
Cross ouest france
Après l’arrêt de sa carrière cycliste il y a deux ans, Laurent Brochard s’est lancé dans la course à pied pour s’entretenir. Et les résultats ont suivi.
Laurent Brochard s’est imposé dans le tout nouveau trail XL de Saint-Luperce. (Photo Isabelle Hervé)En quittant le milieu du vélo il y a deux ans, le champion du monde sur route 1997 a aussi coupé sa célèbre queue de cheval. Mais deux ans après sa retraite sportive, Laurent Brochard, 41 ans, a gardé sa silhouette longiligne. Il n’a pas pris un gramme de graisse, et pour cause. A peine sa machine rangée dans son garage à Aigné près du Mans (Sarthe), l’ancien cycliste est passé à la course à pied. Une reconversion réussie puisque l’ancien coureur a établi un temps de référence dès son deuxième marathon, disputé à Vannes il y a un mois, en 2 h 36. Dimanche matin, nous avons rencontré Laurent Brochard au trail XL de Saint-Luperce, qu’il a remporté. Le palmarès continue donc de s’allonger pour l’ancien pro, vainqueur d’étape sur le Tour en 1997. Un homme fier de sa longue carrière, malgré l’affaire Festina qui est venue la ternir en 1998.
Vous êtes passé du vélo à la course à pied avec réussite !
La course à pied était mon premier sport. Je me suis remis à courir pour m’entretenir. Après, je me suis pris au jeu. Les 2 h 36 sur marathon ont surpris beaucoup de monde. Je ne pensais pas me situer à un tel niveau, d’autant plus que le marathon de Vannes est difficile. J’avais un mauvais souvenir de mon premier marathon, celui de Paris, où j’avais plein d’ampoules. L’objectif était donc de faire mieux.
Pourquoi avez-vous disputé le trail de Saint-Luperce ?
Je préfère les trails qui sont moins traumatisants musculairement. J’ai été habitué à courir dans la nature. J’aime découvrir les paysages. Mais je ne cours pas beaucoup, juste une dizaine de courses dans l’année. Pour préparer les marathons, je m’entraînais trois à quatre fois pas semaine. Je n’ai pas de grandes ambitions. Je cours sans me prendre la tête ; quand j’étais pro, c’était pareil.
La reconversion a-t-elle été facile ?
Avant ma retraite sportive, j’avais déjà investi dans deux magasins de cycle sur Le Mans. J’ai aussi une petite entreprise de fabrication de cadres sur mesure. Mon frère tient ça près de Tours. Mais j’avoue qu’au moment de mon arrêt, ç’a été un peu dur. Je n’avais pas choisi cette façon d’arrêter. J’ai eu une fracture de la clavicule. J’ai mis du temps à m’en remettre.
« Il n’y a pas que le vélo dans la vie ! »
Et puis l’arrêt brutal est parfois mal vécu par les anciens sportifs de haut niveau...
Pendant mes vingt ans dans le cyclisme, j’étais dans mon monde. Il n’y avait pas grand-chose à faire mis à part du vélo !
Etes-vous satisfait de votre carrière ?
J’ai eu des résultats honorables. Je suis très satisfait de ma carrière.
Vous avez été mêlé à l’affaire Festina. Quel regard portez-vous sur cet événement, plus de dix ans après ?
On a digéré. Ç’a sans doute été un bien pour la suite. Malheureusement, on a payé...
Avez-vous conservé des contacts avec le milieu du cyclisme ?
Je ne côtoie plus personne. Je n’ai aucun contact avec le milieu pro.
Beaucoup d’anciens pros restent pourtant dans le milieu...
Ils n’arrivent pas à le quitter. Mais j’ai toujours été un peu à part dans le cyclisme. J’ai fait une carrière qui m’a plu. J’ai fait ma passion ; mais il n’y a pas que le vélo dans la vie !
Quels sont vos objectifs en course à pied ?
Je ne me fixe pas de gros objectifs. Je vais courir un trail de 70 kilomètres le 6 décembre, le SaintéLyon, entre Saint-Etienne et Lyon. L’idée, c’est de découvrir, d’avoir une nouvelle expérience. Et je compte bien faire d’autres trails l’année prochaine. C’est sympa, entre concurrents, on parle, on rigole, c’est aussi pour ça que je participe
I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!