Au sens du dictionnaire dériver revient à s'écarter d'une certaine moyenne (ou norme )
En terme de physiologie du sport pour beaucoup d'entraineur et coach , la dérive cardiaque ( « cardiac drift » ) se réduit à l'augmentation (graduelle) de la fréquence cardiaque au cours d'un exercice d'intensité constante.
Toutefois il serait réducteur de ne prendre que ce paramètre d'analyse , la dé&rive cardiaque de récupération est un indicateur tout à fait interessant et complémentaire
Dans le cadre d'une optimisation totale du suivi de l'entrainement à travers une courbe de cardio généralement on identifie huit paramètres cardiaques pour le suivi de l'entraînement que l'on va croiser régulièrement pour évaluer le niveau de performance de l'organisme
1. les phases de transition entre les temps forts et les temps de récupération
2. le niveau atteint à chaque fin effort spécifique pour les séances de fractionnés
3. la dérive cardiaque à l'effort au fil de chaque fractionné ou d'un bloc de fractionnné
4. la dérive cardiaque en référence à la Fc max atteinte au fil de la séance
5. La dérive cardiaque de récupération entre les fractionnés
6. la dérive cardiaque de récupération en fin d'entrainement
7. le temps de remise à niveau au stade du repos
8. les intervalles R-R avec l'étude des systèmes sympathiques et parasympathiques
A chaque effort sa dérive ....
La lecture et l'interprétation de dérive cardiaque diverge un peu selon qu'il s'agit d'un effort d'intensité courte (type PMA modélisée en 30/30) ou d'un effort au delà des 30 minutes
1. au cours d'un effort de type PMA/VMA en courte durée de travail
Ici on observera la différence entre le premier frac et le dernier ; plus la différence est importante et plus l'organisme a su s'adapter à l'exigence d'intensité sollicité

Commentaire :
1. une progressivité dans l'échauffement qui se termine sur 80% de la FC
2. deux blocs de 30/30 avec une intensité maintenue au fil des fracs san faiblesse attestée par une forte dérive cardiaque à l'effort (DCE)
3.on obseve l'effet de surcompensation par une DCE encore plus marquée sur le 2e bloc.
4. les courbes rouges de DCE et celles de la dérive cardiaque de récupération (DCR)sont parrrallèles ce qui montre la très grande adaptabilité de l'organisme qui récupère de manière optimale en suivant la Fc max atteinte
Dans l'absolu la dérive cardiaque correspond à la différence entre les niveaux des fréquences cardiaques maxi atteints ( on les appelle parfois niveaux "de pointe" ) et ceux liés à la récupération atteint à chaque exercice.
La dérive est un indicateur du niveau de l'exercice : On le voit sur la courbe ci-dessus avec une différence importante qui témoigne que l'exercice a été exigeant sur le plan cardio vasculaire
2. au cours d'un effort de type PMA de soutien
ici une séance de PMA avec une orientation endurance de forceréalisé par un skieur alpiniste de haut niveau
Il est interessant d'observer l'exceptionnelle récupération de l'organisme

2. au cours d'un effort de plus de 30'
La dérive cardiaque sera très fréquente et somme toute assez évidente
Elle correspond à l’élévation progressive de la fréquence cardiaque lorsqu’un exercice dans les zones i.3 - i.4 est maintenu à la même intensité (puissance constante)
cette dérive vers le haut s'explique par deux paramètres :
A. Les conditions climatiques
Si l'exercice est effectué dans des conditions climatiques avec chaleur et humidité l’organisme va "détourner" le débit sanguin vers les zones cutanés.
L'objectif visé est d’assurer une thermorégulation efficace pour diminuer la température centrale
Cette dérivation aura pour conséquence une diminution du volume sanguin au niveau des groupes musculaires concernés en action .
Pour compenser et maintenir le débit sanguin musculaire utile pour le maintien de l'oxygénation nécessaire la FC va donc naturellement s’élever ( majoration de +15 à +20 /minute dans des conditions extrêmes )
B. la deshydratation
La déshydratation va entraîner une diminution du volume d’éjection systolique . Elle est principalement due à la diminution du volume plasmatique qui résulte de la sudation. On aboutira à la même conséquence au niveau musculaire que dans la problématique précédente avec une élévation réactionnelle de la FC pour maintenir une oxygénation constante.
L’ élévation de la fc est donc un signe fort d’alerte indiquant la nécessité d’une réhydratation immédiate .
exemple de dérive sur une course de VTT
