Publié : 15 juil. 2006, 12:24
OùFironman a écrit :CR en ligne...![]()
Pas trop motivé au départMon + long CR à l'arrivée
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A bientôt,
Chris



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OùFironman a écrit :CR en ligne...![]()
Pas trop motivé au départMon + long CR à l'arrivée
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A bientôt,
Chris
Récit de l'Embrunman 2006 :
Cette année mon coach m'a bien gâté dans ses programmes, j'en ai bavé à l'entraînement, vous pouvez même pas imaginer. Retour sur images :
Début juin je commence à m'entraîner comme un chien, l'objectif est clair finir le triathlon qui figure parmis les plus durs au monde, avec entre autre le col de l'Izoard à passer. Rien que ça !
Objectif secondaire, battre un maximum de collègues du club, nous sommes 10 inscrits et également un objectif de temps : 13h30 maxi, ça sera pas simple. En cas d'exploit, il faudra même battre les 12h du père François..
Ma préparation commence bien mais fin juin grosse période de doute suite à un accident de vélo où j'ai “goûté” le pare-choc arrière d'une voiture. Je m'en tire plutôt bien, avec “seulement” une luxation de l'épaule droite. Verdict : pas de sport durant 3semaines selon le radiologue, en réalité je reprend le vélo au bout d'une semaine, la course à pied au bout de 2semaines et malheureusement la natation a été dure à reprendre, un mois d'arrêt total. J'ai du foncier mais le doute s'installe, ne vaut-il mieux pas remettre ça a 2007 ? Non,! Pas question, les copains ne pourront pas se passer de moi !
Je reprend la préparation comme si de rien était.
Enfin le jour J !. Ca fait une semaine que mon coach me surveille et me prive de tout ce dont je raffole (sucrerie, bière, et gâteaux en tout genre). Le réveil est prévu à 4h du matin, suffisamment tôt pour manger et digérer un plat de pâte. Le départ est à 6H ! Je me sens bien et je ne suis pas trop endormi, juste un crainte : la météo... En cette année 2006 elle est capricieuse pour un mois d'août et il fait un peu frisquet.
Il fait nuit le départ est donné pour 902 triathlètes aux objectifs divers. Je pars en 2e ligne pour la natation, l'objectif est de partir assez fort pour ne pas prendre trop de bouchon. Il faut aussi essayer de finir devant François qui pourrait m'aider à gérer mon vélo comme il le faut.
La natation se fait en 2 tours, le 1er passe plutôt bien malgré une crampe au mollet qui disparaît aussi vite qu'elle apparaît. Le second tour est plus agréable car le soleil commence un peu à se montrer et on commence à voir le fond du plan d'eau. Le peloton est déjà plus étiré au 2nd tour, il est plus facile de nager ainsi.
Enfin la fin ! Je sort de l'eau, l'équilibre n'est pas très bon après 1h03 (183e) passé à l'horizontal dans une eau un peu fraîche. Je constate avec déception que François est déjà parti, il a 1minute d'avance sur moi déjà. Faut pas se démoraliser, je décide de me gérer tout seul sur le vélo.
Le départ du vélo annonce la couleur, un aller-retour de 200m le temps d'enfiler les scratch des chaussures puis... un gros raidar. C'est parti pour le trophée des grimpeurs pendant les 15-20 premiers kilomètres. Puis descente environ 10 kilomètres pour rattraper la nationale et une bonne portion de « plat » (enfin tout est relatif). Dans la descente le dossard n°8 me rattrape ! Aurais-je nagé mieux que je ne le pensais ??? Il a du avoir des soucis mais ça me gonfle le moral de me voir au niveau d’un mec qui fait parti des favoris. Après tout je ne sors que 15minutes derrière le meilleur nageur. La partie plate est désagréable à cause du vent mais chose qui m’étonne, le public est très nombreux. On se croirait pour peu sur une étape du tour de France, gonflé à bloc je retire une dents, je met le nez dans le guidon, position aéro maximale et je fonce sur l’Isoard. 27km/h de moyenne avant de l’attaquer. Je commence à connaître ce col, je l’ai reconnais en 2005 et en juillet de cette année. J’y ai d’ailleurs fait la pire fringale de ma vie en le finissant à 5km/h avec les pires difficultés du monde !
Mais aujourd’hui je vais bien, je l’attaque à mon rythme, pas trop vite, je me laisse dépasser par certains, j’en dépasse d’autres. Une nana me double, je n’essaye pas de suivre, trop rapide la mignonne, mais d’autres n’ont pas cette sagesse, ils le regretteront en haut dans 30km. D’ailleurs au sommet je l’ai presque rattrapée elle et beaucoup de ses « suiveurs » sont resté plantés quelque part dans le col. J’ai monté le col sans problème mais il laissera des traces dans l’organisme, j’en suis persuadé. Au sommet je décide de prendre un bidon vite fait mais de ne pas m’attarder car il fait frais. Faut dire on est à 2300m d’altitude et au pied du col il fait pas chaud non plus. 24km/h de moyenne ! 3km/h perdu dans la bosse et il reste 88km à faire, 100 accomplis.
Je commets une belle erreur, celle de ne pas enfiler mon coupe-vent pour la descente du col, je sens la morsure du froid jusqu’à Briançon.
Après Briançon, je ralenti un peu le rythme et je me ravitaille à coup de sandwich au jambon et je m’étire car j’ai le dos complètement courbaturé. Ca fait du bien mais les jambes ont été trop inactives dans la descente et je me sens incapable de reprendre le rythme du départ. Ma galère dure 50km environ, dans les vallons qui longent la N94, la côte de Champcella me posera les pires difficultés du monde et je perds beaucoup de places. Je retrouve finalement mes forces comme par magie et je me surprend dans un faux plat montant à plus de 30km/h, je reprend du poil de la bête la dernière côte, la côte de Chalvet, tant redoutée par tous ne sera qu’une formalité pour moi. Je pose le vélo finalement en 7h35 soit plus de 8h30 après le départ, il est environ 14h30 déjà mais ce fut un pur plaisir de rouler entouré d'aussi beaux paysages. Je fais le 166e temps vélo, je gagne des places, tout va bien mais le marathon me fait vraiment peur car la course à pied est de loin mon point faible. On verra si les programme du coach son payant, l’an dernier je cours en 5h10 sur marathon ultra plat. Ici le marathon se fait en 2 boucles de 21km avec 2 fois une grosse côte à monter (escalader ?).
Je pars relativement lentement, je n’arrive pas à bien respirer, j’ai 2 points dans le dos qui m’empêche de prendre des inspirations complètes. Tant pis je gère, je monte la côte en courant, lentement mais je cours alors que beaucoup marchent, il me rattraperont pour certains. Au bout de l’aller-retour, je croise Bubu suivi de près par François : ils n’ont même pas 2km d’avance ! J’ai 10minutes de retard sur eux, je garde mon rythme mais j’espère…
Fin du 1er tour, une amie fait le tour du lac avec moi soit 2km environ, ça fait chaud au cœur. Je regrimpe la côte en courant mais en haut quand je vois l’indication 7km, j’ai l’impression que je ne finirais jamais. Je commence à être las. Le passage sur l’aller retour m’est fatal, il reste 10km je me met à marcher alors que l’écart entre François et moi s’est maintenu, Bubu a déjà pris le large par contre. Ironie du sort, il se met à pleuvoir dans la minute qui suit. Je marche et cours par intermittence pendant 5km puis en faveur d’une descente (et de l’euphorie aussi probablement) je reprends une course à un rythme soutenu. J’ai l’impression de courir vite, j’arrive à gérer ma respiration mais j’ai mal aux jambes. Dernier passe autour du lac avec mon amie, je vais chercher le meilleur chrono possible. La ligne d’arrivée se dessine, je fonce, j’ai presque envie je pleurer, je me retourne 13h30 ! Mission accomplie. Le coach semble fier de moi, et moi je suis fier de ce qu’elle a fait de mon faible potentiel. Mes amis-supporter sont là, j'aimerais tous les embrasser en même temps.
Je suis 3e de mon club et au classement par club nous faisons 27e/94 et 2e club d’IDF : fier d’être Yerrois !
Gros bonheur sous la pluie en tout cas, je pense à tous ceux qui vont arriver de nuit dans ces conditions météo, je les admire car en 18h pour le dernier, je me dis que ça doit être une galère complètement différente. J’admire également les 1ers qui finissent en moins de 10h.
Hervé Faure, déjà vainqueur l’an dernier à Nice m’avait battu de plus de 5h. Aujourd’hui il me bat que de 3h30 sur un circuit beaucoup plus dur. Avec une progression pareil il a intérêt à se méfier de moi pour les prochaines années :p
The End
PS : Encore une fois, après la course, je m'étais dis que ça serait mon dernier mais dès le surlendemain je sens l'appel des défis futur.Quand on aime...