Re: COVID-19, de l'espoir?
Publié : 04 janv. 2021, 14:53
Je veux bien admettre que la défiance généralisée n'arrange pas les choses, mais les principales causes de cette inertie se trouvent plutôt dans l'organisation administrative de l'Etat non ? Ce qui nous pètent à la tronche aujourd'hui, c'est encore ce manque d'autonomie à des échelles plus locales. Bref, ce manque de réactivité m'apparait plus systémique qu'autre chose.Silver0l a écrit : 04 janv. 2021, 12:14Il suffit de relire ce fil pour comprendre le cheminement. Ils sont finalement très représentatifs de ce qui se disait partout en France.Blueboy a écrit : 04 janv. 2021, 11:23Silver, l'argument de ménager les anti-vaxx, je l'achète pas. Y a quand même 40% de pro-vaccins en France (même si c'est à pleurer de constater un chiffre aussi bas). Soit 25 millions de français qui sont disposés à se faire vacciner (je fais des ordres de grandeur à la grosse louche). Pardon mais même à ne considérer que cette frange réduite, on est à des années-lumières d'une trajectoire acceptable.Silver0l a écrit : 04 janv. 2021, 09:38
Y en a ici qui comprennent pas trop la problématique de mise en oeuvre d'une politique vaccinale de masse dans l'un des pays les plus méfiants du monde vis à vis des vaccins, et de la nécessité de sortir des chemins battus pour améliorer l'adhésion populaire...
Ce fiasco actuel et à prévoir de notre stratégie vaccinale est une honte, vraiment.
On ne sait pas POURQUOI il y a si peu de vaccinations, les élus locaux ne comprennent pas, ils n'ont pas été consultés alors qu'ils sont prêts à mettre en place des centres de vaccination pour leurs administrés.
On ne sait pas si on n'a pas les doses, si c'est un problème de logistique, et Alain Fischer (président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale) avoue lui-même ne pas être un spécialiste des questions de logistique vaccinale.
La comparaison avec les autres pays est cruelle...Si la trajectoire n'est pas modifiée drastiquement et très rapidement, le gouvernement ne s'en remettra pas...alors que des français perdent la vie ou leur job tous les jours.
Rajouter une couche procédurière de consentement éclairé avec un délai de rétractation de 4 jours, tirer au sort un collectif citoyen pour évaluer la stratégie vaccinale (sans se soucier de savoir s'ils ont l'expertise pour en juger), c'est LUNAIRE au vu des enjeux sanitaires et économiques, alors qu'on pourrait entrevoir la sortie du tunnel.
Je suis très en colère.
Relis les posts ici il y a encore 2 ou 3 semaines. La seule crainte c'est qu'on allait trop vite, que le gouvernement allait rendre le vaccin obligatoire, que l'on n'avait pas assez de recul, que tout ça c'était des manoeuvres pour enrichir Pfizer, d'autres soupçonnaient de sombre machinations pour faire vacciner les gens contre leur gré lorsqu'on évoquait l'idée d'un passeport vaccinal, ou d'autoriser les voyages que pour les vaccinés, certains accusaient le gouvernement de faire de la propagande en encourageant la vaccination... certains ici essayaient de me ridiculiser en disant que j'étais vraiment un trouillard pour avoir envie d'un vaccin rapide, d'autres disaient qu'il valait mieux attendre le vaccin SANOFI (fin 2021) pour se vacciner, d'autres traitaient de mouton ceux qui veulent se faire vacciner... Relis les posts d'il y a seulement 1 ou 2 semaines, c'est hyper-instructif sur l'état de défiance totale vis à vis des vaccins d'une très large part (une majorité même) de la population.
Dans ce cadre de défiance généralisée, on voit bien qu'une campagne active de dépistage massif et rapide était vouée à l'échec. Tout le monde aurait gueulé, aurait dit qu'on impose la vaccination, qu'on prenait des risques inconsidérés avec un vaccin inconnus, que c'était des manoeuvres pour enrichier Big Pharma etc. Le seul moyen pour in fine emporter l'adhésion générale était de rassurer tout le monde, de dire qu'on ne précipitait pas les choses, qu'on y allait prioritairement avec les populations (en EHPAD) sur lesquelles le rapport bénéfice/risque ne fait aucun doute, qu'il y aurait une consultation médicale préalable et individuelle, dans laquelle serait expliquées toutes les contre-indication possibles, qu'il faudrait un consentement écrit, qu'il y aurait un délai de rétractation etc etc... Toutes ces précautions, uniques au monde, ont fait du processus de vaccination une véritable usine à gaz incapable de traiter la population à large échelle et rapidement.
Mais le bon côté des choses, c'est que les gaulois étant par nature réfractaires, l'essentiel est de réfracter: après avoir gueulé comme des putois parce qu'on voulait les vacciner trop vite, ils adorent gueuler maintenant parce qu'on ne les vaccine pas assez vite (les mêmes, d'ailleurs). On va donc pouvoir alléger toutes les mesures ultra-précautionneuses inutiles et accélérer la cadence. On est passé par une étape pénible par sa lenteur mais indispensable du fait de la défiance généralisée vis à vis des recommandations sanitaires, des autorités médicales, de la vaccination...