
Les polluants rejetés dans notre environnement se retrouvent dans notre alimentation à plus ou moins long terme. À travers l’eau, l’air ou les sols, les contaminants chimiques polluent les fruits et légumes, les poissons, la viande mais aussi le lait ou les œufs. En effet, en mangeant, nous nous exposons à une multitude de polluants dont les effets sur la santé ne sont pas négligeables. Alors quels comportements alimentaires faut-il adopter pour préserver sa santé et l’environnement ?
Les plats préparés = usage très modéré
Pratiques et rapides, ils sont remplis de sel, de sucre, de colorants, d’exhausteurs de goûts et surtout d’acides gras. Un plat préparé ne remplacera jamais un repas préparé à domicile avec des produits issus directement de l’agriculture et de l’élevage. La conséquence de ces plats préparés trop gras, trop salés ou trop sucrés est l’explosion de l’obésité, du diabète, du cancer et des maladies cardiovasculaires.
Les pesticides
La France est le premier utilisateur européen de pesticides. Chaque repas consommé en France contiendrait 21 « pesticides » ! Des études ont montré que l’exposition aux pesticides augmenterait le risque de développer certains cancers, dont le lymphome non-Hodgkinien,le sarcome, la leucémie, le cancer de la prostate et le cancer du cerveau. Les femmes enceintes et les enfants sont particulièrement vulnérables aux pesticides. L’exposition in utero peut présenter des risques pour le fœtus. En effet, les pesticides sont considérés comme perturbateurs endocriniens
Les PCB
Les polychlorobiphényles (PCB) sont interdits depuis 1987 mais encore présents dans notre environnement, s’accumulent dans les tissus adipeux et se retrouvent concentrés dans la chaîne alimentaire. Ainsi, ils se retrouvent dans les poissons, les plus gros prédateurs comme les saumons. De même, sur terre, les PCB présents dans le sol se retrouvent dans les plantes, puis chez les animaux (vaches, chèvres, volailles) qui les consomment, pour finir dans les œufs et le lait. L’exposition aux PCB présente des risques pour la santé. Des études ont mis en évidence des effets sur la reproduction et la croissance ainsi que sur les systèmes immunitaires, nerveux et endocrinien.
Les métaux lourds
Les métaux lourds comme le plomb, le mercure, le cadmium, l’arsenic, l’aluminium sont présents en traces dans toute l’alimentation, et peuvent présenter des risques pour la santé car ils se retrouvent dans les plantes, les animaux et les poissons. Ils s’accumulent dans la chaîne alimentaire : thons, requins, brochets, espadons ou maquereaux. Dans l’alimentation, ils peuvent également provenir des emballages ou des ustensiles de cuisine comme l’aluminium, qui a la capacité de migrer vers les aliments, surtout s’ils sont chauffés ou acides. Consommer des aliments trop riches en métaux lourds peut avoir des conséquences neurotoxiques, cancérigènes.
Les additifs alimentaires
Les additifs alimentaires sont des substances rajoutées par les industries agro-alimentaires pour colorer, sucrer ou contribuer à la conservation des aliments : colorants, conservateurs, arômes artificiels, antioxydants ou antioxygènes, émulsifiants, gélifiants, stabilisants, édulcorants, exhausteurs de goût et acidulants. Ils sont présents dans les viennoiseries, confiseries, jus de fruits, plats préparés, sauces, confitures… Quelques uns sont à éviter car ils peuvent avoir des effets négatifs sur la santé à court, moyen et long terme. Les sulfites (E220 à 224 et E226 à E228), les additifs à base d’aluminium (E520) ou le phosphate d’aluminium acide sodique (E541) présent dans des confiseries ou dans des plats préparés. À éviter aussi le E320 qui est suspecté d’entraîner l’hyperactivité chez l’enfant et d’augmenter le risque de cholestérol (viennoiseries, sauces, produits chocolatés).
Les contenants pas tous innocents !
La plupart des revêtements de boîtes de conserve ou canettes contiennent du Bisphénol A (BPA), perturbateur endocrinien potentiellement cancérigène. L’Assemblée nationale a voté une proposition de loi interdisant le BPA dans les contenants alimentaires à partir de 2014. Sous l’effet de la chaleur, le BPA des récipients plastiques « migre » du contenant vers le contenu. Préférez les matériaux les plus sûrs : gré, verre, terre cuite, céramique et évitez de chauffer nourriture ou liquides dans ces contenants plastique Ces derniers sont codifiés selon leur composition. Évitez les plastiques portant le code 3, 6 et 7.
Fruits et légumes à volonté si pas contaminés !
Une consommation régulière de fruits et légumes (cuits, crus, surgelés, en conserve ou frais) est indispensable pour notre santé. Riches en fibres, vitamines, minéraux et antioxydants, ils ont un rôle protecteur dans la prévention de maladies comme les cancers, les maladies cardiovasculaires, l’obésité, le diabète. Consommez des fruits et légumes de saison car les aliments produits sous serre peuvent bénéficier de traitement fongiques importants et privilégiez les produits locaux pour éviter certains insecticides et fongicides (exemple les oranges ou des bananes, traitées par des fongicides en cargo). Il est préférable de privilégier les produits locaux, frais et de saison, et dans la mesure du possible de les choisir « bio » mais cela n’empêche pas de toujours laver et nettoyer scrupuleusement les fruits et légumes !
La viande avec modération
La consommation de viande est incriminée par de nombreuses études. Volailles et lapins comportent des taux importants d’antibiotiques ; les porcs et les bovins sont mis en cause dans le développement de l’obésité et de certains cancers. Le Fond Mondial de Recherche contre le Cancer recommande de consommer moins de 300g de viande par semaine. Préférez les viandes maigres comme la dinde, le poulet de bonne qualité (label rouge ou Bio).
Les poissons, ce n’est plus aussi bon !
Les poissons sont une source indispensable de phosphore, d’iode et d’oméga 3 mais les poissons d’eau douce sont contaminés par les PCB, un polluant organique persistant, qui présente des risques pour la santé. En janvier 2012, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a recommandé de limiter la consommation de poissons d’eau douce à 1 fois tous les 2 mois pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes ainsi que pour les enfants de moins de 3 ans et à 2 fois par mois pour le reste de la population. Compte tenu de la toxicité des métaux lourds et des PCB pour les femmes enceintes, il est recommandé de ne pas consommer plus de 150 gr/semaine de poissons de mer prédateurs comme la lotte, le loup, l’empereur, le thon, la truite.
Vérifier l’eau
Des traces de médicaments et de pesticides ont été mesurées dans l’eau potable. Même à faibles doses, des perturbateurs endocriniens peuvent altérer la reproduction et le développement. Vous pouvez accéder aux résultats de la qualité de l’eau de votre commune en consultant le site du ministère de la santé.
Choisir les bonnes graisses... mais pas toutes
Une alimentation trop grasse est mauvaise pour la santé mais les graisses sont essentielles au bon fonctionnement de notre organisme. Elles apportent de l’énergie, protègent nos organes et jouent un rôle dans le transport des vitamines dans l’organisme. Il faut différencier les acides gras saturés qui augmentent le taux de mauvais cholestérol (produits laitiers, charcuterie, chips, viennoiseries, viandes, beurre, huile de palme) des acides gras insaturés dont les oméga 3 font partie. Ils sont présents dans les noix, les huiles végétales et les poissons gras. Leur consommation aide à diminuer la pression artérielle et la quantité de triglycérides dans le sang.
Cuire à feu doux
Toute cuisson à température excessive détruit les acides gras essentiels comme les oméga 3 ainsi que les deux tiers des vitamines et produit des composés carbonés potentiellement toxiques. Seules les cuissons à basse température et à la vapeur garantissent le respect du produit. Éviter la cuisson des aliments dans des casseroles ou plats en aluminium abîmés ou rayés.
La mention « graisse végétale hydrogénée » signale des acides gras polyinsaturés appelés acide gras trans (plats préparés, les biscuits, les confiseries, les viennoiseries, les pâtes à tartiner, les chocolats, les céréales, le beurre d’arachide, la margarine, etc). Ils sont nocifs pour la santé car favorisent les maladies cardiovasculaires en augmentant le « mauvais » cholestérol et en diminuant le « bon » cholestérol.