la baisse de la Fc sur un ultra ....

Que faire pour aller plus vite, plus loin, plus longtemps? Ici on débat de tout ce qui touche de près ou de loin à la préparation physique et mentale (y compris les clubs).
aroche
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la baisse de la Fc sur un ultra ....

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La baisse progressive de la FC au fil des heures sur un ULTRA , pourquoi ?

Au cours d'une épreuve d'ultra longue distance on doit faire face à une inévitable baisse de la Fc.
( Un phénomène qu'on appelle dans notre jargon "la dérive cardiaque" à la baisse )
Pourquoi ?

Il s'agit avant tout du type de carburant utilisé par l'organisme pour avancer et développer de l'énergie .
En effet au fil des heures la perte irrémédiable des réserves en glycogène s'accompagne d'une montée progressive de l'utilisation des graisses
( ce que l'on appelle la filière de la lipolyse et néoglucogenèse hépatique)
.... Mais voilà l'utilisation de la filière des graisses est beaucoup moins efficace en terme d'énergie produite...d'où la baisse de régime qui se fait sentir ....

Parfois le mal s'aggrave lorsque le traileur ou l'ultra compétiteur "oublie" de s'alimenter ou ne peut plus s'alimenter par un blocage gastrique due à un excès de concentration des apports en glucide notamment ( excès de gel ou boisson trop concentrée)

La courbe que je vous présente est l'illustration de ce phénomène .
Anthony parti sur le redoutable RESTONICA TRAIL avance plein régime jusqu'à la 4h heures avalant gel énergétique après gel énergétique ....
... et là "patata" tout va très vite d'un coup : arrivée du blocage gastrique avec des vomissements et une incapacité à se nourrir ....

Résultats des minutes et des minutes de perdues qui auraient été non perdus si la brave Anthony avait sagement pris le temps de s'arrêter pour avaler des petites bouchées de sandwich salés ou des barres beaucoup moins concentrées en glucide que ces gels fétiches .....

Comment réduire au maximum cette dérive ?

>>>> optimiser son indice d'endurance
C'est tout d'abord en travaillant sur de long mois le soutien d'une forte oxygénation (VO2) que l'on va développer un excellent indice d'endurance qui permet de tenir plus longtemps un bon % de VMA (ce qui revient à tenir une fraction importante de son Vo2max... ou encore une haut niveau de % de Fc max).
L'analyse de la courbe issue de la relation entre le % de FC max soutenue et le temps de course est un marqueur du niveau d'optimisation de l’endurance.
Plus la pente est forte, moins le coureur est endurant... et inversement.

En trail la courbe est l'association FC /durée de course
En CAP sur terrain plat l'association sera plus judicieusement %VMA / durée de course
En cyclisme la courbe sera % de PMA/ durée de course

Ne pas perdre de vue aussi qu'au fil des heures d'effort le carburant principal sera les lipides et même si le potentiel énergétique des lipides est supérieur à celui des glucides, le rendement énergétique est nettement inférieur avec en particulier un processus de dégradation est plus lent et consomme plus d'oxygène.

>>>> optimiser son coût énergétique :
l'indice d'endurance n'est pas le seul paramètre qui vient expliquer la bonne tenue de la dérive. Il ne faut pas oublier non plus le coût énergétique de la foulée. Plus celui-ci sera faible (grâce à des qualités d'endurance de force et de capacité de VO2 notamment) plus on évitera une trop forte déperdition des qualités biomécaniques sur la durée.

>>>> maîtriser le contrôle mental :
Sur un ultra les facteurs mentaux sont déterminants pour maintenir son intensité dans l'effort ...de nombreux traiteurs ne se rendent même pas compte avoir marcher sur de longues sections sans même s'e rendre compte , uniquement parce que "le cerveau a lâché"
Il faut savoir faire face à l'effet de distraction due à la monotonie qui peut s'installer, rester motiver, se concentrer ce que l'on a à faire...

Cela passera par un permanent dialogue avec soi même (le monologue interne) pour ne pas décrocher, se donner une imagerie motrice, contrôler ses émotions pour rester dans du positif...

Vous le voyez si la dérive est quasi mécanique... et quasi incontournable... mais elle peut aussi se "dompter" au mieux !

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Extrait du retour des ressentis d' Anthony, traileur Corse sur le Restonica TRAIL

" Départ légèrement rapide mais je me sens hyper bien, ça monte comme jamais.
Jusqu'à Ninu 4h30 frais comme un gardon.
Ensuite coup de moins bien dans la montée de bocca alle porte ......
Ensuite remontée du plateau d'alzu, ça monte mais c'est plus la forme du matin je prends un gel de merde, le 5ème (un coup de fouet overstim) il a du mal à descendre et 40mn plus tard à 9h15 de course je commence a vomir (3fois).
J'arrive au ravito à Alzu je me pose je bois un demi verre de coca 2 tucs 2 verres d'eau et ça repart.
Enfin arrivé dans le russulinu à 10h40 de course je n'arrive plus à boire et je vomis encore 3 fois.
Ca devient dur avec les secousses le ventre me fait mal. Mais bon corte est là et le mental aussi.
Arrivée à 16h15 je bois un liptonic et je revomis 2 fois et là impossible de mettre un truc a la bouche pendant 3 heures.
Voilà :) "
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Des infos sur la dérive cardiaque , ici :
http://www.diet-sport-coach.com/pages/c ... iaque.html
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