"L’homme jeune marche plus vite que l’ancien, mais l’ancien connaît la route."
Personnellement, j’ai eu 50 ans il y a quelques mois, et je ne désespère toujours pas d’aller chercher quelques PR sur 10 km, semi et marathon (sans carbone), tout en me faisant bien plaisir sur des ultras.
La difficulté en triathlon, comparée au running ou à la natation, c’est qu’on a moins de repères chronométriques pour juger d’une éventuelle "amélioration".
Je pense que ce n’est pas inutile de redéfinir les composantes de la "performance" :
- Le potentiel naturel : ce sont les cartes que l’on a reçues à la naissance...
- La condition physique : être à son poids de forme, en bonne santé, avec un corps qui fonctionne bien. Au fil des années, certaines blessures peuvent laisser des traces et venir diminuer ce "potentiel naturel", mais en dehors de cela, la condition physique reste indépendante de l’âge.
- La préparation spécifique : c’est l'entraînement dans notre discipline pour adapter progressivement le corps. Cela prend des mois, voire des années. C’est sans doute pour cela que les champions olympiques n’ont pas tous 18 ans...
- L’exécution : réussir son affûtage et ne pas faire d’erreurs le jour J, ce n’est pas toujours évident…
- Les éléments externes : même si tout est parfait, si le jour J il y a un vent à décorner les bœufs soufflant dans le mauvais sens, c’est mort pour faire une perf. On peut aussi inclure le matériel dans cette catégorie.
- Notre "potentiel naturel" diminue inexorablement. Au mieux, l’activité physique ralentit ce déclin.
- Notre corps s’adapte de moins en moins vite.
Pour continuer à performer il faut donc explorer des pistes nouvelles qui seront propres à chacun :
- En ayant une meilleure condition physique qu’avant. Cela passe forcément par un travail sur la nutrition et l’hygiène de vie. Comme on dit en anglais : "You can’t out-train a bad diet." (qu’on pourrait traduire par : "On ne peut pas compenser une mauvaise alimentation par de l’exercice.")
- En aillant une meilleure préparation spécifique. Cela passe par l’identification de ses facteurs limitants, en faisant plus de volume et/ou qualité, plus de travail technique… Et aussi, adapter la préparation physique selon les besoins. Il faut juste accepter que les progrès soient un peu plus lents qu’avant.
- En étant plus intelligent dans l’exécution. Peut-être qu’un jour, j’arriverai à un âge où j’arrêterai de partir comme un cadet
- En jouant sur les éléments externes : parcours plus propices à la performance (coucou Valence!), chaussures carbone, etc.
- En ne se focalisant sur le résultat.
L’avantage, c’est qu’il y aura un nouveau livre à écrire, et qu’à tout âge, la progression sera au rendez-vous pour quelques années. Surtout en CrossFit, où il y a plein de trucs à bosser et où tout est mesuré : c’est la garantie de claquer des RP très régulièrement, au moins pendant un temps.
Petite anecdote pour finir : je croise souvent, lors de mes sorties, un "jeune" cinquantenaire comme moi. Il a un RP sur marathon en 2h17'03'' (La Rochelle 2012), et il a signé un joli 2h20'25 à Valence en décembre 2023. C’était quelques jours avant ses 50 ans, et sous le record de France des 45-49... mais non validé car il n’était pas licencié. Ça reste correct 11 ans après, je pense
T.