A ttention quand même à ne pas rapprocher trop vite la fatigue passagère qui se corrige avec une semaine de baisse de régime substantielle et ce que l’on appelle le surentrainement qui est cette fatigue chronique, qui elle, ne s’évapore pas aussi facilement suivant la gravité du surentrainement ... hélas
Le surentraînement est en réalité, fondamentalement la manifestation d'un déséquilibre sur le plan énergétique : pour faire court l’individu s'est placé dans une situation caractérisé par une consommation d'énergie supérieure à sa mise en réserve .
Pour les intimes , on dit alors que le catabolisme supplante l'anabolisme
Ce qui fait que, « in fine » le surentraînement n'est pas uniquement physique , puisqu’il atteint aussi bien le mental que le physique !
Le surentraînement aboutit toujours à une diminution du rendement , à une diminution de la capacité de travail…mais il ne peut s’apprécier que par des performances comparées de l’individu par rapport à lui-même
A mon sens le diagnostique doit comprendre 3 étapes , un peu comme dans tout problème médical il est important certes de soigner le mal mais surtout d’en analyser la cause !
1.Suspicion d’un défaut de progression
Lorsque qu’un sportif est fatigué de manière « anormale » la première chose à faire est de vérifier s’il n’a pas ce que l’on appelle en matière de coaching « un défaut de progression » (c’est à dire en lien à ses propres capacités).
Prenons l'exemple d’une équipe de club de 6 cyclistes, au cours de l’entrainement hivernal les 6 progressent de la même manière puis début mars avec la reprise des compétitions 5 continuent leurs progressions alors que l’un d’entre eux stagne;
Cette différence de progression ne veut pas dire qu'il est surentraîné, il a peut-être simplement moins de "capacité" que les autres.
2.Suspicion d'un dysfonctionnement sur un des paramètres de l' hygiène de vie
Lorsque cela a été vérifié il faut alors se pencher sur l’ensemble des composants de l’hygiene de vie quotidienne :
>Alimentation
> stress familiaux, professionnel, examens , etc ….,
> sommeil ,
> activités physiques en parallèles,
> pression du résultat
etc etc ….
Il n’est pas rare de voir un jeune papa basculer en surentrainement après 3 mois de nuits fortement perturbées par "bébé" qui prend son temps pour admettre que la nuit on dort !!!
3. Suspicion d'une mauvaise évaluation de la récupération dans le suivi du plan d’entrainement et son adaptation
Lorsque les étapes 1 et 2 ont été vérifiées il est temps de passer alors à la réflexion sur la construction même de son plan d’entrainement (s’il y en a un bien sûr !)
C’est sur ce registre que s’appréciera aussi la qualité d’un suivi d’entrainement (en autonomie ou par un coach) .
Construire un plan d’entrainement ce n’est pas enchainer des cycles (maso ou micro ) comme on enfile des perles sur un collier !
Construire un plan type est en soi on ne peut plus facile , là où les choses se complexifient c'est lorsqu'il faudra l'adapter , l'aménager , cela demande de savoir écouter les ressentis , étape par étape , pour savoir minutieusement doser les temps de récupération (pendant les séances et entre les séances) .
Je lis souvent comme valeur universelle le principe de l’alternance 3 ou 4 semaines d’intensif suivi par une semaine de récup …
Cela est de la pure théorie, pas totalement infondée il est vrai, mais qu’il faut adapter au risque de faciliter l'arrivée du syndrome du surentrainement !
On ne peut pas construire efficacement un plan d'entraînement si on n’évalue pas avec le plus de rigueur possible le temps de récupération propre à chacun, récupération correspondant à la charge imposée.
Plusieurs éléments structurent cette évaluation physiologique
> l'étude de la variabilité de la fréquence cardiaque ( par le marqueur temporel du RMSSD notamment)
> L’analyse de l’évolution du ruffier (d’où l’importance d’une passation du test régulière dès la reprise en début de saison )
> L’étude des dérives cardiaques sur les séances d’intervalles,
> la FC de récup prise à H +1h après l’entrainement et H+2h
> ceux qui disposent d’un tensiomètre, la prise de tension est aussi un paramètre de récupération ( en lien avec le stress notamment)
> le nombre d’heures cumulées par semaines de sommeil,
> le niveau d’appétit (on constate parfois une aversion soudaine à un aliment pourtant très bien toléré et appréciée )
> perte de la libido
Mais la liste n’est pas exhaustive ...
Il me semble que l'utilisation d'indicateurs "croisés" est important pour détecter sur le plan physiologique le surentrainement et le niveau de fatigue .
Très franchement je pense que l'utilisation de la VFC ( intervalle R-R des cardio) reste un des moyens les plus simples et des plus fiables , facile à mettre en place avec un minimum de pratique .
en mode routine un tilt test en position couché vous prendra 5 minutes et quelques minutes de plus pour enregistrer le tout et obtenir la valeur du RMSSD qui est le marqueur le plus simple à utiliser pour identifier son niveau de récupération .
Ceux et celles qui veulent un didacticiel complet avec les méthodes d'utilisation de la VFC je vous envoie vers ce lien (je ne peux pas faire de copier coller de l'article car il comprend de nombreux diagrammes que je peux placer ici .
http://www.diet-sport-coach.com/pages/c ... iaque.html
Alain