveillé car j'étais concentré sur ma course mais ça reste une épreuve qui dépasse le cadre du triathlon, les émotions sont tjrs au rendez vous, les autres forumers semblent hunanimes sur ce point..

Bravo à tous ceux qui ont fini et les autres pour s'ètre attaqué à un tel défi :P
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dayveur_tri
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:sm6: :sm6:
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chamach
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Message non lu par chamach »

Jean Siri a écrit :Copste, tu m'en voudras pas d'avoir saccagé ton récit mais je suis tellement content que tu sois de nouveau parmi nous que j'ai cru voir dans tes propos un messages subliminal sur ton séjour en Allemagne :oops:
C'est le meilleur post depuis très, très longtemps !!! :D :D :D :D :D :D :D :D :D :D :D
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LIO67
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Message non lu par LIO67 »

Eh bien si j'ai bien compris, c'est moi l'enclume. :lol:
Mais je suis trop heureux d'avoir fini mon premiers Ironman(14h28' :sm12: ). Le but etait de finir et d'en prendre plein les yeux et là je peux vous assurer que c'est mission accomplie.
Course :shock: E.X.T.R.A.O.R.D.I.N.A.I.R.E. :shock: et l'arrivée restera gravé a jamais dans ma petite tête. :cry:

QUE DU BONHEUR :sm28: :sm28: :sm28:
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Copste
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Message non lu par Copste »

Jean Siri a écrit :Copste, tu m'en voudras pas d'avoir saccagé ton récit mais je suis tellement content que tu sois de nouveau parmi nous que j'ai cru voir dans tes propos un messages subliminal sur ton séjour en Allemagne :oops:
Copste a écrit :Il est 07h05 quand le départ est donné, nous sommes 300 [...] j’en profite pour jeter un coup d’œil à [...] la berge. [...]
Je vois enfin le bout [...] J’enlève [...] le bas.
Et là une bénévole me donne un coup de main à mon grand étonnement, je vide mon [...] maillot… [...]
Au 28ème km, je fais tomber bêtement [...] un gros paquet. [...]
Les spectateurs sont nombreux sur la route et encourage tout le monde [...] d’après mes savants calculs. [...]
je scrute de temps en temps [...] pas mal de féminines dont certaines ne s’embarrassent pas de [...] sous le nez des commissaires et de sourire lorsque je les regarde dans les yeux avec insistance !! [...]
Je savoure [...] mes chaussettes, [...] je m’emmêle un peu les pinceaux et du coup je stoppe le chrono [...] pour faire pipi. [...]
je me sens bien, je me dis que [...] ça fait du bien !! [...]
j’avais envie [...] de [...] m’asperger. [...]
A ce moment là je n’ai qu’une seule envie c’est d [...]
je ne peut plus tenir… [...]
Ils acceptent de me prêter [...] la nana me dit : « c’est comme du lait !!" [...]
J’avale cette potion magique avec la main sur mon ventre, c’est la seule façon de calmer [...]
j’ai une soudaine envie [...] ça ne vient pas [...] j’ai la tête qui tourne.
J’ai encore envie [...] ça tombe bien, devant moi un vaste choix m’est offert, [...] sont libres et ouvertes !!!
Je sors [...] un peu hagard. [...]
seul ma main me réconforte [...]
je cours sur le tapis bleu (oui je cours !!) la main sur le bide, dernière ligne droite, je retire ma main, je remonte le zipp de ma trifonction et je passe la ligne, heureux d’avoir fini.
:sm28:

Même si cela ne sait pas passer exactement de cette façon... :wink:
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