Comme à mon sens il n'y a que très peu d'ambiguïté sur la probité ou non des grands acteurs du Tour

.... rien de neuf cette année, malgré des vitesses moyennes ascensionnelles en légère baisse ( sauf pour Riblon qui aurait monté Ax-3 domaines plus fort que le sulfureux Toschnig de 2005

), j'ai juste envie de m'attarder sur les aspects les plus bassement mercantilistes de ce sujet.
C'est vrai que les différences sont assez frappantes entre l'économie du vélo et celle du foot. Pas seulement les montants annuels de droits tv bien plus copieux dans le foot, mais aussi un certain archaisme dans les pratiques côté vélo, notamment en matière de redistribution de ces mêmes droits. Traditionnellement, la vénérable ASO reçoit des droits tv mais ceux-ci sont destinés en priorité à rétribuer les tout aussi vénérables actionnaires du groupe Amaury ( dont ASO n'est qu'une petite composante). Pas les équipes, encore moins les coureurs ( si on considère que les primes de courses commentées ici même répondent à une autre logique de financement). Et dans ce petit milieu du vélo, l'impression donnée c'est qu'on maugrée depuis des années mais que personne ne trouve quoi que ce soit à y redire de manière explicite et un tant soit peu ferme sinon couillue. La Ligue de foot pro partage quant à elle les droits perçus entre les clubs de L1 et L2, avec un petit bonus supplémentaire pour les clubs les plus diffusés ( OM, Lyon), à la suite d'accords négociés de haute lutte entre celle-ci et les clubs, sous le regard attentif des syndicats de joueurs et d'entraîneurs. Des clubs obscurs de L2 voient leur budget prévisionnel très-très grassement amendé par cette manne cathodique. De leur côté, les acteurs supposés représenter les intérêts des équipes cyclistes les plus en vue et, accessoirement, de leurs coureurs , sont le plus souvent soit ignorants, soit dans une logique conflictuelle assez étroite ( Johan Bruynel, Manolo Sainz sont de beau specimens à ce niveau, pas franchement connus pour être des idolâtres de feu Henri Krasucki

).
Dernière impression: la structure des clubs en foot est également beaucoup plus pérenne qu'en cyclisme , ce qui ne favorise pas la négociation sur la longue durée avec les organisateurs. Le constat pourrait presque conforter les clichés les plus usés sur les contradictions qui opposent et relient à la fois un foot "sport de gauche" : sport co où le syndicalisme a de réels effets redistributifs, s'accommodant très bien d'une furie mercantiliste, de la mise en valeur d'individus au rang de stars planétaires. De l'autre côté un cyclisme "sport de droite": sport individuel visible uniquement grâce à ses champions, pratiqué dans un cadre collectif ( on sélectionne des équipe pour le Tour pas des coureurs), propension au respect obséquieux de la main qui vous nourrit, syndicalisme réduit de longue date à un état embryonnaire.
Bref, question bizzness, difficile de nier que le vélo pro est presque aussi tragiquement sous-financé que la la sécurité sociale à l'heure du sarkozysme le plus décadent. 5 millions de télespectateurs devant leur tv y compris pour les étapes les plus soporifiques ( à peine moins du double que ce que réunit en moyenne un match des Bleus), un programme Tour de France diffusé en mondiovision ( une Ligue 1 sur Orange regardée par ... plus grand monde ).
Total des opérations: 20 millions de droits annuels d'un côté, 700 millions de l'autre... et un triathlon qui se contente de petites miettes, les scandales en moins

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" La langue est un petit membre qui a de grandes prétentions" , Voltaire , Montaigne ou Jacques , je sais plus !