quelle (s) sanction (s) pour les dopés ?
Publié : 08 déc. 2004, 11:58
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http://www.xtriathlon.com/ArticleAffich ... lesID=1493
ou non 
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punir
L'analyse de Steve Handwerker, rédacteur et photographe pour SLHCommunications, Inc.
"Nina Kraft est une athlète brillante quand elle court "proprement", et elle apporte beaucoup à notre sport. Kraft a admis avoir pris une terrible décision. Partons maintenant du bon pied, dans un but productif, pas négatif, et laissons-la courir en 2005, et surtout laissons-la laver ce qu'elle a salit, par le sport.
Voilà ce que je propose :
Si elle accepte de payer une amende à l'organisation de contrôle de dopage, la somme exacte de cet argent serait alors dépensé pour des campagnes de marketing anti-dopage d'après courses. Kraft devrait se plier à des contrôles réguliers durant ses mois d'entraînement, ainsi qu'avant ses courses, peut-être à ses propres frais. L'amende, cependant, devrait être raisonnable et ne pas être plus importante que ce que va lui coûter son propre retour vers le triathlon; en Allemagne, les amendes sont relatives au revenu de la personne coupable. Kraft aurait alors l'occasion de se prouver à elle-même qu'elle est une brillante athlète, propre, et qu'elle peut apporter à notre sport.
Et voilà ce que je propose aux organisateurs et fédérations :
Comme le savent un certains nombre d'entre nous, le doping control pour les athlètes pros n'est pas commun dans le triathlon. Si les directeurs de courses et fédérations n'ont pas honnêtement su ou ont été dans le démenti du problème, la situation de Kraft va nécessairement les amener à accepter de tester tous ceux qui auront gagné du prize-money.
Invariablement, les directeurs de courses et fédérations diront que faire tous ces tests est trop coûteux. Les fonds ne doivent pas venir des inscriptions ou de l'adhésion des groupes d'âge. Afin de les aider à défrayer ces coûts, pourquoi ne pas obliger tous les athlètes pro qui se présentent sur une course (souvent invités) à payer une "redevance" pour les contrôles de dopage ou encore sur leurs licences annuelles ? Un exemple : mettez à la place de cette "version triathlon" les taxes que l'industrie aérienne a ajoutées sur chaque billet d'avion depuis le 11 septembre…
Les directeurs de courses et fédérations devraient pouvoir soutenir le choc du coût. Les athlètes pros devraient être d'une grande intégrité, mais encore plus, les directeurs de courses devraient avoir déjà renforcé les règles sur le dopage afin de prévenir le problème. Bien que la plupart des triathlètes pro ne soient pas concernés, leur contribution raisonnable à ces coûts de l'antidopage les aideraient à voir clairement qu'il y aura des contrôles et que les brebis galeuses seront définitivement éloignées du phénomène du dopage.
Il y a de nombreuses voies que l'on peut adopter afin de ne pas simplement réparer mais aussi de faire grandir notre sport."
Ma perception des choses… par Roland Beaubois
La sanction donnée par la fédération allemande de triathlon, et qui attend toujours Nina Kraft serait un bannissement de 1 à 4 années. Pour une première fois pourtant, elle pourrait n'écoper que de deux années, ce qui paraîtrait "normal".
Mais Kraft a elle-même essayé d'influencer l'opinion du public avec une autre version sur son site web, notamment sur la "Place of Refuge", un lieu historique de Big Island qu'elle a visité avec son controversé coach et petit ami Martin Malleier.
Elle y racontait entre autres la place que prennent les dieux pour les gens qui cassent les lois, et pour lesquels la punition est la mort. Le sanctuaire dans lequel elle était allée lui donnerait une seconde chance, et une cérémonie d'absolution lui serait alors accordée. Elle pourrait alors revenir chez elle l'esprit tranquille…
L'article a été depuis enlevé et le site Web de Kraft, qui avait tout de même gardé son forum ouvert aux visiteurs les jours suivant l'annonce de sa culpabilité, a depuis été fermé.
Le "pavé dans la marre", dont nous vous parlions il y a peu, a fait des vagues dans le petit monde du triathlon. Malgré cela, Kraft, en avouant immédiatement après cette annonce qu'elle s'était réellement dopée, et aussi énorme que cette histoire puisse être, aura sans doute amadoué ses juges dans une sentence moins dure qu'elle aurait été si elle s'était tue.
Comme les athlètes du 4x400 français, dont la médaille d'or a été "volée", et dont les sensations de frustration sont plutôt traumatisants – on entendait récemment Stéphane Diagana dire que la marseillaise jouée ailleurs qu'au stade de France n'avait plus la même saveur -, Nina Kraft a tout simplement volé sa première place à la suissesse Natascha Badmann, et cela elle ne pourra jamais revenir en arrière : cette joie de gagner, de passer la ligne la première, et d'être la reine de la cérémonie des Awards.
Imaginez maintenant que Kate Major eut été à la place de Badmann. Elle aurait alors gagné pour la première fois le championnat du Monde de triathlon sur tapis vert… Bonjour la frustration ! Il y a de quoi détester la fautive pour le reste de ses jours !
Alors la pression est-elle si forte qu'elle empêche à certains athlètes de penser aux conséquences ? Est-ce que Nina Kraft a pensé qu'elle allait décevoir ses fans, ses sponsors, mais aussi sa famille (aura-t-elle le courage d'en regarder certains dans les yeux maintenant), et qu'elle allait ternir à jamais cette édition 2004 de l'Ironman d'Hawaii ?
A-t-elle simplement pensé : si je suis prise, pourrai-je recommencer, et qu'on pense de moi : "Elle est propre" ?
Ne faites jamais LA connerie qui pourrait vous faire regretter tant de choses ensuite… et éduquez vos enfants dans une bonne ligne de conduite.

