
Comme LeTélégramme l'annonçait dès vendredi dernier, le Tour de France 2010, dont le départ sera donné à Rotterdam, fera la part belle à l'est du pays et aux Pyrénées. Et comme en 2009, il restera loin, très loin de la Bretagne.
D'information il n'était pas question puisque tout avait déjà filtré. A quelques virgules près, le parcours du Tour de France 2010, dévoilé hier à Paris, est conforme à celui que nous présentions dans notre édition de vendredi. Comme en 2007 et 2009 le Tour passera bien très au large de la Bretagne et même du Grand Ouest. Il y reviendra en 2011 à la faveur d'un départ en Vendée.
Deux fois le Tourmalet
La 97eédition s'élancera donc de Rotterdam. Un cinquième départ des Pays-Bas (record) présenté par le directeur de l'épreuve, Christian Prudhomme comme un hommage à l'«autre» patrie du vélo. De la même manière, c'est afin de célébrer le centenaire de la première incursion de l'épreuve dans les Pyrénées qu'on s'attardera cinq jours (quatre étapes) dans les trois départements pyrénéens. Au programme, tous les grands classiques: Peyresourde, Aspin, Aubisque, Marie Blanque, Soulor... et bien sûr Tourmalet, à gravir deux fois, dont une avec arrivée au sommet, ce qui n'était arrivé qu'en 1974.
Les contre-la-montre au placard
En tout, il y aura trois arrivées au sommet, avec Ax 3 Domaines et Morzine. Les Alpes seront donc servies, même si on peut regretter que la grande étape du massif (Colombière, Aravis, Saisies, Madeleine) se termine après 19km de descente et 13 km de plat. Comme si on voulait ménager le suspense jusqu'à la troisième semaine. La principale originalité d'une épreuve sans bonifications tient à la quasi suppression du contre-la-montre. L'exercice collectif est remisé au placard et l'effort individuel repoussé à la marge. Ni le prologue, limité à 8 km, ni la «route du vin» (Bordeaux-Pauillac, 51 km) arpentée à la veille de l'arrivée ne devraient peser sur l'issue finale. A priori, tout sera dit au plus tard depuis l'avant-veille (arrivée Tourmalet).
Rééquilibrage en faveur d'Armstrong?
S'il n'offre pas une concentration de difficultés plus élevée que la moyenne, ce Tour 2010 promet d'être sans répit. En effet, entre une première semaine où on nous promet d'enchaîner Liège-Bastogne-Liège (de Bruxelles à Spa) et Paris - Roubaix (arrivée juste avant Arenberg) et une traversée du massif central qui s'annonce éprouvante, les organismes n'auront pas le temps de se reposer. Suppression des contre-la-montre et des étapes «de transition»? Les organisateurs auraient voulu rééquilibrer le duel prévisible entre Contador et Armstrong en faveur du second, ils ne s'y seraient pas pris autrement. La bataille a commencé hier sur les fauteuils feutrés du Palais des congrès: tandis que l'Espagnol, impassible, fixait la scène, Armstrong faisait ami-ami avec Andy Schleck, placé par la maîtresse de maison entre les deux ex-coéquipiers. Corruption d'arbitre? Les choix effectués désignent une victime dont on ne sait si elle est collective ou individuelle: les sprinteurs et le meilleur d'entre eux, Mark Cavendish, n'auront a priori que quatre ou cinq occasions de faire mouche. Il est vrai qu'en 2009 le tchou-tchou du «train jaune» de la Columbia nous a rendus aussi dubitatifs que des ruminants regardant passer le TGV.