Nicotine et dopage

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Richie
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Nicotine et dopage

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http://www.lemonde.fr/sport/article/201 ... _3242.html


"La nicotine devrait figurer sur la liste des produits dopants"
LEMONDE.FR | 04.04.11 | 16h19 • Mis à jour le 04.04.11 | 16h36

Le golfeur américain John Daly, vainqueur de deux tournois majeurs, sur le parcours de St-Andrews en Ecosse.AFP/GLYN KIRK
Alors que l'Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé, vendredi 1er avril, qu'elle envisageait de placer la nicotine sur la liste des produits dopants, Jean-Pierre de Mondenard, médecin du sport, auteur de nombreux ouvrages sur le dopage, revient sur les effets de ce produit sur les performances sportives.

Que peut concrètement apporter la nicotine au sportif de haut niveau ?

Beaucoup de choses. Elle diminue les temps de réaction, stimule l'adrénaline et apaise en même temps. Par rapport à un anabolisant ou à l'EPO, c'est moins grave, mais c'est quand même significatif. Elle améliore l'adresse, la précision et l'orientation spatiale. C'est-à-dire qu'elle vous aidera à analyser le jeu en en améliorant votre vision, comme on le dit dans le football. Cependant, la nicotine n'a pas que des côtés stimulants, mais aussi anabolisants. :D La nicotine est d'ailleurs utilisée par les éleveurs de porcs australiens pour leur bétail. :D

Il y a un autre facteur important qui est lié à la prise de stéroïdes anabolisants. Lorsque l'on se dope aux stéroïdes, le corps se féminise car il produit des œstrogènes. La nicotine annule complètement cet effet. La nicotine dope donc, mais elle peut aussi accompagner certaines pratiques dopantes.

Depuis quand se pose-t-on des questions sur la nicotine?

J'avais fait une première observation sur le dopage à la nicotine dès 1991 dans mon Dictionnaire du dopage, substances, procédés, conduites, puis une autre, plus développée, dans la réédition, en 2004. Je l'avais placée dans la liste des produits dopants, mais l'AMA n'a pas voulu suivre. Elle devrait réellement y figurer si l'on fait une analyse objective du produit. Mais, il est important de dire aussi que ce n'est pas non plus la priorité que devrait avoir l'AMA, car il existe encore une vingtaine de produits dopants totalement indécelables, et qui font gagner certains champions.

A quand remontent les premiers signalements de recours à la nicotine dans le sport de haut niveau ?

Aux années 1920, avec un footballeur gallois qui a notamment joué à Manchester United, ainsi qu'en équipe nationale, un certain Billy Meredith. Il a joué pour le pays de Galles jusqu'à 45 ans et sa carrière professionnelle s'est terminée à 50 ans environ. Sa longévité incroyable au haut niveau venait du fait qu'il chiquait du tabac pendant les matches. Dans les archives, nous avons retrouvé les mots du commentateur, qui, le 15 mars 1920, lors d'un match contre l'Angleterre, évoquait cette prise de tabac pendant la rencontre.

Comment distinguer le sportif fumeur du dopé à la nicotine?

Il est évident qu'il faut faire la dissociation entre le fumeur et le dopé, car si le fumeur absorbe de la nicotine c'est avec de l'oxyde de carbone et cela le pénalise. Mais sous forme de patch antitabac ou de tabac à chiquer par exemple, c'est parfaitement dopant.

Il faudrait dès lors mettre un seuil mais là, nous entrerions dans des combats d'avocats, comme pour la caféine, qui avait été placée sur la liste des produits dopants en 1982, puis enlevée en 2004. Il était trop compliqué de juger les cas avec une totale conviction. Cela étant dit, aux Jeux olympiques de Montréal, en 1976, on a trouvé dans des prélèvements des traces de nicotine chez certains engagés équivalent à quatorze paquets de cigarettes fumés dans la journée. On a retrouvé aussi des analyses de cet ordre-là aux Championnats du monde de natation à Berlin, en 1978.

Peut-on facilement se procurer de la nicotine en dehors du simple paquet de cigarettes ?

En dehors des patches antitabac sous toutes ses formes, oui. En Suède, la nicotine est commercialisée légalement sous la forme d'une pâte ("snuss") que l'on mâche ou que l'on place dans la bouche, sous la langue. C'est d'ailleurs parce qu'on la trouve facilement en Suède qu'on parle surtout de l'usage de la nicotine dans les sports d'hiver. Mais ça ne s'arrête pas là. La nicotine est utilisée dans le ski et le hockey, mais aussi dans des sports comme le base-ball ou le basket-ball.

Où en est la lutte antidopage à l'heure actuelle?

La nicotine est un dopant, mais ce n'est vraiment pas le plus important aujourd'hui. Il faut plutôt se pencher sur la vingtaine de produits dopants indécelables. Depuis 1965 et la loi Maurice Herzog (première loi française antidopage ou plutôt antistimulant), l'écart entre la pratique du dopage et sa répression est toujours le même et il y a bien sûr beaucoup plus de dopés. En toute logique, la nicotine doit être dans la liste de l'AMA, mais tant qu'il y aura des substances indécelables, on ne pourra pas parler de lutte antidopage. La répression est d'ailleurs beaucoup moins performante que l'on veut nous le dire.

Propos recueillis par Benjamin Pruniaux
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Richie
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Re: Nicotine et dopage

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http://www.rtbf.be/sport/autres/detail_ ... id=6823423

L'AMA a ajouté la nicotine a son programme de surveillance pour 2012, a annoncé l'Agence mondiale antidopage mardi dans un communiqué détaillant la liste des interdictions entrant en vigueur le 1er janvier 2012.

Afin de déceler les tendances potentielles d'abus, la nicotine a été ajoutée au programme de surveillance 2012. "L'objectif n'est pas de cibler les fumeurs, mais de surveiller les effets de la nicotine sur la performance lorsqu'elle est prise sous forme de produits du tabac comme le snus (tabac en poudre humide)", précise l'Agence mondiale antidopage.

L'hydrocone et le tramadol, deux narcotiques, figurent aussi par les nombreux stimulants ajoutés au programme de surveillance. C'est le cas également des glucocorticostéroïdes hors compétition.

Chaque année, l'AMA établi un programme de surveillance portant sur des substances qui ne figurent pas sur la liste des produits interdits, mais qu'elle souhaite néanmoins surveiller.
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Jaginho
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Re: Nicotine et dopage

Message non lu par Jaginho »

La nicotine dans le golf, tir, sport de concentration d'une manière générale ok. Mais Nicotine dans les sports où le physique prend le pas (type triathlon, rugby, marathon, foot etc.), je ne vois pas en quoi cela aiderait, je dirai même le contraire.
En tout cas bel article.
Par contre, on ne parle pas de la concentration élevée d’asthmatique dans le sport pro comme si c'était une maladie non contraignante (pour les vrais asthmatiques)...
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Richie
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Re: Nicotine et dopage

Message non lu par Richie »

Jaginho a écrit :La nicotine dans le golf, tir, sport de concentration d'une manière générale ok. Mais Nicotine dans les sports où le physique prend le pas (type triathlon, rugby, marathon, foot etc.), je ne vois pas en quoi cela aiderait, je dirai même le contraire.
En tout cas bel article.
Par contre, on ne parle pas de la concentration élevée d’asthmatique dans le sport pro comme si c'était une maladie non contraignante (pour les vrais asthmatiques)...
Les vrais asthmatiques ne seront plus emmerdés, les "faux" auront droit un à l'effet placébo :

http://www.wada-ama.org/fr/Centre-media ... rdictions/

L’AMA publie la Liste 2012 des interdictions
27 septembre 2011
La Liste 2012 des substances et méthodes interdites, approuvée le 17 septembre par le Comité exécutif de l’Agence mondiale antidopage (AMA), est désormais disponible.
Cette Liste entrera en vigueur le 1er janvier 2012 et ses principales modifications par rapport à la Liste 2011 sont résumées ci-dessous :

Ajout du formotérol à titre d’exception aux bêta-2 agonistes
L’une des modifications les plus importantes apportées à la Liste 2012 est le retrait du formotérol par voie inhalée à des doses thérapeutiques de la section 3 sur les bêta-2 agonistes.
À la suite des résultats de recherches et en réponse aux demandes exprimées par les membres de la communauté sportive, le formotérol par voie inhalée à des doses thérapeutiques n’est plus interdit.
La Liste interdit la prise de tous les bêta-2 agonistes, sauf le salbutamol (maximum 1600 microgrammes par 24 heures), le salmétérol par inhalation et désormais le formotérol (maximum 36 microgrammes par 24 heures).
La question des bêta-2 agonistes continuera de faire l’objet de recherches à l’AMA afin d’assurer que la prise de ces substances à fortes doses ou par voie systémique soit évitée et interdite, mais que les soins et traitements appropriés aux sportifs asthmatiques soient facilités.


Alcool et bêta-bloquants
À la suite de la demande de la Fédération internationale des Quilleurs (FIQ), l’alcool n’est plus interdit dans la discipline des neuf quilles et dans la discipline des dix quilles.
À la suite d’évaluations par l’AMA et de discussions avec les partenaires, le bobsleigh et le skeleton, le curling, le pentathlon moderne, le motocyclisme, la voile et la lutte ont également été retirés de la liste des sports dans lesquels les béta-bloquants sont interdits.
La nicotine ajoutée au Programme de surveillance
Afin de déceler les tendances potentielles d’abus, la nicotine a été ajoutée au Programme de surveillance 2012 de l’AMA.
L’objectif de l’AMA n’est PAS de cibler les fumeurs, mais de surveiller les effets de la nicotine sur la performance lorsqu’elle est prise sous forme de produits du tabac comme le snus (tabac en poudre humide).
La nicotine constitue l’un des nombreux stimulants ajoutés au Programme de surveillance, en plus des narcotiques suivants : l’hydrocone et le tramadol. Les glucocorticostéroïdes hors compétition ont a également été ajoutés au programme.
En vertu de l’article 4.5 du Code mondial antidopage, l’AMA doit établir un programme de surveillance portant sur des substances ne figurant pas sur la Liste des interdictions, mais qu’elle souhaite néanmoins surveiller pour pouvoir en déterminer la prévalence d’usage dans le sport.

La Liste sur plateformes mobiles

Dans le but de fournir aux partenaires des outils pour appuyer leurs activités antidopage, et pour donner suite à l’usage de l'application iPhone introduite avec succès en 2011, la Liste des interdictions 2012 sera de nouveau accessible sur les iPhones et, pour la première fois, sur d’autres plateformes mobiles.

Désormais, aux versions anglaise, française et espagnole de la Liste, il est également possible d'ajouter des versions en d’autres langues. Nous invitons nos partenaires à faire parvenir la version traduite à l'AMA avant le 1er novembre 2011 afin qu’elle soit insérée dans les plateformes mobiles, et ce, à un coût minimal.
Pour information : info@wada-ama.org
Pour consulter la Liste 2012, le programme de surveillance 2012, un résumé des principales modifications, des notes explicatives sur la Liste 2012, ainsi qu’un document « Questions-Réponses » sur les principaux changements, cliquez ici.
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