Thomas Voeckler : "Le bilan n'est pas bon"
Les massifs changent, mais la situation n'évolue pas vraiment. Aujourd'hui à Gap, Thomas Voeckler a encore une fois conserver son maillot jaune malgré quelques secondes de concédées à Cadel Evans et Alberto Contador. Dès la première étape des Alpes, Alberto Contador, pas en grande forme depuis le départ du Tour, a allumé le mèche. Une attaque qui a surpris tout le monde, y compris Thomas Voeckler qui s'explique au micro de Cyclism'Actu. "C'était une montée qui me convenait bien, les jambes avaient l'air bien, mais je n'ai pas réussi à suivre. J'ai essayé d'y aller mais ça roulait trop vite pour moi. Je n'ai pas de regrets à avoir ce soir", commente le coureur d'Europcar.
Certes il perd du temps sur Evans et Contador mais avec seulement une vingtaine de seconde de perdues Voeckler reste solide leader. "Mais après tout si on regarde il n'y a que deux coureurs qui ont réussi à suivre", relativise le Français. "Le bilan n'est pas bon car je perds du temps mais je n'ai pas honte. Je ne m'attendais pas à une attaque de Contador aujourd'hui. Je pensais que dans le final du col ça roulerait fort pour bien se placer en vue de la descente dangereuse", poursuit celui qui surprend spectateurs, coureurs, managers et organisateurs.
En tout cas ce genre de final en descente que l'on retrouvera encore demain à Pinerolo convient totalement à Thomas Voeckler qui se sent bien plus à l'aise quand ça descend. "Je suis surement moins handicapé pour suivre les meilleurs dans les descentes que dans les montées". Malgré tout, le maillot jaune estime que sa journée est ratée. "Aujourd'hui pour moi ce n'est pas une bonne journée. Il y en a d'autre pour qui ce n'est pas une bonne journée. Je ne suis pas inquiet, il se passera ce qu'il se passera. Le maillot jaune ce n'est que du bonus et bien sur je me battrais pour le conserver le plus longtemps possible."
Contador veut "faire bon usage de [sa] condition"
S'il n'a pas aujourd'hui refait tout son retard, Alberto Contador a toutefois montré qu'il fallait bien compter sur lui pour les étapes à venir. A ceux qui pouvaient en douter, il a prouvé de par 3-4 accélérations qu'il avait encore bien les possibilités de gagner ce Tour. Qui plus est aujourd'hui, personne n'attendait vraiment de mouvements de la part des favoris. Au panache, et à la surprise générale, l'Espagnol a attaqué dans la seule difficulté du jour pour au final reprendre près d'une minute d'avance sur Andy Schleck, et une vingtaine sur Frank et Basso :
"Je suis satisfait de cette étape et il semble que mes jambes se sentent mieux de nouveau" a-t-il dit au Het Nieuwsblad au terme de l'étape. "Certes, les écarts sont encore là, mais je veux surtout me souvenir que j'avais une nouvelle fois de bonnes sensations dans les jambes. Il reste trois jours dans les Alpes et il est important que j'essaie de faire bon usage de ma condition."
Au micro de France Télévisions, son directeur sportif, Bjarne Riis s'est aussi dit satisfait de la performance de Contador : "Ça a roulé très très vite aujourd'hui toute la journée. Ça a vraiment fait mal aux jambes. Alberto se sentait très bien, il devait faire quelque chose, et il l'a fait. On avait prévu qu'il fallait attaquer si c'était possible. De plus, il avait envie de le faire aujourd'hui, il a essayé, et ça a marché. Il a continué jusqu'au bout et il a gagné du temps. Maintenant il reste Cadel Evans qui est très fort, dans les grands cols il sera surement très bien, ça va être dur.
Bruyneel : "Arriver à Paris et passer à la suite"
Les coureurs ne sont pas en vacances sur ce Tour de France, avec une fois de plus, de la pluie aujourd'hui. Johan Bruyneel, manager de l'équipe Radioshack revient quelques sur cette météo capricieuse. « Nous ne sommes pas gâtés par le temps. Mais bon c'est comme ça même si aujourd'hui ce n'était pas encore trop important. J'espère que tout ce qui devait tomber du ciel est tombé et que cela va s'améliorer dans les prochains jours. »
L'équipe Radioshack qui est victime d'une réelle hécatombe depuis le début du Tour n'a plus rien à perdre à présent : « On espère que cela va aller mieux. On a quand même déjà perdu 4 hommes dont trois leaders. Il ne nous reste pas grand chose sur ce Tour de France. La conclusion est déjà faite, ce n'est pas notre tour de France donc on va attendre la fin pour passer à la suite de la saison. »
D'ailleurs le travail de manager est d'autant plus compliqué maintenant pour le belge comme il le confie à Cyclism'Actu : « Quand on a déjà perdu autant de coureurs, on tente de motiver ceux qui reste au mieux et peut être d'aller chercher ce qu'il reste à prendre. Par exemple une victoire d'étape si on prend une échappée. Ou encore avec Levi comme il est loin peut être gagner une des grandes étapes de montagne en partant de loin. Mais ça sera très difficile on veut juste arriver à Paris et passer à la suite. »
Reste alors à regarder la course de devant, avec notamment le maillot jaune porté par Thomas Voeckler : « Pour moi Thomas a toute ses chances il s'est défendu incroyablement dans les Pyrénées et donc s'il se défend aussi bien dans les Alpes personne n'ira le chercher ça sera lui en jaune à Paris! »