Qu'un joueur pareil termine sa carrière sur une expulsion en finale de la coupe du Monde, je me dis qu'ici bas, c'est ni Dieu ni maître, c'est la réalité qui gagne, toujours.
J'ai connu Zinedine quand il était au centre de formation de l'AS Cannes, joueur exceptionnel déjà en 1re division, et déjà, dans les tribunes du stade Coubertin, Zinedane était insulté (sale arabe, etc...) par les propres "supporters" cannois, pas ceux du kop, mais les crétins en cravates, les notables, les fils à papa, les pique-assiettes des tribunes présidentielles et des tribunes d'honneur, incapables de reconnaître le talent, le génie déjà, entre un Zidane et un Pierre Dreossi...
Zidane était sans doute un génie, l'un des meilleurs footballeurs de l'histoire, il n'en reste pas moins humain, simplement humain, d'une humilité sans égal, capable d'émotions aussi.
Suis triste qu'il ait râté sa sortie Zinedine, comme il est écrit dans l'Equipe ce matin, Zidane avait entre ses mains, le destin d'un Mohammed Ali, d'un Jesse Owens...
Dix minutes auraient suffi.
Dix minutes pour qu'il termine la rencontre aux côtés de siens, le scénario aurait été différent, c'est certain.
Un destin peut-il basculer en qqs secondes, oui, Zinedine n'est pas au-dessus des règles universelles. Il a fallu ce coup de tête et cette expulsion pour que Zinedine regagne les vestiaires et ne voit pas la triste fin de son équipe, d'une époque.
Sur le coup de tête, sur les mots que l'Italien a du prononcer à Zidane, dans son dos, sur le match "proprement" dit de la squadra azzura égale et fidèle à elle-même... sur l'énorme match de Thuram, Gallas, Sagnol, sur l'entrée de Diarra, sur Buffon vraiment excellent, sur la barre de Trezeguet, sur le coaching de Lippi, sur le calcio gangréné par la corruption, que dire de plus...
