tridan a écrit :
Comme promis, un petit exemple pour Robert (Gesink, TDF 2015, Plateau de Beille) :
- Longueur de la montée : 15,950 km
- Dénivelée : 1250 m (535m -> 1785m), pourcentage moyen 7,85%
- Temps réalisé : 46’35’’
- Poids cycliste : de 68 à 72 kg
- Poids vélo + équipement : 8 kg
- SCx : 0,35
- Coefficient de roulement (Cr) : 0,004
- Altitude moyenne : 1150 m
- Pression moyenne : 900 hPa
- Température moyenne : 20°
- Rendement du vélo : 97,5 %
- Aspiration : pas prise en compte (hyp coureur seul)
- Vent : pas pris en compte (hyp vent nul)
Avec ces paramètres, et en faisant varier le poids du coureur :
- Poids = 72 kg => Puissance = 415 W réel (5,77 W/kg)
- Poids = 70 kg => Puissance = 406 W réel (5,80 W/kg)
- Poids = 68 kg => Puissance = 396 W réel (5,83 W/kg)
Remarque : ChronosWatts donne cette montée de Gesink à 402 W étalon (hyp. aspiration pendant la moitié de la montée je pense, Gesink a fini cette montée à 1' environ du groupe des favoris).
La connaissance à 2 kg près du poids du coureur induit donc, sur cet exemple, une erreur minime de 0,5% sur les W/kg
Quid d'une mauvaise "capture" des autres paramètres et de leur conséquence ? :
- erreur de 1 kg sur poids vélo+équipement => 4 W
- erreur de 10° sur la température => 2 W
- erreur de 50 hPa (500m d'élévation) sur la pression => 2 W
- erreur de 0,05 sur le Scx => 5 W (0,3 = mains en bas du guidon, 0,35 = mains sur les cocottes, 0,4 = en danseuse)
- erreur de 0,001 sur le Cr => 4 W (on passe d'une route de bonne qualité à très bonne qualité ou mauvaise qualité)
A mon avis, il y a un petit problème dans ta méthode. Tu fais varier des paramètres en utilisant sa formule pour voir l’influence de ces paramètres sur le résultat final ; ce qui revient à considérer sa formule comme parfaitement exacte, ce qui reste à prouver...
tridan a écrit :
En faisant le grand chelem (cumul de toutes ces erreurs, la plupart grossières et évitables), on ne dépasse pourtant pas 20 W (soit 5%)
Là je vais te décevoir mais je suis presque d’accord avec toi.
20W ! Il est là le problème et c’est ce que je disais au début de notre discussion; car 400W t’es bon mais 420W tu es dopé... donc c'est délicat...
FVI70 a écrit :
« Et comme à ce niveau-là la marge d’erreur est suffisante, la plupart du temps, pour te faire basculer ou non de l’autre côté de la barrière on ne peut pas en faire grand-chose. «
Et là où je ne suis pas d’accord c’est avec le «
erreurs, la plupart grossières et évitables ». Je dirais plutôt
difficilement évitable.
Dans le calcul de Vayer (car je pense que c’est cette page que tu as reprise n’est-ce-pas ?)
http://www.lemonde.fr/sport/article/201 ... _3242.html
Puissance nécessaire pour vaincre les frottements de l'air 1,1/2 × 0,45 × 0,825 × (21,74/3,6)^3 = 45 watts
Puissance/roulements 0,004 × 9,81 × 76 × (21,74/3,6) = 18 watts
Puissance/gravité (poids) 76 × 9,81 × (21,74/3,6) × 8,28/100 = 373 watts
Puissance totale (P/air + P/roulements + P/gravité) × 100/97,5 = 436 watts
Si on reprend juste le calcul puissance/gravité et incorpore une variation de 2kg sur 76Kg. Ce n’est pas énorme et tout à fait possible : 0,5kg sur le matériel et 1,5 kg sur le poids du coureur (allez on dit 0,5 kg sur la différence en début d’étape par rapport au poids sur sa fiche coureur et 1kg perdu durant l’étape). Là on est plus que dans le domaine du possible et nous sommes à 10W. Et ce genre d’approximation est
inévitable. Pareil pour le vent, draft, etc.
tridan a écrit :
Mon avis est donc que cette méthode d'estimation est relativement fiable, simple à mettre en oeuvre (une station météo voire un anémomètre pour mesurer température, pression, force et direction du vent sur les points clé de la montée), quelques relevés SRM "témoins", une analyse du déroulement de la montée (coureurs seuls, coureurs en groupe), et on a des indicateurs qui permettent d'alerter sur une possible nouvelle "course à l'armement" ... ce serait normalement à l'UCI de mettre en place une petite équipe scientifique chargée de ce genre d'analyse, ce qui permettrait de mieux cibler et contrôler les profils "douteux", mais bon la réelle volonté de lutter contre la triche et l'UCI c'est presque un oxymore

Tout à fait d’accord sur l’UCI (et d’ailleurs je ne comprends vraiment pas leur attitude) et je pense qu’effectivement il serait tout à fait possible d’affiner la méthode avec des milliers de mesures en imaginant par exemple que tous les coureurs soient équipés sur un tour de France du même powermeter et que l’on fasse des mesures en parallèle (température, pression, prise de poids début et fin étape etc) alors il serait possible de confronter tous les types de coureurs dans des conditions climatiques et de course différentes et d’ajuster. Mais je ne suis vraiment pas sûr que Vayer & Co aient beaucoup d’exemples (en mode compétition donc proche des limites etc…)
Dans le document ci-dessous, il montre 7 mesures avec des écarts allant de <1% à 9%. 9% d’erreur cela suffit pour passer dans la catégorie des dopés ; c’est la raison pour laquelle je dis simplement qu’il faut être prudent…
http://www.chronoswatts.com/img/mag/P_1 ... cience.pdf