COVID-19, de l'espoir?

Que faire quand ça va pas?
FAYARD
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Re: COVID-19, de l'espoir?

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ARTICLE DU MONDE AUJOURD’HUI:



Covid-19 : deux études rétractées par deux grandes revues médicales
N’ayant pu accéder aux données brutes de la société Surgisphère qui avait fondé leur analyse, les coauteurs des deux articles ont demandé leur retrait. Celui publié dans « The Lancet » avait conduit à la suspension de l’usage de l’hydroxychloroquine en France.


Coup sur coup, deux des plus grandes revues médicales mondiales ont procédé à la rétractation d’articles ayant trait au Covid-19, fondés sur des données fournies par une société américaine, Surgisphere et à l’origine, désormais, plus que douteuse. The Lancet a annoncé, jeudi 4 juin, le retrait de l’étude publiée le 22 mai dans ses colonnes, qui suggérait que l’hydroxychloroquine, associée ou non à un antibiotique comme l’azithromycine, augmentait la mortalité et les arythmies cardiaques chez les patients hospitalisés pour Covid-19. Cette étude avait été suivie en France d’une abrogation de la dérogation qui permettait l’utilisation de cette molécule contre le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 et de la suspension d’essais cliniques destinés à tester son efficacité.
Le New England Journal of Medicine (NEJM) a fait de même pour un article publié le 1er mai dans ses colonnes, qui déclarait que la prise de traitements antihypertenseurs n’avait pas d’influence sur la gravité du Covid-19. Dans les deux cas, l’auteur principal de l’étude était Mandeep Mehra (Harvard Medical School) et les données provenaient de Surgisphere.


Dans un communiqué, The Lancet indique que le retrait de l’article a été demandé par trois des coauteurs – mais pas par Sapan Desai, le chirurgien et fondateur de la société Surgisphere qui était supposé avoir collecté les données médicales de 96 000 patients « dans 671 hôpitaux sur six continents ». Mandeep Mehra, Frank Ruschitzka (hôpital universitaire de Zurich) et Amit Patel (université de l’Utah) « n’ont pas été en mesure d’effectuer un audit indépendant des données qui sous-tendent leur analyse, écrit The Lancet. En conséquence, ils ont conclu qu’ils « ne peuvent plus garantir la véracité des sources de données primaires. The Lancet prend les questions d’intégrité scientifique extrêmement au sérieux, et il y a de nombreuses questions en suspens concernant Surgisphere et les données qui auraient été incluses dans cette étude. »


« Développement malheureux »
Curieusement, la demande de rétractation adressée au NEJM est signée de l’ensemble des signataires, Sapan Desai compris. La correspondance des auteurs est bien plus laconique que celle adressée au Lancet. Dans le texte de la rétractation publié par ce dernier, les trois coauteurs expliquent qu’ils avaient lancé un audit sur l’origine des données, mais les chercheurs qu’ils avaient mandatés pour effectuer cette analyse indépendante « nous ont informés que Surgisphere ne transmettrait pas l’ensemble des données, les contrats des clients et l’audit de leur certification ISO ». Ce « développement malheureux » les conduit donc à rétracter leur étude. Ils présentent leurs excuses à la revue, à ses lecteurs, « pour tout embarras ou désagrément que cela aurait pu causer ».

De fait, cet article du Lancet a eu plusieurs conséquences immédiates dans le contexte du Covid-19. L’Organisation mondiale de la santé avait suspendu temporairement le recrutement de patients sous hydroxychloroquine dans un vaste essai clinique international, Solidarity. En France, les 16 essais cliniques testant l’hydroxychloroquine avaient aussi été suspendus à la demande de l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM). Le ministre de la santé Olivier Véran, après avis défavorable du Haut Conseil de santé publique, qui s’appuyait sur l’article du Lancet, mais aussi sur d’autres études et des alertes de pharmacovigilance, avait abrogé la dérogation qui permettait d’utiliser cette molécule à l’hôpital contre le Covid-19.


Une petite société méconnue
Mais rapidement, des critiques méthodologiques avaient émergé, contraignant The Lancet à un correctif, puis à la publication d’une « inquiétude » (expression of concern) concernant cette étude que Didier Raoult, promoteur en France d’un traitement combinant hydroxychloroquine et azithromycine, avait qualifiée de « foireuse ». Avant de traiter ses auteurs de « pieds nickelés de la science ».


Une autre étude fondée sur des données de Surgisphere, seulement diffusée en prépublication, a conduit plusieurs pays d’Amérique latine à ajouter un antiparasitaire, l’ivermectine, dans la panoplie des traitements du Covid-19. L’article avait là aussi suscité des critiques.
Mercredi 3 juin, l’OMS a annoncé la reprise de son essai Solidarity, l’analyse des données par un comité de surveillance et de suivi indépendant n’ayant pas mis en évidence de toxicité liée à l’usage de l’hydroxychloroquine. L’essai britannique Recovery ne s’était pas interrompu. Les essais cliniques français devraient, eux, aussi reprendre. Le ministre de la santé Olivier Véran a demandé au Lancet d’accéder aux données, a indiqué la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye mercredi 3 juin. Une requête qui risque de rester lettre morte.

Reste désormais à analyser comment Surgisphere, une petite société inconnue il y a quelques semaines encore, aura pu s’associer à des chercheurs de renom et passer le filtre de la relecture réputée implacable de deux des revues médicales les plus prestigieuses.
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Claude
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Z_orglub a écrit : 04 juin 2020 21:57 J'imagine que le haut conseil de santé publique et l'ANSM sont des entités autonomes qui suivent ces dossiers de près. Le ministre essaye de se mettre en valeur et de se donner de l'importance. Pareil quand il a décidé d'envoyer des mails au Lancet. Je ne vois pas en quoi c'est son rôle de suivre les recherches et les études cliniques. C'est de la comm' Macronienne à deux balles, il s'agit juste de surfer sur la polémique du moment. C'est pas bien grave, mais je trouve que ça fait pas sérieux. C'est pas le genre de mecs que je veux pour nous représenter et prendre des décisions importantes, mais je comprends que ça marche. Il est un produit de l'époque.

Moi ce que j'aimerais, c'est un mec qui nous dise "on a en France des institutions dont c'est le rôle de prendre ces décisions, on leurs fait confiance, parce que perso j'y connais rien !"
Il n’y a pas que moi qui soit surpris par la bourde du Lancet, le journaliste du Monde se pose la question, pourquoi une société aussi méconnue que Surgisphére ait pu réussir ce tour de passe-passe ?
Cette histoire n’est pas terminée... :sm2:
Et comme tu dis, tout cela n’est pas très sérieux.
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Z_orglub a écrit : 04 juin 2020 21:57
Silver0l a écrit : 04 juin 2020 21:41
Z_orglub a écrit : 04 juin 2020 13:11

Je suis d'accord. Ce que je trouve plus choquant c'est que le ministre s'implique personnellement. Le débat serait plus serein et moins passionné s'il s'abritait derrière l'ANSM (ou les autorités qui sont censées prendre ces décisions).
Ben il le fait. Avant d'abroger le décret autorisant l'HCQ il a demandé l'avis du Haut conseil de la santé publique et entendu l'avis de l'ANSM. C'est bien le rôle du ministre de demander l'avis des autorités compétentes avant de trancher.
J'imagine que le haut conseil de santé publique et l'ANSM sont des entités autonomes qui suivent ces dossiers de près. Le ministre essaye de se mettre en valeur et de se donner de l'importance. Pareil quand il a décidé d'envoyer des mails au Lancet. Je ne vois pas en quoi c'est son rôle de suivre les recherches et les études cliniques. C'est de la comm' Macronienne à deux balles, il s'agit juste de surfer sur la polémique du moment. C'est pas bien grave, mais je trouve que ça fait pas sérieux. C'est pas le genre de mecs que je veux pour nous représenter et prendre des décisions importantes, mais je comprends que ça marche. Il est un produit de l'époque.

Moi ce que j'aimerais, c'est un mec qui nous dise "on a en France des institutions dont c'est le rôle de prendre ces décisions, on leurs fait confiance, parce que perso j'y connais rien !"
Pas du tout d'accord, ce serait donner le pouvoir à la technocratie!

On voit bien que la composante médicale n'est qu'un des facteurs à prendre en compte. A la fin, seul le politique peut et doit trancher (c'est précisément son rôle):
  • parce que c'est lui qui in fine est politiquement responsable des décisions, et qui sautera aux prochaines élections (ou au prochain remaniement pour un ministre) si on estime qu'il a pris de mauvaises décisions, pas le Comité Gudule
  • parce que les avis des experts ou des différentes institutions sont souvent contradictoires
  • et aussi (et surtout) parce qu'il doit prendre en considération des facteurs extra-médicaux ou non techniques. Et c'est pas toi qui va me contredire: on a bien vu que sur la décision de confiner ou déconfiner (mais sur l'HCQ c'est pas très différent), il y a une myriade de facteurs à prendre en compte (sociaux, économiques, politiques, maintien de l'ordre, acceptabilité des mesures) et le médical n'est qu'une facette, importante certes mais pas la seule, du problème.
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Silver0l a écrit : 04 juin 2020 22:45 Pas du tout d'accord, ce serait donner le pouvoir à la technocratie!

On voit bien que la composante médicale n'est qu'un des facteurs à prendre en compte. A la fin, seul le politique peut et doit trancher (c'est précisément son rôle):
  • parce que c'est lui qui in fine est politiquement responsable des décisions, et qui sautera aux prochaines élections (ou au prochain remaniement pour un ministre) si on estime qu'il a pris de mauvaises décisions, pas le Comité Gudule
  • parce que les avis des experts ou des différentes institutions sont souvent contradictoires
  • et aussi (et surtout) parce qu'il doit prendre en considération des facteurs extra-médicaux ou non techniques. Et c'est pas toi qui va me contredire: on a bien vu que sur la décision de confiner ou déconfiner (mais sur l'HCQ c'est pas très différent), il y a une myriade de facteurs à prendre en compte (sociaux, économiques, politiques, maintien de l'ordre, acceptabilité des mesures) et le médical n'est qu'une facette, importante certes mais pas la seule, du problème.
Je suis d'accord que les élus doivent réaliser les arbitrages, prendre des décisions, mettre au point des stratégies, en fonction des synthèses produites par les personnes compétentes. Le confinement est un bon exemple parce comme tu dis, c'est très compliqué tant il y a de facteurs et d'incertitudes, c'est quelque chose d'unique sur lequel on n' a aucune expérience et on avance à l'aveugle (encore que, on a vu qu'il existait des plans pandémie qui avait été mis en place il y a longtemps).

Mais je pense que au contraire, l'autorisation d'un médicament c'est une question archi-classique qui est exactement dans le domaine de compétence de certaines institutions, où il y a des groupes constitués par nos meilleurs experts qui peuvent prendre collectivement les meilleures décisions. Je préfère 1000 fois qu'on laisse les gens qui sont compétents pour ça prendre calmement ces décisions (comme c'est le cas habituellement), plutôt que de voir gesticuler un mec dont la métrique de performance est sa côte de popularité sur Twitter.

Et j'ai vraiment aucune raison de penser qu'un ministre (ou un élu) soit plus compétent qu'un technocrate (et a fortiori plus compétent qu'un groupe de technocrate). Il n'occupe pas ce rôle parce qu'il aurait le meilleur jugement, et ses incitations ne sont pas alignées avec l'intérêt général. Il va "sauter" de toutes façons au prochain remaniement ou changement de majorité, et il se retrouvera à un autre poste de pouvoir quoiqu'il arrive.

J'ai compris que tu étais un fervent macroniste donc c'est dur pour toi de critiquer Veran, mais est-ce que tu aimerais qu'un Mélenchon, un Raoult ministre de la santé (ou même un Bigard tant qu'on y est) décide quels médicaments autoriser ?
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FAYARD a écrit : 04 juin 2020 22:39
Z_orglub a écrit : 04 juin 2020 21:57 J'imagine que le haut conseil de santé publique et l'ANSM sont des entités autonomes qui suivent ces dossiers de près. Le ministre essaye de se mettre en valeur et de se donner de l'importance. Pareil quand il a décidé d'envoyer des mails au Lancet. Je ne vois pas en quoi c'est son rôle de suivre les recherches et les études cliniques. C'est de la comm' Macronienne à deux balles, il s'agit juste de surfer sur la polémique du moment. C'est pas bien grave, mais je trouve que ça fait pas sérieux. C'est pas le genre de mecs que je veux pour nous représenter et prendre des décisions importantes, mais je comprends que ça marche. Il est un produit de l'époque.

Moi ce que j'aimerais, c'est un mec qui nous dise "on a en France des institutions dont c'est le rôle de prendre ces décisions, on leurs fait confiance, parce que perso j'y connais rien !"
Il n’y a pas que moi qui soit surpris par la bourde du Lancet, le journaliste du Monde se pose la question, pourquoi une société aussi méconnue que Surgisphére ait pu réussir ce tour de passe-passe ?
Cette histoire n’est pas terminée... :sm2:
Et comme tu dis, tout cela n’est pas très sérieux.
La pression est grande donc tout le monde commet des erreurs, parce que justement on ne respecte pas les protocoles habituels qui sont là pour nous protéger.

Le Lancet accepte des articles qui ne respectent pas les critères habituels. Le gouvernement veut décider à la place de l'ANSM, ou met son grain de sel dans les études européennes. Des mecs comme Raoult estiment que la méthode scientifique doit être mise de coté en temps de crise, et qu'il faut traiter toute la France avec un médicament qui n'a montré aucun résultat (parce que ce serait "mieux que ne pas soigner").

Le prochain truc ce sera le vaccin produit à vitesse grand V par une start up sortie de nulle part.
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Z_orglub a écrit : 05 juin 2020 00:49
Silver0l a écrit : 04 juin 2020 22:45 Pas du tout d'accord, ce serait donner le pouvoir à la technocratie!

On voit bien que la composante médicale n'est qu'un des facteurs à prendre en compte. A la fin, seul le politique peut et doit trancher (c'est précisément son rôle):
  • parce que c'est lui qui in fine est politiquement responsable des décisions, et qui sautera aux prochaines élections (ou au prochain remaniement pour un ministre) si on estime qu'il a pris de mauvaises décisions, pas le Comité Gudule
  • parce que les avis des experts ou des différentes institutions sont souvent contradictoires
  • et aussi (et surtout) parce qu'il doit prendre en considération des facteurs extra-médicaux ou non techniques. Et c'est pas toi qui va me contredire: on a bien vu que sur la décision de confiner ou déconfiner (mais sur l'HCQ c'est pas très différent), il y a une myriade de facteurs à prendre en compte (sociaux, économiques, politiques, maintien de l'ordre, acceptabilité des mesures) et le médical n'est qu'une facette, importante certes mais pas la seule, du problème.
Je suis d'accord que les élus doivent réaliser les arbitrages, prendre des décisions, mettre au point des stratégies, en fonction des synthèses produites par les personnes compétentes. Le confinement est un bon exemple parce comme tu dis, c'est très compliqué tant il y a de facteurs et d'incertitudes, c'est quelque chose d'unique sur lequel on n' a aucune expérience et on avance à l'aveugle (encore que, on a vu qu'il existait des plans pandémie qui avait été mis en place il y a longtemps).

Mais je pense que au contraire, l'autorisation d'un médicament c'est une question archi-classique qui est exactement dans le domaine de compétence de certaines institutions, où il y a des groupes constitués par nos meilleurs experts qui peuvent prendre collectivement les meilleures décisions. Je préfère 1000 fois qu'on laisse les gens qui sont compétents pour ça prendre calmement ces décisions (comme c'est le cas habituellement), plutôt que de voir gesticuler un mec dont la métrique de performance est sa côte de popularité sur Twitter.

Et j'ai vraiment aucune raison de penser qu'un ministre (ou un élu) soit plus compétent qu'un technocrate (et a fortiori plus compétent qu'un groupe de technocrate). Il n'occupe pas ce rôle parce qu'il aurait le meilleur jugement, et ses incitations ne sont pas alignées avec l'intérêt général. Il va "sauter" de toutes façons au prochain remaniement ou changement de majorité, et il se retrouvera à un autre poste de pouvoir quoiqu'il arrive.

J'ai compris que tu étais un fervent macroniste donc c'est dur pour toi de critiquer Veran, mais est-ce que tu aimerais qu'un Mélenchon, un Raoult ministre de la santé (ou même un Bigard tant qu'on y est) décide quels médicaments autoriser ?
Mais je te l'ai dit plus haut, les autorités administratives compétentes ont été consultées par le Ministre, et leur avis a été suivi:
Ben il le fait. Avant d'abroger le décret autorisant l'HCQ il a demandé l'avis du Haut conseil de la santé publique et entendu l'avis de l'ANSM. C'est bien le rôle du ministre de demander l'avis des autorités compétentes avant de trancher.
Mais à la fin, seul le ministre peut et doit signer le décret, et c'est lui qui en assumera les conséquences.

Dans la quasi-totalité des cas, le ministre suit l'avis des autorités, et à ma connaissance, c'est ce qui a toujours été fait sur les questions d'autorisation ou d'interdiction de traitements et de médicaments.

Si un ministre devait aller contre l'avis des autorités, il devrait avoir de sacrées raisons pour oser en assumer la responsabilité politique (je crois que c'est ce qui a été fait lors du déconfinement, qui a été accéléré par rapport aux recommandations trop prudentes des comités, pour des raisons extra-médicales que tu seras le premier à trouver justifiées), mais on ne pourrait en aucun cas lui reprocher: c'est exactement son rôle.

Le fondement même de la démocratie, c'est qu'il y a 3 pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire. Il n'y a pas un 4ème pouvoir, le pouvoir médical, indépendant des autres.

Même pour l'HCQ, on pourrait imaginer une situation dans laquelle il y aurait tellement de Raoudolâtres fanatiques de l'HCQ dans ce pays, et que ça ferait tellement de bien aux gens d'y croire qu'in fine, il vaudrait mieux l'autoriser, parce que les quelques morts que l'on va faire en administrant un traitement inutile et dangereux en valent la peine, si l'effet placebo permet d'en sauver d'autres, si on évite les émeutes dans le pays, et si on remonte le moral du peuple. Heureusement, on n'en est pas là!

Évidemment je remercie tous les jours le ciel qu'on ait un Veran, plutôt qu'un Mélenchon, un Raoult ou un Bigard comme ministre de la santé, mais si ça devait arriver un jour (ce que je n'exclue pas du tout en suivant ces débats), c'est que les Français l'auront choisi, et la grande loi de la chose, c'est qu'à la fin on fini toujours par assumer les conséquences de ses choix et de ses co...ries collectives - et ça ira plus loin que l'HCQ. C'est aussi le principe de la démocratie.
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Re: COVID-19, de l'espoir?

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FAYARD a écrit : 04 juin 2020 22:39
Z_orglub a écrit : 04 juin 2020 21:57 J'imagine que le haut conseil de santé publique et l'ANSM sont des entités autonomes qui suivent ces dossiers de près. Le ministre essaye de se mettre en valeur et de se donner de l'importance. Pareil quand il a décidé d'envoyer des mails au Lancet. Je ne vois pas en quoi c'est son rôle de suivre les recherches et les études cliniques. C'est de la comm' Macronienne à deux balles, il s'agit juste de surfer sur la polémique du moment. C'est pas bien grave, mais je trouve que ça fait pas sérieux. C'est pas le genre de mecs que je veux pour nous représenter et prendre des décisions importantes, mais je comprends que ça marche. Il est un produit de l'époque.

Moi ce que j'aimerais, c'est un mec qui nous dise "on a en France des institutions dont c'est le rôle de prendre ces décisions, on leurs fait confiance, parce que perso j'y connais rien !"
Il n’y a pas que moi qui soit surpris par la bourde du Lancet, le journaliste du Monde se pose la question, pourquoi une société aussi méconnue que Surgisphére ait pu réussir ce tour de passe-passe ?
Cette histoire n’est pas terminée... :sm2:
Et comme tu dis, tout cela n’est pas très sérieux.
Il y en a qui ont toujours pas compris comment marche la Science.

Un chercheur trouve quelque chose, il y a un premier filtre par les "peer review", c'est publié (dans une revue plus ou moins prestigieuse selon l'importance de l'étude), le monde entier examine l'étude, trouve les failles ou essaye de reproduire les résultats, et soit on confirme soit on réfute.

Maintenant, les enjeux et la pression sont tellement énormes sur la COVID que le processus de revue avant publication, qui habituellement prenait des mois, a été réduit à quelques jours.

Le résultat, c'est que des articles qui n'auraient pas dû passer en publication y passent quand même. Mais le grand, l'énorme avantage, c'est que l'on sait à quoi s'en tenir au bout de quelques jours, au lieu de plusieurs mois.

Donc on publie l'article compte tenu de son intérêt potentiel extraordinaire (des dizaines de milliers de patients, des centaines d'hôpitaux...) et la vraie revue se fait par les chercheurs du monde entier. Et au bout d'une semaine, on sait que l'article ne tient pas la route et on le retire.

Je ne suis pas choqué par ce processus, justifié quand on a des enjeux aussi énormes et pressants que la COVID. On gagne énormément de temps, et le résultat final est le même.

Et tout ceci ne change rien sur le fond: un faisceau croissant d'études montre que l'HCQ au mieux ne sert à rien, au pire est dangereuse.
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FAYARD a écrit : 04 juin 2020 21:36
Thierry *OnlineTri* a écrit : 04 juin 2020 21:14 The Lancet a officiellement retiré l'étude, la société ayant fourni les données n'ayant pas voulu qu'elles soit soumises à un audit indépendant.
https://marlin-prod.literatumonline.com ... 313246.pdf

Visiblement l'acteur malhonnête dans cette affaire vient de Surgisphere une petite société US a survendu sa capacité à agréger des données venant des hôpitaux du monde entier.
https://www.theguardian.com/world/2020/ ... hloroquine
https://www.theguardian.com/world/2020/ ... hloroquine

T.
Voilà, voilà... :clap:
C'est dingue cette manie de t'appuyer uniquement sur des infos partielles et uniquement sur ce qui t'arrange.
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Re: COVID-19, de l'espoir?

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Silver0l a écrit : 05 juin 2020 07:03
Même pour l'HCQ, on pourrait imaginer une situation dans laquelle il y aurait tellement de Raoudolâtres fanatiques de l'HCQ dans ce pays, et que ça ferait tellement de bien aux gens d'y croire qu'in fine, il vaudrait mieux l'autoriser, parce que les quelques morts que l'on va faire en administrant un traitement inutile et dangereux en valent la peine,
Un peu comme au farwest avec les potions vendues au "cul" du chariot qui faisaient retrouver la vue et marcher les cul de jatte...
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Message non lu par triplette »

Silver0l a écrit : 05 juin 2020 07:16
FAYARD a écrit : 04 juin 2020 22:39
Z_orglub a écrit : 04 juin 2020 21:57 J'imagine que le haut conseil de santé publique et l'ANSM sont des entités autonomes qui suivent ces dossiers de près. Le ministre essaye de se mettre en valeur et de se donner de l'importance. Pareil quand il a décidé d'envoyer des mails au Lancet. Je ne vois pas en quoi c'est son rôle de suivre les recherches et les études cliniques. C'est de la comm' Macronienne à deux balles, il s'agit juste de surfer sur la polémique du moment. C'est pas bien grave, mais je trouve que ça fait pas sérieux. C'est pas le genre de mecs que je veux pour nous représenter et prendre des décisions importantes, mais je comprends que ça marche. Il est un produit de l'époque.

Moi ce que j'aimerais, c'est un mec qui nous dise "on a en France des institutions dont c'est le rôle de prendre ces décisions, on leurs fait confiance, parce que perso j'y connais rien !"
Il n’y a pas que moi qui soit surpris par la bourde du Lancet, le journaliste du Monde se pose la question, pourquoi une société aussi méconnue que Surgisphére ait pu réussir ce tour de passe-passe ?
Cette histoire n’est pas terminée... :sm2:
Et comme tu dis, tout cela n’est pas très sérieux.
Il y en a qui ont toujours pas compris comment marche la Science.

Un chercheur trouve quelque chose, il y a un premier filtre par les "peer review", c'est publié (dans une revue plus ou moins prestigieuse selon l'importance de l'étude), le monde entier examine l'étude, trouve les failles ou essaye de reproduire les résultats, et soit on confirme soit on réfute.

Maintenant, les enjeux et la pression sont tellement énormes sur la COVID que le processus de revue avant publication, qui habituellement prenait des mois, a été réduit à quelques jours.

Le résultat, c'est que des articles qui n'auraient pas dû passer en publication y passent quand même. Mais le grand, l'énorme avantage, c'est que l'on sait à quoi s'en tenir au bout de quelques jours, au lieu de plusieurs mois.

Donc on publie l'article compte tenu de son intérêt potentiel extraordinaire (des dizaines de milliers de patients, des centaines d'hôpitaux...) et la vraie revue se fait par les chercheurs du monde entier. Et au bout d'une semaine, on sait que l'article ne tient pas la route et on le retire.

Je ne suis pas choqué par ce processus, justifié quand on a des enjeux aussi énormes et pressants que la COVID. On gagne énormément de temps, et le résultat final est le même.

Et tout ceci ne change rien sur le fond: un faisceau croissant d'études montre que l'HCQ au mieux ne sert à rien, au pire est dangereuse.
C'est un peu une version idyllique des choses.
Le domaine de l'édition scientifiques est un vrai business qui pervertit énormément la démarche scientifique. Les carrières scientifiques étant aujourd'hui totalement dépendantes des publications, ça biaise tout. La recherche scientifique et les connaissances qui en découlent nécessitent du temps long, une lenteur due à l'exploration de toutes les directions. Le travail qui consiste à confirmer ou infirmer des études passées peut prendre des décennies pour des résultats avec peu d'impacts au final. Evidemment, tout ceci n'est pas bankable ! Mais pour autant c'est essentiel !
Tous les gens qui travaillent un peu dans le domaine scientifique savent tout ceci, mais font mine de l'ignorer aujourd'hui.
A commencer par Raoult, qui bien que critiquant à demi mot tout ce business pour flatter ses groupies, patauge lui même en plein dedans.
Bref, le monde scientifique n'échappe pas à son époque et son libéralisme économique parfois totalement dingue . Ca me fait vomir :sm10:
Sur ce et malgré tout, je retourne maniper dans mon labo....
"La machine a gagné l'homme, l'homme s'est fait machine, fonctionne mais ne vit plus."
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Re: COVID-19, de l'espoir?

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Silver0l a écrit : 05 juin 2020 07:03 ...
Évidemment je remercie tous les jours le ciel qu'on ait un Veran, plutôt qu'un Mélenchon, un Raoult ou un Bigard comme ministre de la santé, mais si ça devait arriver un jour (ce que je n'exclue pas du tout en suivant ces débats), c'est que les Français l'auront choisi, et la grande loi de la chose, c'est qu'à la fin on fini toujours par assumer les conséquences de ses choix et de ses co...ries collectives - et ça ira plus loin que l'HCQ. C'est aussi le principe de la démocratie.
Bigard ministre de la santé, il aurait soutenu la bibine plutôt que le chloroquine… :mrgreen:
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Trapanelle en nat a écrit : 05 juin 2020 08:27
FAYARD a écrit : 04 juin 2020 21:36
Thierry *OnlineTri* a écrit : 04 juin 2020 21:14 The Lancet a officiellement retiré l'étude, la société ayant fourni les données n'ayant pas voulu qu'elles soit soumises à un audit indépendant.
https://marlin-prod.literatumonline.com ... 313246.pdf

Visiblement l'acteur malhonnête dans cette affaire vient de Surgisphere une petite société US a survendu sa capacité à agréger des données venant des hôpitaux du monde entier.
https://www.theguardian.com/world/2020/ ... hloroquine
https://www.theguardian.com/world/2020/ ... hloroquine

T.
Voilà, voilà... :clap:
C'est dingue cette manie de t'appuyer uniquement sur des infos partielles et uniquement sur ce qui t'arrange.
Au lieu de copier des liens, j’ai directement mis les articles du Monde et du Parisien sur OT pour que des neuneus comme toi puissent les lires, mais apparemment ça suffit pas donc en fait laisse tomber, ne quote plus mes messages, ne me réponds pas, je fais pareil avec Silver et d’autres, tu verras c’est une bonne solution. :lol:
“Les réseaux sociaux vous ont tous mis trop à l’aise avec le fait de manquer de respect aux gens, sans vous faire casser la gueule”. Mike Tyson :eusa-whistle:
Trapanelle en nat
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Re: COVID-19, de l'espoir?

Message non lu par Trapanelle en nat »

FAYARD a écrit : 05 juin 2020 10:14
Trapanelle en nat a écrit : 05 juin 2020 08:27
FAYARD a écrit : 04 juin 2020 21:36

Voilà, voilà... :clap:
C'est dingue cette manie de t'appuyer uniquement sur des infos partielles et uniquement sur ce qui t'arrange.
Au lieu de copier des liens, j’ai directement mis les articles du Monde et du Parisien sur OT pour que des neuneus comme toi puissent les lires, mais apparemment ça suffit pas donc en fait laisse tomber, ne quote plus mes messages, ne me réponds pas, je fais pareil avec Silver et d’autres, tu verras c’est une bonne solution. :lol:
C'est bien, tu mets tout le monde en ignoré, comme ça tu débats tout seul et tu es sûr d'être d'accord avec toi et avec ceux qui vont dans ton sens. Et ceux qui ne sont pas d'accord avec toi sont des neuneus... Finalement, tu n'apprécie pas que l'on s'oppose à toi et finalement quand on n'a plus d'arguments, il reste l'insulte (neuneu, troll, etc...)
Contrairement à toi, je prends la peine de tout lire pour me faire une opinion.
Excuse-moi, mais au fur et à mesure de ce fil de discussion, tu es de moins en moins ouvert et de plus en plus dans le complotisme.
Silver0l
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Re: COVID-19, de l'espoir?

Message non lu par Silver0l »

FAYARD a écrit : 05 juin 2020 10:14
Trapanelle en nat a écrit : 05 juin 2020 08:27
FAYARD a écrit : 04 juin 2020 21:36

Voilà, voilà... :clap:
C'est dingue cette manie de t'appuyer uniquement sur des infos partielles et uniquement sur ce qui t'arrange.
Au lieu de copier des liens, j’ai directement mis les articles du Monde et du Parisien sur OT pour que des neuneus comme toi puissent les lires, mais apparemment ça suffit pas donc en fait laisse tomber, ne quote plus mes messages, ne me réponds pas, je fais pareil avec Silver et d’autres, tu verras c’est une bonne solution. :lol:
C'est sûr c'est beaucoup plus confortable de ne pas voir les arguments de ceux qui ne partagent pas ta vision et de ne débattre qu'avec les gens qui sont d'accord avec toi, mais méfie-toi, en ignorant tes contradicteurs, tu risques de ne pas pouvoir te défendre si jamais certains avaient l'impudence d'oser médire sur toi! :D
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