Salut,(copie de Indignation quant au prix....)
Bien..., en ce qui me concerne, course ratée quasiment de bout en bout, une véritable catastrophe !!
... 1ère boucle natation, pas trop mal, je m'étais fixé un temps entre 38'et 45' pour faire les 2500m, je sors à l'australienne en 22', pas trop mal donc en accélérant un peu la cadence ça devrait le faire... Mais en replongeant le ciel s'est couvert durant la 1ère boucle, et la houle s'est élevée, du coup je n'ai réussi à boire que deux tasses d'eau salée, chopé le mal de mer (c'est les médecins qui me diront ça plus tard, mais les sensations sont bien les mêmes), et du coup dégueuler dans la flotte, pour me sentir mal tout le restant de la nat (env 800m je pense), avec une sensation d'hypo !?? Mais bon c'était la même chose pour tout le monde et pas d'excuses pour ça. Du coup je sors de la flotte en 50', merde 5' de retard. C'est pas grave, je vais me refaire la cerise en vélo !!
Bonne transition, sans perdre de temps, nickel !!
C'est partie pour 2h20 de vélo, du moins c'est ce qui était prévue, super sensation au départ, je m'alimente, je tourne les jambes pendant 5', et je passe la plaque, quand un gazier me double tout le matos clm qui va bien. Je décide de le garder à 7m devant, c'est nickel RAS 46 km/h vent arrière direction St Pée, on double pas mal de monde, et là..., mon bidon tombe du porte bidon en passant dans un trou et glisse vers la berne. Le matos étant assez chère comme ça et n'étant pas sponsorisé, je regarde dèrrière s'il n'y a personne et fais demi tour pour le ramasser. Et après va rattraper un mec qui roule à 46 !! Pas facile de se remettre dans le rythme, mais ça revient jusqu'aù giratoire de Sourraïde et LA côte que tout le monde m'avait dite comme "mortelle", côte que je trouve "facile" finalement par rapport aux autres qui ont l'air d'en chier, et là, à 5 mètres avant de basculer, la chaîne déraille entre le petit plateau et le cadre. debout sur les pédales j'arrive à décrocher le pied gauche, et me mettre de suite sur la berne pour éviter la chute collective.
Je remets ma chaîne, mal sans doute !! Bosse suivante, rebelote. Là pshycologiquement, c'est dur, et je commence à baisser les bras. Jusqu'à arriver dans une descente avec un virage que je qualifierais de dangereux pourtant avec un signaleur, où je manque de me crouter en allant tout droit dans les arbres, et en bloquant la roue arrière pour partir en crabe. La concentration n'est vraiment plus là, et l'envie de concourir se fait la belle avec. Je décide de terminer non pas la course mais le vélo en cyclo touriste (et d'attendre mon pote qui est derrière avec qui je suis venu au camping), et comme dirait Jean Ferrat, "la montagne est belle", car une chose est sûre j'ai bien profité du paysage, et je peux vous dire que se faire dépasser par tous les concurents qui font leurs courses quand on a un vélo de clm et le casque qui va bien on a vraiment l'air d'un con. Je me retourne régulièrement, mais il n'arrive pas.
Toujours pas mon pote derrière, les copains de clubs qui remontent petit à petit à mon niveau me disent il est loin... Retour sur les 20 bornes de plat pour rentrer sur St Jean. Du coup j'accélère le rythme car j'en ai vraiment marre d'être sur le vélo et je rêve de me poser . 37/38 km/h vent de face, forcément quand on passe 60 bornes en allure basse à 150 puls, on est pas trop attaqué physiquement. Je ralenti un peu avant St Jean (j'ai mal au cul en bec de selle), et vois un gars que j'ai vu plusieurs fois pendant le vélo avec un camelback sur le dos, et lui gueule : Héé Christian !! Il me regarde surpris, et continue, je lui dis : "Christian Robin, Steevo's teen", petits échanges de paroles, moment sympa que de mettre un visage sur un avatar, et le laisse partir pour finir sa course. J'arrive au parc (je ne sais même pas quel temps j'ai mis, près de 3 h je pense), J'entends un "allez papa", (les larmes montent cachées derrière les lunettes),ma femme, inquiète, est soulagée de me voir, je descends de vélo. Me retourne et toujours pas mon pote derrière. Malgré les encourageaments du public, je rentre dans le parc en marchant. Plus envie. J'accroche le vélo, enlève le casque, le maillot..., mais je prends et attache ma ceinture porte dossards "instinctivement", enfile mes runnings, et j'attends encore mon pote qui arrive enfin et décide de faire les 20 bornes avec lui. Nous partirons finalement à 3 du club.
Bonne allure de suite, les encouragements, de la famille, des copains, du public, on tape dans les mains tendues, c'est sympa... Mais toujours pas de motivation. Etant écoeuré du sucre depuis un bon moment, et n'ayant rien pris depuis le le dernier ravito au 55è kilo de vélo environ, je m'arrête au premier ravito boire de l'eau et laisse finalement partir mon pote qui est au même rythme que moi mais ne s'arrête pas, je fais ça à chaque ravito. 10km, j'en ai marre, jai vraiment envie de m'arrêter, mais je me dis que je ne peux pas par rapport à ce que j'ai "fait subir" à tout le monde y compris à moi même durant ces trois mois de prépa, par rapport à mon "coup de gueule" sur le coût de l'inscription, par rapport au geste et aux messages échangés avec Loïc64 (Je n'ai même pas pris le temps d'aller te voir Loïc, désolé). Je continue, monte les marches, et vois ma femme, mes filles , et la famille de mon pote (toujours lui), sur le pont. J'enlève mes lunettes de soleil, regarde ma femme dans les yeux, et lui dis : "j'ai vraiment envie d'arrêter, je finis pour toi, pour vous trois, je t'aime !!". Je repars en baissant les lunnettes, les larmes aux yeux, la gorge serrées...
10km au mental pour finir. 2h15 pour faire 20 bornes pour 1h35 de prévue maxi. 5h48 pour 4h 40 espérées... En passant la ligne, je vois mon pote couché par terre avec la croix roug autour de lui. Lui aussi est allé au bout physiquement. 6 de tension, il passera la nuit aux urgences, ce qui annulera le programme prévu samedi soir.
Je me change avec des fringues sèches, et je m'allonge. Ma femme et mes filles sont là. Je me relève tranquille et lui dit. Je vais me faire prendre ma tension, j'ai pas la pêche. 8,7, forcément c'est pas les 12,7 habituel. Je dis : "vous êtes sûr", 8,8, ha oui, c'était bien ça. Je dois resté environ 1h30 sous la toile jusqu'à remonter à 9,6 en ayant un peu mangé et bu, sous une couverture de survie....
Bref, finir pourquoi ?? Finalement, dans ces condition, ça ne sert pas à grand chose, surtout pour en arriver là.
Je voulais me prouver que je pouvais revenir à 40 ans, faire ce format avec près de 3 ans sans compèt, et un minimum d'entraînement. Prêt je l'étais physiquement..., mais pas psychologiquement !!...
Merci et bravo à tous pour cette superbe épreuve que je reviendrai faire, car je ne resterai pas sur cet echec, et c'est dans les echecs que l'on forge ses victoires. A bientôt à St Jean de Luz
