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PARIS, 13 déc 2007 (AFP) - Trois nouveaux contrôles positifs, une enquête judiciaire toujours en cours et des accusations non étayées de preuves contre plusieurs athlètes: le demi-fond français, montré du doigt à l'été 2006, est resté empêtré dans les affaires de dopage lors de l'année écoulée.
Le nettoyage entamé après les contrôles positifs de Nordine Gezzar (3000 m steeple) et Latifa Essarokh (1500 m), respectivement en juillet et août 2006, s'est poursuivi en janvier.
Il y a d'abord eu l'arrestation par les douaniers de l'ancienne médaillée de bronze européenne en salle du 1500 m, Hind Dehiba, et de son mari et entraîneur Fodil à Roissy à leur arrivée en provenance d'Albuquerque, aux Etats-Unis.
Les agents ont trouvé des fioles d'hormones de croissance dans les bagages de Fodil, qui affirme qu'elles sont destinées à son usage personnel. Lui seul est mis en examen, mais Hind, détentrice du record de France du 1500 en plein air et en salle, subit alors un contrôle antidopage qui se révèle positif à l'EPO.
Comme Gezzar et Essarokh, elle écope de deux ans de suspension. Pour le champion de France de cross Zoubaa, contrôlé positif à l'EPO après sa victoire aux Championnats de France militaires le 27 janvier, la Fédération française d'athlétisme (FFA) frappe encore plus fort: 3 ans de suspension.
Le 18 mai, c'est au tour du spécialiste du 800 m, Florent Lacasse, d'être contrôlé positif à la testostérone lors d'un test inopiné. Suspendu deux ans, il mettra en cause la prise d'un complément alimentaire mal dosé, comme le médaillé de bronze du 400 m haies aux Jeux d'Athènes Naman Keita, qui écopera à l'automne d'une sanction identique pour des faits similaires.
Entre-temps, l'ouragan Aïssa Dgoudghi a à son tour ébranlé le demi-fond. Dans un courrier transmis par Hind Dehiba à la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) et à l'Agence mondiale antidopage (AMA), ce spécialiste marocain du 10.000 m, suspendu jusqu'en 2009 pour s'être soustrait à un contrôle antidopage, accuse plusieurs athlètes français de se doper.
Outre Essarokh et Zoubaa, il cite les noms de Bouchra Ghezielle, médaillée de bronze mondiale du 1500 m en 2005, Julie Coulaud, médaillée d'argent aux Championnats d'Europe de cross le 9 décembre, et Bouabdellah "Bob" Tahri, ancien recordman d'Europe du 3000 m steeple.
Ces accusations sont pour l'instant restées sans preuve et tous les athlètes montrés du doigt ont poursuivi leur saison.
La FFA attend aussi avec impatience les résultats de l'enquête ouverte en août 2006 par la juge du pôle santé publique du parquet de Paris, Anne-Marie Bellot, dans le cadre de laquelle Zahia Dahmani, spécialiste du 10.000 m et du marathon, et Hanan Farhoun, 33 ans, 3.000 m, ont été placées brièvement en garde à vue fin juin.
D'ici là, une autre tempête pourrait ébranler le demi-fond. Début octobre, le président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD)
Pierre Bordry a indiqué que les analyses d'environ dix athlètes avaient révélé des traces de Dynepo, la nouvelle EPO mise en cause dans le contrôle antidopage du cycliste danois Michael Rasmussen.
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AFP 131125 DEC 07

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