Après six mois d'intense préparation, je suis vraiment très heureux d'avoir réussi mon super défi sportif de l'année, car j'ai pris beaucoup de plaisir tout au long d'une course en pleine nature, sans le moindre pépin physique ou mécanique, et n'en ai même pas bavé comme je l'imaginais... J'ambitionnais avant tout d'atteindre la ligne d'arrivée, et in petto je caressais l'espoir de parcourir la distance en moins de 14 heures... Bilan du dimanche : un ironman en 12h52, chrono totalement inespéré, sincèrement ! avec 1h26 en natation, 6h42 à vélo, sur un des rares cadres en alu de tout le parc, preuve que le triathlon n'est pas "un sport de riches", comme on peut lire dans certaines discussions - et le marathon final en 4h26 ; il n'y a guère que dans les transitions où j'ai l'impression de n'avoir pas su gérer (137ème à la seconde transition !)...
Sur la nage, je me suis vraiment fait plaisir, sans jamais forcer. A vélo, j'ai pris le temps de regarder le paysage, un coussin en gel sur la selle pour le confort, et j'étais content de la météo, car la chaleur me fais souvent perdre mes moyens. Pour ce qui est du vent, je m'attendais à pire... Je crois que depuis le tour d'Islande en cyclotouriste que j'ai tenté il y a quelques années, je suis rodé aux caprices d' Eole... Dans le dernier tour, j'ai un peu levé le pied, et je crois que j'ai bien fait car c'est sans doute ce qui m'a permis de tenir facilement le marathon avec une très bonne régularité (10 minutes d'écart entre le tour le plus rapide et le plus lent). J'ai même calculé que je suis 49ème sur le deuxième semi-marathon

Il y avait des athlètes incroyables et l'ambiance était idéalement chaleureuse. Bien sûr, je remercie vivement l'organisation et tous les bénévoles, notamment ceux qui s'occupaient des ravitos persos, ou encore ceux de l'écluse, si prompts aux encouragements. C'est grâce à des épreuves comme celles-ci que le triathlon se développe : un ironman à 200 bornes de Paris avec une inscription à moins de 200 euros (je suis non-licencié), cela permet vraiment de s'initier à la distance sans se ruiner. Quand je vois que l'inscription à l'épreuve de Nice coûte autant que mon beau vélo de chez Go sport, je ne peux que remercier et féliciter Christophe et toute l'organisation. J'espère revenir et je suis désormais motivé pour me trouver un club à Paris

Pour finir, il y a un vers de Paul Valéry qui n'a pas cessé de trotter dans ma tête pendant que moi-même je trottais le long du canal, un vers que je m'étais souvent répété car c'est le premier d'un poème intitulé Fragment du Narcisse, que je connais par coeur, et qui a soudain pris tout son sens pour moi dans la belle lumière du crépuscule (Il y a en effet, indubitablement, une certaine part de narcissisme dans les défi sportifs comme l'ironman) :
"Que tu brilles enfin, terme pur de ma course !"
PS : Si quelqu'un a une photo où l'on aperçoit le dossard 55, je suis preneur !