Je n'ai pas ce "regard" là sur le cas Froome.Tarmac a écrit : 18 juin 2018, 13:49 Bien vu pour Bernal qui est une pépite.
Pour Froome, il ne pourra pas rééditer sur le TDF ce qu'il a fait sur le GIRO. Quintana avait essayé de le faire, il l'a payé. L'année dernière T Pinot est passé complètement à côté du TDF suite à son très beau GIRO et sa 4ème place. Un Gadret qui fait 3 sur le GIRO 2011 doit abandonner sur le TDF complètement rincé. R Bardet qui fait 3 au TDF 2017 passe complètement à côté de la Vuelta pour les mêmes raisons.
Pour la Sky, il faudra regarder qui sera le vrai leader, il est possible que Froome vienne pour être le gregario du gallois et pour jouer une étape de montagne. Je ne remets pas en question sa victoire sur le GIRO, il l'a gagnée à la pédale. Ce qui m'interpelle, c'est son Tour des Alpes poussif par rapport à Pinot impérial, et sa troisième semaine, son attaque à 70 bornes de l'arrivée. Au reste, tout le monde a connu une grosse défaillance Yates/Pinot/Pozzovivo et même Dumoulin cramé sur le CLM, pas lui. J'attends donc naïvement sa défaillance de sa part. De toutes façons, avec ce qu'il a lâché comme cartouches sur le GIRO, il ne pourra pas le refaire sur le TDF.
J'ai hâte de voir le comportement de R Porte ainsi que la stratégie d'équipe à 3 leaders de la Movistar![]()
Sur le Giro, je pense que le leader de la Sky a bluffé comme jamais.
D'une part parce que sa présence sur le Tour d'Italie était moyennement appréciée de la part des suiveurs et des médias et qu'il a fallu, par conséquent, qu'il montre patte blanche et/ou des signes ou des preuves qui attestent qu'il est un humain lambda. D'autre part et surtout parce qu'il était en préparation pour... le Tour de France.
Son niveau et sa supériorité est telle qu'il a fait les efforts nécessaires, quand il fallait, au moment où il fallait, face à une faible concurrence (Dumoulin en deça par rapport à 2017, Pinot et Yates en surrégime, Pozzovivo qui n'a pas la carrure et deux jeunes loups qui ne savent pas encore courir un grand Tour).
Le cas Froome a lâché quelques secondes, par ci par là, en sachant très bien que cela n'allait pas être rédhibitoire.
J'étais très étonné d'entendre de la part des commentateurs et de lire ici sur OT après 10 jours de course à peine, que Froome était hors de forme, qu'il ne gagnerait pas le Giro, etc etc.
J'avais une autre lecture du cas Froome. J'étais sur mon lit d'hôpital et j'ai revu la fameuse 19e étape du Giro. J'ai pris des notes sur les écarts au sommet du colle delle Fenestrelle, au pied de la descente, au sommet de Sestrières, au pied de la descente de Sestrières avant d'attaquer le long bout droit de l'autoroute et au pied de la dernière ascension. En observant également son attitude (faciès, rythme de pédalage). Et comparé avec les attitudes de ses poursuivants. J'en ai conclu que Froome a parfaitement géré son écart et que le plus gros de son effort a été fait dans la montée ET la descente du colle delle Fenestrelle (1'50" au pied). Dans la montée vers Sestrières, il reprend 55" au groupe Pinot (2'45" au sortir de la station) qui a perdu plus de 35 secondes (estimation) à attendre l'équipier de Pinot et quasi autant à essayer de s'entendre parmi 5 coursiers qui ne sont pas des rouleurs comme Froome, à l'exception de Dumoulin, mais déjà bien entamé par ses efforts.
J'ai aussi observé que Froome n'a montré aucun signe de lassitude, de fatigue, de perte de régime, under control, les yeux sur son capteur de puissance et ses pulsations. J'ai aussi vu - comme beaucoup - que la Sky avait posté des suiveurs un peu partout dans les ascensions pour ravitailler leur leader. Preuve, s'il en est, que cette étape a été rondement préparée et que l'équipe Sky avait minuté son coup depuis longtemps. Woet Pouls et Kenny Ellisonde qui font péter tout le monde pour que Froome parte seul et finisse seul à 80 km de l'arrivée, c'était prémédité. Face à une concurrence amoindrie, Froome a appuyé juste ce qu'il fallait pour prendre le maillot l'avant-veille de l'arrivée.
L'étape du samedi n'a été qu'une formalité, le maillot rose sur les épaules, Froome n'avait qu'à surveiller les pétards mouillés de Dumoulin totalement rincé depuis la fin de la 2e semaine.
Je n'irai pas jusqu'à dire que le Giro n'a été qu'un entrainement pour Froome en vue du TdF 2018, mais... presque !

Et que sur le Tour de France, il est pour moi l'archi-favori car aujourd'hui, au regard de ce que j'ai vu sur le Dauphiné et le Tour de Suisse, pas un coureur ne peut rivaliser avec lui, ni Quintana, ni Porte, ni Bardet, ni Nibali, ni Uran.
