J’en déduis qu’il tolère, voire se contrefout du problème, seul le spectacle importe.
Les soupçons du public sont pourtant étayés : sur le Tour 98, 40 échantillons positifs à l’EPO/70 testés. Si on ajoute les autres produits, les autorisations thérapeutiques farfelues, les asthmatiques, on arrive facilement à 80% du peloton sous « suivi médical ».
Depuis 98, le niveau n’a pas baissé, au contraire, ce qui laisse supposer que le pourcentage de dopés est toujours aussi élevé, malgré les efforts de la lutte antidopage.
Madiot disait qu’il arrêterait s’il pensait qu’il n’y avait plus d’espoir. Hé ben faut qu’il arrête.
Y’a plus d’espoir.
-l’UCI qui continue à nier l’ampleur de la crise (cf Mc Quaid), quand il n’y a pas de problème pourquoi diable voulez-vous le traiter ?
-le dopage ça rapporte aux labos : 90% de l’EPO produite ne va pas aux malades si j’ai bien compris.
-le cyclisme est consanguin : les ex pros deviennent au choix directeur sportif, mécano, commentateur, consultant, directeur du Tour, soigneur…
-la formidable impuissance de la lutte anti-dopage, malgré ses efforts, qui a laissé passer pendant 7 ans les 80% de dopés du peloton, et qui en est réduite à demander des contrôle a posteriori.
-Et par dessus tout l’absolution du public à tout cela, et le cynisme des autorités sportives qui parient que notre passion va l’emporter sur notre dégoût.
Face à cela, on ne peut pas espérer que le cyclisme se saborde à l’instar de l’haltérophilie des années 80, que les tricheurs s ‘amendent, que l’UCI soit moins cynique, que les labos soient moins rapaces….
Mais on dispose quand même, si on le désire, de l’Arme Fatale, de la bombe atomique du pauvre : le bouton « stop » de la télé dès l’apparition d’une roue.

Perso, devant cette mascarade qui m’a fait un (long) moment sourire, j’ai considéré qu’il était temps de sanctionner : donc pour moi, depuis fin juillet plus un regard sur le vélo devant la télé ou sur les routes. Le pire de tout c’est que ça ne me manque pas, et ça va durer.
Mais au lieu d’être un Don Quichotte, je rêve que beaucoup fassent comme moi. Vous imaginez sur le Tour 2006, pas un chat au sommet de l’Alpe d’Huez, et comme audience, seules les mémées endormies devant leur télé. Peut-être que Mc Quaid considèrerait enfin qu’il y a un problème. «Hello Houston, we have a problem ! »

Mais ces propos n’engagent que moi. Et on peut élargir le débat au sport pro en général : la moutarde commence, par exemple, aussi à me monter au nez, quand je vois les performances de notre ami Ramzi en athlé, passé au travers des contrôles avec une aisance stupéfiante.
Et vous, qu’en pensez-vous : stop ou encore ?