lagz_spritz a écrit : 23 avr. 2018, 16:37
Ensuite dire qu'une équipe est dopé parce qu'elle domine une saison je trouve ça limite quand même , là on est face à une équipe spécialiste des classiques avec que des grands noms , normal que les mecs "dominent" les courses
Et encore...on ne parle même pas d'une saison. On parle juste des 2 premiers mois de compétition d'une équipe construite spécifiquement pour les courses de mars - avril.
C'est marrant, Pelvoux, que tu parles de Dumoulin, parce que je le voyais justement sur la présentation eurosport du Giro tout à l'heure, et je me faisais la réflexion qui si on parle de la Quick step aujourd'hui, il y a une équipe qui a cartonné l'an dernier, plus que ce qu'on pouvait attendre, c'est la Sunweb.
Mais la, on parle de Dumoulin ou Jungels comme de coureurs lourds, donc suspects en montagne !?!
Si on compare aux deux plus gros (ex

) palmarès des années EPO:
Jungels 1m89 - 70kg et Dumoulin 1m86 - 71kg font a peu près la taille Indurain 1m88 - 80kg, mais 10kg de moins.
Il dépassent Armstrong (1m77 - 75kg) de 9 et 12cm mais font 3-4kg de moins !!!
Ces mêmes Armstrong et Indurain qui arrivaient à faire exploser en montagne les 57kg d'un Pantani, grimpeur exceptionnel et qui ne tournait pas à l'eau non plus.
Alors je veux bien que le peloton ait des tendances d'extrême maigreur depuis quelques années, mais on est quand même bien loin des rapports taille / poids qu'on trouvait en tête en haute montagne dans les années 90-2000. 70kg pour quasimment 1m90, ca reste des gabarits très longilignes.
Par contre, je pense aussi que l'erreur a été de le laisser partir. Un coureur du gabarit de Jungels aurait sans doute eu beaucoup plus de mal à réagir à une série d'accélérations dans le final. Mais une fois lancé, en mode contre la montre, avec des coureurs qui se regardent un peu derrière, c'est plié...
Et sans les défendre outre mesure, il faut quand même voir qu'ils avaient de très loin la plus grosse équipe, avec à chaque fois 3, 4, 5 coureurs qui auraient été leader ou au pire coureur protégé dans n'importe laquelle des autres équipes. Quand il restait encore 4 ou 5 quickstep dans le final, les autres équipes n'avaient bien souvent plus qu'un ou deux coureurs. Et ceux qui en avaient un peu plus (Astana notamment) n'avaient qu'un ou deux coureurs capables de l'emporter. Chez les quickstep, tous ceux qui étaient encore la dans les 30 derniers kilomètres pouvaient gagner. Personne n'était en mesure de contrôler ce sur-nombre qu'ils ont aussi su parfaitement exploiter (hormis sur Paris Roubaix)
Donc autant le fait d'avoir la meilleure équipe, etc... n'exclu pas qu'il y ait aussi utilisation de pratiques dopantes, autant je trouve que le résumé domination = dopage manque quand même cruellement d'arguments.
Personnellement en tout cas, il y a quelque chose qui me surprend beaucoup plus, c'est l'absence de pic de forme chez certains (avec quand même une tendance assez forte de l'autre coté des Pyrénéées). Valverde par exemple, mais on parlait aussi de Gomez il y a quelques jours. Landa, dans une mesure un peu moindre que Valverde, arrive aussi à cumuler des résultats de très haut niveau du Giro jusqu'à la fin de saison.
Surtout qu'il arrive dans tous les sports que des athlètes fassent une année de feu mais y laissent tellement de jus qu'ils connaissent un trou pendant une ou deux saisons. La, on a des coureurs qui semblent au top toute l'année, et qui cumulent ça avec une régularité et une longévité exceptionnelles... Ce n'est pas non plus une preuve de dopage, mais cela va quand même à l'encontre de beaucoup de principes de la préparation et de la gestion physique.