15 idées
pour accélérer la récupération
par Rodolphe
Debureau
Article paru dans
Triathlète magazine Numéro 193 - Mai
2003
édité
pour
onlinetri.com |
Le meilleur entraînement du monde ne
sera efficace que s'il est assimilé correctement,
les processus de surcompensation intervenant
dans la phase de repos qui suit l'exercice.
Pour s'entraîner mieux, il faut donc apporter
un soin tout particulier à la récupération,
sous toutes ses formes. Tout le monde est en
quête de séances clés pour
progresser mais peu s’attarde sur l’optimisation
de la récupération.
Beaucoup de triathlètes amateurs envient
les professionnels, et pensent que le manque
de temps fait frein à leur progression.
Les triathlètes pro ont certes beaucoup
plus de temps pour s’entraîner,
mais ils ont surtout beaucoup plus de temps
pour récupérer et assimiler au
mieux leurs séances. Leur vie gravite
essentiellement autour de l’entraînement
et ont souvent moins de contraintes extérieures,
génératrices de stress important,
comme la plupart d’entre vous.
La stratégie de récupération
s’intègre pendant, tout de suite
après, et à long terme dans le
processus d’entraînement.
1 - PERIODISATION
Placer des microcycles allégés
en charge permet à l’organisme
de surcompenser et ainsi de rentabiliser tout
le travail effectué.
Certains préferont des cycles de 3 semaines
de travail + 1semaine allégée,
d’autre de 2+1, d’autres de 16 jours
plus 5 jours de régénération,
etc.
Tout dépendra encore une fois des facultés
individuelles de récupération
et de la distance des triathlons préparés.
Un triathlète évoluant sur sprint,
multipliera plus facilement les séquences
anaérobies à l’entrainement,
et donc devra prévoir des séquences
de régénération plus fréquentes
par rapport aux adeptes du longue distance.
2 - REPOS COMPLET OU RECUPERATION ACTIVE
Les triathlètes experts récupéreront
surement mieux activement par rapport à
leur collègue débutant. Des demi
journés de récupération
complète sont suffisantes et les jours
où l’on ne peut s’entrainer
pour X raisons, déjà trop nombreux
pour la plupart d’entre vous.
3 - AGENCEMENT DES SEANCES ENTRE ELLE
SUR LA JOURNEE
Même si ce n’est pas respecter au
mieux la spécificité du triathlon,
finir sa journée sportive par une petite
séance de home trainer ou une série
de 10x50m en jambe favorisera grandement la
récupération.
Un conseil : aller faire vos séances
de piste en vélo. Cela fera un enchaînement
léger, diminuera la charge traumatique
en course à pied, optimisera votre précieux
temps d’entrainement, facilitera la mise
en place de schéma moteur efficient,
et permettra surtout une récupération
active des plus efficaces.
4 – LE DEROULEMENT DE LA SEANCE
La récupération d’une séance
commence par la mise en place d’un échauffement
approprié et fonction du contenu du corps
de séance. L’hydratation, l’alimentation
et le respect des intensités de travail
joueront également un rôle important
sur la récupération. Puis le retour
au calme permettra aux paramètres physiologiques
de revenir au plus vite à leur état
initial.
5 – LE SOMMEIL
Sans doute le plus efficace pour récupérer,
car c’est pendant le sommeil qu’un
certain nombre d’hormones anabolisantes
sont sécrétées. De grandes
variations de besoin existent suivant les individus,
mais une fourchette de 7 à 9 heures semble
être la norme.
Des siestes de 20-30’ peuvent être
programmées le week-end surtout si vous
en profiter pour réaliser plusieurs séances
dans la même journée.
Remarque : dormir les pieds légèrement
surélevés permettra de favoriser
le retour veineux à moindre coût.
6 - DIETETIQUE
Une mauvaise alimentation stresse fortement
l’organisme et peut rompre l’équilibre
acido-basique de l’organisme.
Vous devez veiller à inclure pas mal
de protéine (1,5 à 2 grammes par
kilogramme de poids de corps) dans votre alimentation
pour éviter la fonte musculaire et reconstruire
la fibre musculaire lors de gros cycle de travail
en course à pied par exemple (contraction
excentrique), à avoir des réserves
de glycogène élevées avant
vos séances de qualités. Attention
aux boissons d’effort qui sont souvent
beaucoup trop sucrées (6à8 % d’hydrate
de carbone semble être l’idéal).
7 - COMPLEMENTS
Bien qu’une alimentation équilibrée
doit normalement apporter toutes les vitamines
et minéraux nécessaires au bon
fonctionnement cellulaire, des compléments
alimentaires peuvent être parfois utiles
en préambule ou lors de cycle avec augmentation
brutale des charges de travail. Acides aminés
ramifiés type ACM20, vitamines et minéraux
type ISOXAN, antioxydant, …
8 - MASSAGE
Un luxe pour certain, une obligation pour les
cyclistes professionnels par exemple, ses avantages
sont essentiellement qu’il:
Ø facilite le retour veineux et stimule
le système lympathique.
Ø permet au masseur de répérer
tout point de contracture.
9 - STRETCHING
La plupart du temps, les triathlètes
exécutent mal les postures d'étirement.
Un muscle a deux ou plusieurs points d'insertion,
donc pour l'étirer efficacement, il faut
éloigner ses points d'insertion. Certains
muscles sont dits polyarticulaires, les ischios
par exemple, c'est à dire qu'il faut
mettre en tension plusieurs articulations pour
réaliser l'étirement, et non pas
une uniquement, donc il faut un minimum de connaissance
anatomique pour réaliser un étirement
correct. De plus il faut veiller à respecter
la bonne orientation des fibres.
La plupart des triathlètes commencent
à s'étirer sérieusement,
quand ils sentent un début d'inflammation
(prémices d'une tendinite par exemple),
et il est alors trop tard, car l'étirement
affine le tendon, donc le fragilise encore plus,
ce qui nuit grandement à sa cicatrisation.
Certains pensent qu l'étirement favorise
l'élimination de l'acide lactique, responsable
pour eux des courbatures. Bonne nouvelle : cela
n'a rien à voir. Les courbatures sont
souvent dues à des micro-lésions,
donc l'étirement n'arrange alors rien,
car il perturbe les processus de régénération.
Pour une réoxydation de l'acide lactique,
il faut que le sang circule un minimum donc
un exercice aérobie léger sera
bien plus efficace.
Malgré les apparences, le triathlon
ne nécessite pas des amplitudes articulaires
phénoménales pour être performant,
même en natation, donc il ne sert à
rien de vouloir copier la souplesse des gymnastes
ou des danseurs. Des études ont par ailleurs
montré qu'il n'y avait pas de correlation
entre le degré de souplesse musculaire
et la diminution du risque de blessures, bien
au contraire.
La meilleure méthode pour juger les
effets de récupération d'un système
est encore la méthode en ''double-aveugle'',
à savoir, faire des étirements
par exemple sur un membre (uniquement la jambe
gauche par exemple) et voir ainsi si la récupération
sera meilleure que celle de la jambe droite,
qui n'aura pas été étirée.
Les blessures musculaires surviennent souvent
plus en raison d’un déséquilibre
de force musculaire musculaire, agoniste/antagoniste
(ischios, quadriceps) ou vaste interne/vaste
externe, que d’un réel manque de
souplesse.
Pour ne pas trop perturber le système
neuromusculaire, mieux vaut s’étirer
quelques heures après la fin de la séance
plutot que tout de suite après.
10 - CRYOTHERAPIE
Vos tendons d’Achille douloureux, après
une grosse séance de piste, vous diront
merci si vous appliquez sur eux une poche de
glace, qui provoquera un afflux sanguin favorisant
les échanges au niveau cellulaire.
La température au niveau du tendon pourra
passer à 20-22°C. Avec la cryothérapie
gazeuse, si populaire dans le monde footbalistique,
vous pourrez descendre à 2-3°C donc
les avantages anti-inflammatoires seront encore
meilleurs.
11 - HYDRATATION
2 à 3 litres de boisson par jour ne seront
pas de trop pour optimiser l’hydratation.
Les premières victimes de la déshydratation
seront essentiellement vos tendons.
Des eaux riches en bicarbonates type Saint Yorre
seront idéales après l’effort.
12 - FC REPOS ET POIDS AU LEVER
Seront des bons indicateurs de récupération.
Une hausse anormale de quelques pulsations (5
à 10 battements) traduira les prémices
d’une fatigue latente et un poids plus
bas que la normale, un léger état
de déshydratation.
Rappelons-nous qu’une déshydratation,
traduite par la perte de 2% du poids corporel,
engendre un perte d’efficacité
de 20%.
13 - CHIROPRACTEUR, OSTEOPATHE,…
Seront des alliés intéressant
pour traiter tout problème de déséquilibre
osseux.
14 - HAMMAN, SAUNA, JACUZZI, …
Et autres méthodes similaires pourront
compléter la récupération.
15 – BIERE
Le volume maximal d’absorption dépendra
des capacités hépatiques individuelles
!...
Bon entrainement à tous.
RD
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