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Un supporteur du PSG condamné à deux mois de prison ferme
Le Monde.fr avec AFP | 15.05.2013 à 22h03 • Mis à jour le 15.05.2013 à 23h33
Un homme portant le maillot du PSG, lors des émeutes place du Trocadéro, le 13 mai à Paris.
Une peine de quatre mois de prison, dont deux ferme, assortis d'un mandat de dépôt, a été prononcée mercredi 15 mai
contre un homme de 27 ans jugé pour jets de bouteilles contre des policiers lors des violences survenues lundi soir pendant la cérémonie organisée par le PSG pour fêter son titre de champion de France.
Des accusations semblables ont valu deux peines de trois mois avec sursis et une relaxe à trois autres prévenus, jugés parallèlement dans une autre chambre du tribunal. Un quatrième a écopé d'un mois avec sursis pour avoir renversé un scooter. Les avocats des quatre hommes, qui niaient les faits, ont dénoncé la faiblesse des preuves d'identification de leurs clients. Les condamnations restent néanmoins inférieures aux réquisitions du parquet.
Au total, douze hommes – jeunes actifs, chômeurs, étudiants, un lycéen –
généralement âgés d'une vingtaine d'années ont commencé à comparaître mercredi après-midi devant la justice.
"LES VRAIS COUPABLES, ILS NE LES ONT PAS ARRÊTÉS"
Le premier condamné,
Mickaël, 27 ans, sans emploi, vivant chez ses parents dans le 8e arrondissement de Paris, est apparu penaud dans le box mais a fermement contesté les faits.
Son maillot du PSG encore sur le dos, il s'est décrit en "supporteur du club depuis tout petit", et avait rendez-vous avec des copains au Trocadéro pour fêter le titre. "Je me suis fait interpeller pour rien." Il raconte avoir assisté de loin aux incidents, tout en buvant de l'alcool avec ses amis sans se mêler aux affrontements. "Ils m'ont arrêté parce que j'avais mal à la cheville et que j'ai arrêté de courir. Les vrais coupables, ils ne les ont pas arrêtés", a-t-il assuré.
Mais les policiers, présents à l'audience, sont formels. L'un deux explique comment les forces de l'ordre avaient, selon une méthode classique, "ciblé" le fauteur de troubles du regard pour ne pas le perdre de vue et qu'il était facilement reconnaissable avec son maillot numéroté. "C'est lui qu'on voulait", selon un fonctionnaire.
Son casier judiciaire mentionne une condamnation à huit mois de prison pour vol aggravé en 2007.
"Que fait-on à 22 heures sur un lieu de quasi-guérilla urbaine, la question de la motivation réelle se pose (...), a mis en cause la représentante du parquet, Anaïs Trubuilt. Sur quelques centaines de procédures, on n'en a que quelques-unes au tribunal, celles dont on est certains."
SEPT AUTRES CAS EXAMINÉS
En préambule, la présidente Isabelle Pulver avait souligné "la difficulté de faire la différence entre les personnes présentes pour faire la fête, celles venues pour avoir un comportement de voyou et celles qui ont trouvé l'occasion trop bonne".
Sept autres cas restaient à examiner dans cette chambre, mercredi vers 21 heures. Devant l'autre formation, qui avait commencé à délibérer, une peine de six mois ferme, deux peines de trois mois ferme et une peine de quatre mois avec sursis ont été requises Sur les 42 personnes finalement placées en garde à vue après leur interpellation, 18 ont été déférées en vue de leur jugement, une devait l'être, quatre ont été convoquées ultérieurement par la justice et une est visée par une enquête préliminaire du parquet.